CHAPITRE 6
******Rosaline Houéfa******
Plus je me donne à ce travail que m'a demandé Eliezer, plus les idées me viennent en tête. Je dois approcher César et sa femme, je vais me passer pour une bonne amie à sa femme pour enfin mettre mon idée en action, cette idée m'excite grave et je préfère ne pas dire à Eliezer avant l'action.
César commence à se fier petit à petit à moi ; convaincu de ma performance dans mon nouveau travail, il commence à croire en moi et à me faire confiance, je crois même que c'est trop car aujourd'hui il a osé me parler de ses problèmes avec sa femme "ma femme m'a fait une crise de jalousie pas possible, elle croit vraiment que je vois une autre femme" m'avait-il confié avant de dévier le sujet quand j'enchainai avec des questions de curiosité. Je sais qu'il s'est abstenu de me dire c'est de moi que sa femme est jalouse mais je le sais déjà.
Mariée à un sex-appeal comme César ne peut que plonger dans une jalousie sans fin, moi à sa place je ferai pareil, César est un missile, le genre des hommes que toutes les femmes souhaiteraient avoir à leurs côtés ; il est calme, travailleur, souriant mais surtout beau.
Pendant la pause je vais le bureau César et lui trouve la tête contre le bureau.
- Patron ? Tout va bien ?
- (levant sa tête) Oui ça va, tout va bien.
- Mais vous avez l'air si inquiet, dites-moi ce qui se passe, (ironisant) je vous jure que je suis bonne en conseils, je pourrais faire quelque chose pour vous.
- Ah Rosaline. Soupira-t-il, je suis bouleversé, mais excuse-moi je ne peux pas te parler de mes...
- (lui coupant) Non, non je comprends excusez chef, je croyais que pouvais faire quelque chose pour vous, comme rencontrer votre femme et la faire comprendre que vous n'êtes pas l'homme qu'elle croit être, en fait, un homme infidèle. C'est vraiment absurde de penser comme ça de sur un homme comme vous, vous avez toujours été loyal, travailleur et vous respectez toujours votre mariage mais bon ! Comme vous ne le voulez pas je ne vais pas insister...
- Non ! Tu as raison Rosaline, j'aimerais vraiment que ce soit toi qui parles un peu à Rebecca, j'espère que tu arriveras à la remonter la morale et ôter de sa tête ses doutes.
- Je vous comprends monsieur, je vais contacter votre femme et je vais la parler qui sait on pourrait devenir des bonnes amies après ça hein ? Ajoutai-je en souriant.
Wouah ! J'ai envie de sauter de joie mais je me retiens, je vais maintenant pouvoir approcher ce couple pour enfin le détruire. Nous discutons encore un moment avant de rentrer à mon poste.
La journée se termine dans la paix, Eliezer m'invita à dîner ce soir, j'acceptai sans me faire priée car ça m'a tellement manqué, sortir en compagnie d'un homme et s'amuser un peu après une si longue journée de travail.
*******César Ntete*******
Franchement je ne pouvais jamais penser que les filles que les filles aussi glamoureuses pouvaient être aussi intelligentes, Rosaline est la secrétaire qu'il faut à mes côtés ; elle trouve toujours quelque chose à me soulager. Parler avec Rebecca va enfin élucider ses doutes sur moi, c'est elle qu'elle avait vu devant le bar à vins cette fois-là et ce serait mieux que ce soit elle qui lui parle, comme ça ma femme va comprendre que je ne l'ai jamais trompé avec elle.
Je profite d'acheter quelques chocolats pour elle comme avant notre mariage, elle adorait tellement les chocolats qu'elle pouvait en manger toute la journée et aujourd'hui je veux vivifier nos beaux et vieux souvenirs. Comment j'ai pu ne pas voir depuis tout ce temps que ma femme avait plus besoin d'attention que des bijoux que je l'offre chaque fin de mois ?
Je roule jusqu'à la maison, elle court dans mes bras une fois que j'ouvris la portière.
- (curieuse) Un sachet ? Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-elle. Tu m'as apporté quoi ?
- Je ne sais pas ! Répondis-je en la devançant.
Elle me reprend le sachet et mon cartable qu'elle emmene à l'intérieur.
- (derrière moi) Wouah ! Des chocolats ? Merci beaucoup César, merci mon amour...
Elle me saute au cou en m'y faisant des petits bisous tendres autour.
- (me plaignant) Un jour tu vas me faire tomber avec tes sauts Rebecca.
- Sérieusement César, aujourd'hui tu m'as rappelé quand on était encore célibataires toi et moi, quand tu m'offrais des chocolats tous les week-ends comme une déesse...
- Plutôt comme une gamine. Répondis-je avec un ton moqueur et nous nous éclatâmes de rire.
Après une bonne douche ensemble, nous dînons et le reste de la journée se termine dans notre chambre, c'est très fatigué que je m'endors comme un bébé.
*******Irène Mayana*******
Nous marchons dans les bois ma mère et moi, dans un milieu que je ne connais pas du tout.
- Mam où sommes-nous ?
- Irène, ne me dis pas que tu ne connais plus le chemin parce que c'est toi m'as conduit ici, explique-moi comment est le milieu ?
- Il y a beaucoup de bois, personne ne passe par ici, mais j'espère qu'il y a une issue devant avançons un peu. L'assurai-je en la tenant par la main pour la conduire.
- Irène, il vaudrait mieux que nous rentrions à la maison, nous devons rentrer. Insiste ma mère.
- Ah mam je suis certaine qu'il y a un chemin au bout de ces bois.
- Pas question ! Crie ma mère, tu veux toujours faire les choses comme bon te semble...
Alors que je voulais mettre un peu plus rapide devant je glissai et tombai dans un puits très profond.
- Mamannnnnnn ! Mamannnnnnn! Aide-moi à sortir d'iciiii !
Je me mis à pleurer et à crier au secours d'une voix tellement forte que je me réveille.
Oufff ! C'était un rêve ? Oh Dieu merci ce n'est pas la réalité, merci Seigneur, merci Père tout-puissant, je m'agenouai et commença à prier à haute voix, le cœur battant et une chaude sueur au front, il faut que j'en parle à ma mère, elle au moins saura quoi m'expliquer à propos de ce cauchemar...
- (se réveillant) Qu'est-ce qui se passe ma fille ? Tu as fait un cauchemar ? Explique-moi ce qui t'arrive pour crier comme ça au milieu de la nuit.
- Oui maman, j'ai fait un cauchemar dans lequel toi et moi étions perdues dans les bois et moi je suis tombée dans un puits tellement profond que je me mise à crier à l'aide jusqu'à ce que je me réveille, tu peux m'expliquer ça ? Qu'est-ce que ça signifie ?
- (pensive) Un puits ?
- Qu'est-ce que ça veut dire maman ?
- Je ne sais pas Irène, mais ça ne signifie rien de bon, ce n'est pas un bon signe...
J'ai tellement peur, j'ai très peur, comment ça je suis tombée dans un puits ? Mon Dieu ! Épargne-moi de tout mal, protège-moi Seigneur...
Je murmurai tout bas quand mes pensées vont directement à ce qui s'était passé hier, comment je me suis retrouvée dans cet hôpital avec monsieur Jordan ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'il a fait pour que je me retrouve là-bas ? Je crois que je dois tout raconter à ma mère, je ne peux plus le lui cacher, cet homme est peut-être dangereux pour moi.
Parfois je me demande comment j'ai pu faire confiance à des inconnus comme ça ai point d'en arriver là ? Maman m'a toujours réprimandé ce genre des comportements, est-ce vrai qu'ils m'attirent avec leur argent pour me faire du mal ? Mais comment est-ce qu'ils pourront souhaiter faire du mal à une petite fille comme moi ? Je n'ai rien qui puisse les intéresser... Ou bien ? Ou bien je me fais des idées ? Peut-être que leurs intentions sont bonnes et qu'ils ont pitié de ma mère et moi.
Je me pose trop de questions auxquelles je ne trouve pas des réponses, je finis par tout raconter à ma mère du début à la fin ; en commençant par comment j'ai été agressée par des kulunas, ensuite par comment le père de monsieur Jordan m'a amenée voir son ami en ville pour récupérer de l'argent jusqu'à me retrouver dans ce maudit hôpital.
Tout ce qu'elle a pu me demander c'est de ne plus jamais les approcher, de ne plus jamais prendre leur argent.
Pour une fois, je suis d'accord avec ma mère, je ne dois plus continuer à faire confiance à ces personnes si mystérieuses.
Je me réveille très tôt matin alors que ma mère dormait encore, je n'ai pas pu bien dormir après ce cauchemar émouvant qui a failli me couper le souffle, je reste éveillée jusqu'à ce qu'il fasse vraiment jour.
Je vais faire un thé sans lait pour ma mère et moi, après quoi je réchauffe le reste de la nourriture qui était restée de la veille et nous mangeons ensemble avant de me mettre à faire la vaisselle.
*******Jordan Kisenge*******
Je me réveille en retard très fatigué à cause de la dispute que j'ai eue avec mon père hier : il a décidé de me destitué de mon poste parce que j'ai essayé de lui contrer : je m'en fiche complètement, je préfère vivre dans le chômage que soutenir mon père dans son inhumanité, c'est hors de question.
Je repense encore à cette Irène toujours curieuse et innocente qui a besoin d'aide pour survivre, ça me donne de la force de sortir chercher un nouveau travail. Je sais que ça va beaucoup surprendre les gens mais ça doit se passer comme ça,
Il est temps pour moi de quitter le toit parental maintenant que je ne travaille plus pour mon père, je dois aller faire ma vie loin de mes parents et réussir sans eux, je refuse d'être leur chouchou et supporter les mauvaises mœurs de mon père sur des jeunes filles moins âgées que moi son propre fils.
Je passe quelques minutes à faire mes valises, une fois terminé je sors appelé un taxi qui doit me déposer dans l'hôtel où je vais passer quelques jours.
Mes deux mains tiennent fort les deux valises pleines d'objets : tous mes habits importants, mes livres, mes souliers presque tout ce qui m'appartient. Je les roule au sol grâce à leurs petits pneus en descendant les escaliers petitement, les bruits remontant d'en bas me stoppent net : ma mère se dispute avec mon père et ce dernier lui menace de lui mettre à la porte si jamais elle se mettait entre nous.
- Ce qui concerne mon fils et moi ne te concerne pas Marie, je te rappelle qu'il est mon fils et non le tien, compris ? Dit mon père rouge de colère.
- Charles ne sois pas aussi ingrat, c'est aujourd'hui que tu veux me rappeler que Jordan n'est pas mon fils ? Après toutes ces années que j'ai passées à prendre soin de lui comme si c'était le mien, je lui ai donné l'amour qu'une mère peut donner à son fils et c'est comme ça que tu me remercies ? Et si Jordan nous entends ? Tu veux vraiment qu'il découvre que je ne suis pas sa génitrice ? Pour l'amour du ciel aie un peu de compassion Charles, tu ne peux pas me dire ça, ça me brûle de l'intérieur
- Tant mieux ! et arrête de te plaindre comme si tu l'as fait par amour propre, tu l'as fait pour l'argent, c'est parce que tu en gagnes quelque chose. Ajoute mon père sous ce même ton grossier.
Ce que j'entends me trouble vraiment et ça dépasse mon entendement, je ne sais pas si j'ai un problème d'oreilles ou je rêve ; en tout cas je ne peux plus me retenir.
- Arrêtez tous ! Criai-je. Expliquez-moi ce que je viens d'entendre, comment ça ma mère n'est pas ma mère ? Demandai-je furieusement en descendant les escaliers.
Ils se regardèrent tous les deux et se tournèrent vers moi...