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7           

Que tes lèvres sont délicieuses ! Que les promesses qu'elles renferment sont séduisantes ! Bon sang, je suis un sacré chanceux de t'avoir enfin pour moi tout seul et crois-moi, je ne suis pas prêt de te laisser. Pas avant d'avoir découvert si la réalité à tes côtés est plus belle que dans mes rêves.

La nuit est presque aussi sombre que les iris de . Le beau brun a pris le volant de ma voiture après nous avoir conduits jusqu'au véhicule stationné sur un terrain vague. Je n'ai pas compté le nombre de fois où nous avons trébuché, le nombre de fois où j'ai dû me raccrocher à ses épaules, ni le nombre de fois où il s'est cogné contre des spectateurs. Nous avancions les yeux fermés, nos bouches soudées, nos cœurs liés. J'ai ri lorsqu'il a tenté de mettre le contact sans jamais cesser de m'embrasser. Il a grogné quand ma langue a lentement caressé sa lèvre inférieure. Et nous avons soupiré à mesure que nos corps se rapprochaient, se rapprochaient, se rapprochaient pour ne faire plus qu'un. Une seule et même toile en proie à deux virtuoses.

Si l'un enchaine des gestes assurés et exaltants, l'autre semble découvrir timidement le bonheur qui coule paisiblement de l'union de ces âmes prédestinées.

La tension qui règne dans l'habitacle est délicieuse. Aucun de nous ne parle et pourtant, je n'ai jamais autant entendu .

Ses inspirations brusques, ses expirations chaotiques quand je le brûle de mon regard.

Son souffle erratique qui suit le rythme de mes doigts sur sa cuisse.

Le clignement de ses paupières à mesure que ma bouche picore sa douce barbe.

Le bruissement de sa chemise trempée sous mes caresses aventureuses.

Je m'autorise enfin à le parcourir à ma guise, savourant son corps que j'ai hâte de sentir glisser entre mes paumes. Jamais je n'aurais imaginé me trouver si bien à ses côtés mais je crois que notre lien a terrassé la gêne qui colore habituellement les premiers émois. Mes gestes sont si naturels que je ne réfléchis pas. Je profite de nos baisers sans retenue.

A chaque feu rouge, lâche hâtivement le volant pour dévorer mon visage. A chaque changement de vitesse, ses doigts caressent paresseusement mes cuisses. A chaque ligne droite, sa bouche fond dans mon cou pour me marquer, me faire sienne. Et je gémis, supportant délicieusement la douleur qui nait de sa fougue.

gare mon auto devant son portail. Il prend à peine le temps de couper le moteur que son corps réclame déjà le mien, tentant de le plaquer contre la carrosserie pour l'embraser. Notre position n'est pas vraiment confortable mais le désir qui gronde sous ma peau est bien trop bouillonnant pour que je nous interrompe. A travers la pluie cinglante de baisers que le garçon déverse dans mon cou, je réussis à trouver un éclat de lumière pour me redresser et passer mes jambes autour de ses hanches. ne me laisse d'autre choix que de m'affaisser contre son corps, alignant nos deux poitrines pour qu'elles se soulèvent et s'abaissent au même rythme.

La température monte d'un cran, je n'entends plus que nos soupirs mêlés à nos gémissements. Sa main droite se loge dans le creux de mes reins, envoyant d'exquis picotements en un point concentrique, là où je rêve de le sentir tout à moi. Il me maintient fermement contre lui, intensifiant la sensation enivrante qui nait entre mes jambes. Celle de sentir son désir grandissant se matérialiser au cœur du mien.

Nos bouches enchainent les collisions, se consumant sans merci. Nos mains perdent la raison et filent à toute vitesse sous le coton de nos vêtements pour égrainer des milliers de caresses. La chemise de s'envole, le bouton de mon short disparaît. Nos corps s'unissent de plus belle tandis que je me délecte de sa peau chaude et de son torse magistral qui parade sous mes yeux. Je le dévore de mes lèvres avides tandis que le garçon rejette la tête en arrière en grognant de plaisir.

-Oh Em'...

Je presse les paupières en retenant ces tous petits mots. Les lettres s'éparpillent à travers son souffle, s'accrochant aux frissons qui s'érigent de ma peau. Et je les grave dans ma mémoire, souhaitant plus que tout me souvenir du bonheur qu'un o et qu'un h et qu'un e et qu'un m peuvent déclencher.

-Attends poupée, je... on... on mérite mieux qu'un siège de voiture, tu ne crois pas ?

Les mains sur mes épaules, me redresse avec douceur. J'ai tellement envie de lui que je me fiche pas mal de le faire mien dans une voiture ou dans un lit mais je suis touchée par sa réaction.

-Viens, chuchoté-je en attrapant sa main.

Nous parvenons jusqu'à la maison sans succomber à nos ardeurs, ce qui relève de l'exploit ! La montée des marches jusqu'à l'étage n'est rien d'autre qu'une danse sensuelle de corps en émoi et de cœurs en extase. Les mains de sont partout, partout sur mes vêtements. Sa bouche est partout, partout sur ma peau. Son parfum est partout, partout autour de moi. Il nous dirige instinctivement vers sa chambre ; la sensualité et la sauvagerie que je lis dans son regard me laissent pantelante. J'ai avec moi une version confiante et décomplexée de celui qui a partagé mon enfance, un homme fougueux et conquérant qui ne veut que moi pour le satisfaire.

Je suis soudain impressionnée par celui avec qui je vais passer la nuit. Moi qui suis plutôt sûre de moi en matière de sexe, je me retrouve totalement démunie. Et je n'ose pas bouger, pas esquisser le moindre geste, de peur de le décevoir. ne s'en formalise pas puisqu'il passe brusquement ses mains derrière mes cuisses pour me soulever. J'enroule mes jambes autour de ses hanches, son sexe durci trouvant déjà sa place le long de mon intimité. Je m'empourpre bêtement.

L'intensité du regard du garçon réduit à néant mes reflexes. Je ne veux pas l'utiliser pour m'oublier mais je ne sais pas comment faire autrement. Sans prêter attention à mes hésitations, il me dépose en douceur sur son lit puis il s'installe au-dessus de moi, ses mains de part et d'autre de mon visage. A travers la fenêtre, la lune s'amuse à redessiner les traits de soulignant chaque muscle contracté de son torse, ses abdominaux parfaitement crayonnés, les veines saillantes le long de ses bras, la courbe de ses joues... tout ce qui me fait perdre un peu plus la tête. Sous ses longs cils, son ciel embrumé me lèche, m'attise, m'excite. Je me tortille, tiraillée entre douce torture et impatience démesurée.

-Es-tu sûre de toi, Em' ?

Surprise, je l'interroge du regard.

-Je suis absolument incapable de m'arrêter, j'attends ce moment depuis bien trop longtemps mais si tu as le moindre doute, dis le moi maintenant.

-Je n'ai aucun doute m'entends-je lui répondre d'une voix rauque.

-Alors je m'excuse d'avance.

-P-pourq...quoi ?

-Parce que j'ai tellement envie de toi que j'ai peur de ne pas être aussi doux que je le voudrais.

Je tente de serrer les cuisses pour calmer le feu qui bondit entre mes jambes mais le genou de m'en empêche. Il appuie d'ailleurs un peu plus fermement contre mon sexe et je hoquète. De surprise, de désir, de jenesaisquoimaisc'estsibonohsibon.

-N'essaie pas de te retenir parce que je te veux entièrement ce soir. Je veux découvrir le son que tu fais quand tu te libères, tes soupirs perdus au milieu de mes caresses, le goût de ta peau sous mes lèvres déchainées.

Je. Vais. Mourir.

-...

Son prénom est la seule pensée cohérente que je parviens à formuler. Il sourit, d'un petit sourire énigmatique, gorgé de promesses incandescentes. Et je n'attends qu'une chose, qu'il me brûle de ses baisers, qu'il me fasse voler, qu'il nous emmène loin loin loin, là où rien d'autre n'existe.

Sa bouche retrouve la mienne dans un délicieux gémissement. Mes jambes enroulées autour de son bassin, je le ramène à moi pour sentir le poids de son corps sur le mien. Dans le tunnel noir de ma mémoire, je crois découvrir cette sensation pour la première fois. Je n'ai jamais laissé personne me dominer. Mes angoisses m'avilissent à longueur de journée, pourquoi voudrais-je à nouveau me retrouver à terre pendant le seul moment où je m'oublie ? Mais avec tout est différent. Il ne me domine pas. Il vénère mon corps. Il l'admire à travers mes vêtements. Il l'envie, le désir et l'effleure. Il le frôle, le caresse et l'effeuille.

Un bouton de mon chemisier en moins et c'est ma poitrine qui devient la cible de sa fougue.

Une caresse un peu appuyée et c'est ma bouche qui déclame une nouvelle symphonie.

Nos hanches valsent fiévreusement, nourrissant le feu qui se déploie entre mes jambes. empaume mon sein, le parfum de notre étreinte embaume la pièce. Je ne vois que nous, je ne sens que nous, je ne veux que nous. Et je laisse de savoureuses promesses se disperser sur ma peau.

Un autre bouton de mon chemisier en moins et c'est mon sang qui commence à bouillir dans mes veines.

La bouche de qui se referme autour de mon sein et ce sont mes barrières qui tombent une à une.

Le beau brun se montre impitoyable, dévorant ma poitrine et m'inondant de caresses. Je crois n'avoir jamais été aussi excitée de toute ma vie.

- je... c'est... c'est trop bon !

Le grognement brut qui s'échappe de sa gorge nous surprend tous les deux. Il se redresse légèrement mais je me cramponne à sa nuque. Je refuse de laisser le moindre espace entre nous. Les mains du garçon dévalent mon buste, gravant sur leur chemin de minuscules souvenirs invisibles que je chéris précieusement. Mais lorsqu'elles passent sous le tissu de mon short, je crois mourir de plaisir. La sensation de ses paumes brûlantes sur ma peau nébuleuse est indescriptible. Autant que celle du coton glissant le long de mes jambes.

Le bout de ses doigts escalade mon corps, enflammant des zones jusqu'alors inconnues de mon désir. Le bout de mes doigts dégringole en dessous de sa ceinture, faisant disparaitre son pantalon. Et nous soupirons en chœur, savourant exactement le même plaisir.

La bouche de se balade sur mes jambes, remonte à l'intérieur de mes cuisses, embrasse mon intimité à travers mon sous-vêtement avant que ses mains ne s'attaquent aux derniers boutons de mon chemisier.

Tout se passe très vite dans ma tête. Je pense au plaisir que me procure le garçon, à ses mains sur ma peau, à ma peau rafistolée, à mes cicatrices immondes, au dégoût que m'inspire mon corps, à cette vision que je ne veux pas lui offrir. Et je le repousse.

Je le repousse si violemment qu'il manque de tomber du lit.

-Em' ! Mais qu'est-ce qui se passe ?

-Je... je... je ne peux pas, réussis-je à formuler à travers le dédale de mes angoisses.

Je remonte les genoux contre mon ventre en guise de rempart. Je me sens si vulnérable tout à coup. Seulement habillé d'un boxer sombre, le garçon se précipite vers moi pour prendre mes mains dans les siennes.

-De quoi as-tu peur ?

De tout. De toi. De moi.

-Je... il y a des... des choses que je ne veux pas que... que tu voies.

-De quoi parles-tu Em' ?

J'inspire un grand coup. Et je me lance dans le vide.

-De mon corps. J'ai... depuis l'accident, j'ai des... des cicatrices. Dans le dos et sur le ventre. Elles sont... immondes. Ne me déshabille pas plus, s'il te plait.

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