Chapitre 3
J’étais toute contente que le mariage était planifié, car comme je vous l’ai dit, j’aimais vraiment Jean, et maintenant que je savais que même sur le plan sexuel il me comblait, j’étais toute à lui, et à lui seul désormais.
Une semaine avant le mariage, j’avais reçu un message qui ne m’avait pas fait bonne impression du tout. Jean était allé au boulot et moi j’étais restée à la maison comme d’habitude quoi.
Après avoir fini de m’occuper de la maison, je m’étais assise un moment pour manipuler mon téléphone, et je trouve un message en absence : « bonjour belle-sœur »
J’avais une idée de qui ça devait être et justement à cause de ça j’ai préféré ne pas répondre au message. Sauf que quelques minutes après, ce numéro m’a appelé.
Curieuse ; j’ai tout de même décroché et c’était bel et bien la personne que je pensais, Charles, le petit frère de Jean
-Charles : Allô, bonjour belle-sœur, c’est moi, Charles, j’ai trouvé ton numéro sur les réseaux sociaux.
-MOI : Ah ! Charles, comment tu vas ?
-Charles : Je vais très bien, mais je t’ai écrit tout à l’heure et depuis tu n’as pas répondu.
-MOI : Ah vraiment ? C’est qu’en fait depuis je travaille et je n’étais pas près du téléphone, là ce n’est que parce que c’était un appel que j’ai d’abord arrêté ce que je faisais pour répondre car je me suis dit que ça pouvait être important
-Charles : Oh d’accord je comprends. Mais sinon toi, comment tu vas ?
-MOI : Ah comme ci comme ça, je vais bien, je m’occupe un peu
-Charles : Et mon frère, il est là ?
-MOI : Non, il est parti au travail bien évidemment
-Charles : Ah oui c’est vrai. Du coup je peux passer histoire de te tenir compagnie et papoter un peu, qu’est-ce que tu en penses ?
-MOI : Oh, ça aurait été avec plaisir, mais juste que là je dois sortir d’un moment à un autre et je ne vais rentrer que tard.
-Charles : Bien, d’accord. On remettra ça à une autre fois alors
-MOI : Sans soucis
-Charles : Ok, je te souhaite donc de passer une excellente journée, et surtout prend bien soin de toi, la plus sexy des belles sœurs.
-MOI : ha haha, merci.
Vous rendez-vous compte ? Il était allé jusqu’à me rechercher sur Les réseaux sociaux pour avoir mon numéro.
Une partie en moi me disait que probablement il veut se rassurer du genre de personne qu’est la femme que son frère s’apprête à épouser et donc pour cela il a dû me chercher sur les réseaux sociaux pour en savoir un peu plus sur moi, sur ma vie etc…
Mais même jusque-là ce n’était pas suffisant pour que j’arrête de douter de lui. Plus encore, il voulait venir rester seul avec moi à la maison pour soi-disant papoter ; ce n’était pas clair.
Moi je savais qu’en général, les hommes sont très jaloux de ce qui est à eux et ils ne veulent pas y voir quelqu’un trop près, que ce soit même leurs amis ou un membre de leur famille.
Du coup Charles, le petit frère de Jean, par respect pour le fait que j’étais la propriété de son frère ; ne devait-il pas garder un peu ses distances ?
Moi je n’étais pas d’ailleurs très chaude pour cette histoire de beau-frère trop proche de sa belle-sœur, ça me paraissait suspect ; mais petit à petit, le temps allait finir par me donner raison.
Le grand jour approchait enfin, nous étions à la veille de notre mariage, et Jean m’avait fait
asseoir pour parler, il avait la mine très sérieuse.
-Jean : Chérie
-MOI : Oui bébé, je t’écoute
-Jean : Tu le sais, demain c’est un grand jour pour nous, nous allons nous dire oui pour la vie
-MOI : Oui Jean, j’ai hâte que ce moment arrive ; j’ai hâte d’être à demain devant le maire et de dire devant tout le monde que je suis à toi pour le reste de ma vie.
-Jean : Moi aussi j’ai hâte d’être à ce moment-là, mais avant ça il faut qu’on parle sérieusement
-MOI : Qu’y a-t-il chéri ? Tu me fais déjà peur
-Jean : Tu n’as pas à avoir peur ; écoutes ; je me suis rendu hier chez un prêtre pour confesser que j’ai péché, en couchant avec toi avant le mariage. Il m’a félicité d’avoir confessé mon péché et m’a dit de ne juste plus recommencer, et donc d’attendre notre mariage, ce que nous avons bel et bien fait depuis. Ce qu’il m’a aussi dit, c’est qu’il faut toujours être honnête envers DIEU, et ne rien chercher à lui dissimuler, il faut toujours être clair et sans mensonge devant lui, pour avoir une bonne relation avec lui ; tout cela m’a donc également fait penser à nous deux
-MOI : Que veux-tu dire ?
-Jean : chérie, nous nous apprêtons à franchir un cap très important, nous allons être liés pour la vie. Si nous allons donc être liés pour le restant de nos jours, j’aimerais que cela soit sans le moindre secret ou la moindre cachoterie. Nous voici donc à la veille de notre mariage ; dis-moi sans crainte la vérité, y’a-t-il quelque chose sur toi que je ne sais pas ? M’as-tu déjà trompé ? As-tu un secret pour moi ?
J’étais complètement désemparée devant cette question, je ne pouvais pas bien que j’aie voulu, lui avouer que pendant toute la période où il ne me touchait pas, je couchais avec un autre pour satisfaire mes désirs sexuels, il ne me l’aurait pas pardonné, j’ai préféré garder cela pour moi, je ne voulais pas tuer notre mariage avant même qu’il n’ait commencé.
-Jean : Saches que tu peux tout me dire, peu importe ce que c’est ; je suis prêt à tout entendre, mais pourvu que la vérité sorte de ta bouche et qu’il n’y ait aucun secret entre nous.
Bien qu’il dise qu’il était prêt à tout entendre, moi j’en doutais, et je ne voulais pas prendre de risque. Ce que j’avais voulu lui dire à la place, c’était que je soupçonnais son frère d’avoir des vues sur moi.
Mais imaginez vous-mêmes le chaos que ça aurait donné, à la veille du mariage, de dire à Jean que son propre petit frère faisait une fixette sur moi, plus encore sans preuve pour appuyer mes dires, j’aurais inutilement créé des problèmes, donc ça non plus j’avais préféré ne pas en parler.
Vous le savez aussi, dire que je n’avais aucun secret à lui révéler aurait autant été suspect, car c’était comme dire que j’étais parfaite, ce qui était impossible, donc il fallait absolument que je lui dise quelque chose, pour qu’il ne pensa pas que je fusse en train de lui mentir.
J’ai donc évoqué notre situation lorsque nous étions encore étudiants
-MOI : Oui il y’a quelque chose que je t’avais caché et qui remonte à très longtemps.
-Jean : Je t’écoute
-MOI : Quand nous étions encore à l’université ; je fréquentais un autre garçon en même temps que toi
Il a fait un soupir qui exprimait un « je m’y attendais un peu », puis il m’a demandé
-Jean : Et jusqu’à quand tu as continué de le fréquenter ?
-MOI : Pour répondre globalement à ta question tu es le seul avec qui je suis depuis que nous sommes sortis de l’université ensemble. Et ça fait trois ans aujourd’hui que nous en sommes
sortis.
-Jean : Tu me dis la vérité ?
-MOI : Je te le jure sur notre amour, et même sur ma vie.
-Jean : Si tu le dis je te crois. Est-ce tout ? N’y a-t-il rien d’autre ?
-MOI : Non, rien d’autre.
-Jean : D’accord, moi en ce qui me concerne, je suis comme un livre ouvert entre tes mains, tu sais tout de moi, je ne te cache rien. Mais puisqu’il faille dire toutes les vérités dans tous les détails, je dois juste t’avouer que j’ai une secrétaire qui me fait des avances, mais rassures toi, je suis à toi, mon cœur et mon corps n’appartiennent qu’à toi.
-MOI : Alors je n’ai rien à craindre ?
-Jean : Absolument rien. Si tu veux, tu devrais même passer de temps en temps me rendre visite au bureau histoire de marquer ton territoire, comme ça elle saura à quoi s’en tenir maintenant.
-MOI : Pour ça, je n’y manquerais pas !
J’avais mal de lui avoir menti, mais je ne pouvais pas lui dire la vérité, à la veille de notre mariage ça aurait tout gâché ; et ça je ne le voulais pas.
Le lendemain, c’était le jour de notre mariage, c’était comme un rêve pour moi qui se réalisait
enfin, j’allais être la femme de l’homme que j’aimais, c’était le plus beau jour de ma vie, et ni mes belles sœurs qui ne m’aimaient pas, ni mon beau-frère suspect, n’allaient gâcher ma joie ce jour.
Nous nous sommes retrouvés devant le maire ce jour-là, et devant tout le monde, devant DIEU et devant les hommes, nous nous sommes dits oui pour l’éternité, pour le soleil et la pluie, pour le meilleur et le pire.
Après la cérémonie, Charles, le petit frère de mon mari était venu et m’avait dit
-Charles : Bienvenue, tu es désormais la femme de la famille
J’avais préféré ignorer et ne pas répondre à cette anecdote désobligeante, car je ne comptais rien laisser gâcher ma joie ce jour-là.
La nuit de noces a été incroyable, enfin nous pouvions faire l’amour sans que Jean ne
culpabilise, c’était une vraie libération.
Toute la première semaine de notre mariage, on passait le plus clair de notre temps à faire l’amour, oui, aucun de nous deux ne sortait de la maison, nous passions notre temps à nous délecter de ce délicieux fruit qu’est le sexe, ce fruit dont nous nous étions privés tout ce temps.
Tout allait bien, même si quelque part au fond de moi, maintenant que je pouvais faire l’amour avec Jean sans problèmes ; et qu’en plus il me satisfaisait ; je regrettais de n’avoir pas attendu avec lui, et du coup de l’avoir trompé durant le temps où lui il s’abstenait.
Mais toutefois cela était derrière moi désormais, et j’étais décidée à effacer ce passé de mon existence, et à être désormais la meilleure femme possible pour Jean.
Le détail que j’oubliais malheureusement, c’est qu’un passé ou un secret qu’on ne confesse pas, c’est comme une bombe qu’on n’a pas désamorcée ; tôt ou tard elle finit par exploser, donc de même tôt ou tard ce passé finit par vous rattraper, car il n’y a pas de secret qui ne doive être dévoilé.
Un mois après mon mariage, j’ai reçu un appel auquel je ne m’attendais vraiment pas, c’était Christian, vous vous souvenez, celui avec qui je trompais Jean. J’ai décroché et alors il m’a dit sur un ton narquois
-Christian : Je vois que tu t’es mariée, eh bien ça pour une surprise…
-MOI : Oui, je suis mariée désormais
-Christian : Eh bien j’ai hâte de découvrir le goût qu’a une femme mariée dans un lit. Quand est-ce que tu viens à la maison ? Je suis de retour.
-MOI : Enlèves toi cela de la tête Christian ; cela n’arrivera plus.
-Christian : Je vois que les choses ont changées, il te fait maintenant bien l’amour ?
-MOI : Mieux que toi en tout cas.
-Christian : C’est ça je te crois… de toutes les façons OK, c’est comme tu veux. Mais le jour que tu auras encore envie d’une bonne escapade, tu sais où et comment me trouver.
-MOI : N’y comptes même pas
Et je lui avais raccroché au nez ; j’étais décidée à être une femme exemplaire désormais, je devais être la meilleure femme et épouse qui soit pour Jean mon mari, cet homme bon et gentil qui m’avait toujours sincèrement aimé et qui continuait de le faire de tout son cœur et de tout son être.
Ah qui m’aurait dit que le véritable amour pouvait être réel ? C’était si bon, c’était si beau, je ne voulais qu’une chose c’est que ça ne s’arrête jamais.
Mais quand on vit en gardant un mensonge, il finit toujours par nous pourrir la vie à un moment donné, et c’est ce qui m’était arrivé.