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Lui.
Il va être bientôt dix heures et je suis encore enfermée dans mon bureau à tenter de finir mon travail. J’essaye de trouver quelques emplacements stratégiques en Europe pour pouvoir y faire implanter de nouveaux bâtiments Lewis. Je pense aux grandes capitales bien entendu, mais lesquelles ?
C’est mon père qui m’a donné cette idée de voir plus grand. A vrai dire, je n’avais jamais songé au fait d’implanter ailleurs que dans le pays. Mon entreprise, et surtout mes boîtes de nuits, fait un carton ici, alors pourquoi aller voir ailleurs ? Et puis, mon père m’a parlé d’ambition et m’a fait un discours de père comme quoi je pourrais tenter de faire mieux.
Il ne faut pas penser que mon père est derrière moi pour toutes mes décisions et que cette entreprise était la sienne. Absolument pas. J’ai fondé cette entreprise après les encouragements de mon petit frère et de mon meilleur ami, et tout le monde m’a soutenu dans cette idée, mais j’ai toujours demandé conseil à mon père avant d’entreprendre de grandes démarches.
Premièrement parce qu’il est toujours de bon conseil, et deuxièmement parce que c’est lui qui m’a aidé à financer la première boîte de nuit Lewis. Tout à commencé avec cette boîte, qui a fait un carton. Puis, avec les bénéfices de l’établissement, j’en ai fait construire une deuxième, puis une troisième, puis une centaine, jusqu’à créer la plus grande chaîne de boîte de nuit du monde, et la plus réputée en Amérique. A un tel point, que s’en ai devenu une entreprise et un énorme business.
Je crée des établissements de toute sorte maintenant. Des boîtes de nuits pure et dure, des bars à l’antenne, des clubs de danses, et même quelques clubs de stream-tease mais sans plus. Mon établissement préféré est à New York. C’est le deuxième que j’ai construit. C’est plus un bar qu’une boîte de nuit. C’est un endroit branché et détente. L’endroit parfait pour aller boire un verre après le travail.
Bref, tout ça pour dire que je vais commencer mon implantation en Espagne, à Barcelone principalement qui est très réputée pour son activité du soir, en Angleterre, à Londres où je compte ouvrir quelques pubs branchés et à Paris. Je pensais y ouvrir quelques boîtes de nuit traditionnelles et des salons avec des podiums pour pouvoir y prévoir des défilés de mode sachant que la mode est très importante dans cette ville.
Je parle parfaitement espagnole, ce qui est parfait pour communiquer avec les investisseurs à Barcelone, mais malheureusement le français n’est pas mon domaine. J’ai donc trouvé une traductrice qui devra me suivre dans mes déplacements en France et m’aider à communiquer avec les investisseurs.
En fait, j’étais tellement surchargé que j’ai demandé à mon vice-président de s’en charger. C’est un mec sympa, mais sans plus. Tout ce que j’ai besoins de savoir, c’est qu’il est sérieux et que je peux lui faire assez confiance pour pouvoir lui laisser l’entreprise entre ses mains en cas de problème.
Il m’a dit avoir trouver une jeune femme qui venait de sortir de l’université et il m’a parlé d’une histoire de stage aussi mais je n’ai pas vraiment écouté. Je lui fais confiance pour me trouver quelqu’un de compétent et qui ne me traînera pas trop dans le pattes.
Je sentis mon téléphone vibrer contre ma cuisse.
Elena : Tu rentres bientôt ?
Je soufflai, mais décidai de ne pas la faire attendre trop longtemps et ordonnai mes affaires, sauvegardai mes dossiers sur mon ordinateur puis partis sans oublier d’éteindre la lumière.
Je pris environ une demie heure pour rentrer chez moi sachant qu’à cette heure avancée, la circulation est fluide.
Dès que je referme la porte de chez moi, je vis Elena arriver. Elle me fit un sourire puis s’avança pour m’embrasser sauvagement. Je ne répondis pas à son baiser. Ca fait bien longtemps qu’elle ne me fait plus d’effet.
Bien qu’elle soit très jolie et même magnifique avec son corps de rêve et ses longs cheveux bruns qui encadraient parfaitement son visage, je n’arrivais plus à l’apprécier. Elle était le genre de femme qui en faisait fantasmer plus d’un, mais pas moi. Plus moi.
Ca va faire bientôt 2 ans que nous sommes ensemble, et un an qu’on partage le même habitat. Je pensais l’aimer, mais je me suis rendu compte que c’était peut-être plus de l’attirance physique que de l’amour. A vrai dire, je doute même de l’existence de l’amour. Qu’est-ce que l’amour ? C’est peut-être au début un sentiment d’attachement profond, puis au fur et à mesure du temps le faite de réussir à encore se supporter. Il suffit de voir mes parents. Je ne doute pas du fait qu’ils se sont aimés, mais au fur et à mesure du temps, les sentiments ont laissés place à l’ennui et je dirais que maintenant, ils se supportent mais sans plus.
Je ne sais même pas ce que je fais encore avec Elena. Je ne suis pas du tout le genre de mec à jouer avec les sentiments des filles, du moins plus maintenant, mais je n’arrive pas à me dire que je joue avec elle. Je crois même qu’elle est aussi consciente que moi de la situation mais qu’elle n’en a rien à faire.
Je connais Elena depuis ma naissance. On a presque été élevé ensemble, puis on est devenu meilleurs amis et du jour au lendemain, nous sommes devenu un couple. Depuis que nous sommes ensemble, je n’arrive plus à la considérer comme une amie et je crois que je n’arrive même plus à voir ce que j’appréciais chez elle en tant que meilleure amie.
Au début, ce ne me dérangeait pas. Je pensais même que mes sentiments pour elle étaient sincères, mais avec le temps je me suis rendu compte que cette relation ne menait nulle part, car nous savions tous les deux que nous ne voulions pas finir notre vie ensemble mais nous avons continué en feignant d’ignorer tout ça.
De toutes manières, si nous sommes encore ensemble aujourd’hui, je dirais que c’est par pur intérêt. Elle a besoin de mon argent, pas car elle ne vient pas d’un milieu aisé, bien au contraire, mais ses parents ont voulu qu’elle puisse se débrouiller seule dans la vie sans la fortune de papa et maman. Autant vous dire qu’elle a eu la flemme de travailler et qu’elle compte donc sur moi pour un soutien financier.
De mon côté, je reste avec elle car ma mère l’adore et que si je me décidai à la quitter ma mère m’en voudrais dans un premier temps ce qui me vaudrais maintes et maintes disputes, mais aussi car une fois qu’elle aura digéré cette rupture, elle se mettra en tête qu’elle doit me trouver une prétendante à la hauteur. C’est-à-dire, elle va vouloir me présenter une ribambelle de femme étant les filles de riches entrepreneurs ce qui ne m’intéresse pas du tout.
Il y a aussi le fait que les personnes avec qui je m’associe dans le cadre de l’entreprise aime savoir que ma vie sentimentale est stable et qu’il n’y aura donc aucune interférence entre ma vie personnelle et professionnelle. Elena joue donc l’hôtesse et la petite amie parfaite au près de mes collaborateurs. Quand c’est pour signer un contrat, elle joue quelque fois de ses charmes pour faire tourner la balance de mon côté. Les hommes l’apprécient et elle le sait.
-Tu as passé une bonne journée mon cœur ? me demanda Elena en battant des cils.
-Très bien, merci, et toi ? répondis-je d’un air détaché.
-Moi aussi j’ai passé une super journée. Je suis allée faire les boutiques et j’ai acheté de nouveaux sous-vêtements que tu vas adorer, me dit-elle avec une voix qui se voulait sensuelle je suppose.
Je soufflais en pensant au fait qu’elle est encore due dépenser quelques milliers de dollars de fringues avec ma carte de crédit. Le pire, c’est que ça va faire bientôt six mois que notre activité sexuelle est nulle. Certains diraient que, même si je n’ai aucun sentiments pour elle, je devrais en profité et baiser une fois de temps en temps, mais ça ne m’intéresse pas. Je suis sûr que je me sentirais sale de l’avoir utilisée de cette manière. Tout ça pour dire qu’elle achète ses dessous en pensant que ça va peut-être me faire plaisir et éventuellement me faire bander, mais ça me désespère plus qu’autre chose.
-Je regarderais ça une autre fois Elena, je suis fatigué ce soir.
-Andrew ! s’exclama-t-elle. Ca va faire six mois que tu me sers cette réponse tous les soirs en rentrant à pas d’heure, s’énerva-t-elle.
-J’ai dit pas ce soir Elena, dis-je d’un air énervé.
J’allais partir, mais ses doigts parfaitement manucurés attrapèrent mon avant-bras et me forcèrent à me retourner face à elle.
Je la regardai en tapant du pied, pressé d’aller prendre ma douche et de dormir.
-Est-ce que tu vois quelqu’un d’autre ? demanda-t-elle de but en blanc.
-Non Elena, je ne vois personne et je ne vois même pas pourquoi tu te poses cette question.
Elle ricana sarcastiquement.
-Tu ne vois pas hein ? Tu ne vois pas Andrew ? cria-t-elle. Et bien tu ne veux plus de moi, tu me rejettes, tu ne veux plus passer de temps avec moi et il ne se passe plus rien entre nous depuis belle lurette ! Voilà pourquoi ! Alors explique moi Andrew parce que je suis pommée.
-Elena, arrête de te voiler la face deux secondes. Je ne prends plus de plaisir à passer du temps avec toi parce que tu m’insupportes et je ne veux plus baiser avec toi parce que tu ne me donnes pas envie de baiser, voilà pourquoi.
-Tu vois quelqu’un, affirma-t-elle à nouveau.
-Tu sais quoi, crois ce que tu veux, j’en ai rien à foutre de ce que tu penses. Essaye de revenir me parler quand tu seras plus disposée à la discussion.
Je me retournai d’un coup sec sans écouter sa réponse et m’engouffrais dans la salle de bain de notre chambre. Il faut absolument que je trouve un moyen de mettre fin à cette relation malsaine sans la vexer, car bien que je sache que je ne veux plus être avec elle, je sais qu’elle tente de s’accrocher à notre couple.
S’accrocher à cette relation reviendrais à s’accrocher à du vide, au néant, et je refuse que ça se passe comme ça. Il n’y a plus aucun espoir, alors pourquoi continuer ? A moins qu’elle ne m’aime encore, et dans ce cas là ça change la donne, mais j’en doute.
Peut-être que si elle s’accroche tant à moi, c’est seulement pour mon argent à près tout. Je sais que la principale raison pour laquelle nous sommes encore ensemble c’est le fait qu’elle s’accroche, alors peut-être qu’elle s’accroche surtout à ma carte de crédit.
Après ma douche, je me couchai dans mon lit sans prendre la peine de me sécher et m’endormis la tête pleine de pensées vagabondes.