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C'est si bon de te retrouver ! Dis-moi que la tempête est derrière nous et que le meilleur reste à venir. Quoiqu'il arrive, je m'accroche à nous.
Malgré le faible filet de lumière qui s'infiltre à travers les volets, mes paupières demeurent closes. La douceur du drap chatouille la peau de mes bras tandis que ma tête vogue au même rythme que le torse de contre lequel elle est emmitouflée. Je ne veux pas quitter ce cocon. J'enfouis le bout de mon nez dans son cou, son bras s'enroule autour de mes hanches. La chaleur qui irradie de sa paume me fait presque tourner la tête. Voilà des sines que je n'ai plus embrassé ce bonheur simple. Mon corps nu vacille déjà, ivre du sien, comme shooté par cet afflux de sensations après une trop longue période de sevrage.
Sa barbe taquine mon visage, son souffle gronde à mes oreilles, ses jambes se mêlent aux miennes et son cœur vibre contre le mien. Fort. Régulier. Rassurant. Je voudrais que ce moment dure toujours.
Nico et Sam ont décroché leur premier contrat hier. Ils ont convaincu Tom Wallins d'enregistrer un EP et de faire la première partie d'un groupe de rock qui partira sur les routes dans quelques mois. Ils m'ont appelée dans la soirée, alors que je me terrais chez Jamie, pour nous ordonner de les rejoindre au Sick One. La liesse qui les habitait a mis la puce à l'oreille de mon amie. Elle m'a donc trainée de force jusqu'au bar, supportant mon humeur maussade et mes grognements intempestifs.
-Je te préviens, je ne fais aucun effort vestimentaire ! Si c'est pour me faire jeter encore une fois, non merci.
Quand j'ai pénétré dans l'établissement, impossible de ne pas repérer les garçons. Ils exultaient. Je ne les avais jamais vus si heureux. Leurs rires ricochaient contre les murs pour résonner jusque dans mon cœur. Je ne pouvais détourner mon regard du visage de incroyablement rayonnant. A pas de loup, je suivais Jamie qui fendait la foule en sautillant, déjà prête à féliciter nos héros. Nico et Sam l'ont aussitôt soulevée pour la faire tournoyer tandis qu'elle riait aux éclats. Mais moi, je ne voyais que .
qui s'avançait vers moi. qui me dévisageait intensément. qui n'a pas perdu une seule seconde avant d'écraser ses lèvres contre les miennes, me faisant hoqueter de surprise. Sa bouche était si douce, son baiser si pur, ses caresses si enivrantes. Nos heures sombres sont aussitôt parties en fumée sous l'assaut de sa langue.
J'ai inspiré un grand coup pour inscrire son parfum dans chacune de mes cellules. J'ai récolté autant de particules d'air que possible pour les enfermer dans mes souvenirs, pour pouvoir revivre en boucle ces secondes parfaites que je n'attendais plus. Et je me suis liquéfiée entre ses bras musclés qui ne m'avaient pas tenue depuis si longtemps.
Chaque minute de cette incroyable soirée vibre encore sous ma peau. Nous avons trinqué, dansé, crié, ri jusqu'à tard dans la nuit. Les garçons ont travaillé si dur pour en arriver là qu'ils peinaient à croire que leur jour de gloire était enfin arrivé. Mais telles des groupies émerveillées, nous nous sommes fait un plaisir de leur rappeler le bonheur qui les attendait. Alors que le ciel était fait d'encre noire et d'étoiles scintillantes et que nous titubions autant de joie que d'ivresse, a agrippé ma main avec force et m'a entrainée dans son sillage, me faisant virevolter à travers les ruelles, me faisant tournoyer au rythme de ses mélodies fredonnées pour mieux s'emparer de mes lèvres comblées.
Il a ensuite délicatement déposé mon corps sur son lit. Alors que les draps bruissaient sous ma peau nue, il m'a fait l'amour avec révérence. Nous ne formions plus qu'un, un seul et même tout enfin complet, enfin abreuvé de tous ces sentiments que je croyais disparus. Nos poitrines suivaient le même tempo, nos corps coulissaient parfaitement à mesure que nous tentions vainement de rattraper le temps perdu, de grapiller ces milliers de secondes que nous avons gâchées pour les ramener à nous, les faire briller de notre amour et nous pardonner silencieusement.
Puis notre désir s'est fait si fort qu'il a tout calciné sur son passage. Mes cris d'extase se sont perdus au beau milieu de ses lèvres. Mon cœur martelait la peau de mon sein, hurlant à travers ma chair les trois seuls mots que je ne suis pas parvenue pas à prononcer à haute voix depuis que le beau brun à rouvert les yeux. A travers le silence qui pleuvait sur nous, je n'entendais que mon aveu désespéré. Quelques instants plus tard, nous avons sombré sans jamais nous défaire l'un de l'autre.
Ces souvenirs me laissent frissonnante dans la lueur du petit matin ; cependant je n'oublie pas les sines que nous venons d'endurer. Et si cette nuit n'était qu'une parenthèse, une trêve pour mieux retrouver la distance familière qui nous accompagne désormais ? J'ai tellement peur d'avoir à nouveau mal que je préfère me préparer au pire. Alors que je me décale doucement pour défaire le puzzle de nos corps emmêlés, grogne et referme ses bras chauds autour de mes épaules. Impossible de lui échapper.
Lorsqu'il se réveille, je retrouve le bonheur de plonger dans son lagon. Surmonté d'une rangée d'épais cils bruns, son regard se fait rêveur ce matin. La petite tâche émeraude vogue toujours au beau milieu de ses yeux bleus. Un sourire béat orne mes lèvres sans que je ne puisse le retenir.
-C'est tellement bon de me réveiller de nouveau dans tes...
Un bruit tonitruant assorti d'un cri strident avale la fin de ma phrase prononcée d'une voix pathétique. Aussitôt, se lève et enfile un bas de jogging. Il ouvre la porte de sa chambre à toute volée pour dévaler les escaliers. Je le rejoins dans la cuisine après avoir chopé à la hâte un de ses t-shirts noirs. Agenouillée à même le sol, Sabine déclame une litanie d'excuses tandis qu'elle ramasse les casseroles étalées sur le carrelage.
-Je suis désolée les enfants, je voulais vous préparer des crêpes pour le petit-déjeuner mais ces satanées marmites m'ont échappé ! Retournez vous coucher, ne faites pas attention à moi !
Son regard fuyant et ses joues roses ne me cachent rien de sa gêne de nous avoir surpris pour la première fois au lit. Je ne sais plus où me mettre. Bien sûr, ne semble rien rrquer puisqu'il attrape déjà ses céréales et son jus de pomme.
-Je... euh... je vais aller prendre une douche, marmonné-je en quittant la cuisine.
Tirant maladroitement sur mes jambes dénudées par l'unique morceau de tissu qui me couvre le corps, je regagne la salle de bain en vitesse. Une fois prête, je suis l'odeur alléchante des crêpes encore chaude jusqu'à m'asseoir aux côtés de . Le garçon détaille à son père, installé en face de lui, le contrat qu'il a signé avec une joie presque électrisante.
-Sers-toi prends tout ce qu'il te fera plaisir, m'incite Sabine en m'offrant une tasse de thé fumant.
-Merci.
Une drôle d'impression me noue immédiatement l'estomac. Une sensation de déjà-vu, comme une réminiscence d'un bonheur passé qui file entre mes doigts. Le menton baissé et le regard perdu dans mes souvenirs, je me force à creuser le gouffre de ma mémoire qui me fait défaut. Je dérive dans ce tunnel obscur en tâtonnant. Une table garnie. Des rires. Une chaleur au fond de ma cœur. La voix rassurante de mon père. Les taquineries de mon frère. La tendresse de ma mère dans chacun de ses gestes. Un petit-déjeuner en famille.
Du bout des doigts, j'effleure la mélancolie qui plante ses griffes au creux de ma poitrine mais je ne la repousse pas. Je me souviens. Même si ça me fait mal, je me souviens de ce dernier petit-déjeuner en famille avant que je quitte le pays avec mon frère. C'était le matin du bal de fin d'année.
- ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
-Rien, rien, tout va bien.
Le regard bienveillant de Sabine est surmonté d'un pli d'inquiétude. Instantanément, son amour presque maternel me ramène à elle.
Elle qui a connu ma mère et ses angoisses. Elle qui a fréquenté Natur'alliance et qui détient sûrement la clé de tous mes mystères. Aussitôt, une myriade de questions s'accumule au bord de mes lèvres. Les mots s'emmêlent, se pressent et se forment pour me libérer de ce poids invisible qui me tire inexorablement vers le fond mais la liesse du garçon assit à ma gauche balaie tout mon courage.
-On va enregistrer cinq titres maman ! Tu te rends compte ? Et on va partir en tournée aussi ! On va chanter sur des scènes de festivals et dans des salles de concert ! C'est notre rêve qui se réalise, l'apostrophe-t-il avec fougue.
Sabine se concentre sur le bonheur de son fils mais ses petits coups d'œil furtifs me prouvent bien qu'elle ne compte pas me laisser m'en tirer à si bon compte. Je ravale donc mes questions et revêts mon sourire de façade pour préserver la légèreté de cette belle matinée. Si nos estomacs sont repus, le flot qui se déverse des lèvres de semble intarissable. Ses parents profitent de lui sans retenue, vénérant le bonheur de retrouver leur fils plein de vie.
Mon téléphone vibre dans ma poche. Je m'écarte d'eux lorsque je rrque le nom inscrit sur l'écran.
-Allo ?
- bonjour c'est Jason. Comment allez-vous ?
-Bien, merci.
-Parfait. Je voulais simplement vous redonner l'heure de votre rendez-vous avec le Dr Moran, notre spécialiste de l'hypnose.
Je déglutis difficilement. J'avais complétement oublié ce truc.
-Euh... je...
-Le Dr Copri se réjouit déjà de l'aide que notre confrère vous apportera.
Le piège se referme.
-Nous vous attendons donc dans une heure.
-D'accord. A tout à l'heure, conclus-je en cachant ma détresse.
L'excitation fait toujours trembler la voix de qui ne se lasse pas d'exposer ses rêves. Je me fais discrète lorsque je remonte récupérer mes affaires. J'ai besoin de me préparer à ce qui m'attend.
***
La petite pièce est encore plongée dans le noir lorsque la voix du Dr Moran me libère de son emprise. Mon corps est engourdi mais ce n'est rien comparé au chaos qui règne dans mon esprit. Je ne sais pas combien de temps a duré cette séance mais une chose est sûre : jamais je n'aurais pensé être bouleversée à ce point.
Quand j'ai serré la main de cet homme, je me suis juré de simuler. Mais son emprise s'est faite telle que petit à petit j'ai baissé ma garde et je me suis laissée aller. Au fond, je crois que c'est parce que j'avais déjà deviné qu'il pourrait m'apporter ce que je recherche.
Mes souvenirs.
Voilà ce que j'ai retrouvé. Je me souviens du jour de mon départ. Les scènes se déroulent brusquement dans ma tête, se superposant les unes aux autres dans un torrent de souvenirs, comme si elles jouaient des coudes pour capter mon attention. Je revis des bribes d'une violente dispute et je ressens de nouveau toute la douleur qui m'a transpercé la poitrine cette nuit-là.
-Bien. Je pense que nous pouvons nous arrêter là Madame Pazzi. Vous avez été très courageuse. Je vous propose maintenant de passer en salle de relaxation le temps de reprendre vos esprits. Tenez, voici ma carte. N'hésitez pas à m'appeler dès que vous en ressentez le besoin.
Ses mots voltigent autour de moi sans vraiment m'atteindre. Je suis prisonnière de mes souvenirs, de toutes ces images qui me bombardent. Il me guide vers la pièce d'à côté. Je me laisse choir sur une chaise longue sans vraiment le regarder quand il prend congé. Après des mois passés à vivre amputée d'une partie de mon histoire, je ne peux aujourd'hui plus lui échapper.
Il est presque une heure du matin quand je rentre à la maison. De gros nuages gris éclipsent les étoiles. Je ne marche pas très droit. Il faut dire que j'ai un peu abusé ce soir. Le bal était nul. L'ambiance vraiment pourrie avec toutes ces filles plus maquillées les unes que les autres qui riaient comme des dindons. Avec Sam, Nico, Jamie et quelques autres nénettes, nous avions filé vers le petit parc à l'angle de la rue Colbert. Il était vide, nous n'emmerdions personne. Sam avait fait un petit détour pour nous assurer de quoi pimenter notre soirée.
Je riais mais je ne savais pas pourquoi. Sam n'arrêtait pas de faire le pitre. Il était encore plus déchiré que moi. se tenait à distance depuis un bon moment. Il gravitait autour d'une des copines de Jamie. Je n'aimais pas cette fille. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui trouver ? Ma main tâtonnait dans l'herbe jusqu'à trouver la bouteille de whisky. Sa bouche était trop près du visage de la fille. Son regard sombre fusillait le mien à chaque fois que je portais le goulot à ma bouche.
Il a toujours détesté me voir dans cet état. Je n'avais pas prévu de me bourrer la gueule mais Sam m'a tendu la bouteille et n'arrêtait pas de tourner autour de cette fille et je n'avais pas envie de regarder sa parade nuptiale, alors j'ai bu. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire au fond ?
J'ai beaucoup trop bu. J'ai trop fumé aussi. Nico m'a raccompagnée chez moi. Nous rions comme des petits fous, nous accrochant l'un à l'autre comme deux ivrognes bien trop heureux. trainait des pieds derrière nous, trop occupé à draguer cette pimbêche pour me souhaiter bonne nuit. J'ai bataillé avant de réussir à insérer la clé dans la serrure. La porte n'arrêtait pas de bouger devant mes yeux. Mais me voilà maintenant dans le salon plongé dans le noir, à faire face à mon père qui m'attend de pied ferme.
-J'ai besoin que tu rassembles tes affaires . Tu pars din.
-Q-quoi ? Qu'est-ce que tu racontes Papa ?
-J'ai réussi à trouver deux places pour participer au stage de musique que vous avez repéré, ton frère et toi. L'année scolaire est pratiquement finie, vous ne manquerez rien. Vous partez din pour l'Italie.
-Papa, commencé-je en balbutiant, la gorge serrée. Je ne comprends rien à ce que tu dis.
Ma voix trainante ne cache rien de mes excès de la soirée mais on s'en fout tous les deux. Une angoisse sourde déploie ses ailes au creux de mon ventre, étranglant chacun de mes organes.
-Va faire ta valise. Sois prête din matin. Votre avion décolle à 10h.
-Mais... ! Je ne veux pas partir ! Ma vie est ici ! Jamais je ne partirai !
Mes peurs étouffées ne font pas ciller mon père. Sa froideur ne lui ressemble pas. Cette simple constatation me dépossède de tout espoir.
- ne discute pas. Je vous ai trouvé une bonne pension et une place pour ce stage. Vous partirez din et je n'ai aucune intention de discuter ma décision.
L'euphorie qui baignait dans mes veines se mue soudain en terreur. Je ne veux pas partir. Je ne veux pas quitter ma maison, mes parents, mon lycée, mes amis, . . Putain, non, je ne peux pas le quitter. Mon cerveau disjoncte pour laisser les commandes à mon cœur qui me hurle de retrouver le garçon. A peine mon père a-t-il cligné des yeux que je galope déjà à travers le jardin. Je traverse l'allée qui mène chez à toute vitesse. Essoufflée, paniquée, terrifiée, j'enchaine les foulées en zigzaguant dans tous les sens. Je ne vois rien. Je ne vois que mes larmes. Je ne sais pas vraiment comment je parviens à destination mais me voilà devant la maison de mon ami.
Je contourne la grande bâtisse pour atteindre le porche. J'ai escaladé cette façade des centaines de fois et pourtant, ce soir je n'en aurais pas besoin. Il est juste là, devant moi. Dans ses bras à elle, ses lèvres sur ses lèvres à elle. Il ne m'a pas entendue arriver. Il la tient dans ses bras, caressant doucement le bas de son dos. La jalousie me donne envie de hurler de toutes mes forces, pourtant ma voix n'est plus qu'un murmure.
-M-... ?
Mon petit couinement semble le ramener à la réalité. D'un geste brusque, il s'éloigne de la jeune fille mais son regard vire déjà à l'orage.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je... j'ai besoin de te parler.
-Rentre chez toi. Tu es bourrée, t'as trop fumé et tu sais bien que tu fais n'importe quoi dans ces cas-là.
-Non je... pas ce soir. Je... j'ai vraiment besoin de te parler et je...
Les nuages se mettent soudain à libérer de grosses gouttes de pluie. Sans que je ne puisse le retenir, mon regard dévie vers la fille qui commence à s'impatienter derrière lui. Elle attrape sa main, me fixant durement tandis que se retourne pour lui chuchoter des mots que je ne comprends pas. Je bouillonne de rage et d'angoisse.
-Qu'est-ce que tu me veux ? gronde-t-il en s'approchant.
-Pourquoi es-tu aussi agressif ? bredouillé-je, déboussolée.
-Parce que j'en ai marre que tu inventes toujours mille excuses pour faire fuir toutes les filles que j'essaie d'approcher !
Réalisant sans doute la peine qu'il m'inflige, se reprend et avance d'un pas.
- tu as trop bu. Rentre chez toi et va te reposer. Je ne sais pas ce que t'a donné Sam mais c'était sûrement une connerie. Tu auras les idées plus claires din.
Tout s'embrouille dans ma tête. Mes paupières me brûlent. La pluie ruisselle sur mon visage. Ma gorge est sèche. Je suis fatiguée. Mon père m'a dit toutes ces choses mais je n'ai peut-être rien compris. a peut-être raison, je n'aurais pas dû fumer toutes ces merdes. Aurais-je inventé cette idée loufoque que j'ai entendue tout à l'heure ?
A mesure que je m'éloigne, le doute me retrouve, plus puissant cette fois. Et si avait usé de diplomatie pour me faire déguerpir ? Il était à deux doigts de s'envoyer en l'air et il n'avait aucune envie de me parler. J'ai vu l'agacement dans ses yeux. J'ai entendu les reproches qui sifflaient dans sa voix. « J'en ai marre que tu inventes toujours mille excuses pour faire fuir toutes les filles que j'essaie d'approcher. » Oui, il en a marre de moi. Il veut juste être tranquille.
Je déteste cette soirée. Je me déteste.
N'ayant aucune envie de retrouver mon père et ses divagations, je laisse mes jambes me porter là où bon leur semble. Mes vêtements sont saturés d'eau mais je m'en fous. J'erre une bonne heure, retrouvant le chemin du petit parc pour vérifier si Sam est toujours là mais je ne croise personne. Je suis une fois de plus seule ; seule face à la vérité.
ne supporte plus notre amitié et ses limites un peu floues. Mais moi, je ne sais pas l'aimer autrement.
Le cœur lourd, je regagne mon chez-moi. L'alcool que j'ai ingurgité un peu plus tôt embrume toujours mon esprit. Pourtant, à travers le rideau de pluie qui s'accroche à mes cils, je rrque tout de suite le morceau de papier scotché contre la porte d'entrée. La feuille gondole d'humidité même si elle est protégée par l'auvent.