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Chapitre 3

Loïc apprécie la conversation. Du coup, il veut proposer à Capucine d’entrer alors qu’il tient toujours le gâteau qui lui a été offert mais, vu l’état de sa maison actuellement, il est plutôt réticent. Cependant, il veut faire la connaissance de la demoiselle. Du coup, il se ravise.

- Tu es certaine que ça ne te dit pas d’entrer un instant ? Ça fait quand même un moment qu’on discute.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, répond-elle aussitôt. Ce ne serait pas cool de ma part de t’encombrer par ma présence.

- Tu ne m’encombreras pas voyons ! Et puis, je vais me couper une tranche de gâteau. J’aimerais bien que tu m’accompagnes.

- Je reviendrai une prochaine fois. Je ne veux pas que tu finisses par me reprocher de t’avoir empêché d’avancer dans ton emménagement par la suite.

- Pourquoi ferais-je une telle chose ? s’étonne-t-il.

- Je ne sais pas. C’est dans la nature humaine ça. Quand tout va bien, c’est top ; tout le monde est content. En revanche, dès que quelque chose tourne mal, tu entends toutes sortes de reproches, y compris celles que tu n’aurais jamais cru entendre.

- On m’a déjà fait le coup. Quoi que dans ton cas, c’est différent.

- Comment ça, différent ? Capucine fronce les sourcils.

- Ben, tu m’as déjà coupé dans mon élan en m’apportant ce gâteau. Du coup, tu peux bien m’accompagner. Une pause me fera le plus grand bien. De toute façon, tu es déjà la cause de mon retard.

Suivant ces propos, le jeune homme ne peut s’empêcher d’éclater de rire. Surprise, Capucine réagit aussitôt et lui donne une tape sur l’épaule.

- C’est méchant ce que tu dis !

- Je te taquine voyons. Allez, accompagne-moi…

- Vu que c’est si gentiment demandé, j’accepte, lance-t-elle ironiquement.

Entrant finalement, la demoiselle avance de quelques pas avant de s’arrêter. Pendant ce temps, Loïc referme la porte et la rejoint.

- Bon, je m’excuse pour le désordre…

- Tu n’as pas besoin de t’excuser. Je me doutais bien que ça devait être ainsi, raison pour laquelle je t’ai dit que je repasserais un autre jour, mais je constate que tu es du genre têtu.

- Vu le ton que tu le dis, j’ai comme l’impression que tu n’aimes pas les gars têtus…

- Heu, ce n’est pas que je n’aime pas les mecs têtus, loin de là. Le fait est que je suis moi-même très têtue et, généralement, quand deux bornés sont ensemble, ça finit très souvent en dispute.

- Tu es têtue toi ? la reprend Loïc. Je ne dirais pas ça moi. Je t’ai persuadée de rentrer assez rapidement je trouve. Normalement, avec quelqu’un de têtu, ça aurait mis un peu plus de temps.

- Ça c’est parce que c’est notre première conversation. Attends que je me sois habituée à toi et tu verras.

- Nous serons de super voisins dans ce cas, lance-t-il avant d’éclater de rire.

- Voire même plus s’il y a affinité ! Qui sait…

- Tu poses déjà tes marques ? Tu ne perds pas de temps…

- Ce n’est pas mon genre de faire du rentre-dedans, mais tu me plais et je me dis pourquoi ne pas tenter le coup, même si je ne veux pas mettre la charrue devant les bœufs. Euh, par hasard je suis une nana qui pourrait te plaire ?

A cette question, Loïc éclate une fois de plus de rire.

- C’est également ce que tu appelles ne pas mettre la charrue avant les bœufs ?

- Je ne suis pas vraiment cohérente dans mes propos, n’est-ce pas ? réalise-t-elle avec un sourire embarrassé, réalisant qu’il ne semble pas accrocher à son approche. Comme je te l’ai dit un peu plus tôt, il y a pas mal de nanas qui pourraient te plaire dans ce petit village et, du coup, je me dis que je ne devrais pas trop tarder. Là au moins, tu sais que tu m’intéresses. On verra par la suite si ça collera.

- Ce n’est pas mon genre d’entrer dans une relation de couple aussi rapidement sans même savoir à qui j’ai affaire. Ce n’est pas le genre d’histoire qui fonctionne. Je préfère prendre mon temps et bien connaître l’autre d’abord. Je ne suis pas fan des flirts d’un jour. Quand je suis en couple, c’est pour que ça dure.

- Je comprends parfaitement. Comme je te l’ai dit, ce n’est que pour que tu sois au courant que tu m’intéresses. Je ne suis nullement pressée. Nous pouvons apprendre à nous connaître entre-temps. Juste à titre d’information, pourrais-je être ton type de fille ?

Un sourire se dessine sur le visage du jeune homme.

- Oui, tu me plais beaucoup, mais je ne brulerai pas les étapes pour autant. Donc, si je te suis bien, c’est pour cette raison que tu m’as apporté ce gâteau ! Tu essaies de m’acheter !

- Loin de là ! le reprend-elle aussitôt. J’aime accueillir les nouveaux habitants de la sorte. D’ailleurs, ma mère m’appelle Bree, de Desperate Housewives, à cause de ça.

Loïc ne peut s’empêcher d’éclater de rire.

- Sauf que dans ton cas, je suis tombée sous ton charme, poursuit-elle. Ma mère t’a vu quand tu déchargeais tes affaires et elle m’a aussitôt dit que tu pourrais me plaire. Elle n’a pas eu tort.

- Tu fais vraiment toujours ça pour les nouveaux venus dans le voisinage ?

- Oui, toujours. D’habitude, j’en fait tous les vendredis. En apprenant que tu étais là, j’en ai fait deux ; un rien que pour toi.

- Ça me touche. Tu sais quoi ? Ton gâteau m’a l’air très appétissant, mais…

- Mais ? s’étonne Capucine. Comment ça, mais ? Ne me dis pas que tu ne manges pas de flan au caramel !

- Si ! J’en raffole même…

- C’est quoi le problème alors ?

- Regarde ma cuisine… Je n’ai encore rien déballé. Du coup, je n’ai aucune idée d’où se trouve mes plats et mes cuillères.

- Ah, d’accord ! Ce n’est pas un problème ça. Je reviens tout de suite.

Ne perdant pas une seconde, Capucine quitte le studio et retourne chez elle pour prendre deux petits plats, deux cuillères à dessert et un couteau. Puis, elle retourne chez son voisin sous le regard de Pascale, amusée par ce passage éclair de sa fille.

- Voilà, nous pourrons manger le flan, lance Capucine, quelque peu essoufflée après avoir fait vite.

- Tu sais que ce n’était pas obligée ?

- Oui, je le sais, mais je voulais te voir goûter à mon gâteau.

- Il y a à peine quelques minutes, Mademoiselle ne voulait pas entrer et, là, elle veut me voir goûter son gâteau. C’est fou hein !

Ignorant la remarque du jeune homme – même si elle ne peut s’empêcher de sourire – Capucine coupe un morceau de flan, le met dans un plat et le tend à Loïc. Dès la première bouchée, il est estomaqué.

- Alors, comment tu trouves ? lui demande-t-elle.

- Je ne sais pas si les gâteaux de Bree étaient aussi bons qu’on le disait dans la série – je n’en ai jamais mangé – mais le tient est à tomber par terre. C’est le meilleur que j’ai mangé !

- Tu es sérieux ? lui demande-t-elle avec le sourire.

- Je suis quelqu’un de très expressif. Si je n’avais pas aimé, tu l’aurais tout de suite vu. En passant, tu pourrais m’en resservir ?

Eclatant de rire, Capucine lui ressert une plus grosse tranche et s’en sert une petite par la même occasion. Cela lui fait plaisir de voir qu’il apprécie sa pâtisserie et que le courant passe bien entre eux. Alors que leur conversation n’a pas de fin, Capucine propose une fois de plus à Loïc de lui donner un coup demain pour défaire ses cartons, ce qu’il finit par accepter. Continuant à faire connaissance, la demoiselle espère que ce début de relation aboutira à quelque chose de sympa car, généralement, elle est très malheureuse en amour, de par sa manière de précipiter inconsciemment les choses.

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