Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

L'étreinte du regard

Chapitre 4

Le matin se leva avec une chaleur lourde, étouffante, comme une invitation à la réflexion. Paulette se leva lentement, le regard perdu dans le vide, son esprit toujours embrouillé par la rencontre de la veille. Faosi. Il était encore là, dans son esprit, imprégnant chaque pensée qu’elle avait, chaque souffle qu’elle prenait. Elle avait l’impression d’être dans un tourbillon dont elle ne pouvait pas s’échapper.

Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, observant le monde qui semblait continuer son cours, indifférent à ses tourments. Paulette savait que la journée serait encore un combat. Un combat contre elle-même, contre l’attirance étrange qu’elle ressentait pour lui, contre ses peurs grandissantes. Faosi, ce jeune homme mystérieux, qui semblait avoir ce pouvoir de la pousser à la fois dans une direction qu’elle redoutait et qu’elle désirait.

Elle prit une profonde inspiration, tentant de repousser ces pensées sombres. Le campus était à quelques minutes de marche, mais chaque pas la rapprochait d’une vérité qu’elle n’était pas prête à affronter. Comment pourrait-elle comprendre ce qui se passait en elle quand tout semblait si confus ?

---

Le matin au campus…

La journée s’écoulait lentement, et pourtant Paulette n’arrivait pas à se concentrer. Les cours défilèrent sans qu’elle en retienne la moindre information, son esprit constamment tourné vers Faosi, vers ce regard intense qu’il lui avait lancé, l’emprisonnant comme une étoile qui brille d’un éclat dangereux. Elle n’avait jamais ressenti cela auparavant.

Elle se rendit à la bibliothèque, espérant y trouver un peu de paix. Mais alors qu’elle entra dans l’espace calme et feutré, elle sentit une présence familière. Faosi.

Il se tenait là, adossé contre une étagère, les bras croisés, comme s’il attendait quelque chose. Ou plutôt, comme s’il attendait elle. Son regard la traversa dès qu’il la remarqua, glacé et intense. Paulette s’arrêta net. Elle aurait voulu partir, se cacher dans un coin de la bibliothèque, mais elle était déjà trop loin, trop proche de lui.

Il s’avança lentement, avec cette prestance qui lui était propre, et chaque pas semblait résonner contre le sol, amplifiant l’atmosphère électrique qui s’installait entre eux. Paulette ressentit un frisson traverser sa peau.

— Tu sembles préoccupée, Paulette, dit-il d’une voix basse, presque comme un murmure, un souffle contre son oreille.

Elle tenta de ne pas céder à l’attraction de ses mots. Elle croisa les bras, essayant de garder son calme.

— Je n’ai rien à te dire, Faosi. Ses mots étaient fermes, mais l’incertitude dans son ton ne passa pas inaperçue.

Il s’arrêta devant elle, ses yeux plongés dans les siens, ses prunelles sombres, énigmatiques, comme un abîme dans lequel elle pourrait se perdre sans retour.

— Vraiment ? Pourtant, tu sembles avoir beaucoup à dire, répondit-il, un sourire énigmatique effleurant ses lèvres. Tu vois, Paulette, j’ai cette étrange impression que tu n’arrives pas à me fuir. Peu importe combien tu essayes.

Paulette détourna légèrement les yeux, comme si cela pourrait l’aider à se libérer de l’emprise qu’il exerçait sur elle. Mais rien n’y faisait. Elle se sentait prise au piège, ses pensées confuses, tiraillées entre la volonté de s’échapper et l’envie irrésistible de se rapprocher de lui.

— Je ne te cherche pas, Faosi. Elle se força à dire ces mots, mais même en les prononçant, elle savait qu’elle mentait. Elle le cherchait, au fond. Sans vraiment vouloir l’admettre.

Il s’approcha d’elle d’un pas mesuré, et elle recula instinctivement, sentant le danger invisible qui flottait entre eux. Il n’était pas juste un jeune homme séduisant. Il avait quelque chose de plus, quelque chose qu’elle ne comprenait pas encore.

— Mais tu me trouves, Paulette. Et je te trouve, dit-il en posant doucement une main sur l’étagère à côté d’elle, réduisant l’espace entre eux. Son visage était à quelques centimètres du sien, et elle pouvait presque sentir la chaleur de sa peau.

Le cœur de Paulette s’emballa, son souffle devenant plus court. Ses jambes tremblaient légèrement, et l’envie de le repousser, de l’éloigner d’elle, était immédiatement suivie par un désir inexplicable de se rapprocher, de savoir ce qu’il ressentait.

— Tu me manipules, Faosi. Elle avait murmuré ces mots, mais elle savait qu’ils n’étaient pas entièrement vrais. Elle n’était pas qu’une marionnette dans ses mains, non… Mais elle se sentait perdue dans son regard.

Il la fixa intensément, et pour un instant, tout autour d’eux disparut. Il n’y avait plus que leurs respirations, plus que l’invisible lien qui semblait se tisser entre leurs âmes. Paulette se sentit emportée par la force de ce lien, et bien qu’elle veuille y résister, elle savait que quelque chose avait changé en elle.

— Tu veux comprendre ce que tu ressens, Paulette ? murmura-t-il doucement, presque pour lui-même. Laisse-toi simplement aller. Le reste viendra tout seul.

Ses mots étaient un piège, et pourtant, elle se sentit attirée par eux, comme si elle se trouvait au bord du précipice, prête à sauter sans savoir ce qui l'attendait en bas. Mais au fond d’elle, une question persistait : Est-ce que je veux vraiment savoir ce qu’il veut de moi ?

---

Le soir…

Lorsque Paulette rentra chez elle, son esprit était toujours en proie à des émotions contradictoires. Elle se sentit vide, mais pleine à la fois. Elle n’avait pas eu de réponses, pas de révélations. Seulement des questions, et un désir de comprendre.

Elle se tenait devant le miroir de sa chambre, observant son propre reflet. Un sentiment étrange l’envahit. L’étreinte du regard de Faosi était toujours là, gravée en elle. Le piège n’était pas seulement dans ses mots ou ses gestes. Il était dans la profondeur de son regard. Un regard qui la retenait captive, même lorsqu’il n’était plus là.

Elle se coucha, les yeux fixés sur le plafond, son esprit en proie à des tourments qu’elle n’avait jamais connus. Le jeu venait de commencer.

À suivre....

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.