Chapitre 06

—On est là !

Papa — Enfin !

On attendez plus que vous.

—Bonsoir papa.

Il me prend dans ses bras.

Derrick — Bonsoir papa.

Papa — Bonsoir fils.

Comment vas-tu ?

Derrick — Ça va, juste le travail qui fatigue.

Papa — Venez au salon.

Tout le monde y est.

Il était rentré aujourd’hui.

Il avait voyagé au Ghana pour des affaires qu’il avait réglé dans son entreprise d’import/export.

Mon père est un homme très puissant aux pays.

Tout le monde a peur de lui.

Il est très grand, très musclé et surtout, il ne sourit jamais.

Il a toujours su imposer la loi.

Un grand leader.

J’ai toujours eu peur de lui en vérité.

Je n’ai jamais osé lui dire non.

Vous pouvez en être témoins avec Derrick.

En arrivant au salon, mes frères étaient présent.

Eux ?

C’est toute ma vie.

C’est ma vie pour les leurs et leurs vies pour la mienne.

On est les 3 mousquetaires.

Dès l’annonce de ce mariage, ils ont tous fait pour y mettre fin.

Mais qui ? Qui veut s’opposer à l’honneur de notre famille et surtout qui veut s’opposer à mon père ?

Certains l’appellent même le Lion car sa présence en fait trembler plus d’un.

Je ne leur en veux pas.

Davis — Ma préférée.

Il me prend dans ses bras.

Prince — Mdr, c’est ma préférée.

—Je suis votre préférée.

Éden — Tata !

Ma petite nièce débarque et me saute dans les bras.

—Ma princesse.

Comment tu vas ?

Éden — Regarde, papa m’a laissé mettre la robe de princesse que j’ai mis à ton mariage avec tonton Derrick.

—Oui.

T’es toute belle !

Yasmine — Je suis fatiguée de ta nièce.

Elle ?

C’est la femme à Davis.

C’est une ghanéenne aussi, comme nous.

Yasmine — Comment va la nouvelle mariée ?

—Ça va, et toi ?

Prince — Vanessa, c’est quoi cette trace sur ton bras ?

Je réajuste rapidement mon t-shirt.

—Rien, je suis tomber.

Prince — C’est toi qui lui a fait ça ?

Derrick et mes frères ne s’entendent pas du tous.

Ils se détestent clairement.

Bien sûr, Derrick n’a jamais riposté face à eux.

Mes frères sont bien trop forts.

Derrick — Mais non…

—Il n’a rien fait.

Davis — Dis la vérité.

—Je vous dit qu’il n’a rien fait.

Derrick me regarde.

Je comprends ce regard.

Il veut tout dire.

«Toi, on verra à la maison.»

Je viens de le défendre, mais bon.

Maman — Vous allez rapidement vous calmez et laisser mon gendre tranquille, compris ?

Derrick, comment tu vas mon fils ?

Je la regarde.

Elle ne demande même pas de mes nouvelles.

Derrick — Je vais bien.

Papa — Bon, venez, on va manger.

L’ambiance est bien trop électrique et on sait tous que la nourriture est un bon moyen de régler le problème.

Nous nous dirigeons vers la table à manger.

Derrick et moi nous essayons à côté.

Sur ma droite, il y avait Yasmine.

Prince — Bouge, je vais m’asseoir ici.

Derrick le regarde avec incompréhension.

Derrick — Mais c’est…

Prince — Je t’ai dit lève toi, je vais m’asseoir ici.

Derrick s’énervait petit à petit.

Je vais vraiment ramasser en rentrant.

Prince — Merci bien.

Papa — Prince.

Prince — Oui pa’ ?

Papa — Lève toi de cette chaise.

Prince — Mais, je veux être à côté de ma sœur.

Ça fait longtemps que je l’ai pas…

Papa — Je ne me répèterai pas deux fois.

Et ça tu le sais très bien.

Il soupire et laisse la place en bousculant Derrick par l’épaule.

Maman — Prince !

Prince — C’est bon, c’est pas un bébé.

Il sait se défendre non ?

Il le regarde.

Derrick ne répond pas.

Papa — Bon, mangeons avant que ça refroidisse.

Chacun se sert.

Ma mère avait fait du Jollof rice avec du poulet.

La base quoi.

Papa — Comment ça va chez vous ?

Derrick — Bien papa.

Papa — Vanessa, tu es contente du choix qu’on a fait pour toi ?

Davis — Vous en parlez comme si c’était un exploit.

Papa — T’ai-je donné la parole ?

Davis — …

—Je ne veux pas trop parler de ça papa.

Maman — Pourquoi ?

—Maman…

Derrick me pince la cuisse.

—Je…

Maman — Arrête de te plaindre bon sang.

Sois une femme.

Sois heureuse qu’on ait choisi pour toi.

Tu sais combien de jeunes filles auraient aimer être à ta place ?

Derrick est un homme bon.

Davis — Maman arrête s’il te plaît.

J’ai beaucoup de respect pour toi et je t’aime énormément mais là tu débordes.

Maman — Ah donc je mens ?

Davis — Je suis désolé de te le dire mais oui.

Vous savez toujours qu’on s’est opposé à ce mariage depuis le début.

Maman — Et je m’en fous complètement de ce que vous pensez.

On l’a fait pour son bien.

Prince — Pour son bien ?

Vous la rendez juste plus malheureuse qu’autre chose.

—S’il vous plaît…

Maman — De toute manière vous n’avez rien à dire.

Si tu ne veux pas connaître le même sort, vaut mieux te tenir à carreau.

Prince — On verra bien ça.

Davis — De toute façon, on continuera à ne pas être d’accord sur votre…

La table vibra violemment.

Plus personne ne parle.

Mon père était debout, les poings serrés, le visage fermé.

Papa — Donc dans cette maison j’ai élevé des enfants mal éduqués ?

Prince — ….

Davis — ….

—…

Papa — Non, je répète encore la question.

J’ai élevé des enfants mal élevés ici ?

Vu que vous êtes là à crier sur votre propre mère et que vous vous prenez pour je ne sais qui dans cette maison, j’en déduis que mes enfants sont mal éduqués ? Hein ?

Personne ne répond.

Papa — Écoutez moi très bien et je ne le dirai pas deux fois.

Vous êtes mes enfants, ma propriété.

Lorsque je vous dis que vous allez faire quelque chose, vous le faites et je ne veux entendre personne ouvrir sa bouche.

Vanessa, sache le, tu pourras dire ce que tu voudras, tu ne divorceras pas de cet homme.

Vous êtes mariés et donc liés maintenant.

Ton mal de cœur et tout le reste, je m’en contre-fiche.

Ne me pousse pas à te renier, compris ?

—…

Il se rassied et se remet à manger son assiette.

J’étais boulversé par ses paroles.

Mes yeux se mettent à se mouiller.

Je me lève et m’en vais sans même dire au revoir.

S’en était trop.

Beaucoup trop pour moi.