Chapitre 8 : Mlle Loisy, es-tu mariée ?
Dominique est debout à contre-jour. Les contours de son visage sont clairement dessinés par la lumière.
Il recule, et la lumière est dirigée vers le gardien trempé.
— Mlle Roussel, tu devrais le remercier, sinon tu aurais déjà perdu la vie.
Jeanne regarde ce gardien. Ses pupilles se dilatent lentement et son esprit devient vide. Elle est stupéfaite pour un moment et crie incroyablement :
— Non ! C’est impossible ! Je ne le crois pas !
Dominique sourit légèrement, et dit :
— Je l’ai vu de mes propres yeux, peut-il être faux ?
Jeanne lève la tête et regarde Dominique qui sourit. Son sourire le rend si étranger pour elle.
— Non... ce n’est pas comme ça !
Jeanne ne veut pas accepter la réalité, les larmes remplissant ses yeux rouges.
Dominique n’éprouve pas de la compassion pour Jeanne. Il se retourne et dit au gardien :
— Viens le lui dire.
— Mlle Roussel, c’est moi qui vous ai sauvée, et aussi c’est moi qui ai fait la respiration artificielle pour vous, dit le gardien qui est tout mouillé.
— Tais-toi !
Jeanne tient ses deux mains sur ses oreilles.
Dès qu’elle pense que sa poitrine et ses lèvres ont été touchées par le gardien, et que cela a été vu par Dominique, elle a envie de tuer le gardien.
— Va t’en, Va t’en tout de suite ! hurle-t-elle au gardien avec une douleur dans la poitrine.
Le gardien jette un coup d’œil à Dominique, qui hoche la tête. Et puis celui-là part.
Dominique ne veut pas rester ici non plus, et il se retourne pour partir.
Jeanne lui demande avec un ton interrogatif :
— Pourquoi tu ne l’as pas arrêté ? Pourquoi c’est pas toi qui m’as sauvée ? Pourquoi tout ça ?
Dominique s’arrête, sa silhouette devient grande et vigoureuse sous la lune. Il ne retourne pas la tête, mais dit avec indifférence :
— Tu le mérites, et tu ne peux pas blâmer les autres.
— Je ne peux pas blâmer les autres ?
Jeanne se met debout et le regarde.
— Vivian est mal intentionnée. Tu l’as amenée à la soirée, mais elle est partie avec Théophile ! Elle veut juste profiter de toi.
Dominique tourne sa tête, plisse ses yeux et écoute tranquillement sans parler.
Jeanne pense que Dominique a entendu ses paroles, elle s’approche de lui et dit :
— Dominique, je t’aime et je te soutiens de tout mon cœur. Et nous avons eu un rendez-vous en présence de nos parents. Tes parents sont également satisfaits de moi et ils sont d’accord que je deviens ton petite amie.
Jeanne essaie de saisir sa main pour le rapprocher, mais Dominique sourit et lui échappe.
— Il y a trop de gens qui ont eu des rendez-vous avec moi. Mes parents sont satisfaits aussi avec elles. Sont-elles toutes mes copines ? C’est vrai que j’aime les belles femmes, mais s’il y en a trop, je ne peux pas le supporter non plus. Du coup, Mlle Roussel, je te demande d’arrêter de prétendre être ma petite amie. Tu dois te respecter !
Dominique part sans se retourner après avoir parlé. La lumière douce tombe sur son corps, et tout devient brumeux.
Jeanne ne bouge pas et ferme le poing.
Sans aucun intérêt, Dominique quitte la soirée et téléphone à Théophile dès qu’il entre dans la voiture :
— Comment ça va Vivian ? Tout va bien ?
C’est Théophile qui l’a appelé et lui a dit que Vivian avait été brimée par Jeanne. Il a toléré celle-ci pendant longtemps. Et cette fois il lui a donné juste une leçon.
— Elle va bien, répond Théophile, en voyant Vivian qui est assise en arrière et essuie ses cheveux avec une serviette.
— Tu l’as renvoyée à l’hôtel ?
— C’est tout, je raccroche.
Théophile raccroche le téléphone, ne donnant pas à Dominique une opportunité de se soucier de Vivian.
Les longs cheveux mouillés de Vivian retombent sur les épaules, faisant ressortir sa peau blanche.
Elle a les pupilles claires, les sourcils courbes, de longs cils, les lèvres délicates comme des pétales de rose. Elle est si charmante mais elle ne le sait pas.
Vivian voit que Théophile a terminé l’appel, puis elle dit :
— M. Laval, il semble que ce n’est pas le chemin pour aller à l’Hôtel Printemps... Si vous avez d’autres choses à faire, je pourrai prendre un taxi pour y rentrer.
— Mlle Loisy, viens-tu ici pour parler de coopération ?
Théophile tourne la tête et regarde le visage de Vivian.
— Oui.
Vivian se mordille les lèvres et hoche légèrement la tête.
— D’après ce que je sais, il y a de nombreuses entreprises qui viennent au Groupe Dinosun pour le programme de l’Opéra de la Cité K. Le Groupe Squidex n’est que l’une d’entre elles. Malgré qu’il ait des avantages maintenant, mais c’est moi que décide finalement.
Théophile dit négligemment mais il semble qu’il a des sous-entendus. Cela rend Vivian plus nerveuse.
— Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Signifie-t-il des rapports sexuels ? se demande Vivian, Théophile a dû rencontrer beaucoup de belles femmes, il ne s’intéressera pas à moi, non ?
— Si tu viens ici pour la coopération, il vaut mieux que tu me fasses plaisir. Maintenant, cette opportunité s’est offerte à toi, mais tu es si impassible. Pourquoi ? dit Théophile, en fixant les yeux sur Vivian.
Vivian le regarde et reste calme.
— M. Laval, je...
Théophile pose un doigt sur les lèvres et fait « chut », lui faisant signe de ne pas parler.
— Laisse-moi deviner.
Vivian éprouve une angoisse. C’est vraiment des affres de s’entendre avec Théophile Laval. Elle s’énerve mais elle n’ose pas l’offenser.
— As-tu le petit ami ?
Vivian secoue la tête, elle n’a pas envie et le temps pour chercher un petit ami.
— Alors... ça veut dire que tu es mariée ?
Vivian est surprise, elle le regarde avec les yeux tout ronds.
Seulement deux personnes savent son mariage : M. Muller et son amie Céline Lechat. Il n’y aura pas d’autre personne qui le sait.
Pourquoi Théophile a-t-il pu le deviner ?
Mais son mariage est seulement un faux mariage contractuel. Et après trois mois, la durée de trois ans stipulée par le contrat va terminer. Ils vont divorcer et devenir libres.
Et maintenant devrait-elle l’admettre ou non ?
Vivian a la tête troublée. En plus, Théophile est très proche avec elle maintenant. Elle est entourée par son odeur.
Cela rappelle à Vivian la nuit d’il y a cinq ans où elle a été mise sur un lit par un homme flegmatique mais enthousiaste. Ils ont fait l’amour sans cesse. Tout était fou. Elle a seulement ces expériences pour une fois.
Sans qu’elle ne s’aperçoive, son visage blanc devient rouge et ses oreilles sont chaudes.
Comment peut-elle penser à ces choses ! En plus, l’homme de ce soir-là est assis à ses côtés, comment peut-elle rêvasser ?
Théophile remarque ses comportements anormaux. Sa peau blanche devient rose, ses sourcils et yeux baissent, elle est pure et douce, et il veut la dorloter sans raison.
— Mlle Loisy, est-ce que c’est chaud ? dit Théophile d’une voix harmonieuse.
Vivian secoue la tête rapidement pour empêcher son rêvasserie, et elle change de sujet :
— M. Laval, arrêtez-vous s’il vous plaît.
Il semble que Théophile n’entende pas sa demande et il continue de poser la question sensible :
— Tu n’as pas répondu à ma question pour le moment, es-tu mariée maintenant ?