Chapitre 4 Qu’attends-tu ?

— Je n’ai pas acheté de cadeau.

Jordan a souri à sa femme et a ajouté,

— Mais j’ai apporté autre chose.

Il lui est venu à l’esprit qu’il avait une pièce de monnaie avec lui.

Le visage de Mariette a pâli et elle a détourné son regard avec déception.

— Laisse tomber, même si tu as apporté quelque chose, si personne ne te le demande, alors ne le donne pas.

Jordan a haussé les sourcils et a répondu :

— Tu as peur que ce que j’ai préparé te fasse perdre la face ?

— N’ai-je pas perdu la face à cause de toi à plusieurs reprises au cours des trois dernières années ? Jordan, aujourd’hui, je ne veux surtout pas être la risée de ce banquet ! a dit Mariette en regardant Jordan avec colère.

Jordan a jeté un coup d’œil à Mariette quand il a entendu les propos de celle-ci, mais il n’a plus parlé.

Juste après qu’ils ont fini de parler, Rebecca a roulé des yeux, a regardé la table de Jordan et a dit à haute voix :

— Hé ! Lorraine, ton bon à rien de gendre n’a-t-il pas apporté un cadeau, il ne peut pas être si ignorant des bonnes manières n’est-ce pas ? Ou il a apporté le vent avec lui ?

Avec Rebecca criant comme cela, tout le monde dans la salle a tourné son attention vers Jordan, mais ils avaient tous des regards sarcastiques sur leurs visages.

Lorraine a reniflé froidement et a regardé Jordan avec colère. Mariette s’est également sentie extrêmement gênée.

« Quel genre de cadeau qui a de la valeur peut se payer ce bon à rien de Jordan ? ! »

Jordan a remarqué les réactions de Mariette et de Lorraine, il était un peu vexé, il s’est levé et a sorti une pièce de monnaie de bronze et a marché en direction de Gabriel.

— Grand-père, cette pièce ne saurait être considérée comme un cadeau, elle ne vaut pas beaucoup d’argent, je te l’offre pour témoigner mon affection à ton égard.

Cette pièce en bronze a été ramassée par Jordan dans la maison de bambou, elle faisait partie des nombreuses collections de son Maître, et il la gardait avec lui tout le temps. Comparée aux trésors qu’on a offerts à Gabriel ce jour-là, elle n’avait vraiment aucune valeur.

— Hé, tu es vraiment un bon à rien, tu ne peux donc pas offrir un cadeau décent !

Rebecca a été la première à se moquer.

Vincent a ricané et a dit :

— Haha, une pièce de monnaie si sale, il a dû sûrement l’achetée dans un bazar dans la rue. Gabriel, je dois dire que ton gendre est vraiment un génie !

Le magnat de l’immobilier Alexandre a dit à haute voix :

— Jordan, si tu n’as pas d’argent, je peux te parrainer ? Tu es vraiment trop miséreux !

Le magnat de l’industrie du divertissement à côté de lui, Remy Lambert a rajouté de l’huile sur le feu en déclarant :

— Je n’ai jamais vu un cadeau d’anniversaire aussi misérable. Ce gendre est vraiment un bon à rien !

En entendant les propos de leurs plus distingués invités, les visages de la famille Bourcier sont devenus très renfrognés et ils trouvaient de plus en plus que Jordan était vraiment un très grand bon à rien.

Quant à Mariette, elle a pincé plus étroitement ses lèvres rouges, les regards sarcastiques de tout le monde lui donnaient envie de creuser un trou et d’y s’enfouir tellement elle était gênée.

— Ramène tes fesses ici, espèce de bon à rien, tu me fous vraiment la honte ! a dit Lorraine en se serrant les dents.

Stanislas n’a pas pu s’empêcher de gronder :

— C’est vraiment humiliant, si tu as juste fait perdre la face à toi seul, ça ne serait pas un problème, mais maintenant tu fais perdre la face à l’ensemble de ma famille Bourcier !

Jacques n’a pas pu s’empêcher de renifler froidement :

— Tu n’aurais vraiment pas dû venir à ce banquet, tu n’es bon que pour nous faire perdre la face !

Jordan a gloussé légèrement et a joué avec l’ancienne pièce de monnaie en bronze dans sa main, les couleurs vives de la pièce ont eu à s’estomper avec le temps.

— Je pensais vraiment que quelqu’un pouvait connaître la valeur de cette pièce, mais je ne m’attendais pas à ce vous soyez tous un groupe d’aveugles et d’ignorants.

— Arrête de dire n’importe quoi ! Je m’y connais très bien en matière d’antiquités, j’ai hâte de voir qu’est-ce qu’il y a de si particulier avec cette pièce ?

Stanislas a dit en ricanant, puis il a pris la pièce de bronze, y a jeté un coup d’œil, et l’a renvoyée à Jordan, en grondant :

— C’est quoi cette merdre ? La poussière au-dessus m’a même sali les mains. Jordan, excuse-moi d’être aussi direct avec toi, mais j’ai peur que tu ne sois pas en possession de toutes tes facultés mentales, et tu oses même utiliser n’importe quoi pour rouler tout le monde dans la farine !

Mathias, qui était silencieux depuis le début, a regardé la pièce de bronze en fronçant les sourcils.

Gabriel, qui était à côté de lui, a remarqué le regard attentif de Mathias, a réprimé son désir de tuer Jordan, et a dit avec un rire jaune :

— Haha, elle a probablement été achetée pour quelques dizaines d’euros. M. Mathias, vous n’avez donc pas besoin de lui accorder de l’importance.

Après avoir ri, Gabriel a regardé Jordan un peu plus sévèrement, et il se disait que ce bon à rien de Jordan pouvait vraiment lui causer des problèmes.

— Grand-père, il ne faut surtout pas que ce bon à rien te gâche ton plaisir à fêter ton anniversaire.

Stanislas s’est levé, a éclaté de rires et a dit en joignant ses mains devant sa poitrine :

— Après tout, bientôt, il ne sera plus de notre famille Bourcier.

En disant cela, Stanislas a regardé Jordan avec un ricanement.

Vincent a roulé des yeux, a profité de la situation pour se lever et a dit :

— J’ai également soigneusement préparé un cadeau pour M. Gabriel, et au fait, pour mon fils, je viens également demander la main de votre fille, haha !

Après avoir dit ceci, Vincent a également sorti une longue boîte sous la table et l’a ouverte lentement.

Tout le monde a tourné son regard vers cette boîte par curiosité pour voir quel était le cadeau de Vincent.

Ils ont vu Vincent ouvrir lentement la longue boîte et en sortir un rouleau, puis il a dit triomphalement.

— J’ai entendu dire que le vieux Gabriel est un très grand fan des peintures de paysage, donc je lui ai acheté ce tableau du nom de « Paysage tourmenté » peint par le célèbre peintre Cédric Boulle. Il m’a fallu beaucoup d’efforts pour pouvoir l’acheter lors d’une vente aux enchères.

Dès que Vincent a fini de parler, Gabriel a essoufflé et a pris précipitamment la peinture, puis il a dit avec beaucoup d’incrédulité :

— Ceci... est-ce vraiment le chef-d’œuvre de Cédric Boulle ? Le « Paysage tourmenté » est le plus célèbre des peintures de paysage, et il a été peint par l’un des peintres les plus célèbres, je ne m’attendais pas à pouvoir obtenir un tableau peint par Cédric Boulle de mon vivant !

Gabriel qui est devenu fou de joie en ce moment-là a ouvert la peinture, révélant ainsi au public le « Paysage tourmenté ». Ce tableau représentait une falaise de pierre sur laquelle il y avait un grand cèdre. Caché dans la brume, ce cèdre semblait être un ermité, isolé, silencieux mais plein d’énergie…

En appréciant cette peinture, Gabriel était extrêmement content, et puis il l’a soigneusement rangée.

— Vincent, merci beaucoup pour ce précieux cadeau, il est d’une valeur inestimable à mes yeux !

Vincent a ri et a dit :

— Gabriel, moi, Vincent je ne suis pas du genre à cacher ce que je fais, et pendant que tous ces gens sont ici, certaines choses ne devraient-elles pas être réglées maintenant ? Si nous profitions de ce banquet d’anniversaire pour annoncer la nouvelle, ce serait donc un double bonheur n’est-ce pas ?

Gabriel a hoché légèrement la tête, avec un air sérieux, il s’est levé et a dit :

— Aujourd’hui, tout d’abord, je remercie toutes les personnes présentes pour avoir fait le déplacement jusqu’ici, puis je veux encore annoncer une chose, le mariage sur contrat de ma petite-fille Mariette et Jordan est annulé dès à présent, puis Mariette épousera Emmanuel Deniau, le jeune maître de la famille Deniau. Un événement aussi grandiose peut être qualifié de double bonheur. J’espère que tous les invités féliciteront également ce couple parfait !

Cette nouvelle a été ainsi annoncée à haute voix au public.

Les invités en avaient manifestement déjà entendu parler, et ils se sont donnés la main pour féliciter le nouveau couple. Les félicitations qui n’arrêtaient pas de retentir les unes après les autres étaient particulièrement blessantes aux oreilles de Jordan.

Ce dernier qui se tenait clairement sur place mais que tout le monde ignorait, a été légèrement surpris quand il entendu cette nouvelle, puis un ricanement est apparu au coin de sa bouche.

Lui, qui n’a jamais été invité à un banquet de la famille Bourcier, était en fait invité à assister au banquet d’anniversaire du chef de la famille cette fois-ci, car il s’est avéré qu’un si bon spectacle l’y attendait.

La famille Bourcier ne l’a pas du tout traité comme un humain.

— Les membres de la famille Bourcier sont vraiment, vraiment intéressants !

En entendant les propos de Jordan, Mariette ressentait de la culpabilité, elle voulait dire quelque chose mais elle ne savait pas quoi dire.

En ce moment-là, Rebecca a dit d’une voix haute :

— Jordan, c’est pourquoi j’étais si gentille aujourd’hui en invitant le bon à rien que tu es à ce banquet. Et même qu’est-ce que tu attends pour ramener tes fesses ici et signer les papiers de divorce, ne retarde pas le mariage entre Mariette et Emmanuel !

Après avoir fini de dire ceci, elle a jeté joyeusement un sac de documents devant Jordan. Elle a vu le mécontentement sur le visage de Jordan, mais elle estimait que la décision prise par le vieux Gabriel ce jour-là a vraiment réjouis tous les membres de la famille Bourcier.

« Accord de divorce ! C’est vraiment un bon spectacle. Mais c’est bien quand même, je réfléchissais à l’endroit où commencer à déverser ma rage, et maintenant la famille Bourcier vient elle-même me servir de punching-ball. »

Jordan a laissé échapper un souffle, a détendu ses épaules et a serré ses poings.

Il a levé la tête et a regardé d’un air très terrifiant les personnes qui n’étaient que des clowns à ses yeux, ses yeux étaient comme ceux d’un lion éveillé.

« Ça fait trois ans que les clowns que vous êtes agissez témérairement en me traitant comme un moins que rien, aujourd’hui je vais tous vous mettre à genoux devant moi ! »