Marier pour l'honneur de ma famille
Résumé
Pour l'honneur de ma famille j'accepte d'épouser cet homme qui m'a détruite
Chapitre 01
Maman — Ne pense pas à la douleur mais plutôt à l’honneur de la famille et surtout de ton père.
L’amour finira par arriver, je te le promets…
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Pour l’honneur de ma famille, j’accepte d’épouser cet homme qui m’a détruite.
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Pour l’honneur de ma famille…
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L’honneur de ma famille…
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Ma famille…
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Vêtue de ma robe confectionnée par le célèbre couturier Valdrin Sahiti, me voici prête pour le grand jour.
J’étais spécialement allée dans son magasin à Pristina.
Enfin… ma petite cousine se baladait souvent sur sa page Instagram et a proposé qu’on y aille.
En vérité, je m’en foutais de la couleur ou de la coupure de ma robe.
Je n’étais pas réellement investie dans l’organisation de ce mariage qui est le mien aujourd’hui.
Comment voulez vous que je vive bien le fait d’épouser un homme qui vous a complètement détruit ?
Vivre avec un homme qui ne vous porte même pas dans son cœur et qui serait prêt à vous vendre pour une simple tranche de pain ?
Les portes de la cathédrale s’ouvre me laissant apparaître mon voile sur la tête.
Les yeux fixés vers l’autel, j’avance sous le son du piano qui résonne si calmement dans ce lieu saint.
Les invités ont les yeux étincelants en me voyant.
J’avance dans le bras de mon frère sans aucune réelle émotion.
Il me regarde m’approcher de lui, le visage fermé.
Des perles salées s’enfuient de mon regard vide.
Mon frère dépose un baiser sur ma main avant de me souffler doucement.
Davis — Je suis désolé… tellement désolé…
Il arrive et attrape ma main, sans aucune douceur.
Il ne prend même pas la peine de m’admirer et m’aide simplement à m’asseoir.
Je vous passe la cérémonie qui n’a pas réellement était intéressante.
Il n’y a eu aucun échange de vœux.
La cérémonie était froide.
Il n’y avait pas de bruits.
On pouvait clairement entendre le bruit des voitures qui passait en face de la cathédrale qui se trouve en pleine ville.
On pouvait également entendre le sermon du prêtre sur le mariage.
«Le mariage est une institution divine.»
Voilà ce que je retiens.
Viens le moment de nous dire oui.
En face de lui, je le fixe droit dans les yeux en essayant de détecter une émotion, une réaction, mais rien.
Prêtre — Mr. Jones, voulez-vous prendre pour épouse Mlle. Adoyé ?
Derrick — Oui, je le veux.
Les bruits des mamans se fit retentir dans l’église.
Prêtre — Mlle. Adoyé, voulez-vous prendre pour époux Mr. Jones ?
— …
Aucune réponse ne sort de ma bouche.
Je le regarde… mes idées se bousculent et je ne sais quoi répondre.
Je tourne mon regard larmoyant vers ma mère qui se tient debout, le regard insistant.
J’ai peur… oui… j’ai peur.
Une pression se sent sur mes mains.
Je le regarde…
Mes larmes coulent.
«L’honneur de la famille»
Voilà ce qui fixe ma réponse.
Prêtre — Mlle. Adoyé ?
— Oui… oui je le veux… oui.
J’étais tellement mal.
Tellement mal.
Je l’avais fait, j’étais à présent marier aux yeux de la famille, de l’État et surtout de Dieu.
Prêtre — Je vous déclare donc mari et femme.
Vous pouvez embrasser la mariée.
Il approche son visage du mien et dépose un baiser sur mon front.
Je ne suis pas étonnée, j’en suis même soulagée.
Trouvez-vous ça normal que les invités soient plus heureux que les mariés eux-mêmes ?
Eh bien c’est ce qu’il se passe pour mon cas.
Je n’ai aucun enthousiasme à cette union.
Mon ventre se froisse rien qu’en pensant a mon futur avec lui.
J’ai énormément de crainte face à ma future vie de femme mariée.
À la sortie de l’église, j’ai le droit aux câlins de tous.
Lorsque je croise le regard de ma mère, un léger sourire s’affiche sur son visage.
Je la souris également, le visage attristé.
C’est pour eux que je l’ai fait.
C’est pour eux que j’accepte cette souffrance.
C’est pour eux que j’ai dit oui.
C’est pour eux que j’accepte de rentrer dans
Ma propre destruction.
…
La montre de ma chambre d’hôtel affichait 7h39.
Nous venions tous juste de terminer nos valises pour notre lune de miel.
Je ne voulais pas y aller mais nos parents respectives se sont mis d’accord pour nous l’organiser eux-mêmes.
Sur le billet d’avion, je peux lire «Kingston, Jamaïque».
Nous avions une escale au Portugal.
Le silence de la chambre pèse énormément.
Je regarde les robes que j’ai porté aujourd’hui en me mettant en tête que je ne le remettrai plus jamais.
Derrick — On y va.
J’exécute.
Il prend ma valise et nous sortons de notre hôtel.
On pouvait clairement deviner mes cernes.
J’étais tellement fatiguée… mais je ne veux pas me plaindre, de peur de me faire corriger.
Arrivée au rez-de-chaussée, nous rendons les clés et les cartes de notre chambre.
Je souris au guichetier qui me rend également un sourire.
Derrick me regarde, sans rien dire.
C’est lorsque nous montons dans la voiture que mon visage se retrouve violemment coller à la vitre côté passager.
Derrick — La prochaine fois que je te vois faire la pute devant moi, je t’encastre t’as compris ?
Évite que je sois là quand tu fais ça.
Je suis ton mari, officiellement à présent, montre moi du respect.
Il me relâche.
Il avait raison.
Je n’avais pas le droit de faire ça.
Je n’avais pas le droit de le faire s’il était là.
— D’accord.
Derrick — J’aime quand tu m’obéis.
J’aime ça…