Chapitre 5 Tu ne veux pas de ce gendre, moi j’en veux !
Le visage de Jordan devenait de plus en plus renfrogné.
« Vous n’êtes rien d’autre qu’une bande de clowns et vous voulez agir avec témérité avec moi ? N’eussent été les exhortations que mon Maître m’ont faites avant de sortir, aurais-je accepté de me faire humilier dans cette petite famille Bourcier ? ! »
Stanislas quant à lui était inconscient du danger qui le guettait. Il était depuis longtemps mécontent contre Jordan qui selon lui était juste un bon à rien qui mangeait et buvait gratuitement dans leur maison, il a marché jusque devant Jordan et lui a dit :
— Que tu le veuilles ou non, tu vas signer aujourd’hui les papiers de votre divorce.
— Trois ans d’humiliations incessantes, et comme si ce n’étaient pas assez pour vous, aujourd’hui vous voulez m’humilier devant tout ce beau monde et vous débarrasser de moi comme si j’étais qu’une ordure, afin de donner en mariage Mariette à un gosse de riche ? Votre famille Bourcier est vraiment roublarde et profiteuse !
Les propos froids de Jordan ont résonné dans toute la salle de banquet, provoquant l’étourdissement de tout le monde.
« Comment ce bon à rien ose-t-il faire un tel tapage ? »
Personne n’a remarqué que Jordan parlait juste doucement, mais ces propos ont résonné dans toute la salle. Qu’est-ce que cela laissait sous-entendre ?
— Jordan, espèce de bon à rien, tu sais de quoi tu parles ?
Gabriel était extrêmement furieux en ce moment-là, son visage est devenu rouge de colère, il a jeté violemment la canne dans sa main au sol.
Stanislas et les autres membres de la famille Bourcier qui se trouvaient à côté sursautaient de colère eux aussi. Stanislas a pointé Jordan du doigt et a grondé :
— Espèce de bâtard, tu es dans la famille Bourcier depuis trois ans, nous t’avons nourri et t’avons donné gratuitement un toit pendant tout ce temps. Et maintenant tu n’as même pas honte de dire qu’on te fait du tort en annulant ton mariage avec Mariette ?
Rebecca a parlé encore plus grossièrement et a dit avec ses mains sur ses hanches :
— C’est vrai, et tu n’as même pas honte d’amener devant tout le monde une petite pièce en bronze qui n’a aucune valeur pour l’offrir à notre chef de famille en guise de cadeau d’anniversaire, tu nous fait vraiment honte. Se pourrait-il que ma famille Bourcier te soit redevable pour quelque chose ?
Les membres de la famille Bourcier ont ainsi l’un après l’autre proféré des injures à l’endroit de Jordan, plaçant ainsi ce dernier au centre d’un tourbillon d’insultes.
Jordan n’a pas dit un mot de plus, son énergie se déplaçait dans tout son corps, et quand il était sur le point d’exploser...
— Jeune homme !
Une voix quelque peu familière a retenti soudainement.
Deux personnes sont entrées dans la salle de banquet en ce moment-là.
Un vieux et une jeune fille, le vieil homme était fort d’esprit, ses yeux étaient brillants et bien qu’il avait les cheveux blancs, son dos était aussi droit qu’un pin et il avait un élan hors du commun.
Et à côté de lui se trouvait une jeune fille très belle, pleine d’aura, avec des yeux particulièrement émouvants et une prestance hors du commun, elle avait aussi l’air très intelligente.
Dès que les deux sont apparus, ils ont instantanément attiré l’attention du public.
— Il semble que je sois venu au bon moment, a dit le vieux sur un ton sénile.
Voyant les deux personnes à la prestance hors du commun, Gabriel a temporairement réprimé la colère dans son cœur, a fait un pas en avant et a dit avec hésitation :
— Bonjour Monsieur, vous êtes...
Le vieil homme a dit :
— Je suis Aubin Didier.
C’était le vieux que Jordan avait sauvé quand il était à la banque.
Aubin a poursuivi :
— Voici ma petite-fille Danielle.
En entendant ces deux noms, toutes les personnes présentes dans le public ont immédiatement déclenché un vacarme :
« Ce vieil s’avère donc être le vieux Didier, le chef de la famille Didier! »
La famille Didier était la plus puissante famille de la Ville J, Aubin était donc un grand dignitaire de cette Ville J, il était respecté de tous.
Même la puissante famille Dupuy n’osait pas l’offenser.
Mathias s’est incliné précipitamment et a dit :
— M. Aubin, j’entends parler de votre nom depuis longtemps, mais il vaut mieux voir une fois de ses propres yeux que d’entendre parler cent fois, vous êtes vraiment quelqu’un d’exceptionnel.
Gabriel a suivi à la hâte,
— Oui, je ne sais pas comment j’ai fait pour ne pas reconnaître un homme aussi célèbre que vous, veuillez m’en excuser s’il vous plaît.
Gabriel et Mathias ont salué l’un après l’autre le vieux Aubin, les autres donc n’ont pas osé attendre une seconde de plus, ils se sont dépêchés de saluer respectueusement le vieux Aubin.
Stanislas a regardé Danielle, qui était aussi belle qu’une fleur, il a eu un coup de foudre instantanément, il avait déjà entendu dire que la fille de la famille Didier faisait partie des plus belles femmes du pays, mais peu de gens avaient pu voir sa beauté.
« Si seulement j’arrive à la séduire... »
Pensant cela dans son cœur, Stanislas a affiché un sourire confiant au coin de sa bouche. Il a fait un pas en avant et a dit à distance à Danielle :
— Je m’appelle Stanislas, et je suis le petit-fils du chef de la famille Bourcier.
Il se considérait comme beau, élégant et romantique.
Mais Danielle lui a juste jeté un coup d’œil avec désinvolture, puis a tourné les yeux ailleurs.
Stanislas a suivi son regard et a failli mourir de colère quand il a remarqué que Danielle regardait Jordan qui selon lui n’était rien d’autre qu’un bon à rien !
Aubin a agité ses mains et a dit :
— Vous n’avez pas besoin d’être aussi guindé. Je suis ici aujourd’hui pour trouver quelqu’un.
Pendant qu’Aubin parlait, ses yeux étaient toujours fixés sur Jordan.
Gabriel est devenu très furieux quand il a remarqué qu’Aubin, fixait Jordan des yeux, il a pointé ce dernier du doigt et a crié avec colère :
— Dépêche-toi de venir saluer M. Aubin, il faut savoir que c’est le chef de la famille Didier !
Tout le monde était stupéfait, pensant que Jordan a osé manquer de respect à la famille Didier et que les carottes étaient donc cuites pour lui.
Mais ce à quoi les gens ne s’attendaient pas, c’était qu’après Aubin a entendu les propos du vieux Gabriel à l’égard de Jordan, il s’est empressé de dire :
— Non ! Je vais aller à lui en personne pour le remercier de m’avoir sauvé la vie !
Après avoir fini de dire ceci, il a pris la main de Danielle et s’est dirigé rapidement vers Jordan.
Puis, devant les yeux de tous, il s’est incliné devant Jordan avec un air extrêmement respectueux.
Jordan quant à lui était indifférent à ce geste du vieux Aubin qui a abasourdi tout le monde.
— C’est, c’est… quoi ça ?
Gabriel a dit dans une panique :
— Se pourrait-il que le sauveur dont M. Aubin fait allusion soit ce bon à rien de Jordan... ah non, mon gendre matrilocal Jordan ? Ah non, je ne peux pas y croire, il devrait y avoir un quiproquo quelque part.
— Quiproquo ?
Aubin a reniflé avec mécontentement et a crié avec colère :
— C’est plutôt vous qui ne comprenez rien de la situation, comment osez-vous traiter l’éminent médecin Jordan de bon à rien ?
En entendant le titre de « éminent médecin », tout le monde a de nouveau été très stupéfait et ils ont tous cru qu’ils avaient mal entendu.
La voix d’Aubin a encore retenti soudainement et ses propos ont encore une fois choqué tout le monde.
— Aujourd’hui, je suis allé à mon village natal avec ma petite-fille pour visiter la tombe de mes ancêtres, mais lorsque j’allais chercher quelque chose à la banque, j’ai soudainement tombé piqué une crise. Heureusement, l’éminent médecin Jordan était présent sur place en ce moment-là et est venu me sauver. Et quand je suis allé à l’hôpital pour passer un examen médical, j’ai été surpris d’apprendre que la maladie tenace qui m’a tourmenté pendant plus de dix ans a soudainement disparu. Vous devez savoir que l’éminent médecin Jordan ne m’a piqué qu’avec quelques aiguilles d’acupuncture. Donc selon moi, aucun des médecins de la Ville n’arrive à la cheville l’éminent médecin Jordan, et vous vous voulez me dire qu’un jeune homme aussi pétri de talent est un bon à rien ?
Aubin a jeté un coup d’œil à Jordan, puis à Gabriel, et a dit avec un ricanement :
— M. Gabriel, je vois vraiment que vous ne savez pas apprécier Jordan à sa juste valeur. Puisque votre famille Bourcier ne veut pas de d’un gendre aussi pétri de talent, donc je crois qu’il vaudrait mieux que vous le donnez à ma famille Didier, un jeune homme aussi bon, j’aimerais vraiment que ma petite-fille le prenne comme époux.
En entendant cela, Danielle a rougi et a fait la moue de mécontentement, car elle ne voulait pas être influencée par son grand-père dans son mariage.
Face à autant de surprises, toutes les personnes présentes au banquet étaient tellement choquées qu’elles étaient sans voix.
Elles n’ont jamais entendu le maître de la famille Didier donner une telle appréciation à qui que ce soit, Jordan en a été définitivement la première personne, tout le monde se demandait donc si Jordan était vraiment un bon à rien ?
Les sourcils de Mariette étaient froncés et son humeur était compliquée. Elle pouvait voir qu’Aubin souhaitait du plus profond de son cœur que sa petite-fille Danielle épouse Jordan.
Mais la question qui lui taraudait le plus son esprit était quand était-ce son mari qu’elle considérait jusque-là comme étant un bon à rien a eu des connaissances en médecine, au point d’être capable d’éradiquer la maladie dont souffrait le vieux Aubin ?