Résumé
Etes-vous en bon terme avec votre mère ? Dans mon cas, ce n’est pas du tout le cas. Tout ceci a commencé quand j’ai découvert, par le plus grand des hasards, que mon père n’était pas mort alors que ma mère me le faisait croire depuis que je suis en âge de comprendre. Aujourd’hui j’ai vingt-deux ans et je ne connais toujours pas mon père alors que c’est mon souhait le plus cher. Quand je regarde ma vie et que je réalise que j’aurais peut-être pu avoir son affection, ça m’énerve que ma mère ait osé me cacher la vérité. Le plus agaçant dans toute cette histoire est qu’elle refuse de me dire ce qui a bien pu se passer pour qu’ils se soient séparés. Pourquoi mon père nous a-t-il abandonnées ? Est-ce qu’il est heureux là où il vit ? Est-ce que j’ai des demi-frères ou des demi-sœurs ? Je me pose tellement de questions depuis si longtemps et je ne parviens toujours pas à trouver les réponses. Pensez-vous que je réussirai à les avoir un jour ? Je m’appelle Maëliss et je vous souhaite la bienvenue dans ma vie tumultueuse.
Chapitre 1
- « Après avoir longuement fait la grâce matinée ces dernières semaines, un nouveau jour commence pour moi. Aujourd’hui c’est la remise de diplôme et, même s’il n’y avait aucune raison de l’être, ça me rendait nerveuse. J’ai longtemps attendu ce moment et, pour la première fois de ma vie, ma mère m’a annoncé qu’elle serait à la cérémonie. Cela me rend heureuse car, en temps normal, elle a toujours quelque chose d’autre à faire. Toutefois, ça ne m’étonnerait pas qu’elle me fasse faux bond, vu la tension qui existe entre nous, mais j’espère sincèrement que ce ne sera pas le cas. Lors du dîner d’hier soir, elle m’a dit qu’il n’y avait pas de quoi être nerveuse mais, à bien y réfléchir, il y en a plusieurs. L’une des raisons est que je vais désormais me retrouver dans le monde du travail et il va falloir que je m’habitue à cette nouvelle vie. Il est six heures et je suis déjà réveillée. Vous rendez-vous compte ? Normalement, je me réveille à huit heures mais, là, je n’arrive pas à dormir davantage. Tiens ! Mais c’est bizarre ! Quel est le son de pas que j’entends ? Maman est déjà réveillée à cette heure-ci ? C’est étrange ça car, normalement, elle se lève à sept heures quand il faut qu’elle se rende à son travail. Je pense que ce serait mieux que j’aille voir ce qui se passe. »
Comme elle dormait toujours avec une nuisette transparente et une petite culotte, Maëliss se leva de son lit et elle enfila un peignoir avant de sortir de sa chambre. Puis, tout en l’attachant, elle se dirigea vers la cuisine quand elle constata qu’Andrea, sa mère, était effectivement debout et qu’elle préparait à la hâte le petit-déjeuner, mais pour une personne uniquement.
- Tu es déjà debout maman ?
- « Ça m’étonne qu’elle soit sur ses pieds aussi tôt et, la connaissant, je peux vous dire que ça ne présage rien de bon. Il y a quelque chose d’anormal qui est en train de se passer et je pense que je préférerais ne rien savoir, mais j’allais être au courant de ce qui se tramait que je le veuille ou pas. Du reste, rien qu’en voyant le regard surprit qu’elle m’a lancé quand je suis rentrée dans la cuisine, je peux dire avec certitude que ça aurait été mieux que je ne quitte pas ma chambre. »
- Est-ce que je peux savoir ce qui se passe ? lui demandais-je alors qu’elle ne me donnait toujours pas de réponses.
- Tu es déjà réveillée ? me demanda-t-elle soudainement avec un air embarrassé.
- Je n’ai pas réussi à dormir tellement que je pense à la remise de diplôme. J’ai vraiment hâte d’y être et, vu l’heure à laquelle tu t’es également réveillée, tu dois certainement être dans le même état que moi en ce moment, n’est-ce pas ?
- En fait, tu fais fausse route. Je ne pourrai pas t’accompagner à la cérémonie.
- « Pour vous dire franchement, cette nouvelle ne m’étonnait pas vraiment. Comment est-ce que ma mère aurait pu être présente à un moment si important de ma vie ? Est-ce qu’elle a déjà passé, ne serait-ce qu’une journée entière avec moi ? Jamais ! Pourquoi est-ce que ce serait différent aujourd’hui ? Je regrette sincèrement de ne pas avoir de père car je suis certaine qu’il ne m’aurait jamais traitée de la sorte. Je me demande encore comment je fais pour ne pas péter un câble après tout ce qu’elle me fait vivre. »
- Comment peux-tu me faire une telle chose maman ? Tu sais très bien ce que cette remise signifie pour moi !
- Je le sais Maëliss, mais ce ne sera malheureusement pas possible. J’ai eu un coup de fil de mon patron et il faut que je me rende au travail. Il y a des clients importants qui vont venir et il faut que je les reçoive. Je suis vraiment désolée mais, tu vas devoir y aller seule.
- « Elle veut vraiment me faire croire que son patron l’a téléphoné aussi tôt ? Elle me prend pour une conne celle-là. Avez-vous la moindre idée de pourquoi elle agi comme ça avec moi vous ? Se rend-t-elle compte qu’elle me blesse en agissant ainsi avec moi ? »
- C’est toujours comme ça avec toi ! lui reprochais-je finalement tout en finissant par m’énerver. Tu aurais pu dire à ton patron que tu devais accompagner ta fille à sa remise de diplôme, ne le penses-tu pas ? Ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours quand même !
- Ne commence pas de si bon matin s’il te plait, me réprimanda-t-elle afin d’éviter le sujet. De toute façon, tu ne seras ni la première, ni la dernière à aller chercher un diplôme toute seule. Donc, cesse d’en faire tout un plat.
- « Je n’arrive pas à croire qu’elle ait le culot de me dire une telle chose. En tout cas, elle peut être certaine qu’elle va me le payer car c’est quelque chose que je ne pourrai jamais lui pardonner. »
- Il faut que tu comprennes que j’ai eu un empêchement Maëliss ! continua-t-elle rien que pour remuer le couteau dans la plaie.
- Tu as toujours des empêchements maman ! Tu n’as jamais senti l’utilité de te libérer pour passer du temps avec moi. Ça m’étonne que ce ne soit pas le cas aujourd’hui non plus alors que je m’apprête à vivre le plus beau moment de ma vie. Je me demande même si tu es fière de moi.
- Que tu l’acceptes ou pas, je n’y peux rien. Tu n’approuves jamais mes choix de toute façon. Ça ne sert à rien qu’on continue à avoir cette discussion car il faut que j’aille prendre ma douche et que je m’habille.
- « Elle n’a même pas daigné me répondre. Elle aurait pu mentir et me dire qu’elle est fière de moi, même si ce n’est pas le cas. Au moins, je suis fixée. »
- A ce que je vois, tu n’as même pas pu préparer le petit-déjeuner pour deux. C’est incroyable à quel point tu peux être égoïste.
- Tu n’as qu’à t’acheter quelque chose en route ! Tu es assez grande pour te débrouiller seule au lieu de tirer des défauts partout. me dit-elle et, avant que je n’ai le temps de rétorquer quoi que ce soit, elle quitta finalement la pièce après avoir éteint le feu.
- « Je le savais. Il y a de grandes chances que cette journée, qui était si importante pour moi au départ, se déroule mal. De toute façon, ce n’est pas dans ses habitudes de me placer dans ses priorités et je ne pense pas que je le serai un jour. Son travail, ses amis et même ses loisirs passent toujours avant moi. Ça a toujours été ainsi et je n’ai pas l’impression que ça changera. Si vous me demandez c’est quand le dernier jour que ma mère et moi avons eu des rapports courtois, je ne saurais vous répondre. Comme elle refuse de me dire la raison pour laquelle mon père et elle se sont séparés, toutes nos conversations se terminent toujours en de violentes disputes et il arrive même qu’on finisse par s’injurier. Heureusement, ma mère n’a jamais osé lever la main sur moi car c’est sûr que le jour où ça arrivera, elle le regrettera amèrement. Certains d’entre vous diront certainement que je deviens chiante avec mon histoire de diplôme, mais vous n’avez pas idée à quel point c’est important pour moi. J’ai travaillé tellement dur pour que ce jour arrive que c’est une fierté personnelle pour moi. Vous n’allez sûrement pas me croire, mais cette vipère était certaine que je ne réussirais pas mes études secondaires. A bien y réfléchir, je me demande si ce n’est pas pour cette raison qu’elle ne veut pas m’accompagner finalement. Je suis certaine que ma belle-mère me traitera beaucoup mieux que ne le fait ma mère en ce moment. »
Connaissant sa mère, Maëliss savait qu’elle allait prendre énormément de temps pour se préparer. Du coup, cela lui laissait le temps de se doucher, de s’habiller, de se maquiller et de se venger. Oui. La jeune femme savait déjà comment elle allait faire payer Andrea. Aussitôt qu’elle eut fini de se doucher, Maëliss alla, enroulée dans une serviette, s’assurer que sa mère n’était pas encore prête et, comme elle s’y doutait un peu, celle-ci ne s’était toujours pas habillée. La jeune demoiselle se dépêcha donc d’aller enfiler une robe toute neuve qu’elle avait achetée spécialement pour l’occasion et elle se maquilla légèrement. Vu qu’elle était prête, il ne lui restait plus qu’une chose à faire. Se venger. Du coup, la jeune femme se rendit dans la cuisine afin de prendre un couteau bien aiguisé. Puis, elle se rendit dans le garage où se trouvait la voiture, et elle perfora avec rage les quatre roues avant d’aller retourner l’arme à sa place.
- « Je l’admets. C’est méchant d’avoir fait une telle chose, mais n’est-ce pas méchant de sa part de toujours me reléguer au deuxième plan ? Si elle n’est pas capable de me traiter correctement, je ne vois pas pourquoi je ne dois pas lui rendre la vie infernale ! Je n’ai jamais été aussi loin dans mes actes contre elle, mais je peux vous assurer que je ne regrette absolument pas ce que j’ai fait. »
Dégonfler les roues de façon à ce qu’elles ne peuvent pas être regonflées était la seule idée qu’avait trouvée Maëliss pour handicaper sa mère. Du coup, vu qu’elle voulait voir la réaction de cette dernière, la jeune femme quitta la pièce pour qu’Andrea ne la voie pas, même si cette dernière saurait automatiquement qui était la coupable et elle alla se mettre près de la fenêtre du garage tout en s’assurant de ne pas être vue. Une dizaine de minutes plus tard, Andrea fut tellement consternée en voyant ses roues alors qu’elle se pressait qu’elle ne voulait même pas savoir qui était la cause. Pendant ce temps, voir le visage ahurie de sa mère amusait énormément Maëliss quand…