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Chapitre 3

J’avais le cœur qui battait la chamade, je croyais qu’on nous avait attrapés. Je voyais déjà le fouet sur les fesses. J’avais même déjà mal avant d’être bas tonné. Arrivée, dans la grande cour, quel soulagement de constaté que mon grand frère était confortablement installé avec la grande sœur des petits blancs dans une conversation, qui d’ailleurs m’intriguait. Il ne se connaissait pas mais apparemment avait déjà une complicité étonnante. Il n’avait même pas remarqué mon absence j’ai pouffé un ouf ! De soulagement.

Au même moment, les vieux qui avaient convoqués pour les palabres sortaient un à un et prenaient la route du retour dans leur domicile, maman qui me cherchait criait mon nom dans tous les sens, je me suis mise à courir pour pas qu’elle ameute tout le village tchiiiip…

- Oui maman ?

- Oui maman de quoi ?tu es ou depuis ?

- Mais ma’ a je jouais avec les autres enfants du village dans la cour non

- Hum !!!je t’ai déjà dit qu’amuses toi bien, tu as vue tous ces garçons ? Ils viennent de la ville t croit moi qu’ils sont pas du tout fait pour toi. Tu disparais on ne sait même pas ce que tu cherches la nuit je t’ai prévenue ooooh.

- Ma’ a c’est encore quoi ces paroles bizarres la ? donc je cherche les garçons ?

- Va la bas et elle me demande même hein. Les mains sur les hanches elle claqua des mains genre que ballock. Il est l’heure d’aller au lit si pour toi tu n’as pas vue qu’il se faisait tard.

- Ok bonne nuit.

- Bonne nuit, et surtout ne dormez pas avec la lampe le pétrole coute cher.

- Dacord ma’ a. Je n’ai même plus cherché à dire bonne nuit à JJ pardon façon qu’on me surveillait la. Mieux je pars seulement dormir.

Le village bougeait de partout la semaine venait à peine de finir, nous étions donc dimanche très tôt à 5h, comme à l’accoutumé les balafons résonnaient dans le village pour nous réveillés et nous informer du jour du Seigneur.

Le dimanche chez nous est un jour sacré tout le monde se rend à la messe meme le plus gros sorcier du village, va mettre son habit de noël pour aller à la messe.

Maman, est venue nous réveiller après l’annonce de la messe par les balafons. Il était à peine 6h.

- Debout bandes de fainéantes, c’est comme ça que le mariage va vous trouver ?les femmes dignes se lèvent à 5h, et commencent à apprêter l’eau pour que leur mari se lave, et la nourriture.

On était énervé, mais fallait se résigner.

- Ma’ a il n’est meme pas encore 6h ?

- Debout !!! cria t’elle c’est mon coup de poing que tu vas entendre aux fesses et tu sauras qu’il est 6h tsuip.

Toute suite on n’a sauté du lit.

Nos lits étaient en rotin, le genre de lit avec les gros bambous de chine la ; dans une chambre ou on dormait toutes les deux. Ma sœur consanguine Edwige et moi. Chacune avait son lit.

On s’est levé et le dimanche fallait d’abord mettre l’ordre dans la chambre, aller dehors prendre les récipients et courir à la source puiser de l’eau. Puis apprêter le (TCHAMAKA) qui veut dire en Badjoué(dialecte de l’est) le petit déjeuner qui se composait des restes de la veille.

On réchauffait la bouffe de la veille et on tournait le couscous qu’on mangeait avec la sauce. Parfois ma mère nous faisait la bouillie de manioc. On n’a pris la route du puits il fallait pour cela remplir la grosse marmite qui était à la cuisine, qui servait de réservoir et qui nous aidait pour la cuisine.

Pendant qu’on s’apprêtait à aller faire le dernier tour, les petits blancs ce sont eux aussi mi en route pour la source, ils étaient bien nombreux, et les grandes sœurs derrière eux. En passant elles nous ont dit bonjour et les filles de notre âge ne nous ont meme pas jeté un regard. Tchiiiip d’ailleurs nous aussi on n’avait pas leur temps.

JJ est venu, vers moi et m’a tendu la main avec un sourire.

- Bonjour ange, ça va ? bien dormi ?tu n’as plus fait signe hier soir ?

- Bonjour, en effet ma mère m’a arraché des jeux comme s’il y’avait un problème grave. Donc je n’ai pas pu ressortir.

- Ok pas de soucis. Bonjour Edwige comment vas-tu ?

- Edwige : moi ça va

- Vos grandes sœurs sont gentilles dis-je à JJ, elles ne sont pas comme tes petites sœurs qui se vantent la. Au faite elles s’appellent comment ?

- JJ : la noire et grande de taille c’est madeleine et l’autre au teint clair Chantal. Madeleine vit avec nous à Ber toua et Chantal avec mes sœurs de Yaoundé c’est elle qui les garde la bas. Elles sont gentilles. Et madeleine va nous faire les beignets avec le haricot et la bouilli tout à l’heure, ma tante nous a demandé d’aller puiser d’abord l’eau et ensuite on va se laver et s’apprêter pour l’Eglise.

- Hum !!! vous faites vous-mêmes vos beignets ? nous on n’a déjà réchauffé le TCHAMAKA (petit déjeuner) c’est la sauce de veille et on va s’apprêter pour l’Eglise, on se dit à tout à l’heure alors. Nous allons nous dépêcher avant qu’on ne nous cri dessus. Bye

- Ok bye.

Le tchamaka terminé, on s’apprête pour la messe. J’ai mi ma robe du dimanche, une jolie robe blanche fleurie que mes sœurs de l’Europe m’ont envoyés enfin, j’avais des sœurs en Europe le chef était un homme à plusieurs femmes il avait une ribambelle d’enfants.

Seule ma mère avait eu un seul enfant mais elle avait presque élevé la plupart puisqu’elle était la 1ere( la reine mère) c’est ainsi qu’on l’appelle. Les enfants des autres femmes étaient tous reconnaissant envers ma mère.

Elle m’a eu bien tard et chaque jour elle remerciait Dieu pour l’avoir enlevé la honte du corps. Chez nous tu ne pouvait pas être la femme du chef et ne pas avoir d’enfants, on ne te respectait pas sinon. J’avais donc de grands frères et sœurs de partout.

Je savais que j’allais plaire à JJ je m’appliquais plus en sachant qu’ils devaient tous être à la messe. J’ai mi ma paire noire avec un nœud au bout.et mon petit sac à main, toujours offert par ma grande sœur. L’heure de la messe, tout le monde sortait pour se diriger à l’Eglise, d’autres allaient à l’Eglise Protestante.

Nous étions déjà installés, quand les petits blancs firent leur apparition, sapé jusqu'à les garçons les jackets avec nœuds papillon, les filles de grandes robes et de belles chaussures.

Ils sont tous allés s’asseoir d’un coté.

L’Eglise du village est moyenne le sol n’avait pas de carreaux, mais l’ambiance du dimanche était bonne. Tout le monde chantait et le prêtre était en haut pendant les vacances car les étrangers lui donnait beaucoup d’argent, il chantait plus que tout le monde.

Les vieilles mamans étaient choristes et mes grands frères lecteurs. Ce dimanche la était particulier car tous les étrangers étaient présents, l’ambiance était bonne. Même les sorciers saluaient et s’embrassaient, d’autres vieilles mamans étaient pieds nus, mais propres.

Au moment de la paix, on s’embrassait, et se souriait. La messe terminé le chef conviait toujours tout le monde chez lui pour le repas. Et d’autres apportaient leur repas, on faisait une grande table et on mangeait tous ensemble.

Qui a dit que le village était mauvais? les petits blancs avaient apportés le poisson de la pêche et le met de pistache, plus le riz sauté avec la sauce tomate de viande hum!!!Ca promettait

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