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Chapitre 5

Pourtant, Elizabeth ne pouvait s’empêcher de repenser à sa conversation avec Mr. Darcy. Son attitude distante et son refus de danser la troublaient. Était-il simplement timide, ou y avait-il autre chose ? Quelque chose de plus profond, peut-être lié à une fierté mal placée ou à des préjugés ?

Alors qu’elle se perdait dans ses pensées, Elizabeth entendit Caroline Bingley, non loin de là, faire une remarque désobligeante à l’égard de sa famille. « Les Bennet sont charmants, bien sûr, » disait Caroline d’un ton sucré, « mais il faut admettre qu’ils manquent de… raffinement. »

Elizabeth sentit une vague de colère monter en elle. Elle avait l’habitude des critiques voilées de Caroline, mais ce soir, cela la touchait plus profondément. Peut-être était-ce le refus de Mr. Darcy qui la rendait plus sensible, ou peut-être était-ce simplement l’accumulation des jugements de ces derniers jours.

Elle se retourna vers Caroline, prête à répondre, mais Jane la devança. « Caroline, je pense que ma famille est pleine de qualités admirables, » dit Jane avec une douceur ferme. « Nous sommes peut-être différents, mais cela ne nous rend pas moins dignes de respect. »

Caroline sembla déconcertée par la défense calme mais décidée de Jane. « Oh, bien sûr, Jane. Je ne voulais pas dire cela de manière négative. C’était juste une observation. »

Jane sourit, mais il y avait une détermination dans ses yeux. « Je comprends, Caroline. Mais j’espère que nous pourrons tous voir au-delà des premières impressions. »

Elizabeth se sentit fière de Jane. Sa sœur avait toujours été d’une gentillesse et d’une patience exemplaires, et voir sa capacité à défendre sa famille avec tant de grâce et de force était inspirant.

La soirée continua, et bien que Mr. Darcy ait refusé de danser, Elizabeth se retrouva à discuter avec d’autres invités. Cependant, son esprit revenait sans cesse à lui, se demandant ce qui se cachait derrière sa façade froide et distante. Elle se demanda aussi si son refus de danser était un acte de fierté ou de préjugé, ou s’il y avait une raison plus personnelle qu’elle ignorait.

Finalement, la soirée prit fin et les Bennet rentrèrent à Longbourn. Mrs. Bennet était ravie de la soirée, parlant sans cesse de Mr. Bingley et de sa gentillesse envers Jane. Mr. Bennet écoutait avec amusement, tandis que les plus jeunes sœurs discutaient des robes et des danses.

Elizabeth, cependant, resta silencieuse, perdue dans ses pensées. Le comportement de Mr. Darcy l’intriguait de plus en plus. Son refus de danser avec elle semblait plus significatif qu’un simple manque d’intérêt. Était-ce une question de classe sociale ? Ou y avait-il autre chose, quelque chose de plus personnel et de plus profond ?

Avant de se coucher, Elizabeth se promet de découvrir la vérité sur Mr. Darcy. Elle était déterminée à percer le mystère de cet homme, même si cela signifiait confronter des vérités désagréables sur lui, ou même sur elle-même. Pour l’instant, elle ne pouvait que spéculer, mais elle savait qu’elle n’était pas prête à abandonner si facilement. Elle avait l’intention de le comprendre, de comprendre ses motivations et de découvrir ce qui se cachait derrière cette façade impénétrable.

Les jours d’automne s’étaient installés à Longbourn, apportant avec eux des vents frais et une pluie fine qui semblait ne jamais vouloir cesser. Les Bennet s’habituaient à ce rythme de saison, mais la vie sociale, elle, ne ralentissait pas. La visite récente de Mr. Bingley à Netherfield avait été une source d’excitation continue pour Mrs. Bennet, qui ne cessait de vanter les mérites de l’aimable gentleman.

« Jane, ma chère, tu dois absolument aller à Netherfield aujourd’hui, » insistait Mrs. Bennet un matin, alors que la pluie tambourinait contre les fenêtres. « Mr. Bingley a fait savoir qu’il serait ravi de te voir. »

Jane, toujours douce et obéissante, répondit calmement. « Mais mère, avec ce temps, n’est-il pas imprudent de sortir ? »

Mrs. Bennet, toutefois, était inébranlable. « Non, non, il n’y a pas de meilleure occasion. Si tu y vas maintenant, ils t’inviteront sans doute à rester jusqu’à ce que le temps s’améliore. Pense à ce que cela pourrait signifier ! »

Elizabeth, qui observait la scène avec une certaine inquiétude, intervint. « Maman, Jane pourrait tomber malade sous cette pluie. Ce ne serait pas raisonnable. »

« Elizabeth, toujours à vouloir contredire, » soupira Mrs. Bennet. « Jane est robuste. Un peu de pluie ne lui fera pas de mal. De plus, c’est une opportunité à ne pas manquer. »

Voyant que ses protestations étaient vaines et que Jane semblait prête à céder pour ne pas contrarier leur mère, Elizabeth accepta de bonne grâce. « Très bien, mais je vais t’accompagner, Jane. Nous irons à cheval, et si tu te sens mal, nous pourrons faire demi-tour. »

Jane sourit à sa sœur, reconnaissante pour son soutien. « Merci, Lizzy. »

Ainsi, malgré la pluie incessante, les deux sœurs se préparèrent et partirent pour Netherfield. Le trajet fut pénible, les chemins boueux ralentissant leur progression et le vent glacé mordant leurs visages. Elizabeth ne cessait de jeter des regards inquiets à Jane, dont les joues prenaient une teinte de plus en plus pâle à mesure qu’elles avançaient.

À leur arrivée à Netherfield, elles furent accueillies chaleureusement par Mr. Bingley, dont le visage s’illumina en voyant Jane. « Miss Bennet, quel plaisir de vous voir, » dit-il, prenant sa main avec une affection non dissimulée.

Jane, malgré la fatigue et le froid, sourit faiblement. « Merci, Mr. Bingley. Je suis heureuse d’être ici. »

Elizabeth observa avec satisfaction l’échange entre sa sœur et Mr. Bingley, mais son soulagement fut de courte durée. Elle remarqua que Jane frissonnait et semblait de plus en plus faible.

« Jane, tu n’as pas l’air bien, » dit Elizabeth avec inquiétude. « Nous devrions peut-être rentrer à Longbourn. »

Mr. Bingley, attentif, s’approcha. « Miss Bennet, si vous ne vous sentez pas bien, vous devriez rester ici. Nous avons une chambre prête pour vous. Il serait imprudent de retourner par ce temps. »

Jane, trop fatiguée pour protester, acquiesça. « Merci, Mr. Bingley. Si cela ne vous dérange pas. »

« Bien sûr que non, » répondit-il avec enthousiasme. « Miss Elizabeth, vous pouvez rester aussi, si vous le souhaitez. »

Elizabeth, soucieuse de la santé de sa sœur, accepta l’invitation. « Merci, Mr. Bingley. Je resterai pour veiller sur Jane. »

Une fois installées dans une chambre confortable, Jane fut rapidement examinée par le médecin de la famille Bingley, qui confirma ce qu’Elizabeth redoutait : Jane avait attrapé un vilain rhume et devait rester au lit, au chaud, pour éviter que cela ne dégénère en quelque chose de plus grave.

Elizabeth veillait sur sa sœur, lisant à son chevet et essayant de la distraire par des conversations légères. Jane, malgré sa maladie, tentait de rester de bonne humeur, mais Elizabeth voyait bien qu’elle souffrait.

Les jours passèrent, et tandis que Jane luttait contre la maladie, Elizabeth se retrouvait souvent en compagnie des habitants de Netherfield. Mr. Bingley venait régulièrement prendre des nouvelles de Jane, manifestant une attention et une sollicitude touchantes. Caroline Bingley, quant à elle, ne cachait pas son dédain à peine voilé pour Elizabeth, mais cette dernière préférait l’ignorer, concentrée sur la santé de sa sœur.

Un soir, alors qu’Elizabeth lisait tranquillement dans le salon, Mr. Darcy entra. Il la salua avec sa froide courtoisie habituelle, et Elizabeth, bien qu’encore ressentie de leur précédente interaction, répondit poliment.

« Miss Bennet, comment va votre sœur ce soir ? » demanda-t-il, s’asseyant en face d’elle.

« Elle va un peu mieux, merci, » répondit Elizabeth, surprise par son intérêt. « Le médecin pense qu’elle pourra quitter son lit d’ici quelques jours. »

« Je suis heureux de l’entendre, » dit Mr. Darcy, son regard sérieux posé sur elle. « Vous devez être soulagée. »

« En effet, » répondit Elizabeth. « Jane est la plus douce des créatures, et la voir souffrir est une épreuve pour nous tous. »

Mr. Darcy acquiesça. « Elle a de la chance de vous avoir pour veiller sur elle. Votre dévouement est admirable. »

Elizabeth, touchée par cette remarque inattendue, le remercia d’un sourire. « Je fais simplement ce que toute sœur ferait. »

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