Chapitre 6
Après avoir fini de l’écouter ainsi, je me décidai à entrer par irruption dans la chambre.
S’il avait continué sa conversation comme si de rien n’était, ça aurais fait taire mes suspicions, mais au contraire quand il m’a vu entrer il a plutôt fait comme s’il n’était pas au téléphone, il a vite raccroché, tout en disant :
-Jean : Vraiment les gens du boulot, ils ne veulent jamais me laisser tranquille, même quand je suis déjà rentré
-MOI : Mon chéri, que veux-tu ? Tu leur es indispensable, il faut supporter
Je voulais bien chercher à le cuisiner un peu pour savoir de quoi il parlait vraiment au téléphone, mais je savais déjà bien que si c’était quelque chose de bizarre, il m’aurait menti, alors ça ne servait à rien de poser la question ; j’optais donc pour une autre façon.
-MOI : Maintenant que tu es rentré, il faut que tu t’occupes de moi chéri, tu m’as trop manqué.
-Jean : Avec plaisir ma chérie, viens dans mes bras…
Et voilà, nous fîmes l’amour jusqu’à épuisement, et mon idée était donc que pendant qu’il dormirait, je fouillerais son téléphone, et c’est ce que je fis.
Alors qu’il dormait paisiblement, j’ai pris son téléphone, on connaissait réciproquement nos mots de passe.
J’ai consulté la liste de ses appels et j’ai pris le dernier numéro avec lequel il avait parlé, c’était même un numéro inconnu. J’allais aussi appeler ce numéro plus tard pour savoir qui c’était.
Ensuite je suis allée consulter sa messagerie, et là-bas je n’ai pas vraiment trouvé quelque chose d’inquiétant, du coup j’en avais fini avec son téléphone.
Pour le numéro que j’avais pris, j’allais l’appeler plus tard, à un moment ou Jean serait sorti, pour être sûre d’être bien seule au moment où je découvrirais qui c’était.
Au fait, que voulez-vous que je vous dise, c’est vrai qu’au premier abord en voyant on se dit qu’il n’y avait pas vraiment quelque chose à suspecter, que j’étais peut-être en train d’en trop faire, mais en réalité au fond de moi c’était un mélange, une association de mauvais pressentiment et d’intuition féminine.
C’est dur à expliquer mais c’était comme ça, et tranquillisez-vous, la suite de l’histoire finira par me donner raison.
Après cela moi-même je me suis endormie, et plus tard nous avons tous les deux étés réveillés par le téléphone de Jean qui sonnait.
-MOI : Bébé, ton téléphone…
Mais il était encore un peu dans les vapes, alors pour ne pas perdre l’appel, j’ai moi-même décroché, j’étais bien sa femme, lui c’était moi, et moi c’était lui, le nom qui s’affichait était Samantha.
Quand j’avais décroché, elle avait entamé la discussion d’une façon tellement intime je pourrais dire
-Allô, comment ça va ?
-MOI : Allô, euh ce n’est pas Jean, mais si vous avez un message pour lui je peux le lui passer, il est en train de dormir
-Euh… euh oui, moi c’est Samantha, je suis sa secrétaire
-MOI : D’accord, et qu’est-ce que je peux lui passer comme message de votre part
mademoiselle Samantha ?
Finalement Jean ne dormait pas si profondément que ça, dès qu’il a entendu le nom Samantha, il s’est vite réveillé
-Jean : C’est Samantha ? Passe-moi le téléphone.
Je lui avais passé le téléphone et l’observant causer, je me demandais qu’est ce qui était même en train de se passer, était-ce la visite de ma copine Nathalie qui était en train de me rendre parano, faisant ainsi que je commence maintenant à trouver mon mari suspect pour tout et pour rien ?
Car sérieusement jamais auparavant je ne m’étais méfié de lui, mais là soudainement il ne faisait que faire des choses et avoir des comportements suspects
-Jean : Allô, il y’a encore une urgence ? … Ah d’accord on règlera ça demain au bureau
alors… sans soucis, à demain.
Je n’étais pas une idiote, au ton sur lequel cette Samantha avait décroché, c’était clair que ce n’étais pas pour un appel d’ordre professionnel au départ ; une secrétaire qui appelle son chef aurait dit « Allô Monsieur », et non ce que cette Samantha avait dit.
J’observais juste Jean ; celui-ci voulait se recoucher comme si de rien n’était, mais il a vite fait de constater que je le regardais en attendant des explications
-Jean : Qu’est-ce qu’il y’a bébé ? Un souci ?
-MOI : Tu me demandes vraiment ça ? D’où vient-il que ta secrétaire t’appelle la nuit, et sur
un ton aussi intime ? Et toi tu prends le téléphone, tu écourtes la conversation comme pour ne pas dire quelque chose que vous vouliez cacher, n’est-ce pas ?
-Jean : Non chérie, tu te fais des idées, je t’assure, il n’y a rien.
-MOI : Si tu voulais tant me mettre en confiance tu aurais mis cet appel sous haut-parleur
-Jean : Je n’y ai pas pensé mais crois-moi il n’y a rien chérie, est ce que je t’ai déjà menti ?
Viens te coucher, viens
Sur le coup j’avais laissé passer, mais je commençais vraiment de plus en plus à être
convaincue que ma conversation avec Nathalie plus tôt était comme en train de m’ouvrir les yeux sur des choses qu’apparemment je ne voyais pas depuis.
Jean ne faisait qu’avoir des comportements suspects.
C’était décidé, j’allais me transformer en Inspecteur Colombo, et vous pouvez me croire, les choses que je découvrirai dans la suite de l’histoire, vous laisseront bouche bée, et s’il y’a bien une chose que j’aimerais que vous reteniez de cette histoire c’est ceci:
« L’ETRE HUMAIN EST ESSENTIELLEMENT
MAUVAIS ET IMPREVISIBLE »
Le lendemain matin lorsque je m’étais réveillé, Jean était déjà prêt pour aller au boulot
-Jean : tu as dormi longtemps et je ne voulais pas te réveiller. Je dois y aller, à ce soir chérie
-MOI : à ce soir chéri.
Une fois qu’il était parti, je me suis souvenue du numéro que j’avais pris hier dans son
téléphone, je voulais juste appeler pour savoir qui c’était.
J’ai alors composé le numéro, et voici, le numéro était injoignable, on disait que cette ligne avait été suspendue, un numéro qui
avait pourtant passé un appel hier la veille ? C’était bizarre.
Il n’y avait donc aucun moyen de savoir avec qui Jean avait parlé, une chose était sûre au
moins c’est que ce n’était pas sa secrétaire.
Ce qui m’inquiétait le plus aussi pour dire la
vérité, c’était au sujet de quoi Jean et cette personne parlait ; car avec ce que j’avais entendu c’était comme s’ils parlaient de quelque chose de louche de sale.
Ils parlaient de « coup qui n’avait pas marché », comme s’il s’agissait de faire quelque chose
à quelqu’un ; je commençais vraiment à avoir peur de découvrir soudainement comme par
magie après ma conversation avec Nathalie, une autre facette de mon mari qui n’était peut-
être pas jolie à voir.
Sauf que voilà, pour l’instant je n’avais pas vraiment de piste pour dire que j’allais mener une quelconque recherche, alors je laissai tomber.
Après avoir fini de faire les différents travaux
de la maison, je me suis allongée dans le canapé.
On avait coupé le courant alors je m’ennuyais un peu, et allongée sur le canapé je me suis
mise à penser à ce que Nathalie m’avait dit au sujet de Christian mon ex, comme quoi elle
l’avait vu au super marché et qu’il était très bien.
Alors voilà, avec ma curiosité de femme, je voulais bien voir de mes propres yeux ce qu’il en était, et surtout aussi que nous les femmes on aime toujours bien guetter de temps en temps ce que deviennent nos ex, histoire de voir si on ne doit pas regretter de les avoir laissé.
Je me suis donc rendu sur les réseaux sociaux pour consulter son profil et oui, il était pas mal, je ne sais pas ce qui m’a pris mais j’ai commenté une de ses photos en disant « beau gosse », c’était juste un simple commentaire de rien du tout me disais-je, ce n’était pas bien grave.
Mais le fait est que voilà, nous les femmes nous sommes toujours comme ça, ce que nous faisons n’est pas grave, pourtant on sait bien que si, ça l’est.
On fait des choses et après on ne veut pas en subir les conséquences, en disant qu’on ne savait pas ce qu’on faisait, mais la réalité est qu’on sait toujours ce qu’on fait, c’est juste qu’on pense toujours que les choses vont se passer comme on veut.
Si moi par exemple j’avais surpris un commentaire comme « sexy femme », venant de mon mari sur la publication d’une fille, je me serais enflammée de colère et j’aurais fait tout un tas de problèmes parce que j’aurais estimé ça grave.
Pourtant voilà, moi je venais pourtant de le faire, sur la publication de mon ex en plus, un
homme avec qui j’ai eu à coucher dans le passé.
Mais comme c’était moi, je me disais
maintenant « ah ce n’est qu’un commentaire, ce n’est pas grave », vraiment nous les femmes parfois nous sommes terribles…Sauf que ce commentaire « simple et pas grave » comme je le disais, m’a poursuivi.
Parce que plus tard dans la journée, j’ai reçu un message de Christian :
-Christian : Hello sexy lady…
Je n’avais rien à faire, je m’ennuyais, un point sur lequel je veux bien insister car ça montre aussi à quel point une femme sans activité peut être exposée à toute sorte de vices. Je me disais pourquoi ne pas répondre ?
-MOI : salut…
-Christian : alors comment tu vas ? Ça baigne ?
-MOI : Ca va plutôt bien, mais pas autant que toi, ta vie dose.
-Christian : Ah qui veux-tu flatter ? Laisse tomber. Ça te dit qu’on prenne un pot tous les deux ?
-MOI : Christian je t’ai déjà dit que je suis mariée
-Christian : Je sais, et justement qu’est-ce que je t’ai demandé de mal ? Juste de prendre un verre, je ne t’ai pas demandé qu’on se retrouve pour faire des choses interdites aux mineurs
-MOI : Sauf que toi et moi on se connait bien Christian, et on sait bien qu’avec toi boire un verre peut très vite entraîner le fait de se retrouver en train de faire des choses pas très correctes.
-Christian : Tu vois donc que c’est toi qui a peur en réalité de ne pas pouvoir résister en face de moi… Mais rassures toi, moi de même j’ai changé, j’ai même d’ailleurs une fiancée
-MOI : Wow ! Toi, une fiancée ? Mes félicitations, c’est incroyable ça.
-Christian : Tu vois donc que j’ai changé. Alors, on dit 15 heures au restaurant habituel d’avant ?
-MOI : D’accord
Et voilà comment nous les femmes on aime bien flirter avec le danger, en croyant toujours qu’on a le contrôle absolu de la situation, mais la vie fait souvent vite de nous rappeler que nous ne sommes que des êtres humains, et non DIEU.