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Chapitre 4

Le soleil vient à peine de se lever le lendemain matin et Loïc est déjà debout. Il s’est réveillé tôt – ce qui n’est absolument pas son genre – pour compléter avec le rangement. Capucine lui a donné un gros coup de main hier – d’ailleurs elle est rentrée chez elle à vingt-et-une heures – et il ne lui reste plus grand-chose à faire pour terminer. Avant de reprendre là où ils s’étaient arrêtés, le jeune homme se prépare une tasse de thé et, allant le boire sous sa terrasse, il entend un son familier : la porte de ses voisins qui s’ouvre. Jetant un coup d’œil, il voit sortir de la cour une demoiselle ressemblant comme deux gouttes d’eaux à Capucine. Pensant qu’elle venait le voir, il est surpris de la voir passer sans qu’elle ne prenne la peine de regarder dans sa direction, surtout que leur regard se sont croisés pendant qu’elle fermait la porte. Ne comprenant pas ce qui se passe, il ne porte plus attention à ce qui vient de se passer et il s’assoit avant de boire son thé.

Loïc a été quelque peu coupé dans son enthousiasme. Il ne comprend pas ce qui a pu se passer pour que la personne qui a passé une bonne partie de la soirée en sa compagnie l’ignore à ce point le lendemain. Pourtant, il pensait que le courant passait bien entre eux. Perdu dans ses pensées, il retrouve ses esprits quand son téléphone sonne. Il s’agit d’Olivier Kane, son ami qui lui a posé un lapin pour le déménagement.

- Bonjour mon pote. Tu es déjà réveillé ?

- Si je ne l’étais pas, tu penses que je t’aurais répondu ?

- Je ne m’attendais pas à autant de violence…

- Désolé, ce n’est pas contre toi. Il s’est passé quelque chose plus tôt que j’ai beaucoup de mal à comprendre.

- Je suis en route vers chez toi. Tu peux m’envoyer ta location par Whatsapp ? Tu me raconteras tout ça une fois que je serai sur place.

- D’accord. Raccroche, je t’envoie ça.

Aussitôt qu’Olivier raccroche, Loïc lui envoie sa location, comme demandé. Son ami arrive dix minutes plus tard et, en entrant, il est surpris de voir tout ce qui a déjà été fait.

- Wow ! Tu as quasiment fini ! Tu as fait tout ça seul ?

- Tu crois vraiment que j’aurais pu faire tout ça seul ? Au départ, le camionneur m’a aidé à tout mettre à l’intérieur – heureusement d’ailleurs car sinon j’aurais été dans la merde – et plus tard j’ai reçu de l’aide pour défaire mes cartons. J’aurais sûrement terminé si une personne, qui m’avait donné sa parole, était venue comme convenue.

- Mec, je te jure que j’étais en route, mais j’ai dû faire demi-tour. J’ai eu une urgence…

- Tu n’as pas à t’excuser. En revanche, ça aurait été sympa que tu me préviennes…

- J’aurais adoré pouvoir le faire mais, avec ce qui s’est passé, ça m’est sorti de la tête.

- Que veux-tu dire ? s’étonne Loïc.

- Tu te souviens que je t’avais dit que Christine est enceinte ?

- Bien sûr que je m’en souviens. Comment veux-tu que j’oublie une telle chose ? Elle a eu un souci ?

- Elle a perdu les eaux. Du coup, j’ai dû entrer en urgence.

- Ah, mais ça change tout ! Et elle a accouché ?

- Oui… Je suis papa d’une petite fille depuis hier soir. Olivier sort son téléphone portable et lui montre une photo. Je te présente Lilly Kane.

- Awww ! Elle est toute mignonne ! Mais qu’est-ce que tu fous ici ? Tu n’aurais pas dû être avec Christine ?

- Elle est à l’hôpital et, là-bas, je ne peux être avec elle que pendant les heures de visites.

- Tu aurais pu l’emmener à la clinique ! Je suis très content pour toi. Toutes mes félicitations !

- Merci mon pote. Bon, explique-moi pourquoi tu étais de mauvaise humeur quand je t’ai téléphoné.

- Hier, ma voisine est venue me souhaiter la bienvenue avec un flan…

- Tiens ! s’étonne Olivier. Ça se fait ça ?

- Elle est une mordue de Desperate Housewives. Quoi que c’était agréable. En plus, elle est toute mignonne !

- Elle est jeune ?

- Elle a vingt-cinq ans.

_ Très étrange tout ça.

- Qu’est-ce qui est étrange ? relance Loïc.

- Qu’une personne de vingt-cinq ans reproduise quelque chose qu’elle a vu dans une série télévisée. Bref, d’après ce que j’ai compris, tu as apprécié l’attention et tu la trouves jolie. Dans ce cas, pourquoi tu es de mauvaise humeur ?

- C’est elle qui m’a donné un coup de main pour défaire mes cartons. Elle est restée six heures avec moi quand même – elle est arrivée à seize heures et elle est repartie à vingt-et-une heures – et, comme tu peux le remarquer, ma chambre et ma cuisine sont complétées. Il ne me reste plus que le salon à aménager.

- Oui, j’ai remarqué tout ça, mais je ne comprends toujours pas ce qui te met en rogne. Dans tout ce que tu me racontes, tout me semble positif.

Pendant qu’ils discutent, Olivier fait le tour du studio, le découvrant par la même occasion, vu que c’est la première fois qu’il y vient.

- Notre regard s’est croisé, ce matin. Je pensais qu’elle passerait me dire bonjour, mais elle a continué sa route sans s’arrêter.

- C’est bizarre ça…

- Oui, très bizarre même. En plus, elle m’a dit, hier, que je lui plaisais et, aujourd’hui, elle me fait ce coup-là.

- Ah… C’est intéressant tout ça ! Et je suppose que tu lui as demandé d’attendre, comme tu le fais à chaque fois.

- Bien sûr ! répond aussitôt Loïc. Tu sais très bien que j’ai horreur de presser les choses. D’ailleurs, son attitude prouve que j’ai eu raison.

- Ça peut être la raison pour laquelle elle t’a envoyé balader ! Elle a peut-être mal pris ta réponse.

- Tout cela a été discuté avant qu’elle ne me propose son aide. Elle m’a clairement dit que cela ne la dérangeait pas qu’on fasse connaissance d’abord. Je te jure, je ne comprends pas ce qui s’est passé. Sa façon d’agir me déçoit beaucoup.

- Tu sais quoi, ne te fais pas de film aussi vite. Quand je t’écoute parler d’hier, je sens que le courant est passé.

- Effectivement, le courant est bien passé, mais elle a sauté le fusible ce matin avec sa façon d’agir.

Olivier se met à réfléchir un moment.

- Tu sais quoi ? Ai une conversation avec elle et essaie de comprendre ce qui se passe. Il se peut qu’il y ait une mauvaise interprétation quelque part.

Loïc ne peut se retenir d’éclater de rire.

- Tu rigoles, mais je te rappelle que tu as cru que je t’ai volontairement fait faux bond alors qu’en réalité mon épouse accouchait. Il arrive parfois que la réalité est toute autre.

- Tu n’as pas tort, réalise Loïc.

- Tu ne m’as pas l’air convaincu…

- Je ne sais plus quoi penser.

- Donc, si elle t’appelle dans les minutes qui suivent, tu ne vas pas lui répondre, c’est ça ?

Un silence suit cette question.

- C’est ce que je me disais… Bon, comment puis-je t’aider, histoire de me racheter ?

- Tu n’as pas besoin de te racheter. Tu avais une bonne raison pour ne pas venir. Du coup, je préfère que tu gardes tes forces pour ton épouse et ta fille. Elles auront besoin de toi. Je te sers quoi à boire ? Du thé ou du café ?

- Je prendrai bien une tasse de café.

Alors qu’ils discutent, Loïc prépare la tasse de café et il la tend à son ami une fois prête. Même s’il fait mine d’avoir retrouvé le sourire, il éprouve toujours du mal à digérer l’attitude de la personne qu’il a cru voir ce matin. Du coup, il espère qu’il aura une explication de Capucine, une qui tient vraiment la route.

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