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Chapitre 6

Vendredi 8 décembre.

Les cris résonnent dans mes oreilles alors que je ronfle à moitié affalé sur le canapé. Les voix provenant de la télévision me donne mal à la tête. Mes oreilles bourdonnent alors que mon corps est au bord de l'implosion. Un grimace de douleur se pose sur mon visage alors que je me redresse sur le canapé en cuir. Un cri guttural sort des fins fond de ma gorge alors que ma tête se met doucement à tourner. Je pose la paume de ma main sur le cuir du canapé et je donne une impulsion à mes jambes pour que je me mette debout. Un rire semblable à un fou allié sort d'entre mes lèvres alors que je commence à chanceler sur mes pieds.

Je traine des pieds jusqu'au escalier en tenant mon précieux trésor entre mes mains. Les escaliers se révèlent être un véritable parcours du combattant quand vous êtes saoul. A chaque fois que je trébuche, je ris. L'alcool à cette effet anesthésiant que je désire plus que tout.

Le froid du parquet de l'étage me donne des frissons dans tout le corps. Mes pas trainant me mènent devant la porte de la salle de bain. Je donne un coup de coude dans la porte, qui s'ouvre immédiatement.

Mon esprit est profondément embué par les vapeurs de l'alcool. Mon reflet dans le miroir est pitoyable. Mes yeux sont cerclé de noir alors que mes cheveux sont en bataille. J'ai une allure de vieil alcoolique du dimanche. Je ressemble étrangement à l'instigateur de mes cauchemars.

Un sourire narquois orne mes lèvres alors que je pointe mon index vers mon reflet.

-Toi, mon gars, t'es vraiment un merde !

Je ris à ma bêtise. Je retire avec tout les difficulté du monde mes vêtements. J'attrape la bouteille, mon précieux trésor, fièrement posé sur le rebord du lavabo en attente de son consommateur. Le goulot de la bouteille de Jack Daniel's vient titiller mes lèvres. Le liquide synonyme de rédemption coule entre mes lèvres puis dans mon gosier. Le Whisky me brule la gorge. Je repose la bouteille dans un silence de plomb. Je m'appuie sur le rebord du lavabo alors que la nausée me tord les tripes.

Je redresse la tête. Mes yeux se rencontrent dans la glace. Je me mords furieusement la lèvre inférieur alors que je tire sur mes cheveux. Des cheveux restent coincées entre mes doigts. Des gémissements sporadiques sortent de ma bouche. Les larmes retrouvent leur éternelle place sur mes joues.

-T'es vraiment une honte. Putain !

Je passe le haut de ma main sous mon nez pour effacer les mucus qui prends vie. Je m'engouffre sous la douche. L'eau chaude, voire même brulante trace des sillages sur ma peau. Mes cheveux humides tombent sur mon front. La buée consomme à vue d'œil les miroirs de la salle de bain. La chaleur de la pièce augmente au fur et à mesure. Ma peau brule doucement sous les assaut de l'eau qui tombe telle un pluie. Les larmes coulent, se mélangeant ainsi aux gouttes d'eau. Mes pensées sont bouchées par toutes les sombres souvenirs de mon enfance.

Je pose ma main sur la vitre de la cabine de douche. Ma tête tourne un instant avant que je porte le goulot de la bouteille à mes lèvres. L'ivresse prends vie dans mon être. Un allô de bonheur prend vie dans mon cœur. La liberté mentale fait fondre mon foie.

Le liquide brun coule lentement entre mes lèvres. La fraicheur du liquide compense avec la chaleur de l'eau qui ruisselle sur mon corps nu. Je me sens comme un autre homme. Un homme qui n'a plus d'attaches. Un homme libre. Un homme qui peut oublier. Un homme qui n'a plu mal. Un homme heureux.

Mon cerveau est noyé sous le Whisky qui me donne la nausée. Mais je ne cesse pas de boire. Si je stoppe ma beuverie, mes démons reprennent leur place de dominant. Je bois pour oublier. Je bois pour m'apaiser. Je bois car j'ai peur, car j'ai honte, car mon cœur saigne abondamment.

Le geste de mon bras devient mécanique. Je ne contrôle plus mes gestes. Je bois sans interruptions, de grandes gorgées.

L'eau devient de plus en plus chaude. Ma peau s'échauffe, brule, se consume. La douleur physique me fait du bien. J'ai trop mal au cerveau, mes pensées sont trop douloureuses.

La voix m'incite à boire. La voix m'incite à me faire du mal. La voix me guide vers cette apaisement moral.

Peu de temps passe avant que la bouteille soit vide. Je bois jusqu'à la dernière goutte. Si je le pourrais, je lècherais le fond de la bouteille. Chaque goutte est un moment oublié. Je veux effacer les trois dernier mois de ma mémoire. Le bonheur ça fait trop mal. La chute est trop rude. La pente est trop glissante. La douleur est insupportable.

D'une main tremblante, je referme l'eau alors que je n'ai même pas prie la peine de me laver. Après tout, à quoi bon ? Plus personne ne ce soucis de moi. Je suis une merde, un poids, un soucis comme le disais si bien mon géniteur.

Je m'adosse au carrelage couvert de buée. Mes jambes cèdent sous mon poids. Mon coccyx rencontre durement le carrelage de la douche. L'eau ruisselle le long de mes jambes repliées, pour finir par s'échapper dans le siphon de la douche. Je pose ma tête contre le carrelage. Je lâche la bouteille vide. Un bruit strident me transperce les oreilles alors que la bouteille tombe au sol. Le verre s'éclate au sol. Des bouts de ma bouteille de Jack Daniel's vole à travers le petit espace confiné. Mon regard est irrémédiablement attiré par un bout de verre. Une goutte coule avec lenteur sur l'arrête du bout de verre. Je suis hypnotisé par cette goutte qui s'illumine sous la lumière de la suspension. La voix démoniaque me cri de la prendre. De faire la chose la plus stupide qui m'est jamais passé à l'esprit. Les images défilent sous mes yeux alors que ce bout de verre prends de plus en plus de place dans mon esprit.

Un sourire est figé sur ses lèvres. Ses paupières closent lui donne un air angélique. J'ai l'impression qu'elle dort. Qu'elle a su faire taire cette stupide voix qui prends vie dans ma tête. Je tends ma main vers son visage pâle. Du bout du doigt je repousse la mèche noire de son front. On dirait la Belle au bois dormant en attente de son Prince Charmant.

Mais tout est différent. Nous ne sommes pas dans un conte de fée, je suis encore moins le Prince Charmant. L'eau autour d'elle a une teinte sanglante. Son corps nu est plongé dans ce liquide incolore terriblement relaxant.

Ses doigts fraichement manucurés tiennent encore l'objet de sa scarification. Le sang s'écoule à foison de son poignet gauche et goutte sur le carrelage terne de cette salle de bain miteuse.

Je passe un bras sous sa nuque et l'autre bras sous ses genoux. Les manches de ma chemise sont imprégnées d'eau et de mousse. Je pousse sur mes jambes et je rapproche son corps nu du mien. L'eau de la baignoire déborde et inonde la petite salle de bain insalubre. Instinctivement, Heather enroule ses bras autour de mon cou. Dans une sorte de moment de lucidité, sa voix me parviens aux oreilles.

-Je dois mourir Jack. Je ne suis qu'une pute...

J'avale la boule qui se forme dans ma gorge alors que malgré moi un frisson me parcours l'échine car son corps est collé au mien. Durant nos ébats, je ne ressens pas ce "dégout" mais sinon en temps normale, personne ne m'approche.

Je lui murmure ma réponse alors que j'emprunte le long couloir poisseux jusqu'à sa chambre.

-Je vais te sortir de là ma belle. Je ne vais pas te laisser te suicider sans rien faire.

Je sors de mon moment de transe. La voix, mon démon, mon commandant me hurle de me libéré de cette douleur qui me ronge le cœur et l'esprit. Tout se mélange dans ma tête. Cette voix satanique me hurle, me dicte, m'impose cette douleur physique pour faire disparaitre ma douleur psychique. Mais ma raison, mon infime part de raison me dit de ne pas le faire. Elle m'indique que la douleur finira par partir, que j'irais mieux. Mais j'ai si mal. L'amour c'est douloureux.

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