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9

Elle.

Il est déjà 13 heures. Je n’ai pas vu le temps passer. Ca doit faire 4 heures que je traduis documents sur documents, et tous aussi inutiles et ennuyeux les uns que les autres, mais je ne vais pas me plaindre. Ce travail est merveilleusement bien payé pour ce qui est sensé être une place de stage, il ne faut pas l’oublier, et plus je termine rapidement mon travail de la journée, plus tôt je pourrais partir donc je ne prends pas le temps de faire une pause et m’acharne sur mon travail.

J’entendis trois coups secs toquer à la porte ce qui me surprit.

-Entrez, dis-je tout en continuant de taper sur mon ordinateur la traduction d’un des nouveaux contrats.

Je levai la tête au moment où je me rendis compte que mon visiteur venait de s’asseoir sur une des chaises devant mon bureau. Monsieur Lewis me regarde nonchalamment. Qu’est-ce qu’il est beau tout de même…

-Vous avez besoin de quelque chose Monsieur Lewis ?

-Pas vraiment, répondit-il.

Je ne suis pas sûre de comprendre. Qu’est-ce qu’il fout là s’il n’y a pas de raison particulière ? D’un autre côté, je ne vais pas me plaindre de sa présence. Il est de loin la meilleure distraction jamais connue. Son air mystérieux et son corps de rêve étaient sûrement exactement ce dont j’avais besoin pour me distraire quelques instants avant de me replonger dans mon travail

Il passa une main dans ses cheveux légèrement décoiffés. Ses mains… Encore un truc que j’aime chez lui. Ca peut paraître complètement ridicule, mais les mains sont, pour moi, très importantes. Je n’aime pas les hommes qui ont des longues mains avec de doigts tous fins. J’apprécie les grandes mains viriles. C’est un fait.

Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ses mains sur mon corps ainsi que la sensation que ça me procurerait. Rien que d’imaginer tout ce qu’il pourrait me faire, je sens ma petite culotte s’inonder. Sérieusement ? Comment j’ai pu réussir à me mettre dans des états pareils en pensant à ses mains ? Si c’est comme ça, je vais devoir apporter une bonne dizaine de culottes de rechanges.

Je suis tellement ridicule que j’ai l’impression d’être en pleine crise d’adolescence et pleine d’hormones.

-Vous n’avez pas pris votre pause de midi, annonça-il.

-Je n’ai pas faim, répondis-je sur le même ton posé.

Il m’espionne ou quoi ? Bon, c’est vrai que le fait de me dire qu’il pense à moi me fait plaisir,mais si ça se trouve il est tout simplement un grand psychopathe qui observe tous mes faits et gestes pour ensuite pouvoir facilement m’embarquer dans un coin isolé, me violer puis me laisser pour morte. Il est vrai que les probabilités pour que cette théorie soit confirmée sont faibles, mais on ne sait jamais sur qui on peut tomber.

-Vous voulez m’accompagner ? Je n’ai pas encore mangé et un peu de compagnie ne serait pas de refus, me proposa-t-il.

-Et bien, si ma présence peut vous faire plaisir, je ne vois pas pourquoi je refuserais.

Génial, il ne me reste plus qu’à prier pour que ma théorie sur le patron psychopathe qui veut me violer puis me tuer ne soit pas établie. D’un autre côté, je ne serai pas contre une petite partie de jambes en l’aire avec Monsieur Lewis. Du coup, est-ce que ça serait considéré comme un viol ?

-Alors allons-y, dit-il d’un air satisfait.

Je sauvegarde rapidement mon travail avant d’éteindre mon ordinateur et de me lever pour rejoindre mon patron près de la porte. Il me fit signe de passer devant lui. Il laça sa main au niveau de mes reins pour me mener jusqu’à l’ascenseur. Son touché me met dans tous mes états.

En traversant le hall, je pus remarquer les regards incendiaires des femmes sur moi et surtout sur sa mains dans le bas de mon dos. Je trouve ça plutôt amusant de voir tout le mal qu’elles se donnent pour attirer l’attention de Monsieur Lewis rien qu’une seule petite seconde alors que moi, je suis sur le point de partager un repas avec lui et je pars dans deux semaines à l’autre bout du monde à ses côtés.

-Le restaurant où j’ai l’habitude de me rendre ne se trouve pas très loin. Ca ne vous dérange pas de vous y rendre à pieds ? me demanda-t-il.

-Absolument pas Monsieur Lewis, le rassurais-je.

-Appelez-moi Andrew. Nous ne sommes plus au bureau, me dit-il avec un clin d’œil.

Ok Alex. Concentre toi. Tu vas juste dîner avec ton patron dans son restaurant préféré. Tout ceci n’a rien de galant et lui n’y voyait aucun sous-entendu en m’invitant, et s’il te demande de l’appeler Andrew, c’est juste pour faciliter la discussion entre vous deux, rien de plus.

Après environ une dizaine de minutes de marche, nous nous arrêtons devant un grand restaurant qui, vu de l’extérieur, m’a l’air d’être le genre d’endroit où le coca coûte 20 dollars, mais j’ai l’habitude de ce genre d’endroit.

Quand on entra dans le restaurant, un serveur vint immédiatement à notre rencontre avec un sourire plaqué sur le visage.

-Bonjour Monsieur Lewis, Mademoiselle, salua le serveur. Je vous mets à la table habituelle ?

-Comme toujours Louis, répondit mon patron en lui lançant un sourire.

Louis nous fit signe de le suivre et nous installa à une petite table un peu isolée juste à côté de la fenêtre. Il nous donna à chacun une carte et s’éclipsa le temps de nous laisser faire notre choix.

-Que me conseillez-vous Andrew ? demandais-je en lui jetant un coup d’œil discret.

-Je trouve leurs espadons très bon. C’est d’ailleurs ce que je vais prendre.

-Et bien je vous suis.

Tout de suite après la fin demi phrase, un serveur arriva pour prendre nos commandes mais cette fois, ce n’était pas Louis. Oh non…

-La belle inconnue de la plage, dit-il avec un sourire charmeur. Je vous avais dit que nous finirions par nous revoir. Comme quoi, le hasard fait bien les choses.

-Bonjour Damen, répondis-je poliment avec un sourire légèrement forcé.

Je peux sentir le regard de Monsieur Lewis se balader entre nous deux. Je lui jetai un regard discret et je vis qu’il n’avait pas l’air content d’avoir été interrompu. Enfin, je ne pense pas que ça soit le fwaitd’avoir été interrompu qui le dérange, mais plutôt le fait que la personne qui nous ait interrompus soit un homme et qu’il me connaisse.

-Nous prendrons deux espadons ainsi que votre meilleur vin, dit-il d’une voix sèche.

Damen se tourna vers lui comme s’il venait de remarquer sa présence.

-Bien Monsieur, je vous apporte ça, annonça Damen qui a maintenant légèrement perdu son sourire.

Un petit silence gênant s’installa une fois le départ du surfeur jusqu’à ce que mon patron prenne la parole.

-Comment le connaissez-vous ? demanda-t-il d’un air un peu… Jaloux ?

-Oh, c’est une simple rencontre datant d’hier à peine, dis-je vaguement.

-Ca ma l’air d’avoir été plus qu’une simple rencontre pour lui en tous cas.

J’avais presque envi de lever les yeux au ciel. Etait-il vraiment jaloux ? Et quant bien même l’était-il réellement, est-ce bien justifié ?

Et je tiens bien entendu à préciser que lui, a également une copine avec laquelle il vit donc au niveau de la jalousie, il n’a rien à dire.

Ou peut-être qu’il en a simplement rien à foutre de Damen et de moi par la même occasion et qu’il veut juste lancer un sujet de conversation.

-Il a juste tenté sa chance, dis-je nonchalamment en haussant des épaules.

-Et est-ce que ses efforts ont porté leurs fruit ? demanda-t-il.

-Il est un peu trop insistant à mon goût si vous voulez mon avis.

Une réponse simple qui le laisse comprendre que je ne suis pas intéressée le moins du monde par cet homme et qu’il ne s’est effectivement rien passé.

-En tout cas, s’il devient trop demandant, n’hésitez pas à m’en parler. Je lui toucherais deux mots.

Oh ! Monsieur se la joue protecteur.

-Ne vous en faites pas pour moi. Je ne pense pas qu’il soit bien méchant. Juste à la recherche d’une nouvelle conquête.

-Bien. Sinon Alexandra, parlez moi de vous. J’aimerais apprendre à mieux vous connaître.

-Que voulez-vous savoir ? demandais-je.

-Je ne sais pas. Parlez-moi de vos passions, votre famille, vos amours… dit-il en insistant sur le mot amour.

Si j’ai bien compris, il veut donc savoir si je suis un cœur à prendre. Je vais finir par croire que je lui plais vraiment s’il continue comme ça.

-Et bien, je fais beaucoup de sport durant mon temps libre et j’adore lire également.

-Vous aimez lire ?

-Dès que j’en ai du temps libre, je sors mon livre.

-Quel est votre livre préféré ? me demanda-t-il.

-Il faut dire que je suis une grande romantique, alors j’adore Orgueil et préjugés de Jane Austen, mais j’apprécie beaucoup l’écriture de Guillaume Musso. Ses livres maintiennent tous l’énigme jusqu’à la fin mais je dois avouer que ça en devient légèrement lassant à la longue.

-Je dois vous avouer que je n’ai pas assez de temps pour la lecture donc je n’ai jamais lu ni l’un ni l’autre mais j’adorais lire étant jeune. Malheureusement pour ma culture, ce n’était pas des classiques.

-C’est sûr que la littérature classique n’est pas ce qui passionne le plus les jeunes.

-Effectivement.

-Et l’entreprise, c’est donc vous qui l’avez montée ?

-C’est bien moi il y a de cela plusieurs années.

-C’est impressionnant. Je veux dire, l’entreprise est énorme et vos établissements sont tous très réputés.

-Il est vrai que je ne m’attendais pas à un tel succès au moment de l’achat de mon premier établissement. Je me souviens avoir eu un petit bureau dans les coulisses de la boîte et c’était dans cette pièce que je gérais toutes les modalités. Maintenant, j’ai un building appartenant à mon entreprise avec quelques milliers d’employés à mon service partout en Amérique.

C’est ce moment là que choisit Damen pour nous apporter nos plats ainsi que le vin. Il nous servit et me fit un clin d’œil avant de s’éclipser. Je m’emparai mon verre tout comme mon patron et trinquai.

-A ma nouvelle traductrice, dit-il avec un clin d’œil.

-A mon nouveau patron dis-je avec un sourire légèrement charmeur sur les bords.

Le repas se déroulait dans le silence mais nos regards se croisaient souvent. Un peu trop souvent même.

A un moment, mon regard s’accrocha au sien et nos yeux ne se lâchaient plus. Ses pupilles sont dilatées et son regard est plus sauvage. Lentement, il passa sa langue su sa lèvre inférieure.

-C’est délicieux, dit-il avec un ton plein de sous-entendus.

-Vous trouvez ? demandais-je en entrant dans son jeu.

-Exquis.

Ses yeux se baladent sur mon corps et une lueur dans ses yeux vient d’apparaître. La lueur qui dit « j’ai faim ». Ce regard de feu me fit frissonner.

-Vous savez, il y a encore énormément de plats qui ont un goût délicieux ici, dit-il sans me quitter du regard.

-J’espère avoir l’occasion d’y goûter prochainement alors, répondis-je avec un petit sourire en coin.

-Je suis sûr que vous l’aurez.

Je ricanai et me concentrai à nouveau sur mon plat malgré mon corps bouillant qui ne souhaitait qu’une seule chose : lui sauter dessus.

A la fin du repas, il partit payer puis me fit signe de le rejoindre. Au moment ou je passai à côté de lui, je sentis sa main effleurer la courbe de mes fesses. N’importe qui aurait pensé que c’était un geste involontaire mais je suis persuadée qu’il l’a fait exprès. Je fis comme si de rien était et quittai le restaurant à ses côtés.

Dans ma tête, je me repassai le repas à nouveau. Putain, mais qu’est-ce qui m’a pris d’entrer dans on jeu ? En y repensant, c’était carrément déplacé et même si je suis consciente de ne pas être la seule fautive, je me sens super mal.

Depuis quand une jeune femme descente fait du rentre dedans à son patron ?

Je jetai un léger coup d’œil à Monsieur Lewis, et en un regard je compris qu’on pensait à la même chose. On se comporte comme des adolescents avec des pulsions incontrôlables, mais nous sommes adultes et responsables.

-On devrait faire comme s’il ne s’était rien passé à ce dîner, qu’en pensez vous ? me proposa-t-il en lisant dans mes pensées.

-Je suis tout à fait d’accord, répondis-je en regardant toujours droit devant moi. Il ne s’est rien passé.

-Parfait, dit-il simplement.

-Parfait, répétais-je.

Voilà, ça c’est fait. Maintenant, il ne me reste plus qu’à m’assurer que mes pulsions restent à leur place et il faut que cette tension sexuelle disparaisse, et si pour ça je dois éviter mon patron, c’est ce que je vais faire, mais comment l’éviter quand il m’attire comme un aimant ?

J’étais tellement dans mes pensées que je ne me suis pas rendue compte que nous sommes déjà arrivés devant mon bureau.

-Merci pour ce repas, dis-je poliment. J’ai passé un agréable moment.

-C’est à moi de vous remercier d’avoir accepté de me tenir compagnie.

Je lui fis un petit sourire.

Putain, je ne vais pas réussir à retenir mes pulsions très longtemps. Ce mec est une bombe et il va faire explosé ma libido s’il continue à… S’il continue à être lui. Pourquoi mon patron ne peut pas être un vieux mec tout ballonné qui mange des sandwichs pleins de beurre à longueur de journée ? Pourquoi c’est moi qui tombe sur le patron super sexy et charmeur qui me donne envie de lui sauter dessus dès que mon regard croise le sien ? Et enfin, pourquoi il n’est pas célibataire tout simplement ?

J’ai tellement envi de le toucher, de le sentir me toucher. Est-ce que vous pensez que si on se laisse aller une fois cette tension pas s’évaporer ? Mais qu’est-ce que je raconte. De toutes manières, on ne va pas se laisser aller une fois. On va résister et se battre jusqu’au bout pour rester éloigné de lui. Mais comment lui résister ?

-Bon et bien, je vous souhaite un bon après-midi Monsieur Lewis, dis-je simplement avant de m’enfermer dans mon bureau sans attendre de réponse.

Une fois dans mon bureau, je peux enfin souffler. Ca me fait presque mal de le voir et de ne pas pouvoir le toucher. J’en ai tellement envi, mais je ne peux pas et ça me démange.

Il faut que je me reprenne de toute façon, parce que je ne compte pas me laissé faire.

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