Chapitre 04

MA DESTINEE

Chapitre 4

« Tant qu’on a Allah dans son cœur, on a pas besoin d’une autre personne. On pourra te mentir, trahir, te faire du mal mais saches que la roue tourne et Allah rend justice à tous le monde. »

Khadidja

Comme prévu, j’ai passé toute ces dernières semaines à préparer mon voyage pour le Sénégal. Je ne me suis pas du tout reposé et je dois avouer que ça m’a beaucoup fait du bien de me distraire.

Concernant la requête de mon ancienne belle famille, papa leurs a dit que malgré tout le respect qu’on leurs doit, j’ai décidé de ne pas m’unir à un autre homme surtout son frère.

Ils l’ont assez mal pris au début. Mon ex belle mère a même fait le déplacement pour me dire que je peux prendre tout mon temps pour réfléchir mais j’ai été obligé d’être clair avec elle pour ne pas qu’elle se fasse de fausse idée.

Je me demandais même dès fois s’ils mesuraient la portée de leurs désirs. Comment ont ils pu penser une seule seconde que j’allais accepter cela ?

Bref elle m’a dit en me regardant droit dans les yeux que je la décevais et je lui ai clairement répondu que même si je devais me remarier, ce ne sera pas avec son frère de lait parce que j’aime trop mon défunt mari pour ça.

Ironique comme situation je dois l’avouer. Après mes paroles, elle m’a prise dans ses bras et nous avons encore pleurées cette disparition si tragique qui continue de marquer nos vies.

Lorsque toute la famille a apprit pour mon voyage, je recevais chaque jour de la visite. Des oncles et tantes en passant par les cousines.

Tout le monde me répète que c’est une idée judicieuse qu’on a eu et que cela me permettra au moins d’apaiser ma douleur.

Si j’ai décidée d’y aller, c’est pour fuir en partie la famille et sa tradition. Comme si les gens ne respectaient pas ma douleur, ils osent carrément venir demander ma main au près de ma famille.

Donc pour eux on peut oublier son mari du jour au lendemain ? Pour eux je peux encore me donner à un autre homme en gardant toujours en moi les souvenirs de Majid ? Comment peuvent ils avoir ce genre de penser ?

Dans tous les cas j’espère ne pas regretter ce voyage. Mariama est super excitée à l’idée que je vienne chez elle mais je dois avouer que je ne partage pas trop sa joie parce que j’ai peur.

Peur de quoi ? Je n’en sais rien. Il y a cette petite voix en moi qui me souffle que je suis une lâche. C’est comme si j’abandonnais Majid.

Pourtant je sais pertinemment qu’il est six pieds sous terre mais je n’arrive pas à m’ôter cette idée de la tête.

Je suis actuellement dans la cours de la maison, mes valises sont posées à côté de moi. Mon vol est prévu pour dans une heure de temps et je suis entrain de faire mes au revoir à la famille.

Maman (pleurant) : que Dieu veille sur toi ma fille. Je sais qu’il veille sur chacun d’entre nous donc je te laisse partir avec le cœur en paix. Puisse ton avenir être meilleur que ton passé. Que par sa gloire et sa puissance il t’aide à supporter son absence. Soit heureuse et n’oublie pas que tant que tu as la foi, tu as tout dans ta vie.

Je m’étais promise de ne pas pleurer mais je l’ai serré dans mes bras en pleurant tout mon saoul. Qu’est ce qu’ils vont me manquer.

Papa : cessez de rendre ce départ triste avec vos larmes. Ah les femmes ! Vous aimez toujours exagérés.

Cette figure paternelle qui a toujours su se montrer présent et compréhensible en vers moi me manquera. Il adore nous chahutés et c’est un plus à son charme.

Nous nous sommes détachées l’une de l’autre en esquissant des sourires.

Maman : pourquoi faut il toujours que tu fasses un commentaire déplacé ?

Papa : au moins on a plus à entendre vos vilaines voix entrain de pleurer.

Nous avons tous éclatés de rire avant que je ne me dirige vers ma petite sœur Oumou.

Moi (m’adressant à elle) : tu es une belle jeune femme et ne laisse jamais les hommes t’approcher de trop prêt. Mets Dieu en avant de toutes choses et inch Allah tu seras heureuse. Tu ne me décevras pas n’est ce pas ?

Oumou (pleurant) : non ! Je ferais tout pour te ressembler parce que tu es mon modèle. Jamais je ne te décevrais.

Moi (séchant ses larmes) : que Dieu te facilite. Je t’inviterais pendant les vacances. Décroche moi ton bac et je te promets que tu poursuivras tes études universitaires à mes côtés.

Maman : ne la bourre pas d’illusion elle et sa grosse tête là ! Elle ne pense qu’à faire la fête.

Oumou : n’écoute pas ce que maman dit. Je te ramènerai une mention très bien.

Je lui ai baisé le front avant de la serrer dans mes bras. Elle me manquera vraiment.

Papa : l’avion ne t’attendra pas khadi. Ton frère t’attend déjà dehors.

Moi : j’ai besoin que vous me bénissez.

Papa : sois tranquille. Je prierai toujours pour toi. Si tu ne changes pas, tu réussiras dans ta vie.

Maman : inch Allah !

Après leurs avoirs une énième fois dis au revoir, j’ai pris la route de la sortie pour retrouver mon grand frère qui était déjà entrain de s’impatienter.

Moi (séchant mes larmes) : excuse moi du retard !

Mounir : ce n’est pas comme si tu allais à l’autre bout du monde aussi hein. C’est juste une heure et quelques de vol.

Il tient son sens de l’humour de papa.

Moi (lui faisant une tape) : j’ai juste l’impression de laisser une grosse partie de ma vie ici.

Mounir : tu verras que tout ce passera bien pour toi inch Allah. On priera toujours pour toi. Tu es notre soleil dans cette maison et tu nous manqueras.

Moi : moi aussi vous allez me manquer dis je avec la voix cassé.

Mounir : cesse de pleurer Khadîdja ! Si tu continues comme ça, je te trouverais un rôle dans un film comme ça tu va vendre tes larmes. Tout ça c’est du gâchis.

Moi (rigolant) : je préfère même ne pas te répondre. Je me demande comment ta femme fait pour te supporter.

Mounir : elle est trop amoureuse de moi. Attention, elle a de la chance d’avoir un homme comme moi.

Nous avons parlés de tout et de rien jusqu’à ce qu’on arrive à l’aéroport. J’ai dû le laisser dehors vu que ce n’est pas autorisé qu’une personne rentre à l’intérieur.

Une fois après avoir finis avec les formalités, je suis ressortie pour lui dire au revoir.

Mounir : ma petite sœur adoré. Que Dieu t’aide et te facilite dans ta vie. Majid était vraiment un homme bon mais je suis sûr que Dieu te le remplacera par quelqu’un de meilleur. Ne flanche jamais lors des difficultés et rappel toi toujours que Dieu donne ses plus grands combats à ses meilleurs soldats.

Moi : merci beaucoup pour les conseils. Je te remercie du fond du cœur et que Dieu t’aide aussi dans ta vie.

Mounir : Amine. Maintenant va t en et bon vent !

Je lui ai serré la main avant de rentrer à l’intérieur de l’aéroport. Je crois que mes parents ont bien fait de ne pas venir sinon je ne sais pas si je n’aurais pas rebroussé chemin.

J’ai confiance en celui qui m’a créée et j’espère de tout cœur que ce voyage m’aidera à apaiser ma douleur.

Omar

Je crois que mes yeux m’ont joués des tours. Non, ce n’est pas Amina et Latif que j’ai vu dans cette chambre. Non ! Il ne s’agit pas de la femme que j’aime.

La douleur que je ressens actuellement est indescriptible. J’ai à la limite du mal à réfléchir. Mes yeux sont embués de larme et je ne sais même pas ce que je fais.

Je suis sorti de la maison automatiquement après avoir assisté à cela. Je n’arrive pas à comprendre ou plutôt je n’ai pas envie de réaliser ce que j’ai vu.

Amina ! Ma femme ! Mon épouse ! Celle à qui j’ai donné mon cœur et mon âme ! Latif mon meilleur ami depuis plus de 10 ans.

Celui avec lequel j’ai trimé. Celui dont j’ai été le témoin lors de son mariage avec sa merveilleuse femme. Comment ont-ils pu nous faire une chose pareille ?

Je marche actuellement sans destination. Comme nous ne sommes pas loin de la plage de Ouest foire, je m’y suis rendue pour m’asseoir.

J’ai besoin de me vider la tête. De chasser de l’esprit cette image répugnante à laquelle j’ai eu droit. Que quelqu’un m’explique là où j’ai fauté pour mériter une telle trahison.

N’ai-je pas su l’aimer comme il le fallait ? Ai-je failli à mon devoir d’époux ? N’était-elle pas heureuse avec moi ?

Mais si c’est le cas, pourquoi ne m’a-t-elle pas demandé le divorce ? Pourquoi s’est elle adonné à une chose si immonde ?

J’ai pitié d’elle. J’ai vraiment pitié du châtiment qui l’attend si elle ne se repent pas. Amina ! J’ai tout fait pour elle.

Je lui ai donné tout ce que j’avais. Malgré ma situation difficile, je faisais tout pour qu’elle ne manque de rien.

Je n’attendais pas grand-chose d’elle. Je voulais simplement qu’elle puisse m’aimer et me soutenir. Je savais que cette situation n’était que temporaire et que Dieu allait nous aider alors pourquoi ? Pourquoi m’a-t-elle trompé ?

Je regarde le déferlement des vagues en face de moi. J’ai envie de pleurer pour libérer cette douleur mais aucune larme ne veut sortir.

Je me demande ce que j’ai fait à Latif pour mériter une chose pareille. Sa femme aussi ne mérite pas cela.

Comment as t il pu tomber aussi bas jusqu’au point de me tromper avec ma femme ? Comment ont-ils pu nous trahir de la sorte ?

Depuis quand dur ce manège ? Est-ce à cause de ça que ma femme me regardait toujours avec un air de dégoût lorsque je voulais la toucher ?

Ces un an de dispute continuel étaient ils dû au fait qu’elle sortait et couchait avec lui ? Pourtant elle savait que jamais je ne lui aurais empêché de divorcer.

Elle aurait au moins pu avoir le cran de me dire qu’elle ne ressentait plus rien pour moi au lieu de s’adonner à l’adultère.

J’ai ôté le pantalon que j’avais avant de plonger dans l’eau. Je nageais en essayant de chasser de ma tête cette image d’eux.

Il a touché ma femme. Il a caressé le corps de ma femme. Il l’a embrassé. Mais pourquoi ? Pourquoi Amina m’a-t-elle fait une chose pareille ?

J’ai nagé jusqu’à épuisement avant de regagner la rive. Le pire dans tout ça c’est que je n’arrive pas à la détester. Elle me dégoute mais je n’arrive pas à la détester. Je me demande juste ce que j’ai fait pour mériter une chose pareille. Qu’elle me dise ce que j’ai fait !

Ne sachant pas où dormir, j’ai appelé Rama malgré que j’étais conscient qu’il se faisait tard. Elle a décroché d’une voix ensommeillée.

Rama : Omar ? C’est toi ?

Moi : j’ai besoin que tu m’héberge pour cette nuit. Je ne sais pas où dormir.

Rama (inquiète) : qu’est ce qui c’est passé ? Où es tu ?

Moi : à la plage !

Rama : mais que fais tu à la plage jusqu’à une heure du matin ? T’es d’ailleurs dans quelle plage ?

Moi : celle d’ouest foire.

Rama : surtout ne bouge pas, j’arrive te chercher.

J’étais tellement perdu dans mes pensées que je n’ai pas vues l’heure filé. Que Dieu me pardonne d’avoir sauté mes prières à cause de cette douleur.

*****

Rama est venu comme prévu avec son mari pour me chercher. Lorsqu’elle m’a vu, elle a accourut jusqu’à moi avant de me prendre dans ses bras.

Rama : ah Omar ! Je savais que cette femme t’aurait mené à ta perte ! Rentrons !

J’ai salué son mari du bout de la langue avant de monter dans la voiture.

Mis à part le bruit du moteur, il régnait un silence de cimetière dans la voiture.

Lorsque nous sommes arrivés à la maison, elle m’a conduit jusque dans la chambre d’amis.

Rama : veux tu que je t’apporte quelque chose à manger ?

Moi : non merci ! J’ai juste besoin de rattraper mes prières et dormir. Demain je dois aller au boulot.

Rama : laisse-moi t’apporter des habits de rechange.

Elle est ressortie de la chambre et est revenu quelque temps après avec des habits et une assiette de nourriture.

Rama : je ne sais pas ce qui ce passe mais j’espère pour toi que tu sauras tenir le coup. Que Dieu t’aide.

Moi : amine !

Il n’y a que lorsque j’ai pris une douche et fais mes ablutions que j’ai pu un temps soit peur reprendre mes esprits.

J’étais entrain de faire la prière d’Asr que j’ai sauté lorsque j’ai éclaté en sanglot en pleine prière ! Vraiment je ne mérite pas ce qu’elle m’a fait. Pas avec tous les sacrifices et l’amour que je ressens pour elle. Mais pourquoi Amina ? Pourquoi ?..................

Ps : likez ! Commentez ! Partagez ! On avance seulement. Rendez vous le jeudi.