Chapitre 03
MA DESTINEE
Chapitre 3
« La vérité plane et ne se laisse jamais dominer »
Amina
J’en ai ma claque de ce ménage et de ce foyer. Cet homme me sort par tous les pores. Je fais tout pour essayer d’éprouver au moins une once de compassion à son égard mais rien y fait.
Au début je l’aimais à cause de sa situation financière mais là, depuis qu’il n’est qu’un vulgaire employé dans une petite société, il a perdu le peu d’estime que j’avais pour lui.
Avec son visage laid il pensait vraiment qu’une femme comme moi allait l’aimer ? Il me fait vraiment rire.
Si je supporte encore sa présence c’est à cause de mes parents. Je ne sais pas quoi faire pour demander le divorce.
J’ai cherché par tous les moyens une possibilité de l’amené à faire un faux pas mais rien y fait. A croire que j’ai épousé la sagesse incarné.
Si je quitte ce foyer sans avoir raison, papa me tuera. Il passe son temps à me dire que je ne pourrais jamais rêver d’un homme meilleur que lui.
Donc quand ils me regardent pour eux Omar c’est un homme de mon calibre ? J’ai l’impression de manquer d’oxygène lorsqu’il est à côté de moi tellement son nez occupe tout son visage.
J’ai pourtant essayé de l’aimer. Tout fait pour ressentir une petite émotion mais rien y fait. Plus il m’approche plus il me dégoute et je commence à en avoir marre. Il est trop moche !
J’étais assise devant la télé lorsque mon téléphone s’est mis à sonner.
Moi : Allo ?
Adja (ton ironique) : madame la plus belle et son mari le plus bel homme de la terre comment tu vas ?
Moi : continue à te foutre de moi et je vais te faire bouffer ta langue.
Adja (rigolant) : je t’avais dis de ne pas l’épouser mais l’argent t’aveuglais et maintenant ? Regarde à quoi tu as droit ?
Moi (énervée) : je suppose que tu ne m’as pas appelé pour me rappeler à quel point ma vie est merdique n’est ce pas ?
Adja : non ma chérie. J’ai envie qu’on sorte demain.
Moi : pour aller où ? Tu oublies que Omar ne veut pas que je sorte de la maison ?
Adja : depuis quand écoutes tu ce que ton mari te dit ? D’ailleurs et Latif ? Je pensais qu’il voulait t’épouser.
Moi : il continue à me dire qu’il nous faut du temps et surtout trouver un moyen pour dire à Omar qu’on s’aime.
Adja : en tout cas il faut vous grouiller. Plus vous allez attendre, plus les risques que Omar vous chopent sont grandes et je n’imagine même pas la réaction de tes parents.
Moi : si tu veux me souhaiter quelque chose, souhaite moi un truc de bien espèce de folle.
Adja : alors on sort demain ou pas ?
Moi : pas de problème. Je lui dirais que tu as besoin de moi.
Adja : bisous ma belle.
Après avoir raccroché j’ai poussé un soupir. Adja a raison. Si Omar découvre par lui-même que j’entretiens une relation avec son meilleur ami, je suis foutue.
Il faut que je trouve un moyen de me libérer de ce ménage parce que ça commence vraiment à craindre.
*****
Je venais à peine de finir de nettoyer le poulet malgré tout l’effort que ça m’a coûté, lorsque j’ai entendu la sonnerie de la maison retentir.
J’ai jeté un coup d’œil sur l’horloge et il n’était que 15h donc impossible que ce soit Omar.
Lorsque j’ai ouvert, j’étais vraiment étonné.
Moi : que fais-tu ici ?
Il est rentré et par la suite il a refermé la porte derrière lui.
Latif (m’embrassant) : j’avais trop envie de toi.
Moi : et si Omar venait maintenant ?
Latif : je te rappelle qu’il descend à 17h.
Je n’ai pas pu résister à ses baisés. En un rien de temps on était déjà nus sur le lit conjugal à se caresser et s’embrasser jusqu’à en perdre haleine.
Je l’aime énormément. C’est vrai que le fait qu’il ait de l’argent soit en ma faveur mais lui contrairement à son goujat d’ami, je l’aime d’un amour sincère.
Quand mes sentiments à son égard se sont manifestés, j’ai tout fait pour les repousser en me disant que je ne pouvais pas faire une chose pareille.
J’ai tenté de lutter mais ce fut peine perdus le jour qu’on s’est retrouvé par hasard seuls dans la maison. A croire que tout comme moi, il n’attendait que ça.
Depuis lors, je ne peux pas me passer de lui. Quand je couche avec Omar il me suffit de me rappeler ces caresses pour prendre du plaisir. Il connait parfaitement mon corps et il sait comment me faire vibrer.
J’étais entrain de dandiner sur lui lorsque la porte de la chambre s’est ouverte laissant apparaitre sur le palier Omar qui me dévisageait d’un air choqué.
Je suis tombé à la renverse avant de me lever du lit en tirant le drap pour essayer de couvrir ma nudité.
Moi : ce n’est pas ce que tu crois Omar je te jure que..
Bien avant que je ne termine, il avait déjà refermé la porte.
Moi (paniquant) : je suis foutue Latif. Je suis foutue. Si mes parents l’apprennent, ils vont me tuer.
Latif (se rhabillant) : si je savais que ça devait arriver, je n’allais pas venir. Putain de merde !
Nous étions tous les deux debout dans la chambre ne sachant que faire. Personne d’entre nous n’osait ouvrir la porte pour sortir. Mon Dieu, je suis foutue.
Khadidja
J’ai toujours du mal à croire ce que je viens d’entendre.
Moi : mais pourquoi me dire ce genre de chose ?
Maman : ne t’énerves pas. Ils sont venus pour ça et la moindre des choses c’étaient de te le dire.
Moi : vous savez très bien que jamais je n’accepterais.
Maman : ce n’est pas parce que je te le dis que ça veut dire que je suis d’accord mais il fallait au moins que je te fasse part de leurs désirs.
Moi : c’est un non catégorique. Jamais un homme n’égalera Majid. Dites leurs que je refuse.
Je suis tellement choquée que mes larmes coulent sans que je ne puisse y faire grand-chose.
Maman (inquiète) : ne te mets pas dans cet état stp.
Moi : je n’ai même pas cicatrisé mes plaies maman. Comment peuvent ils penser que je vais accepter de me remarier d’aussi tôt et surtout avec son frère ?
Maman : c’est ton père qui m’a demandée de t’en parler pour avoir ton avis et ainsi on pourra leurs répondre.
Moi : je ne me marierai ni avec lui ni avec un autre d’ailleurs. Inch Allah je le retrouverais au paradis.
Elle m’a regardée avec tristesse avant de se lever pour s’en aller.
Il faut vraiment que je m’éloigne de cette maison, de ces personnes et de leurs traditions. Comment peuvent-ils penser que j’accepterais cette union ? Ne me connaissent ils pas assez ?
Je fais un effort surhumain pour l’oublier et voilà comment ils rouvrent ma blessure.
C’est la sonnerie de mon téléphone qui m’a tirée de ses pensées grotesques.
Moi (voix cassé) : Allo ?
Mariama : comment vas la plus belle ?
Moi (souriante) : je vais bien et toi ?
Mariama : si tu venais me trouver à Dakar, ça ira mieux. Je m’ennuie seule dans cette grande maison. Je n’ai personne à qui parler.
Moi (poussant un soupir) : je crois que tu as raison. Il faut que je sorte d’ici.
Mariama : ça n’a pas l’air d’aller fort.
Moi : rend toi compte que ma belle famille veut que son grand frère me prenne pour femme.
Mariama : franchement ça ne me surprend pas.
Moi (surprise) : comment ça ?
Mariama : tu sais toi-même que c’est une tradition qui consiste à faire en sorte que la fille en question reste dans la famille. Le plus souvent ils manifestent ce désir lorsqu’ils trouvent que tu es une bonne personne. Pour ne pas te perdre, il te propose de te marier avec un membre de la famille de ton défunt mari.
Moi : qu’ils le fassent avec une autre personne parce que moi je n’accepterais jamais ça.
Mariama : voilà une bonne raison de fuir et refaire ta vie ailleurs. Le Sénégal est un très beau pays. Je demanderais à mon mari de t’aider à trouver du boulot.
Moi : laisse-moi le temps de régler mes papiers et je viendrais.
Le cri qu’elle a poussé m’a littéralement rendu sourde d’une oreille.
Mariama : Je t’attendrais avec impatience. Prend soin de toi et n’en veux pas à ta belle famille. Ils ne veulent simplement pas perdre une perle rare comme toi.
Parler avec elle m’a redonnée un temps soit peu le sourire. Je crois qu’il est temps pour moi de prendre mon envol.
Zahra
La fête de la korité nous a trouvés en plein deuil. On aurait dit qu’il n’y avait aucune âme qui vivait dans la maison tant elle était calme.
On n’a pas pu assister à l’enterrement de maman. Souadou a refusé et elle a dit que c’était mieux pour nous de ne pas assister à cela.
J’ai toujours du mal à croire qu’elle n’est plus de ce monde. Maman, notre maman, notre soutien et notre force pour tenir, elle s’en est aussi allée.
Ça me fait tellement mal que je ne sais pas quoi penser. Je me sens vide de l’intérieur. J’ai tellement pleuré que les larmes ne sortent plus.
Si je savais que la dernière fois qu’elle franchissait la porte était la dernière fois que j’allais la voir, je ne l’aurais jamais laissé partir.
J’aurais profité de sa chaleur. Graver dans mon esprit son sourire et la serrer dans mes bras en lui montrant tout l’amour que je ressens pour elle.
Malgré l’école, je l’aurais suivie rien que pour profiter des derniers jours qu’elle avait sur cette terre. Elle me manque terriblement et je ne sais pas comment je ferais pour vivre sans elle.
Je dois passer les examens dans quelques jours et je ne sais pas comment faire pour m’en sortir. Depuis ce jour là je n’ai pas touché les cahiers et je ne sais même pas où est ce que je trouverais la force d’étudier.
Souadou : il faut qu’on parle !
J’ai retirée les écouteurs de mes oreilles lorsqu’elle a prit place à côté de moi.
Moi : qu’est ce qui ce passe ?
Souadou : je ne veux pas que tu te morfondes seule dans ton coin. Vous êtes déjà sous ma tutelle ton frère et toi et j’aimerais que tu t’ouvres à moi en cas de soucis. Je remarque que tu ne vas pas bien d’ailleurs personne d’entre nous ne va bien mais nous au moins on en parle contrairement à toi. Il faut qu’on reste soudés et qu’on se serre les coudes pour s’en sortir.
Moi (en larme) : elle me manque tellement !
Souadou : elle nous manque à tous mais personne ne peut aller à l’encontre de la volonté divine. On doit beaucoup prier pour elle. C’est le meilleur des cadeaux qu’on pourra lui faire. Il faut que tu te reprennes en main. Il ne faut pas qu’on flanche. On doit se serrer les coudes et inch Allah on s’en sortira.
Moi : je n’arrive toujours pas à me faire à cette idée. Elle n’aurait pas dû s’en aller si tôt.
Souadou : personne ne peut repousser ou retarder sa mort. Quand il se présente à nous c’est que notre heure à sonner. Il faut que tu sois brave.
Moi : comment feront nous pour nous en sortir ? Notre situation financière est chaotique et Kader étudie toujours.
Souadou : ce sera difficile mais on s’en sortira par la volonté divine. Je vais essayer de reprendre l’activité que maman faisait pour alléger nos tâches.
Moi (étonnée) : et ton boulot ?
Souadou : je suis entrain de réfléchir. Dans tous les cas on s’en sortira ok ?
Moi : ok !
Souadou : fais-moi un sourire alors.
J’ai esquissé un sourire avant qu’elle ne sorte de la chambre.
Je sais que ça la dépasse et elle veut tout simplement me rassurer mais je suis assez consciente du fait que les factures ne se payeront pas seuls. Il faut que je trouve un moyen de l’aider financièrement sinon on ne s’en sortira pas.
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