CHAPITRE 7 : FÈMI DANS LE MONDE DES LOUPS-GAROUS

Le loup-garou alpha était debout en face de Fèmi et de ses amies. En moins de quelques secondes, il se retransforma en un être humain.

– Approche, Fèmi, je veux te parler ; dit-il.

Fèmi, aussi courageuse comme une amazone, abandonna son équipe pour rejoindre son interlocuteur.

– Me voici, répondit-elle lorsqu'elle arriva tout près de l'autre.

– Dis-moi exactement ce qui vous a fait venir dans un tel milieu très dangereux.

– Je sais que ce milieu est très dangereux mais nous sommes venues, mon équipe et moi, pour devenir amies avec vous.

– Je loue cette belle initiative mais laisse-moi te dire un truc : cette relation ne pourra pas être possible. Elle ne pourra pas l'être parce que nous sommes de deux mondes différents. Il y a une barrière magique et ancestrale qui nous séparent. Ces barrières ne pourront pas être brisées aussi facilement jusqu'à vous donner l'opportunité de vous rallier à notre monde de loups que nous sommes…

– Si, que nous sommes prêtes à surmonter toutes les tendances pour y arriver…

– Fèmi, ne dis pas nous ! Dis plutôt, moi et je te comprendrai.

– Je fais confiance à mon équipe.

– Je suis très heureux de te savoir confiante envers ton équipe mais laisse-moi te dire que ta présumée équipe te décevra.

Fèmi tourna la tête pour observer ses amies qui se tenaient loin d'eux et qui étaient très loin d'imaginer de quoi elle parlait avec le monstre.

– Fidèle, c'est ma copine d'enfance et elle ne m'a jamais trahie. L'autre, c'est sa nièce ; elle aussi, c'est une personne à qui je fais beaucoup plus confiance qu'à l'autre.

– C'est entendu ! Mais si nous devons revenir à notre sujet, je préfère que tu restes dans ton monde que de venir subir des obstacles ici parce que ce ne sera pas facile.

– S'il te plaît Trézégué, laisse-moi accomplir ma mission.

– Et quelle est ta mission ?

– Ma mission, elle consiste de vous apporter une terrible protection.

– Tu n'y arriveras pas.

– Si, que j'y arriverai. Je sais que tu es de bon cœur et que tu pourras beaucoup m'aider. Aide-moi à atteindre mon but s'il te plaît.

Le monstre baissa la tête et la releva.

– D'accord, dit-il, je vais t'aider. Mais une chose : je ne peux que t'aider la nuit en pleine lune car, toutes mes forces et puissances, c'est la nuit qu'elles ont plus d'effet.

– Je vais venir, répondit Fèmi.

– Tu vas faire quoi ?

– Si, je vais venir en compagnie de mes copines, si possible.

– Non, je te veux seule car, c'est une décision que tu as prise. Les autres n'ont pas pris la même décision que toi et sans cela, on ne pourra pas arriver au même point final.

– Je vais leur en parler si tu me le permets bien sûr.

– D'accord ! Mais dis-moi pourquoi tu ne peux pas venir toute seule ?

– Parce que je ne détiens pas le don de disparaitre. Nous venons ici en vent.

– Tu n'as pas besoin de me le dire.

– Ah bon ?

– Si ! Parce que je suis doté des pouvoirs que tu ne peux imaginer.

– C'est super ! Alors partage un peu de ces pouvoirs avec moi !

– C'est surtout pour ça que je veux te voir le soir à la claire lune.

– Je vais venir mais sans Fidèle, mon arrivée sera très difficile.

– Ok, je vais te remettre un petite pierre en or. Cette pierre en or, tu la garderas jalousement avec toi ; tu ne devras jamais la perdre. Le jour où tu la perdras, toutes les puissances que je te ferai acquérir s'échapperont de toi.

– D'accord, je veillerai sur sa sécurité.

– Ok, ouvre tes deux mains.

Fèmi ouvrit ses mains et attrapa le machin.

– La nuit, reprit le monstre, appelle juste mon prénom et sur-le-champ, tu te retrouveras ici.

– Merci, mon cher Trézégué.

– Je t'en prie, Fèmi ; vas-y !

– Merci beaucoup.

Fèmi se retira de son interlocuteur et s'avança vers ses amies.

– Maintenant que je suis là, nous pouvons rebrousser le chemin, dit-elle à celles-ci qui ne se tinrent pas plus longtemps avant de se retourner sur leurs pas.

***

Assises dans le grand salon autour de la table à manger, Fidèle servait la table. Lorsqu'elle eut fini, elle s'assit et attrapa sa fourchette.

– Fèmi, appela-t-elle, puis-je te poser une question s'il te plaît ?

– Vas-y, je t'écoute !

– Ben ! Je n'arrive plus à comprendre ton plan. Quel type de lien es-tu en train de souder avec ce loup-garou chef ?

– Aucun !

– Pourtant, il t'a remis tout à l'heure une pierre que tu nous as montrée ! Alors, à quoi consiste cette pierre ?

– Cette pierre, elle me facilitera tout simplement nos prochaines rencontres.

– D'accord ! Et à quoi consisteront vos prochaines rencontres ?

– Fidèle, écoute : ma vie, c'est ma vie et je n'ai pas besoin de la raconter à qui que ce soit. Je suis la reine de mon destin et la capitaine de mon âme ; inutile donc de te raconter ma vie.

– J'aime souvent tes philosophies parce qu'elles font souvent mal au cœur.

– Je dis quand même la vérité !

– Parbleu !

Victoire, devant cet entretien établi entre les deux amies, n'osait broncher mot. Fèmi, sans terminer son repas, se leva de sa chaise.

– Je vais demander le chemin, dit-elle.

– Oh, est-ce à cause de ce que je viens de dire que tu es si fâchée ? questionna Fidèle sous un ton moqueur mêlé de stupéfaction.

– Il faut que je rentre, mes chères amies. Nous allons peut-être nous revoir avant la fin de la soirée.

Fèmi se dirigea vers la porte, l'ouvrit et se dirigea vers la cour.

– Tu ne devrais pas lui parler ainsi ? chuchota Victoire.

– Comment lui ai-je parlé selon toi ?

– Tu ne devrais pas lui poser cette question ! Nous sommes des amies et tu le sais très bien. Elle veut relever un défi. Nous, en tant que ses amies, nous devons la soutenir à atteindre le sommet de son projet.

– On dirait que tu oublies que nos parents sont des chasseurs de ces animaux féroces qu'elle prétend soutenir dans ses actions de…

– Figure-toi que les siens l'en sont aussi. C'est vrai que très bientôt, elle sera très dangereuse. Mais ce ne sera pas une raison de l'abandonner dans sa lutte.

– Je vais me retirer d'elle car, la révélation que tu as faite d'elle ne m'a jamais échappé l'esprit depuis que tu m'as parlé.

– Oublie tout ça ! Toutes ces choses qu'elle fait ne sont pas de sa volonté ; c'est plutôt son destin qui les lui a tracées. Que tu te détaches d'elle ou non, elle ne manquera pas d'accomplir sa mission, celle d'intercéder en faveur de ces animaux très dangereux. Et ce qui est pire et très dommage, si tu ne sais pas faire, c'est dans cette lutte que tu perdras ton père…

– Sang de Jésus !

– C'est une prophétie, ma chère !

– Je vais la tuer, je te le jure.

– Oh, malheureusement ! Très bientôt, elle sera invincible et ta magie ne pourra rien contre elle.

– S'il te plaît, arrête ces fadaises !

– Ok, c'est la suite qui déterminera qui est qui.

Victoire se leva et se dirigea vers les escaliers. Fidèle, prise d'une forte hallucination, était perdue dans le vide.

– Je ne vais jamais permettre cela, se dit-elle, très fâchée.

***

La lune était pleine dans le ciel nocturne, éclairant la forêt dense d'une lumière bleutée. Sous cette pleine lune, le monde des loups-garous était baigné dans une lueur argentée, révélant les moindres détails de leur territoire. La lune pleine avait transformé les bois silencieux en un lieu de chasse frénétique. Les loups-garous, cette nuit-là, s'étaient rassemblés sous la pleine lune pour danser et hurler à la lune, célébrant leur nature sauvage. Les loups-garous sous cette pleine lune semblaient plus grands, plus forts et plus rapides que jamais, leurs instincts de prédateurs aiguisés étaient prêts à attaquer.

Fèmi, au milieu d'eux cette nuit, ne savait où mettre la tête. Regardant partout, elle ne voyait pas parmi eux, Trézégué, son protecteur.

Les loups-garous, en bande, s'avançaient vers elle avec des hurlements puissants mêlés aux grognements menaçants qui glaçaient son sang de peur.