Résumé
Amoureuse de mon patron
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Elle.
J’ai enfin réussis à fermer mes valises. Elles sont énormément remplies et très lourdes. Partir un an à l’autre bout du monde nécessite du matériel. J’ai presque emporté la totalité de mes vêtements d’été. J’ai trois grandes valises pleines d’habits et une plus petite pour les quelques objets de valeur que je souhaite absolument avoir dans ma nouvelle maison à Los Angeles.
J’ai tellement hâte de pouvoir partir d’ici et d’avoir ma propre maison. Et c’est pas comme si j’allais n’importe où. Je vais en Amérique !
La maison que mes parents ont tenu à m’acheter est plutôt vaste. Il y a même un jardin assez grand et une piscine. Mes parents ont un cabinet d’avocats extrêmement connus et réputés. Ils sont donc ce qu’on peut appeler, riches. Ils n’approuvent pas la direction professionnelle que je suis. Ils voulaient que je reprenne leur cabinet d’avocat à l’aide de Victoria, ma grande sœur, mais ce n’est pas dans mes projets.
Ma sœur est la fierté de mes parents. Elle a fait des études brillantes dans le droit et elle sort avec le fils des meilleurs amis à mes parents. C’est l’enfant parfait à leurs yeux. Au début, tout n’était pas comme ça. On était une famille normale et on s’entendait tous super bien, mais quand mes parents ont commencé à devenir riches, tout à changé.
Ils ont voulu nous obliger à suivre leur parcours professionnel et à faire de grandes écoles de droit, ce que ma sœur à fait, même si je doute que ça soit réellement pour son plaisir personnel. Moi, j’ai préféré suivre un cursus universitaire normal avec une spécialisation dans la langue anglaise, ce qui a bien évidemment déplu à mes parents.
Malgré le fait qu’ils n’approuvent pas mes choix professionnels, ils ont fait en sorte que j’obtienne un stage à la hauteur de la famille Smith. Ils ont donc fait parler leurs contactes et m’ont trouvé un stage inespéré en tant que traductrice français-anglais dans une des plus connue et réputée chaîne de boite de nuit en Amérique. Je n’ai même pas à passer d’entretien. Mes parents ont fait en sorte que j’obtienne le stage sans que je n’ai rien à faire. Je suis donc officiellement stagiaire/traductrice dans la société Lewis.
Enfin, je ne sais pas si on peut encore appeler ça un stage, car j’aurais un salaire et aucun directeur de stage. En gros, je serais considérée comme une employer de l’entreprise et non comme une simple stagiaire qui devra servir le café et faire les photocopies.
D’après ce que j’ai pu comprendre, le patron voudrait agrandir ses horizons et implanter de nouvelles boîtes de nuit en Europe. Il a donc besoin d’une traductrice pour l’aider dans ses implantations françaises en ce qui me concerne. Il doit sûrement avoir engager plusieurs traducteurs différents pour tous les pays européens ou il voudrait insérer de nouveaux établissements Lewis.
Je sais aussi que je travaillerais seule. Je n’aurais pas de collègue ni d’aide. Je devrais suivre le patron dans ses différentes rencontres avec les investisseurs français et lui traduire la réunion. Je lui servirais d’intermédiaire entre les deux langues.
J’ai pu faire quelques recherches sur ce patron, M. Lewis. Il est impressionnant je dirais. Il a l’air sûr de lui, mais pas arrogant. En tout cas, il doit avoir une ribambelle de femme à ses pieds vu son physique, sans compter son argent. Il est tout ce qu’une femme pourrait rêver d’avoir : charmant, musclé, mystérieux, naturel et riche.
En tout cas, il a une très bonne réputation dans le milieu des affaires et j’ai pu comprendre qu’il versait tous les ans une somme considérable dans diverses associations ce qui est un geste qui peut en amadouer plus d’un. Je ne saurais dire s’il fait ça pour se faire bien voir par ses investisseurs, ou si ces causes lui tiennent vraiment à cœur.
En ce qui concerne mon anglais, je suis entièrement bilingue. J’ai souvent été passionné par cette langue. Dès mon plus jeûne âge, j’ai commencé à regarder tous mes films en anglais, puis à lire des livres. J’ai suivi des cours spéciaux et je partais à Londres tous les étés pour m’entraîner. Je suis également partie vivre à Londres chez des amis proches de notre famille durant mes deux dernières années de lycée ce qui a perfectionné mon langage.
Je ne suis pas vraiment angoissée de partir. Rien ne me rattache à Paris sauf peut-être Justine, ma meilleure amie depuis notre entrée à l’université. Je la considère comme ma sœur. Malheureusement je pars en stage à Los Angeles et elle, à Berlin. J’espère juste ne pas la perdre de vue mais je sais que ça n’arrivera pas. On est inséparable. Mes parents ne me manqueront pas. Je les aime certes, mais ils ne m’ont jamais soutenu ou encouragé dans mes choix. Victoria ne me manquera pas non plus. On ne s’est jamais vraiment bien entendue. Elle a toujours été l’enfant prodige de mes parents et moi le vilain petit canard. Nous sommes froides l’une envers l’autre et c’est très bien comme ça.
Je traine toutes mes valises dans le grand salon de l’appartement parisien de mes parents. Justine m’attend accompagnée de mes parents et de ma sœur ainsi que mon beau-frère. C’est Justine qui m’accompagne à l’aéroport. Mes parents n’auraient de toutes manières pas fait le déplacement. Ils auraient appelé un chauffeur qui m’y aurait conduit.
Quand tout le monde m’aperçut, ils se levèrent pour me dire au revoir. Mon père avait les larmes aux yeux. Il a beau ne pas approuver mes choix, je sais qu’il m’aime et que je vais lui manquer plus qu’il ne le dit. Je pense que ma mère l’oblige en quelques sorte à la suivre dans ses démarches. Si ma mère pense ou dit quelque chose, mon père approuvera. Il me prit dans ses bras et me chuchota à l’oreille :
- Prends soin de toi Alexandra. Ne fais pas de bêtise.
- Ne t’inquiète pas papa, répondis-je.
Vint le tour de ma mère. Elle était froide et ne laissait transparaître aucune émotion, ce qui ne change pas de d’habitude. Elle me fit une brève étreinte et embrassa légèrement mon front.
- Travaille dur et applique toi dans ce que tu fais. Fait honneur à ta famille, dit-elle strictement.
- Je ferai de mon mieux maman, dis-je en baissant les yeux.
- Je l’espère bien jeune fille.
Ma sœur, elle, me dit un rapide « au revoir » pas très convaincant, avant de me prendre dans ses bras avec hésitation. Hugo, le fiancé de ma sœur, n’a pas daigner lever une seule fois les yeux de son téléphone. J’en conclu donc qu’il ne souhaitait pas me dire au revoir ou même me souhaiter un bon voyage. Ca ne m’étonne même plus. De toutes manières, on a jamais réussi à s’entendre tous les deux.
Je fis un rapide signe de la main en direction de ma famille en guise de dernier au revoir et partis dans l’ascenseur pour rejoindre Justine en bas. Elle n’appréciait pas vraiment ma famille et c’était réciproque. Ma mère dit ne pas aimer mes fréquentations mais son avis m’importe peu. Elle dit que ma meilleure amie est une « sauvage », tout ça car elle n’est pas forcément de la même classe sociale que nous…
Justine est un peu comme ma petite sœur. On veille mutuellement l’une sur l’autre et on se comprend. C’est celle qui m’a redonné le sourire et qui m’a donné l’espoir en mes rêves que ma famille avait effacé. Je l’aime plus que tout, même si elle ne sait pas tout de ma vie. Je dirais qu’on se comprend. On a pas besoins de se raconter la raison du pourquoi du comment, on s’entraide quand on voit que l’autre va mal.
Ce trajet en voiture jusqu’à l’aéroport s’est fait dans le silence. La bonne humeur et la joie que nous partageons habituellement n’est pas au rendez-vous aujourd’hui. Je crois que nous avons du mal à réaliser que nous risquons de ne plus nous voir pendant une année entière voir plus. Au début, on se disait qu’on pourrait se rendre visite mais en y réfléchissant maintenant, je me rends compte que ça ne sera sûrement pas possible. Aucune de nous deux n’est sûre d’avoir des vacances et notre emplois du temps sera sûrement très chargé. Je sens les larmes me monter aux yeux mais je les retiens. Je ne dois pas pleurer maintenant.
Ma main alla chercher automatiquement celle de Justine posée sur sa cuisse. J’avais besoin de sentir sa présence et qu’elle me rassure. Elle me serra la main sans pour autant quitter la route des yeux.
Quand nous sommes arrivées à l’aéroport, Justine m’a aidé à transporter mes bagages et à les enregistrer. Elle m’a accompagnée jusqu’à la sécurité de l’aéroport. Aucune de nous deux n’avait encore ouvert la bouche depuis le départ de l’appartement. On se fixait. Nous avions toutes les deux les yeux gorgés de larmes qu’on essayait tant bien que mal à refouler. Nous étions conscientes que c’était l’heure des adieux qui avait sonnée. Au bout de une, voir deux minutes à nous fixer intensément, on s’est jetées dans les bras l’une de l’autre et nous avons éclaté en sanglot en même temps.
Je ne pensais pas pouvoir être aussi triste un jour. Je la serrai de toutes mes forces et humait son parfum à la pomme qui allait tant me manquer. J’avais besoins de sa simplicité et de ses conseils pour réussir à m’intégrer en Amérique. J’avais besoin de sa présence.
Quand on se sépara, elle me dit :
- Profite Alex mais le plus important, trouve toi un surfeur californien pour me faire plaisir.
Elle accompagna ses mots d’un clin d’œil. Cette fille est géniale. Elle aime bien s’amuser avec les hommes. Elle n’est pas le genre de pétasse à baiser un mec toutes les nuits, mais elle aimait bien sortir, faire des rencontre, s’amuser pendant une ou deux semaines, puis aller se chercher une nouvelle proie.
Elle me fit sourire légèrement. Ca fait deux ans que Justine essaye de me caser avec un mec mais ça ne m’intéresse pas. J’ai déjà eu des petits copains auparavant bien sûr mais ce n’est pas ma première préoccupation. J’ai beau être quelqu’un de très sociable, je suis restée concentrée sur mes études universitaire ces dernières années. Enfin presque…
- On s’appelle tous les jours ok ? dis-je le cœur serré.
- Bien sûr ma belle ! Maintenant, file. L’avion ne va pas t’attendre indéfiniment. On s’appelle à ton bientôt.
- J’y vais, répondis-je en la serrant une dernière fois dans mes bras. Je t’aime, ajoutais-je.
- Moi aussi je t’aime Alex.
Après ces adieux éprouvants, je m’engouffrai dans la file de personnes qui attendait pour passer la sécurité.
Quand l’avion décolla, je regardai une dernière fois le sol parisien avant de m’envoler pour de bon, en direction de ma nouvelle vie.
C’est le premier chapitre d’une longue histoire…
J’ai encore jamais écrit de livre alors je sais pas vraiment ce que ça donne.
J’attends vos avis avec impatience ;)