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L'abstrait du danger

Chapitre 3

Paulette avait l'impression que son cœur battait trop fort dans sa poitrine. Elle n’aurait jamais cru qu'une rencontre fortuite puisse avoir un tel impact. Mais là, sous l'éclat des réverbères, Faosi se tenait devant elle comme une énigme vivante, ses yeux fixés sur elle avec cette intensité qui la déstabilisait.

— Tu sembles surprise, dit-il avec un sourire en coin.

Elle prit une profonde inspiration avant de croiser ses bras. Elle savait qu'il n'était pas là par hasard. Faosi ne croyait pas aux coïncidences. Il était celui qui contrôlait les situations, pas l'inverse.

— Je t’ai dit que je n’avais rien à te dire, Faosi, répondit-elle avec fermeté.

Il haussait les épaules, comme s’il ne prenait pas au sérieux ses paroles.

— Tu crois vraiment que tu peux me fuir ?

Paulette sentit une vague de frustration l'envahir. Il savait comment manipuler les gens, comment jouer avec leurs émotions. Elle était consciente qu'il ne viendrait jamais vers elle de manière innocente. Mais pourquoi continuait-il à la chercher ? Pourquoi elle ? Elle n'était qu'une étudiante parmi tant d'autres.

— Je ne veux pas être un pion dans ton jeu, dit-elle, sa voix se faisant plus basse.

Faosi sourit, une lueur de défi dans ses yeux.

— Ce n’est pas un jeu, Paulette. C’est la réalité. Tu es déjà impliquée, même si tu t’en rendes compte ou non.

Ses paroles frappèrent comme un coup de poing. Paulette sentit son estomac se nouer. Elle avait l'impression que chaque mot qu'il prononçait avait le pouvoir de la manipuler, de la capturer davantage dans un monde dont elle ne voulait pas faire partie. Elle voulait s’échapper, mais comment fuir un homme aussi implacable que lui ?

— Je ne suis pas un jouet, Faosi.

Il s'approcha d'elle d'un pas lent mais mesuré, ses yeux ne la quittant pas. Paulette sentit l'air se raréfier autour d'eux, la tension entre eux devenant presque palpable.

— Tu te voiles la face, dit-il doucement, presque comme une caresse. Tu sais bien que tout cela est inévitable.

Elle le fixa avec défi, mais au fond, elle se sentait piégée. Il avait raison. Elle était déjà dans son monde, malgré tous ses efforts pour s'en éloigner. Le danger l'attirait, et en même temps, il la terrifiait.

Faosi s'écarta alors, comme s'il avait bien compris l'effet de ses mots.

— Je ne vais pas t’obliger à faire quoi que ce soit, dit-il en souriant légèrement. Mais sois certaine d’une chose : tout ce qui se passe entre nous, tu l'as choisi.

Il se tourna alors et s’éloigna. Paulette resta là, immobile, le regard fixé sur lui, une vague d'incertitude la submergeant. Est-ce que c'était vraiment son choix ?

---

Le lendemain matin, à l’université...

Le matin suivant arriva plus vite que prévu. Paulette s’était réveillée avec un goût amer dans la bouche. Le souvenir de la rencontre avec Faosi semblait encore planer dans son esprit. Elle avait l’impression de n’être qu’une marionnette dans une pièce dont elle ne comprenait pas l’intrigue.

Elle arriva sur le campus, ses pensées toujours tournées vers Faosi, et ses yeux cherchant son visage parmi la foule. Ce n’était pas seulement une question d’attraction ; c’était bien plus complexe que ça. Pourquoi son esprit se focalisait-il autant sur lui ? Il était dangereux. Elle le savait. Mais chaque rencontre, chaque échange de regards, semblait l’attirer davantage dans ses filets.

Lisa, comme d’habitude, l’attendait dans la bibliothèque, une pile de livres devant elle. Dès que Paulette entra, elle remarqua immédiatement la tension dans son amie.

— Tu as l'air troublée, dit Lisa en posant son stylo.

Paulette soupira et se laissa tomber sur la chaise en face de Lisa. Elle savait que son amie allait vouloir des explications.

— C’était lui encore, n'est-ce pas ? demanda Lisa, comme si elle avait tout deviné.

Paulette hocha lentement la tête.

— Il est venu me voir hier soir, Lisa. Il… il m’a dit des choses. Des choses que je ne veux même pas entendre.

Lisa fronça les sourcils, un air sérieux sur le visage.

— Tu sais qu'il ne te laissera pas partir si tu continues à t'approcher de lui.

Paulette baissa les yeux, évitant le regard de Lisa. Elle n’était pas prête à admettre qu’elle était déjà trop impliquée dans cette histoire. Mais au fond d’elle, elle savait qu’il était trop tard pour faire marche arrière.

— Je n’ai pas le choix, dit-elle finalement. Il me surveille. Et j’ai l’impression que chaque pas que je fais me mène plus profondément dans son monde.

Lisa la fixa, un regard inquiet dans les yeux.

— Tu devrais t’éloigner avant qu'il ne soit trop tard. Tu ne sais pas à quel point cet homme peut être dangereux, Paulette.

Paulette ne répondit pas immédiatement. Elle savait que Lisa avait raison, mais une partie d’elle était trop curieuse, trop attirée par ce mystère.

---

Plus tard dans l’après-midi...

Faosi n’avait pas arrêté de penser à Paulette depuis leur rencontre. Chaque fois qu’il fermait les yeux, il revoyait son visage. Il n’avait jamais eu de problème à manipuler les gens, à jouer avec leurs faiblesses, mais Paulette était différente. Il la voulait plus qu’il n’aurait voulu l’admettre.

Il était dans son bureau, l’air pensif, en train de fumer une cigarette, quand José entra sans frapper.

— Tu ne m'as pas répondu hier soir, dit José, son ton sérieux. Tu as l’air d’être dans un sale état, Faosi. Est-ce que tout va bien ?

Faosi haussait les épaules.

— Tout va bien. Mais il y a quelque chose chez elle. Elle est plus compliquée que ce que je pensais.

José leva un sourcil.

— T’es tombé amoureux d’elle ou quoi ?

Faosi le fixa avec intensité.

— Non. Je veux juste qu’elle comprenne ce qui se passe vraiment. Qu’elle accepte de faire partie de ce jeu.

José hocha la tête, mais il semblait encore sceptique.

— Tu sais que ces histoires peuvent dégénérer, n’est-ce pas ?

Faosi sourit légèrement, une lueur d’amusement dans ses yeux.

— Si elle veut jouer, alors elle saura que les règles sont très simples.

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Dans la rue, quelques heures plus tard...

Paulette marchait seule, l’esprit toujours plongé dans ses pensées. Elle n’était pas prête à accepter les vérités que Faosi lui imposait. Mais au fond, elle savait qu’elle n'avait pas le choix. Il l’avait déjà marquée, et désormais, elle était piégée dans ce jeu.

Elle entendit un bruit derrière elle et se retourna brusquement. Faosi. Il était là, encore une fois.

— Tu me suis ? demanda-t-elle, une pointe de nervosité dans la voix.

Faosi s’approcha lentement, un sourire énigmatique sur le visage.

— Je n’ai pas à te suivre, Paulette. Tu m’as déjà trouvé, et c’est tout ce qui compte.

Paulette se sentit paralysée. Comment pouvait-elle échapper à quelqu’un qui semblait toujours un pas en avant ?

Faosi s’arrêta juste devant elle, trop proche à son goût.

— Tu ne peux pas fuir, murmura-t-il, alors accepte ce qui arrive.

Paulette déglutit difficilement. Elle avait l’impression que tout son monde venait de s’effondrer. Il avait raison. Elle était déjà trop impliquée. Et il n’y avait plus de retour possible.

À suivre...

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