L'AMOUR MAUDIT : Conflit entre les chasseurs et les loups-garous

Le soleil était encore couché dans son lit lorsque le téléphone de Fidèle sonna. Très fatiguée par les tracasseries de la veille, au lieu de décrocher l'appel, elle referma lentement les yeux et se plongea dans son sommeil. Le sommeil l'enveloppait de nouveau lorsque son téléphone portable commença à sonner de plus beau. Ce fut cette fois que Fidèle rompit le sommeil pour longer le bras jusqu'à attraper son appareil téléphonique. Des ses dernières forces, elle appuya sur un bouton.

– Allô, Fidèle, es-tu toujours au lit ?

– Oui, pourquoi me téléphones-tu à pareille heure ? questionna-t-elle, d'un ton faible.

– Arrête de bâiller s'il te plaît !

– C'est parce que j'ai encore sommeil, Fèmi !

– Ok ! Je vais passer te voir tout à l'heure parce que j'ai des choses très importantes à te dire.

– Mais il fallait passer que de me téléphoner pour rompre mon sommeil à coup de feu !

– Je suis désolée, Fidèle ; il me fallait te prévenir pour qu'après tout, tu ne puisses pas dire que je suis venue pour te déranger.

– Ok ! Mais dis-moi, à propos de quoi voudrais-tu venir me voir ou est-ce pour de petites taquineries comme à la routine ?

– Non, pas pour une raison de verbiage, cette fois ; je voudrais qu'on parle des espèces bestiales.

– Encore toi et tes curiosités enfantines, merde !

– Merci !

– Ok, et de quelle espèce bestiale voudrais-tu qu'on parle, Fèmi ?

– Je veux qu'on parle des loups-garous ; des renards-garous et des vampires. Les autres espèces, je m'en tape.

– D'accord, c'est entendu ! Je suis là !

– Merci ! À quelle serais-tu libre ?

– Tu as déjà gâché mon sommeil et pour cela, tu peux passer en moins de deux heures.

– Merci ! À tout à l'heure.

Fèmi raccrocha l'appel et poussa un long soupir avant de sauter de son lit. Rapidement, elle se dirigea sous la douche et alla prendre son bain matinal. De son retour à la chambre, elle s'habilla, attrapa son sac à main et se dirigeant vers la table, elle attrapa le trousseau de clés de sa voiture. Elle gravit les échelons jusqu'à arriver dans le salon.

– Bonjour maman, dit-elle à sa mère, tout sourire.

– Oh, Fèmi, bonjour ! Comment ça va ?

– Je vais bien, maman, merci !

– Où vas-tu comme ça ?

– Je vais chez Fidèle, ma copine.

– Oh, mais tu es matinale, voyons !

– C'est vrai ! Mais je dois passer d'abord au supermarché et faire du shopping avant de me rendre chez elle.

– Ah, d'accord ! Plein de choses à elle de ma part !

– Je ne manquerai pas, maman ! Papa serait sûrement déjà parti n'est-ce pas ?

– Oui, il est déjà parti à la chasse.

– Ok, maman, à tout à l'heure.

– Merci ma chérie et roule doucement s'il te plaît.

– D'accord, maman, je ne vais pas filer comme d'habitude.

– Ok, à très vite !

– Merci maman.

Fèmi, de nouveau, gravit les escaliers qui la conduisirent jusqu'à la cour de la grande maison. Se dirigeant sous le garage, Fèmi monta à bord de son véhicule et, serrant sa ceinture de sécurité, elle démarra. Le vigile lui ouvrit les battants, lui permettant de s'ébranler sur l'asphalte.

En effet, Fèmi est fille unique de sa fratrie. Issue d'un père et d'une mère tous riches, elle n'a pas connu les hauts et les bas. De la richesse de ses parents, Fèmi a su vite trouver la vie rose.

***

Neuf heures à la pendule murale lorsque la sonnerie retentit. Fidèle, abandonnant sa tasse de thé, se dirigea dans la cour et alla ouvrir.

– Je savais ! s'exclama-t-elle.

– Que c'est moi, n'est-ce pas ? répondit l'autre en pénétrant dans la cour.

Fidèle rabattit le portail et ensemble, elle se dirigea vers la porte d'entrée avec sa camarade.

– Où est ton père ? s'enquit la nouvelle venue.

– Il est déjà parti à la chasse tout comme ton père.

– Comment as-tu su que mon père s'en est allé déjà ?

– Inutile de te répondre. Alors, comment se porte ta mère ?

– Elle se porte très bien !

– Super !

Les deux amies, se taquinant comme d'habitude, finirent par atterrir le seuil du salon. Fidèle se dirigea vers la table à manger et attrapa sa tasse.

– Je te sers le thé ? demanda-t-elle à son amie.

– Si ! Il faut que tu m'en serves.

Abandonnant sa tasse de nouveau, Fidèle attrapa une nouvelle tasse et la remplit à moitié.

– Voici le café, du Milo et le lait ; sers-toi ! ajouta-t-elle en attrapant sa tasse.

– Merci !

De sa main molle, Fèmi mit une cuillerée à soupe de café dans son thé et en y ajoutant un peu de lait, elle remua le liquide avant de le porter aux lèvres.

– Bien, dit-elle, maintenant que j'ai étanché ma soif, je suis prête à t'écouter…

– Au sujet de quoi ? répliqua l'autre d'un trait.

– Au sujet des animaux immondes bien sûr !

– Et à quoi te servira leur histoire, mon Dieu ?

– Je ne sais qu'elle ne me servira à rien mais il me faut l'écouter.

– Veux-tu donc écouter leur histoire ?

– Bien sûr, je veux écouter leur histoire ! répondit Fèmi sous un ton sérieux.

– Pourtant, tu es issue de la famille des chasseurs de loups-garous !

– Je sais ! Puisque toi-même tu en es une issue, je sais que tu pourrais me parler de ces démons-là.

– C'est vrai ! Mais avant que je ne te raconte quoi que ce soit, je vais t'envoyer auprès des membres de ta famille dont ton père en l'occurrence et tu iras lui demander l'origine des loups-garous et des…

– Attention ! Ne va pas là-bas, je t'en prie. Je sais bien que mes parents sont là et pourtant, je suis venue auprès de toi. Sinon, mon père, tu sais très bien que c'est un méchant ! Il n'aime pas qu'on lui adresse des questions qui inspirent de la curiosité.

– Je te comprends ! Par contre, tu as tes oncles et tes frères qui font eux-aussi la chasse aux loups-garous et qui pourront…

– S'il te plaît Fidèle, si tu ne veux pas me raconter leur histoire, inutile de tout le temps me chanter mes parents puisque si je t'appelle pour te soutirer des informations au sujet de ces êtres, c'est pour un gain de cause.

– Un gain de cause ? La portion de cette phrase m'intéresse beaucoup. Alors dis-moi, que te serviront les informations sur les loups-garous ?

– Raconte-moi d'abord leur histoire et je te dirai par la suite ma motivation.

– Ok !

Fidèle rangea de côté sa tasse et forma un point avec les deux paumes de ses mains.

– Ma chère Fèmi, commença-t-elle, un loup-garou, c'est un être humain tout comme toi qui, à cause de la colère d'un sorcier, il est maudit pour devenir une bête sauvage.

– Comment ? s'étonna Fèmi ?

– Oui ! C'est suite à une malédiction qu'un loup-garou devient loup-garou. Je te donne un exemple. Je suppose que tu as provoqué un sorcier très puissant et sous l'effet de la colère, il te maudit en disant : à partir d'aujourd'hui, pour cette chose que tu m'as faite, je te maudis et tu ne sortiras que la nuit et la pleine lune sera ton ennemi. Toutefois que tu sortiras en pleine lune, tu te transformeras en un animal immonde et tu te nourriras du sang ; toute personne que tu rencontreras en pleine lune, tu suceras son sang. Et après la malédiction de ce sorcier, sache que c'est foutu pour ta vie. C'est en plein jour que tu seras homme mais la nuit, tu subiras éternellement les effets de sa malédiction.

– Mon Dieu !

– Et ce n'est pas fini ! Puisque ce sorcier t'a maudite, en plein jour, tu auras le corps et l'aspect d'un être humain mais les nuits, tu te transformeras en loup. Et pire ! A la première pleine de lune, tu tueras un être humain sans pitié et sans le savoir. La première fois que tu feras cela, tes yeux changeront automatiquement de couleur pour devenir verts ; d'où la naissance de ta nouvelle nature de loup-garou.

– Oh, que tu me fais peur !

– Ah oui ! C'est la genèse du loup-garou. Et tu sais, on distingue plusieurs types de loups-garous. Nous avons les loups-garous bétas et les loups-garous alphas.

– En voilà une des raisons pour laquelle je t'admire beaucoup ! Tu es trop intelligente, toi ! Maintenant, parle-moi des loups-garous bétas et alphas. Qui sont-ils et comment les reconnaît-on en fait ?

– Les loups-garous alphas, ce sont les plus puissants des loups-garous en fait !

– Et comment deviennent-ils des alphas ?

– Toi, ta curiosité finira par me faire fuire du pays.

Les deux amies s'explosèrent de rire.

– Bien, reprit Fidèle, pour occuper le rang des bétas, il faut de temps en temps mordre des humains dans le cou…

– C'est uniquement dans le cou que les loups-garous mordent les gens ?

– Si ! Le plus souvent, c'est dans le cou.

– D'accord ! Et ces gens qu'il mord, perdront-ils la vie ?

– Cela dépend de la manière dont il a mordu la personne. Lorsqu'il n'enfonce pas profondément ses dents dans la chair de la personne, sache que cette personne deviendra au fil du temps, son béta ; c'est-à-dire un membre de sa meute.

– S'il te plaît, je ne comprends pas de gros français sinon, le mot ”meute” dépasse mon niveau de français.

– Arrête ! Meute veut dire tout simplement, “bande” ou “troupe”. C'est-à-dire un groupe de personnes ou de quelque chose.

– Je comprends enfin !

– Merci ! Sinon les loups-garous vivent en meute, c'est-à-dire en bande. Ils ont un alpha qui représente leur chef parce que c'est grâce à lui qu'ils sont tous devenus des loups-garous.

– Wouah ! Et pourquoi les humains les tuent comme le font nos parents actuellement ?

– Fèmi, je suis fatiguée de tes questions. Va poser le reste à tes parents s'il te plaît.

– Non, c'est toi qui vas me les répondre.

– Ok ! Les humains les tuent à cause de leurs comportements malpropres. Comment peut-on accepter qu'un animal sauvage tue les humains ? Voilà pourquoi on les tue.

– Mais, me semble-t-il que leur taille et leur physique font souvent très peur !

– Oui, c'est bien cela !

– En ce cas, comment les chasseurs arrivent-ils à les atteindre ?

– Ça, je ne sais pas mais tout ce que je sais, c'est grâce aux armes en argent qu'on les tue.

– Wouah ! Et arrivent-ils à mourir ?

– Oui, mais c'est très rare ! Il y a beaucoup de secrets que les chasseurs mettent en exergue avant de les tuer. Les alphas, c'est difficilement que les chasseurs arrivent à les tuer. Et très souvent, les alphas font tout de leur mieux pour sauver leur meute.

– D'accord ! As-tu une fois vu le loup-garou ?

– Non !

– Et n'as-tu pas cherché à le voir ?

– Par où les verrai-je à part sur l'écran téléviseur ?

– Non, seul l'écran téléviseur ne suffit pas. Moi, j'irai voir de mes yeux.

– Et qui suivras-tu ?

– Reste tranquille, ma chère ! Tu me reconnais bien de ma nature de curiosité n'est-ce pas ?

– Je n'en doute pas ! Je sais également que tu es très audacieuse !

– Merci ! Je vais à présent demander à partir. Merci de l'accueil et à très vite.

Sous les yeux de Fidèle, Fèmi se leva et se dirigea vers la sortie.