Chapitre 4 : La perte de la famille

L’homme se retourne étonnement. Il regarde le dos nu très joli avec une bonne ligne de Vanessa et son cœur s’arrête pour un instant. Quelqu’un est mort ?

Il s’approche et s’assoit en face d’elle. Il voit du sang au coin de sa bouche et des morsures sur ses doigts. Il fronce les sourcils. Ce petit visage est vraiment pitoyable.

— J’arrive tout de suite, j’arrive tout de suite !

Vanessa raccroche et se lève mais faillit tomber à cause des maux entre les jambes. L’homme la tient avec la main.

— Qu’est-ce qui s’est passé ?

Vanessa ne lève pas la tête, pleurant à chaudes larmes. Jean-Noël est mort. Elle n’a plus rien du tout. Sa seule famille est morte. Elle veut le voir.

— Je vais sortir, je vais sortir. Je ne veux pas d’argent. C’est fini notre contrat. Je ne veux plus d’argent !

— Es-tu sûre ?

L’homme fronce les sourcils.

Vanessa se débarrasse de lui. Elle prend ses vêtements et s’habille. Malgré que l’homme la regarde très étonnement, elle prend son sac et ses affaires, et puis elle veut partir.

L’homme l’attrape.

— Il n’y a pas de voitures pour descendre de la montagne ici le soir. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Vanessa a toujours des larmes aux yeux.

— Je veux descendre !

L’homme ne demande plus rien. Il plisse les yeux et dit :

— Je te dépose.

Durant tout le trajet, Vanessa pleure sans arrêt, et l’homme au volant à côté reste silencieux et la dépose directement à l’hôpital.

— Si tu ne veux plus faire ce travail, je ne vais pas te forcer. Je te paie la moitié pour compenser la perte de ta virginité.

Vanessa s’arrête pour un instant et descend directement de la voiture sans rien dire.

L’homme la regarde se précipiter à l’hôpital. Ses doigts minces tenant le volant sont fermement serrés. Puis il enlève nerveusement son masque et un très beau visage apparaît. Mais ses sourcils sont étroitement froncés et une trace de tristesse traverse ses yeux…

Quand Vanessa arrive dans la chambre de malade, l’infirmière vient de couvrir le corps de Jean-Noël avec un drap blanc.

— Où est mon petit frère ? Où est-il ?

Elle pose la question à toutes les personnes qu’elle croise comme une folle.

— Mlle Lazard, désolé mais on n’y pouvait rien.

Le médecin traitant s’excuse avec un air désolé auprès de Vanessa. En tant que médecin, bien qu’il soit habitué à voir des malades décéder, cet enfant n’avait que quinze ans. Il est tellement dommage qu’il soit décédé.

En regardant le corps mince couvert par le drap sur le lit, Vanessa pousse un rugissement aigu :

— Non !

— Mlle Lazard, toutes nos condoléances.

Le médecin et l’infirmière essaient de la calmer avec sympathie.

Avec un seul rugissement, elle enlève en tremblant le drap et voit le visage blanc et les lèvres bleues de Jean-Noël. Des larmes coulent le long de ses joues.

Au moment le plus déchirant, elle ne fait que pleurer et fait de son mieux pour ne pas faire de bruits.

— Jean-Noël, Jean-Noël...

Comme s’il reviendrait vers elle si elle criait désespérément au fond du cœur.

…

Un mois et demi plus tard.

Quoique déprimée et triste, Vanessa accepte enfin le fait que Jean-Noël est déjà décédé. A ce moment-là, elle découvre également qu’elle tombe enceinte.

Avec une seule nuit, elle est enceinte !

Elle est d’abord étonnée, perdue, bouleversée, et puis contente. Ce sera la personne la plus proche d’elle dans ce monde. Il y a une nouvelle vie dans son ventre.

Sortie du département de gynécologie obstétrique, Vanessa tient le rapport de l’examen en regardant le signe positif et montre un sourire rare depuis plus d’un mois.

Elle pense à l’employeur. C’est vrai qu’il ne la cherche plus !

Elle ne sait pas ce qui va se passer s’il est au courant. En pensant à cela, Vanessa devient affolée. Non, elle doit s’enfuir immédiatement pour aller à un endroit où personne ne la connaît.

Elle marche très vite. Dans le couloir, Vanessa qui a l’air pressé se précipite dans les bras larges de quelqu’un.

— Euh, excusez-moi.

Elle lève la tête instinctivement et voit une silhouette élancée. Un costume noir serre son corps robuste, ce qui rend sa silhouette plus grande. Son beau visage est froid comme la neige d’hiver, et ses yeux profonds et brillants sont comme les étoiles au ciel qui clignotent. Mais il y a une trace de sombre qui se cache au fond de ses yeux. Et ses lèvres fines sont serrées sans aucune émotion.

— Monsieur, excusez-moi.

Vanessa s’excuse encore une fois. Elle a l’impression qu’elle connaît cette personne mais n’arrive pas à se rappeler tout d’un coup où elle l’a vu.

L’homme ne fait que baisser la tête. En voyant Vanessa, il devient stupéfait et puis hoche la tête.

— Ce n’est pas grave.

Sa voix basse et indifférente est froide comme la fin d’hiver. Vanessa tremble singulièrement. Elle s’incline légèrement et part.

L’homme ne l’arrête pas. Il se retourne et jette un coup d'œil sur la silhouette mince qui est partie d’une manière paniquée. Son regard devient profond et mystérieux.

Dès qu’il baisse la tête, il voit un rapport d’examen qui est tombé par terre. Il le ramasse et voit le signe positif qui montre le résultat de grossesse avec le nom de Vanessa Lazard. L’homme plisse les yeux et se retourne encore une fois pour jeter un coup d'œil sur la femme qui est partie. Son regard perçant devient terrible comme si un léopard regardait sa proie…