Chapitre 4
- « Est-ce ma mère qui a décidé de venir me parler finalement ? Si c’est le cas, pourquoi elle tarde autant pour entrer ? Elle a sûrement dû revenir sur sa décision… comme toujours. » me dis-je alors que je ne voyais pas qui cela pouvait être d’autre. Toutefois, je n’allais pas tarder à avoir la réponse car la porte commençait à s’ouvrir. « Non ! Il ne manquait plus que ça. C’est Killian qui est debout devant la porte de ma chambre et qui me regarde droit dans les yeux. Qui l’a laissé entrer d’abord ? Croit-il vraiment que ça m’intéresse de le voir après la manière qu’il m’a traitée à l’université ?Je ne pense pas avoir besoin de le rappeler qu’il m’a carrément humiliée devant une foule de gens comme si j’étais la dernière des moins que rien ! Il n’a qu’à rester au seuil de la porte car je ne vais pas lui adresser la parole à celui-là. »
Voyant que la jeune femme ne lui portait pas attention, Killian frappa la porte une fois de plus, mais la jeune femme ne le regarda même pas.
- Est-ce que je peux entrer ? insista-t-il timidement mais, comme il n’y avait toujours pas de réponses, le jeune homme se permis d’entrer et il alla se mettre devant Maëliss.
- Qui t’a donné la permission d’entrer dans ma chambre ? lui demandais-je sèchement tout en me mettant en colère.
- Vu que tu ne me répondais pas, j’ai pris ton silence pour un oui.
- Au fait, vois-tu, c’est tout le contraire. Mon silence voulait dire non. Donc, tu me rendras le service de quitter cette chambre au plus vite.
- Ecoute-moi d’abord s’il te plait, insista-t-il.
- « Comment puis-je écouter quelqu’un d’aussi détestable que lui ? Ça ne m’intéresse pas de l’entendre me dire qu’il est désolé et qu’il s’en veut. Son ami a sûrement dû lui dire qu’aucun membre de ma famille n’est venu assister à la cérémonie et, à présent, il se trouve dans l’obligation de venir me demander pardon. Qu’il s’excuse autant de fois qu’il le veut, mais cela ne changera rien dans ma façon d’agir à son égard. » Je ne veux rien savoir de toi. Tu peux donc t’en aller. D’ailleurs, la porte est grande ouverte.
- Tu peux bien m’écouter un instant, non ?
- Je ne veux ni t’écouter, ni te voir. Qui a-t-il de difficile à comprendre là-dedans ? J’articule mal ?
Ne portant pas attention à ce que lui avait dit la jeune femme, Killian s’assit sur le rebord du lit aux côtés de Maëliss. Ne s’attendant pas à cela, elle cessa ce qu’elle faisait et elle le regarda, ahurie.
- « Mais ce n’est pas croyable ça ! Je pensais pourtant avoir été claire. Il se croit où là ? Qu’est-ce qu’il n’a pas compris avec ‘Je ne veux ni te parler, ni te voir ?’ »
- Je suis désolé, mais je ne bougerai pas tant que tu ne m’auras pas écouté.
- Tu es chiant merde ! lançais-je sur un ton agacé.
- Je le sais mais, là, c’est toi qui fais que cette situation dure ! Si tu avais écouté ce que j’avais à te dire, je serais certainement déjà parti
- C’est bon, tu as gagné, devais-je finalement lui dire pour qu’il finisse par me laisser tranquille. Je t’écoute, mais dépêche-toi car j’ai plein de choses à faire en ce moment.
- Tu es belle, tu sais ?
- Pardon ? « Mais qu’est-ce qui lui prend ? Après m’avoir insultée, il vient me dire que je suis belle ? Cherche-t-il à m’amadouer ? Bref, que ce soit le cas ou pas, cela fait quand même plaisir quand quelqu’un vient vous dire que vous êtes belle. Mais, vu la manière qu’il m’a traitée : oui, je sais que je suis agaçante avec cela, mais je ne peux pas oublier ce qu’il m’a fait, je ne compte pas lui montrer que ça m’a touchée. »
- Je t’ai dit que tu es belle, répéta-t-il avec le sourire.
- C’est la meilleure celle-là ! Tu n’as pas hésité à m’insulter devant une foule de gens et, à présent, tu viens me faire la cour dans ma chambre ? Tu ne manques pas de culot toi !
- Je suis vraiment désolé d’avoir agi comme je l’ai fait. Je te jure que je ne souhaitais pas qu’une telle chose se produise.
- Tu l’as pourtant fait, lui répondis-je sèchement.
- J’aimerais beaucoup t’expliquer ce qui s’est passé, mais il y a de forts risques que tu ne comprennes pas.
- Je ne veux pas comprendre ! T’es-tu demandé une seconde ce que je vis au quotidien avant de me dire le fond de ta pensée ? Tu étais tellement furieux que j’ai presque cru que tu étais à deux doigts de me donner une gifle. Tiens, maintenant que j’y pense, tu étais à deux doigts de le faire, n’est-ce pas ?
- Non, je ne ferais jamais une telle chose.
- Je l’espère bien, lui dis-je avant de l’ignorer à nouveau. Donc, si je comprends bien, tout ce que tu es venu me dire c’est que je suis belle ? Tu aurais pu rester chez toi dans ce cas.
- Au fait, je suis venu m’expliquer sur la raison pour laquelle je me suis emporté. Mon père est tellement strict qu’il exige que tous mes certificats restent propres. Si ce n’est pas le cas, il me frappe avec une ceinture.
- « Tu es frappé à vingt-deux ans ? » m’étonnais-je. « Mais ce n’est tout de même pas une raison pour faire ce que tu as fait. » C’est sûr que ça ne doit pas être plaisant pour toi d’être frappé, mais je ne méritais pas l’humiliation que tu m’as fait subir. Ma vie n’est pas rose non plus et je n’en profite pas pour tirer ma frustration sur les autres non plus. Comme je te l’ai dit plus tôt, aucun de ma famille n’a daigné venir aujourd’hui. Ma mère avait quelque chose d’autre à faire alors qu’elle savait que cette remisse de diplôme comptait beaucoup pour moi. Donc, en sachant cela, qui est le plus à plaindre selon toi ? Toi ou moi ?
- Je m’en veux vraiment et j’aimerais beaucoup que tu me pardonnes.
- Pourquoi ferais-je une telle chose ? On ne se connaît même pas et je doute fort qu’on se reverra un jour. Comment est-ce que tu as eu mon adresse d’ailleurs ?
- On pourrait justement apprendre à se connaître ! lança-t-il soudainement tout en évinçant ma question. Le courant passe bien entre nous je trouve.
- Pardon ? lui demandais-je aussitôt. Je ne suis pas de cet avis.
- Je le sens !
- « Il ne manque vraiment pas de culot celui-là ! Cependant, il faut admettre que c’est charmant. C’est certain que si j’accepte de devenir son amie, Alexia me tuera car elle ne supporte pas les hommes qui maltraitent les femmes. Moi non plus d’ailleurs, mais la façon dont il s’est pris pour s’excuser me plait beaucoup. Vu l’attitude qu’il a, il ne manquerait plus qu’il m’invite à dîner maintenant. Pour tout vous dire, je veux lui pardonner car il ne me semble pas être méchant, mais c’est difficile d’accepter d’être humilié en public. Il faut simplement qu’il me donne le temps de digérer ce qu’il m’a fait. Je pense que vous réagiriez comme moi sur ce coup-là. »
Alors que la jeune femme était plongée dans ses pensées, Killian se rapprocha progressivement d’elle jusqu’à ce que sa jambe touche celle de Maëliss. Ceci sortit aussitôt la jeune demoiselle de ses pensées quand elle le regarda dans les yeux.
- Tu prends un peu trop tes aises à mon goût. Peux-tu prendre tes distances s’il te plait ?
- Accepterais-tu de dîner avec moi ce soir ? me demanda-t-il, ce qui me choqua aussitôt. « Il est fou ce garçon. Le plus je le repousse et le plus il s’accroche. » Pourquoi accepterais-je ton invitation ?
- Peut-être parce que je te plais et que tu en as envie, me lança-t-il avec un sourire charmeur.
- « Je ne vais pas vous mentir. Il n’a pas tout à fait tord sur le fait qu’il me plait et que j’aimerais bien sortir avec lui ce soir. Je ne pense pourtant pas laisser paraître quoi que ce soit. Il est plutôt séduisant, surtout quand il sourit car il y a ses petites fossettes qui apparaissent, mais je ne suis pas prête à lui pardonner pour ce qu’il m’a fait à l’université. Je pense que l’idéale serait de refuser là et, si le destin nous amène à nous revoir, dans ce cas on fera ce qu’il faut faire. » Désolée mon coco, mais je crois que tu es fou. De un, tu ne me plais absolument pas et, de deux, je refuse ton invitation, lui dit-elle finalement à contrecœur. Maintenant, rends-moi le service de sortir de ma chambre car je t’ai assez vu.
Au lieu de faire ce que lui avait demandé Maëliss, Killian caressa la joue de la jeune demoiselle, alors que celle-ci commençait à se faire une manucure. Ne s’y attendant pas, elle le regarda sans savoir quoi faire quand il enchaîna en lui donnant un long bisou sur les lèvres…