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NE ME QUITTE PAS TOME 02

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Les Chronique
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Résumé

Je dois peut-être mettre cinq minutes à me calmer complètement. Quand elle estime que je ne risque plus rien, l'infirmière se décolle légèrement de moi avant de me parler avec une voix douce. Je ne sais pas du tout ce qu'elle me raconte, je ne l'écoute pas. Je remarque uniquement Milan qui s'est approché de mon lit et qui se tient derrière la jeune femme en blouse blanche. J'essaie à nouveau de retrouver son regard et cette fois, j'y parviens. Mais ce que j'y lis me brise le cœur.  Un mélange de rancœur, de soulagement et d'angoisse ternit ses deux billes bleues que j'aime de toute mon âme. Je n'ai jamais vu Milan me regarder avec autre chose qu'un regard pétillant et protecteur. Putain mais que se passe-t-il ?! Malgré moi, je sens des larmes tenter de se frayer un chemin sur mes joues mais je les refoule du mieux que je le peux. Tout cela, ce n'est pas nous. L'infirmière se tourne vers Milan pour lui demander de lui parler en privé. Ils se dirigent dans le couloir et je tends l'oreille pour comprendre ce qu'elle peut bien vouloir lui raconter mais tout ce que je parviens à distinguer ne m'aide pas le moins du monde. 

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1

Tous nos écrits, tous nos échanges. Tous nos souvenirs. Toutes nos disputes griffonnées. Toutes nos réconciliations immortalisées. Nous. Nous. Nous. Partout. Rien que nous.

Moi sur son lit. Lui qui rentre dans la chambre. Moi qui lève les yeux. Lui qui fixe les petits mots dans ma main. Moi qui ai peur de sa réaction. Lui qui s'approche de moi. Et rien ne sera plus pareil.

Tout est là, entre tes mains. Notre passé. Notre avenir. Que vas-tu décider ? Que vas-tu faire de nous ?

s'approche à grandes enjambées, son regard translucide déjà fermement planté dans le mien. D'un geste brusque, il attrape la boite que je tiens encore entre les mains pour vider son contenu sur le sol. Des centaines de petits papiers froissés s'étalent autour de moi et j'observe, impuissante, mes mots se mélanger aux siens. Je reste stoïque, incapable de dessouder mes lèvres et de combattre l'appréhension qui enfle au creux de mon ventre. Soudain, sa main se déploie délicatement autour de mon cou. J'étouffe un hoquet de surprise en l'interrogeant silencieusement, incapable de deviner le fond de sa pensée.

Le sang dans mes veines jaillit à pleine puissance ; le sent pulser sous ses doigts.

-Tu ne me crois donc pas ?

Je cligne bêtement des yeux, interloquée par ses mots.

-Tu ne me crois pas quand je te dis que je n'ai jamais réussi à tirer une croix sur nous, n'est-ce pas ? J'ai vu ton regard, j'ai vu que tu ne t'attendais pas à trouver nos petits mots dans cette boite. Mais moi, j'ai toujours tout gardé. Je n'ai jamais réussi à bazarder nos souvenirs, même quand je te détestais parce que tu m'avais laissé. Alors fouille, fouille tout ce que tu veux. Je veux que tu saches tout.

Les doigts de glissent lentement le long de mon cou, effleurant la courbe de mon épaule pour s'échouer sur mon bras. Ils caressent furtivement le creux de ma paume puis sa main me quitte et le vide m'envahit. Il s'accroupit et je l'imite ; il attrape un petit mot au hasard et me le tend.

Merci de m'avoir donné les réponses au contrôle de physique. Hier soir, j'étais trop fatiguée pour réviser et de toute façon je n'y comprends rien à ces histoires de proton, de neutrons et de croutons. Promis, tu pourras copier sur moi à la prochaine interro de français.

-Ce jour-là, tu paniquais à l'idée de rater ton contrôle. Je t'ai pris la main, tu m'as souri et on s'est installés au fond de la classe. Je t'ai donné les réponses et ensuite, j'ai fait exprès de modifier les miennes pour qu'on ne se fasse pas choper. Tu as eu 17/20 et moi 15.5/20.

saisit un nouveau papier qu'il déplie sous mes yeux.

Je suis désolé. J'étais triste, j'étais énervé et j'ai fait exprès de dire des mots qui allaient te faire de la peine. Je te promets que je ne les pensais pas. Je m'en veux horriblement maintenant. Ce soir, quand nos parents seront couchés, je grimperais jusqu'à ta fenêtre et je te promet que je ferais tout pour que tu me pardonnes.

-Ce jour-là, mes parents m'avaient formellement interdit de t'accompagner sur le circuit de course avec ton père et je leur en voulais. J'étais tellement énervé que lorsque tu es venue me voir, je t'ai balancé ma colère au visage. Tu n'y étais pour rien bien sûr et je t'ai fait de la peine. Alors le soir venu, je t'ai rejoint dans ta chambre et je t'ai offert des dizaines et des dizaines de sucreries. Je t'ai promis de faire tes devoirs pendant une sine et de te laisser choisir tous les prochains films que nous regarderons ensemble. Et puis tu t'es tournée vers moi et j'ai bien cru que tu allais m'envoyer chier. Tu étais si rancunière ! Mais bizarrement, tu t'es blottie dans mes bras et tu m'as pardonné en silence.

Les mots de envoient valser mes remparts. Je me rappelle chacune des anecdotes qu'il cite, chacun de ces petits mots. Quand il s'apprête à cueillir un autre bout de papier, je l'interromps en posant ma main sur son bras.

-Je ne me souviens pas de celle que je suis devenue mais je sais exactement celle que j'étais. Moi non plus, je n'ai pas oublié.

-Tu as tellement toujours fait partie de moi qu'il n'y a jamais vraiment eu de place pour les autres. Et peu importe si tu étais à mes côtés ou si tu t'étais volatilisée du jour au lendin. Tu étais là, avec moi.

Je n'entends rien de ce qui m'entoure, les battements déchainés de mon cœur tambourinent si fort sous mes tempes.

-Et maintenant je sais. Je sais que je ne serai jamais heureux si je ne suis pas avec toi.

Mon cœur explose. Et les mots fusent dans ma bouche, enfin libres de prendre vie et d'être dévoilés. Ils grossissent, grossissent, grossissent, terrassant toutes mes habitudes. Et je veux lui dire, je veux qu'il sache, je veux qu'il les entende, tous ces mots qui lui sont destinés. Mais je n'y parviens pas. Je veux me libérer de ce secret mais le revers est amer. Je sens la peur parader au creux de mon ventre et je ne sais plus vraiment si je veux prendre le risque de le perdre.

me regarde de ses grands yeux bleus, emplis d'espoir. Ses pommettes ont légèrement rosi mais il est toujours aussi beau, avec son regard azurin surmonté d'une rangée de longs cils noirs et sa barbe brune qui borde ses lèvres. Tout en douceur, il s'approche un tout petit peu plus et je me perds dans son intensité.

-Parle-moi. Dis-moi ce que tu ressens Em'.

-Je... je ne peux pas...

-Je sais que tu n'as pas l'habitude d'ouvrir ton cœur mais s'il te plait, fais-le pour moi.

Pour lui. Juste pour lui. Rien que pour lui.

-J'aime être avec toi. Je... je... soufflé-je avant de trouver le courage de continuer. J'aime tout ce que tu es. Ton honnêteté, ta loyauté, ton humour, ta sensibilité artistique, le gamin qui sommeille en toi... absolument tout.

se détend légèrement quand il réalise que je fais un réel effort pour lui. Ses lèvres s'étirent et illuminent les traits fins de son visage anguleux. Et soudain, je sens cette fougue qui s'épanouit au creux de mon cœur. Elle me donne le courage de continuer à me livrer parce que je veux revoir encore et encore ce beau sourire.

-Je déteste l'idée qu'une autre fille puisse être avec toi. J'ai toujours détesté qu'on me vole mon et rien n'a changé aujourd'hui. Je ne veux pas qu'une autre fille s'approche de toi, je ne veux pas qu'une autre fille te touche et pire, je ne veux pas que tu aies envie d'être avec une autre fille. Alors oui, je sais que je n'ai pas le droit de te dnder de rester seul mais c'est comme ça. Je te veux rien que pour moi.

se redresse légèrement, son buste irradiant désormais autour du mien. Son visage est doux et apaisé à la fois ; assuré et déterminé. Son souffle chatouille maintenant ma joue. Mon nez. Ma bouche. Mon cœur. Ce petit organe qui tambourine partout en moi, dans chaque parcelle de mon être. Qui vibre seulement pour cet homme. Je plonge dans ses pupilles enchanteresses et pour la deuxième fois, je rrque cette minuscule étincelle de jade perdue au milieu de son lagon paradisiaque.

Puis sa main s'enroule autour de mon cou et je tremble.

Puis ses lèvres soyeuses se posent sur les miennes et je perds tout.

Mes repères

Mes habitudes

Le contrôle

Les lèvres de sont douces et impérieuses, elles se moulent parfaitement aux miennes. Nous libérons en chœur un gémissement tandis que je me laisse totalement aller au creux de ses bras, mes mains plongées dans ses mèches brunes. Je ne comprends absolument rien à ce qui est en train de se passer, moi qui fuit habituellement ce genre de démonstration de tendresse, mais je le laisse nous guider là où il semble être sûr de lui. Mes doigts se promènent le long de son cou, parcourent les muscles tendus de son dos, trouvent l'ourlet de son t-shirt pour disparaitre en dessous. grogne lorsque mes paumes trouvent la chaleur de ses abdominaux et j'en profite pour caresser sa langue de la mienne. Nos corps se rapprochent à nouveau, ne faisant désormais plus qu'un.