Chapitre 7
Elles furent interrompues par l’entrée de Caroline Bingley, portant un plateau de thé. « Miss Elizabeth, quel plaisir de vous voir ici, » dit-elle avec un sourire qui n’atteignait pas ses yeux. « Jane va beaucoup mieux, n’est-ce pas ? »
« Oui, elle semble aller mieux, » répondit Elizabeth poliment. « Merci de veiller sur elle. »
« Oh, c’est tout naturel, » répondit Caroline en posant le plateau. « Nous nous soucions tous profondément de la santé de Jane. Mr. Darcy lui-même a demandé de ses nouvelles ce matin. »
Elizabeth leva un sourcil, surprise. « Mr. Darcy ? Je ne savais pas qu’il s’intéressait à la santé de ma sœur. »
« Mr. Darcy est un homme très attentionné, même si cela ne se voit pas toujours au premier abord, » répondit Caroline avec un regard insistant. « Il est très préoccupé par le bien-être de ceux qui l’entourent. »
Elizabeth se demanda si Caroline ne tentait pas de mettre en valeur Mr. Darcy pour des raisons qui lui échappaient. Toutefois, elle ne voulut pas s’attarder sur ce sujet et se tourna de nouveau vers Jane. « Repose-toi, Jane. Je serai ici tout l’après-midi. »
Après avoir passé encore un moment à discuter, Elizabeth décida de prendre l’air. Les jardins de Netherfield étaient magnifiques malgré le temps maussade, et elle espérait qu’une promenade lui permettrait de clarifier ses pensées. Elle sortit de la maison et se dirigea vers le parc, le bruit léger de ses pas sur le gravier se mêlant au murmure de la pluie.
Elle marchait depuis quelques minutes lorsqu'elle aperçut une silhouette familière au loin. Mr. Darcy se tenait là, regardant pensivement les arbres. En la voyant approcher, il sembla hésiter, mais finalement, il vint à sa rencontre.
« Miss Elizabeth, » dit-il en s’inclinant légèrement. « Comment va votre sœur ? »
« Elle va mieux, merci, » répondit Elizabeth, surprise par son apparente préoccupation. « Elle est encore faible, mais le médecin est optimiste. »
« Je suis heureux de l’entendre, » dit Mr. Darcy. « Jane est une personne aimable. C’est un soulagement de savoir qu’elle se rétablit. »
Elizabeth observa Mr. Darcy, cherchant à comprendre ce qui se cachait derrière ses paroles. « Merci pour votre sollicitude, Mr. Darcy. Jane est très chanceuse d’avoir reçu tant de bonté de la part de votre famille. »
« Nous faisons ce que nous pouvons, » répondit-il simplement.
Le silence qui suivit fut à la fois confortable et chargé de non-dits. Elizabeth ressentit une curiosité grandissante envers cet homme qu’elle avait d’abord jugé avec tant de sévérité. « Mr. Darcy, puis-je vous poser une question ? »
« Bien sûr, Miss Elizabeth. »
« Pourquoi avez-vous refusé de danser avec moi lors du bal à Meryton ? » demanda-t-elle, sa voix calme mais curieuse. « Vous sembliez si distant et… désintéressé. »
Mr. Darcy sembla surpris par la question, mais il ne recula pas. « Je crains d’avoir été mal compris ce soir-là. Ce n’était pas par désintérêt, mais plutôt par maladresse sociale. Je ne suis pas à l’aise dans les grands rassemblements, et je crains d’avoir donné une mauvaise impression. »
Elizabeth le regarda, cherchant la sincérité dans ses yeux. « Vous êtes souvent mal compris, Mr. Darcy ? »
« Plus souvent que je ne le souhaiterais, » admit-il avec un sourire triste. « Mais j’essaie de m’améliorer. »
Elizabeth sentit son cœur s’adoucir davantage. « Peut-être devrions-nous tous être plus indulgents les uns envers les autres. »
« Peut-être, » répondit-il, son regard s’adoucissant.
Leur conversation fut interrompue par l’arrivée de Mr. Bingley, qui venait les chercher pour le déjeuner. « Miss Elizabeth, Mr. Darcy, je suis ravi de vous trouver ici. Le déjeuner est prêt, et Jane nous rejoint également. »
« Merci, Mr. Bingley, » répondit Elizabeth avec un sourire. « Nous arrivons. »
De retour à l’intérieur, Elizabeth constata avec plaisir que Jane semblait vraiment se sentir mieux. Assise à la table, entourée des Bingley et de Mr. Darcy, elle rayonnait de cette douceur et de cette sérénité qui la caractérisaient. Mr. Bingley ne cessait de la regarder avec une admiration évidente, ce qui ne manqua pas d’attirer l’attention d’Elizabeth.
« Miss Bennet, j’espère que vous trouvez votre séjour ici agréable malgré votre maladie, » dit Mr. Bingley avec chaleur.
« Je me sens tellement mieux grâce à vos bons soins, » répondit Jane avec gratitude. « Vous avez tous été tellement aimables. »
« Nous sommes heureux de vous avoir parmi nous, » ajouta Caroline avec un sourire forcé. « Et nous espérons que votre séjour se prolongera jusqu’à ce que vous soyez complètement rétablie. »
Elizabeth écoutait les échanges, notant chaque nuance, chaque regard. Elle sentait que quelque chose de profond et sincère se développait entre Jane et Mr. Bingley, et cela la remplissait de joie. Elle se tourna vers Mr. Darcy, qui observait la scène en silence, une expression indéchiffrable sur le visage.
Après le déjeuner, Jane exprima le désir de se promener un peu dans le jardin, et Mr. Bingley se proposa immédiatement de l’accompagner. Elizabeth, voyant l’opportunité de laisser sa sœur et Mr. Bingley seuls, accepta de rester à l’intérieur pour discuter avec Caroline et Mr. Darcy.
« Miss Elizabeth, » dit Caroline, « j’ai entendu dire que vous êtes une grande lectrice. Avez-vous trouvé notre bibliothèque à votre goût ? »
« Elle est magnifique, » répondit Elizabeth. « Je n’ai pas encore eu le temps de m’y plonger, mais je compte bien le faire avant de partir. »
« Mr. Darcy a aussi une bibliothèque impressionnante à Pemberley, » ajouta Caroline avec un regard vers Darcy. « Vous devriez la voir un jour. Elle est réputée pour être l’une des meilleures de la région. »
« J’en suis certaine, » répondit Elizabeth poliment. « Je suis sûre que Pemberley est un endroit magnifique. »
Mr. Darcy sembla sur le point de dire quelque chose, mais il se ravisa. Elizabeth se demanda ce qu’il pensait de tout cela. Le temps passé à Netherfield changeait progressivement sa perception de lui, et elle se demandait si ses premiers jugements n’avaient pas été trop hâtifs.
Le reste de l’après-midi se passa agréablement, avec des conversations légères et des moments de partage. Jane et Mr. Bingley revinrent de leur promenade, leurs visages rayonnant de bonheur, et Elizabeth sentit une vague de satisfaction en voyant sa sœur si heureuse.
En fin de journée, Elizabeth et Jane prirent congé de leurs hôtes. Mr. Bingley insista pour que Jane reste encore quelques jours, mais elle déclina poliment, estimant qu’il était temps de rentrer à Longbourn.
« Merci encore pour tout, Mr. Bingley, » dit Jane en serrant sa main. « Votre gentillesse a été inestimable. »
« Ce fut un plaisir, Miss Bennet, » répondit-il avec un sourire. « Nous espérons vous revoir bientôt. »
Mr. Darcy s’approcha d’Elizabeth alors qu’elle se préparait à partir. « Miss Elizabeth, je suis heureux d’avoir eu l’occasion de mieux vous connaître. »
« Moi aussi, Mr. Darcy, » répondit-elle sincèrement. « Merci pour votre sollicitude envers ma sœur. »
Ils échangèrent un regard qui semblait porter un monde de non-dits, et Elizabeth se demanda si elle n’avait pas seulement effleuré la surface de ce que Mr. Darcy cachait vraiment.
Sur le chemin du retour, Elizabeth et Jane discutèrent des événements des derniers jours. « Mr. Bingley est
Vraiment charmant, » déclara Jane, son visage s’illuminant d’un sourire doux. « Il a été si attentionné et prévenant pendant toute ma convalescence. »
« Il est évident qu’il tient beaucoup à toi, » répondit Elizabeth, ravie de voir sa sœur si heureuse. « Il a montré une grande affection et sollicitude, des qualités rares et précieuses. »
Jane rougit légèrement, mais ses yeux brillaient de bonheur. « Et toi, Lizzy ? Que penses-tu de Mr. Darcy maintenant ? Il semble si différent de ce que nous avions imaginé au départ. »
Elizabeth réfléchit un instant avant de répondre. « Mr. Darcy est plus complexe que je ne l’avais d’abord supposé. Il est toujours réservé et difficile à lire, mais j’ai commencé à voir des aspects de lui qui sont plus positifs. Il a montré une réelle préoccupation pour ta santé, et nos conversations ont révélé une profondeur que je n’avais pas perçue au début. »