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Chapitre 05

« — Maman, pourquoi mon deuxième prénom est Kossiwa ?

Maman — Tu es née un dimanche.

Je me souviens de ce jours comme si c’était hier.

Ta grossesse était celle qui m’avait le plus fatigué.

Je rentrais du marché et j’avais croisé un aumônier qui passait par là.

En me regardant, il a ri et a dit :

«Votre fille est bénie. Je peux déjà sentir la fraîcheur de son âme et son esprit. Elle sera une grande bénédiction pour vous.»

Quelques minutes après, j’étais à l’hôpital en train de te mettre au monde.» »

J’avais 13 ans le jour où ma mère m’a parlé de l’histoire de mon deuxième prénom.

Nous sommes le dimanche 12 juin.

Le jour du Seigneur.

Je m’étais réveillé de bonne heure afin de me préparer à aller à l’église.

J’ai fait ma toilette et suis ensuite partir prendre mon petit-déjeuner.

Fatoumata était déjà là.

—Bonjour Fatoumata.

Fatoumata — Ma fille, comment tu vas ?

Assieds toi, je termine ton omelette.

Je m’assieds et me mets à boire mon verre de jus d’orange.

Fatoumata — Tu as bien dormi ?

—Super et toi ?

Fatoumata — Oui, j’ai bien dormi.

Tu n’as pas dormi avec ton mari ?

—Je ne pense pas que j’en ai réellement et de toute façon, il a passé la nuit avec quelqu’un d’autre.

Ça m’arrange.

Fatoumata — Je sais que le mariage forcé n’est pas la meilleure chose à vivre mais… tu verras.

Vous finirez par vous aimer et vous serez fous amoureux à la fin.

Vous aurez de beaux enfants !

—Oh non merci.

Ce n’est surtout pas avec lui que je ferais des enfants.

J’attaque ensuite mon assiette.

Mon petit-déjeuner était un délice.

—C’était vraiment bon Fatoumata.

Je ne sais pas ce que tu as mis dans cette omelette mais c’était magnifique.

Sara — Bonjour.

Elle venait d’apparaître dans le cadran de la porte vêtue d’un short et d’un crop top ample noir.

—Je vais aller me préparer pour aller à l’église.

Merci beaucoup Fatoumata.

Je débarrasse mon assiette et sors de la cuisine en toisant la copine de mon mari.

Bizarre dis comme ça, non ?

Sara — Faites moi aussi un petit-déjeuner.

J’ai faim.

Je m’arrête.

Je me retourne.

—À qui tu parles ?

Sara — La bonne.

Donc je ne vois pas de quoi tu te mêles.

—Dois je te rappeler qu’hormis être la pute de mon mari tu n’es rien du tous ?

Sara — À qui tu..

—Je te parle à toi.

Sara — Mais toi je vais te…

Elle s’approche violemment de moi mais je la repousse.

Elle tombe au sol avant de se relever et me sauter dessus.

Fatoumata — Mesdemoiselles, arrêtez !

—Espèce de…

Derrick — Eh ! Dès le matin, bordel.

Il porte sa copine qui se débattait pour m’attaquer.

Elle avait arraché la bretelle de mon body alors que je l’avais faite saigner du nez.

Je suis petite un peu fragile mais mes frères m’ont appris à me battre.

Derrick — Sara !

Sara — Je vais la nicker cette pétasse.

—Je suis là, qu’est ce que t’attends ?

Fatoumata — Arrête Vanessa.

Elle me conduit à ma chambre et me fait asseoir sur mon lit.

On se regarde quelques secondes.

On explose de rire.

Fatoumata — Tu es complètement folle ma fille !

—Fallait bien lui remettre les idées en place.

Je n’ai pas aimé la manière dont elle t’a demandé de lui préparer à manger.

Tu n’es pas son employé de maison mais bien la mienne.

Elle n’a rien à dire.

Fatoumata — C’est vrai. Mais évite tous ça la prochaine fois. Donne toi de la valeur. Tu es belle, tu ne devrais pas te battre comme ça, d’accord ?

—Oui, ne t’inquiètes pas Fatoumata.

Ça ne se reproduira plus.

Elle me sourit.

Fatoumata — Maintenant, prépare toi à aller à l’église.

Elle sort en fermant doucement la porte derrière elle.

Tout est claire pour moi.

Tant que cette femme sera dans ma maison, il n’y aura aucun repos.

«You made a way

When our backs were against the wall

And it looked as if it was over

You made a way

And we’re standing here

Only because you made a way

You made a way»

La chorale entonnait ce chant qui me faisait vibrer et retomber dans sa présence.

Quoi de plus beau ?

Quoi de plus merveilleux que d’être au milieu de lui ?

J’ai passé un culte majestueux.

A la sortie de l’église, je croise ma mère.

Maman — Où est ton mari ?

—Je vais bien maman et toi ?

Maman — Ne me manque pas de respect.

Je t’ai dit où est ton mari ?

—À la maison.

Maman — Tu devrais avoir honte de te montrer en public alors que tu viens tout juste de te marier.

Quelle image tu donnes de ta vie de femme mariée à présent ?

—Ça ne veut rien dire maman.

Maman — Je ne blague pas avec toi Vanessa.

Tu as de la chance que ton père ne soit pas venu aujourd’hui.

Je t’assure qu’il l’aurait très mal pris.

Dimanche prochain, je veux te voir avec ton mari, compris ?

—Tu ne me demandes même pas comment je vais après tous ça ?

Sérieusement, j’ai besoin de ton aide.

Tu es ma mère.

Maman — Je n’ai pas besoin de te demander car je sais que tout va s’arranger.

Ne te plains pas et sois plutôt heureuse qu’on ait choisi quelqu’un de bien pour toi.

Sans même que je ne puisse lui répondre, elle s’en va.

J’étais blessée.

Vraiment blessée.

Ma mère venait simplement de me prouver que durant toute ma vie, elle me préparait à ce jours.

Maintenant qu’elle a accompli son devoir, là voilà qui me délaisse.

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