Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

Chapitre 3

Après avoir mis sa toge de diplômée sur ses habits, sur laquelle elle avait passé son écharpe, la jeune femme posa sa coiffe de diplômée sur la tête et elle alla à la place qui lui était réservée en attendant que la cérémonie ne commence. Plusieurs minutes après le début, cette cérémonie qui était tant attendue toucha à sa fin et, comme le lui avait dit Alexia, un photographe prit des photos de Maëliss recevant son diplôme. La jeune diplômée de vingt-deux ans était souriante devant les projecteurs mais, au fond d’elle, elle n’arrivait toujours pas à oublier que personne n’était présent pour voir sa satisfaction et cela la blessait énormément. Or, alors qu’elle se retourna brusquement, Maëliss bouscula un jeune homme et le diplôme de ce dernier tomba dans de la boue, qui a été produite par une pluie qui s’était abattue durant la cérémonie, mais qui avait cessé quelques minutes plus tard.

- Merde ! me lança-t-il fou de rage sans même me regarder alors qu’il se baissait pour ramasser son diplôme, dont la page arrière avait été grossièrement salie par de la boue. Tu n’aurais pas pu faire attention ? Ce n’est pas croyable ça ! Mais où sont tes yeux ?

- Je suis vraiment désolée, je ne savais pas que tu étais derrière moi, lui répondis-je aussitôt tout en étant embarrassée.

- Je m’en fou que tu ne le savais pas ! Est-ce que tu crois que la cour de l’université t’appartient ? Si je te gène, n’hésite pas à me le dire, vu qu’il semblerait que je sois de trop là ! Qu’est-ce que je vais faire avec ce diplôme tout tacheté maintenant ? me demanda-t-il alors qu’il avait le regard noir. Tes parents ne t’ont pas appris à marcher correctement ?

Les cris que poussait le jeune homme rameutaient tous ceux qui se trouvaient dans les parages car ils voulaient savoir ce qui se passait.

- Calme-toi Killian ! Ce n’est pas si grave que ça voyons ! lui dit son ami tout en essayant de calmer l’atmosphère alors qu’il voyait qu’une foule commençait à les entourer. Tu attires l’attention sur nous.

- Me calmer ? Est-ce que tu as vu ce qu’elle a fait ? lui demanda-t-il en lui montrant le diplôme couvert de boue. Je n’en ai rien à faire que les gens nous regardent. Cette garce va me le payer !

- Je t’ai dit que j’étais désolée ! lui dis-je embarrassée.

- Tes excuses vont changer quoi ? me demanda-t-il alors qu’il ne baissait toujours pas la voix.

- Tu aurais dû mieux le tenir, lui dit-il finalement à son ami tout en l’emmenant avec lui afin que cette discussion bruyante prenne fin.

- « Je ne savais plus où me mettre. Il m’avait tellement fait peur en me criant dessus que j’étais restée figée. Je ne pense pas avoir besoin de parler de l’humiliation qu’il m’a infligé devant une foule de gens ! Je restais en place à le regarder s’en aller alors qu’il était toujours aussi furax. Je comprends sa colère car j’aurais peut-être été dans une telle colère, surtout si quelque chose d’aussi précieux qu’un diplôme avait été sali à cause de la maladresse de quelqu’une d’autre. J’assume l’entière responsabilité car la cour de l’université est vraiment bondée aujourd’hui et j’aurais dû m’assurer qu’il n’y avait personne derrière moi, mais je ne l’ai pas fait. Au lieu de ça, je repensais à ma solitude et au fait que ma mère m’a fait un sale coup. C’est peut-être fou mais, à bien y réfléchir, mes malheurs arrivent toujours à cause d’elle. Toutefois, je ne m’attendais pas qu’il mêlerait mes parents à cette histoire et je peux vous dire que ça m’a fait mal. Il ne me connaît pas. Comment peut-il se permettre de dire ce genre de choses ? Déjà que je souffre énormément de ne pas connaître mon père et de l’indifférence de ma mère à mon égard, avoir ce genre de remarque n’est pas plaisant. Je n’avais d’envie qu’une chose : pleurer. Toutefois, je ne pouvais pas faire une telle chose devant tant de gens qui me regarde en n’attendant que ça. Cela ne ferait que me rabaisser davantage. Si seulement il savait… »

- Que s’est-il passé Maëliss ? me demanda Alexia en me retirant de mes pensées alors qu’elle était venue me rejoindre après avoir entendu les cris qu’avait poussés Killian.

- Ton photographe m’a prise en photo et, aussitôt qu’il eut terminé, je me suis retournée brusquement et je l’ai bousculé. En ce faisant, son diplôme est tombé dans de la boue et il s’est mis à me maltraiter en public.

- Je ne pense pas que ce soit une raison suffisante pour te crier dessus comme il l’a fait ! Est-ce que tu te rends compte que je l’ai entendu alors que j’étais à l’autre bout de l’université ? Qu’est-ce que vous regardez vous ? demanda-t-elle subitement à un groupe de fille de nous regardait et qui faisait des palabres sur moi. Vous voulez notre photo ?

- C’est un peu de ma faute car il y a beaucoup de monde ici aujourd’hui et j’aurais dû faire plus attention, lui répondis-je car je suis consciente qu’une telle chose est survenue par ma faute.

- C’était peut-être de ta faute, mais il aurait dû faire plus attention à son diplôme si ce morceau de papier est si précieux pour lui. Te rends-tu compte qu’il t’a rabaissée devant une centaine de personnes ?

- Je le sais, renchéris-je tout en baissant la tête. Ce n’est pas mon genre de me disputer alors que je suis fautive.

- C’est peut-être arrivé par ta faute, mais il n’a pas le droit de te manquer de respect comme il l’a fait. S’il avait osé me parler comme ça, c’est sûr que je l’aurais remis à sa place que je sois fautive ou pas. Et puis, il n’aurait pas dû se mettre debout près une marre de boue s’il ne voulait pas que son diplôme puisse atterrir dedans.

- Tu sais que je suis du genre à éviter les embrouilles.

- C’est pour cette raison que tout le monde n’hésite pas à te marcher dessus, me dit Alexia, toujours agacée par ce qui venait de m’arriver. Ce n’est plus une question d’embrouille, mais une question de respect désormais.

- « Alexia est géniale comme amie. Elle prend toujours ma défense quand il m’arrive quelque chose de déplaisant et, parfois, j’aimerais avoir sa force pour surmonter tous les malheurs auxquels je fais face au quotidien. Si le même incident s’était produit avec quelqu’un d’autre, je suis certain que cela se serait terminé différemment et le diplôme ne serait même pas tombé. Vu que c’est moi qui suis concernée, tout tourne mal. Ma vie a toujours été ainsi et, normalement, j’aurais dû être habituée et immunisée à ce genre d’insulte gratuite en public, mais non. Ça fait toujours aussi mal. »

- Je vais essayer de ne plus me laisser marcher dessus, mais je ne te promets pas d’y arriver, même si je sais que rien ne changera.

- « Personne n’aimerait que quelqu’un d’autre vienne dicter sa vie mais, là, je ne peux pas être énervée vis-à-vis d’Alexia. C’est vrai quoi ! Elle ne veut que mon bien-être après tout. Elle m’a toujours dit que je dois m’endurcir, mais je ne me vois pas vivre différemment. Ce n’est pas ma nature ! Qu’est-ce qui aurait changé si j’avais répondu à Killian ? Déjà que je suis fautive, il aurait certainement levé davantage la voix et cette situation serait partie en cacahouète. J’ai fait une bêtise et je l’assume. Je trouve que c’est beaucoup mieux comme ça. »

Alexia essayait tant bien que mal d’essayer de faire comprendre à Maëliss qu’il fallait qu’elle commence à se défendre quand les gens se défoulaient à chaque fois sur elle quand elles furent interrompues quand elles virent le camarade de Killian qui venait dans leur direction.

- Salut les filles, lança-t-il tout en nous rejoignant.

- Salut, tu es qui d’accord ? lui demanda farouchement Alexia.

- C’est toi qui étais avec Killian, n’est-ce pas ? lui demandais-je alors que je l’ai tout de suite reconnu.

- Oui, c’est bien moi.

- Ah ! Donc c’est toi qui étais avec ce bâtard mal élevé !

- « Mince ! C’est ce pauvre gars qui va payer pour les bêtises de son ami. J’aurais pu intervenir, mais si je le fais, c’est moi qui vais m’en prendre plein la face car, visiblement, Alexia ne digère toujours pas qu’on m’ait insultée en public. Du coup, il vaudrait mieux pour moi que je reste tranquille. »

- Qu’est-ce que tu viens faire là ? Continuer le travail de ton ami ? Te rends-tu compte que je n’étais pas dans les parages quand ton ami s’est mis à l’insultée, mais que j’entendais tout de là où j’étais ? J’ai même était choquée en apprenant que c’était Maëliss qui était traitée de la sorte.

- J’admets qu’il est parti beaucoup trop loin, mais il faut le comprendre. Il était tellement content de son travail que ça l’a énervé que son diplôme ait été sali le jour même où il l’a obtenu. Killian n’est pas méchant vous savez ?

- Tu as le culot de le défendre ? le réprimanda Alexia tout en s’énervant. Dis-moi une chose. Qui était présent à la cérémonie pour le voir prendre ce morceau de papier ?

- Je pense que tous les membres de sa famille sont venus ! lui répondit-il. Je suis désolée, mais je ne comprends pas très bien où se trouve le rapport avec ce qui s’est passé.

- Il s’est fâché parce que son diplôme a été sali, mais est-il au courant que Maëliss était toute seule à la cérémonie ? Aucun membre de sa famille et encore moins sa mère n’ont pris la peine de faire le déplacement pour venir la féliciter. Est-ce que tu crois que c’est facile pour elle de digérer une telle chose ? Est-ce que tu crois que, pendant qu’elle voyait tous les diplômés accompagnés de leur famille, elle a eu le temps de regarder ce qu’elle faisait tout en gérant sa souffrance ? Donc, peu importe la raison pour laquelle tu es venu nous parler, tu me rendras le service de t’en aller car je n’ai aucune envie de t’entendre.

- Je ne le savais pas, lui dit-il sur un ton embarrassé.

- Va le répéter à ton ami. S’il a un peu de dignité, il se sentira mal après ce qu’il a fait.

- « Pour vous dire franchement, ça m’attriste que ce garçon subit la même chose que moi. Il n’a rien fait lui non plus. J’espère simplement que ce n’est pas à moi que Killian viendra réclamer des explications quand son copain lui aura tout raconté. »

Vu qu’Alexia avait déjà planifié de faire une sortie avec Océane, Maëliss avait préféré prendre le chemin du retour pour ne pas gâcher l’ambiance avec sa mauvaise humeur. Or, en rentrant, elle eut une grosse surprise en voyant que sa mère était à la maison. Du coup, la jeune demoiselle commençait à avoir des doutes sur le fait que sa mère avait vraiment une réunion à son travail comme elle le lui avait fait croire plus tôt. Du reste, ce n’était pas la première fois qu’elle faisait une telle chose et ce ne serait certainement pas la dernière. Aussitôt qu’elle entra, elle alla directement dans sa chambre et elle s’y enferma car ça ne l’intéressait pas d’adresser le moindre mot à Andrea.

- « J’en ai marre. C’est certain que je ne veux pas lui parler, mais je pense que la moindre des choses serait qu’elle prenne la peine de venir me parler pour m’expliquer sa façon d’agir à mon égard, d’autant plus qu’elle était à la maison ! De toute façon, je me demande même si elle a quitté cette maison. Vous allez me dire que j’ai perfore les roues de sa voiture, mais si son travail était si important que ça, elle aurait prit un taxi. Franchement, elle n’aurait pas pu dire à son patron qu’elle serait présente un peu plus tard ? La cérémonie n’a duré qu’une heure et demie. Etait-ce trop demander une heure et demie dans sa vie ? » Maëliss ne pu plus empêcher ses larmes de couler. « Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que ma mère s’intéresse à moi ? Est-ce que je suis coupable si sa vie a été gâchée ? Je n’avais même pas demandé à naître moi ! »

- Qui est-ce ? demandais-je lorsque j’entendis quelqu’un frapper à ma porte pendant que j’essuyais mes larmes, mais personne n’entra. Hey ho ! Qui a frappé ?

- « Est-ce ma mère qui a décidé de venir me parler finalement ? Si c’est le cas, pourquoi elle tarde autant pour entrer ? Elle a sûrement dû revenir sur sa décision… comme toujours. » me dis-je alors que je ne voyais pas qui cela pouvait être d’autre. Toutefois, je n’allais pas tarder à avoir la réponse car la porte commençait à s’ouvrir. « Non ! Il ne manquait plus que ça… »

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.