CHAPITRE 5
******Jordan Kisenge******
Je sors de la chambre en courant, transportant la petite Irène sans mouvement dans mes bras, je suis complètement envahi par la honte et la haine, mon père est un monstre, un idiot et un effronté de haut niveau.
Je prends l'ascenseur sous les regards interrogatifs de tous, ayant la petite en main comme dans un film d'horreurs, le cœur battant et la sueur sur front me donne l'air d'un héros.
L'ascenseur m'emmène en bas du bâtiment où je vais faire aussitôt entrer Irène dans ma voiture qui était stationnée dans le parking, je mets le moteur en marche et c'est avec une vitesse tellement grande que je conduis en direction de l'hôpital.
Nous y arrivons, on lui conduit rapidement aux urgences en me faisant attendre dans la salle d'attente, mon Dieu ! fais en sorte que cette petite n'ait rien de mal sinon je ne le pardonnerai pas à mon père, je vais lui tuer s'il arrive malheur à Irène, même si ses pratiques occultistes lui obligent de coucher avec des jeunes filles pour ses pouvoirs, je ne permettrai pas qu'il abuse de cette petite fille orpheline, même si je ne la connais pas mais elle ne mérite pas de subir ça de mon père.
Tout me semble ambigu, même sans le décider, je parais protecteur de cette Irène, l'apparition de cette petite fille m'a rendu méconnaissable vis-à-vis de moi-même ; franchement je me reconnais pas, jamais je n'avais défendu une femme comme ça, (qu'est-ce que je dis ?) ce n'est pas une femme ça, Irène est une petite fille, je ne peux pas la voir comme une femme.
Ça fait beaucoup de coïncidences en fait : la première fois chez moi quand mon père les avait ramenées elle et sa mère, la deuxième fois dans son quartier quand elle était agressée par les ravisseurs et maintenant une fois de plus je viens de lui défendre contre mon père qui était sur le point d'abuser d'elle.
Tout ce que je n'arrive pas à comprendre c'est pourquoi c'est toujours elle que je défends chaque fois ?
Je passe encore une trentaine de minutes dans cette réflexion tortueuse à laquelle je ne trouve aucune réponse, toujours assis sur ce banc quand un médecin apparut et cela me ramena à la réalité.
- Êtes-vous de la famille de la fille ?
- Oui, je suis de sa famille. Répondis-je.
- Vous êtes son frère ou son petit ami ?
- (fuyant la question) Euh docteur dites-moi ce que je dois faire s'il vous plaît et arrêtez de me poser toutes ces questions... Il faut combien d'argent ? S'est-elle rétablie ?
- Calmez-vous monsieur, la petite est hors de danger, d'après ce que nous avons pu trouver comme résultats : elle a du boire un jus qui contenait une substance somnifère mais qui n'est pas du tout dangereuse.
Si vous êtes de sa famille, vous devez me suivre pour signer quelques papiers pour les frais des soins médicaux ensuite vous pouvez renter avec elle.
- D'accord, allons-y !
Je signe ce qu'il faut signer et leur fait un chèque, je suis ensuite conduit dans la salle où se trouvait.
- (heureux de la voir sur pieds) Irène ?
- Monsieur... monsieur...(venant dans mes bras) expliquez-moi s'il vous plaît, qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis dans cet hôpital ?
- Calme-toi Irène, je dois d'abord te raccompagner chez toi et nous en parlerons en chemin. OK ?
- Mais ! Mais comment ça ? Pourquoi vous êtes là ? Pourquoi est-ce que ce n'est pas votre père qui est pas là ? Nous étions avec lui chez son ami, il a dit qu'il allait me donner beaucoup d'argent pour apporter à ma mère...
- Viens je te ramène chez toi, ta mère doit être en train de s'inquiéter pour toi.
- Oui, vous avez raison, elle doit être très inquiète ma pauvre mère. Répondit-elle tout triste.
- Allons-y !
Nous sortons de l'hôpital lui tenant par la main.
Je trouve ça bien qu'elle ne se souvienne pas de comment elle s'est retrouvée dans cet hôpital, je ne peux pas lui dire que mon père a essayé de profiter d'elle après lui avoir donné un somnifère, même si cela est vrai mais je ne peux pas lui raconter toute l'histoire, je ne veux pas qu'elle sache ça.
*******Irène Mayana******
Je suis dans les airs, je ne comprends rien du tout, comment est-ce possible que je sois hospitalisée ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Je me rappelle bien que j'étais avec le père de ce tonton qui était par contre si gentil avec moi, nous étions chez son ami où il devait récupérer de l'argent pour me donner mais pourquoi je me retrouve ici ? Non non ! Il faut que quelqu'un m'explique ça.
Nous sortons de l'hôpital le monsieur et moi, nous montons dans sa voiture.
- (essayant de comprendre) Alors veuillez m'expliquer comment je suis là et dites-moi ce qui s'est passé. Lui demandai-je une fois dans la voiture.
- Euh bien, comme par hasard je t'ai retrouvé inconsciente dans un hôtel... Répondit-il en démarrant.
- (m'exclamant) Qu'est-ce que vous dites ? Dans un hôtel ? Je n'ai jamais été dans un hôtel moi, c'est impossible parce que j'étais avec votre papa chez son ami.
- (pensif)...
- Monsieur vous m'entendez ?
- (se grattant les cheveux comme quelqu'un qui cherche un alibi) Euh ah ?... Tu sais, je suis beaucoup trop concentré sur le volant, qu'est-ce que tu disais ?
- Je veux savoir comment je me suis retrouvé à l'hôpital ?
- D'abord je déteste qu'on m'appelle "monsieur monsieur" j'ai un nom comme toi.
- Désolée mais je ne connais pas votre nom.
- Je m'appelle Jordan.
- OK, tonton Jordan, expliquez-moi un peu ce qui s'est passé.
- Je ne peux rien t'expliquer là, je suis trop concentré au volant, tu vois je ne le maîtrise pas bien , on pourrait faire un accident Irène.
- (déçue) Mais vous avez dit que vous alliez me raconter tout en chemin non ? S'il vous plaît, soyez gentil comme votre père et expliquez-moi ce qui se passe je vous en prie.
- Je vais t'expliquer une fois arrivés à la maison.
Mon Dieu ! Comment j'ai pu me confier à ces gens plein des mystères ? Pourquoi il ne m'explique pas ce qui s'est passé ? Me cache-t-il quelque chose ? Je croyais que le fils était aussi gentil comme son père mais non ! Je me suis trompé, ce grand frère n'est pas aussi gentil que son père.
Et qu'est-ce que je vais devoir expliquer à maman ? l'argent que le monsieur allait me remettre me servirait d'alibi, même si ma mère me gronderait, mais au moins cette argent allait apaiser sa colère à la fin.
Nous arrivons devant notre maison et le monsieur gare sa voiture mais ne descends pas comme moi.
- Vous ne descendez pas pour m'expliquer enfin ?
- Non, je dois rentrer voir mon père car c'est lui qui doit nous donner une bonne explication, c'est lui qui était avec toi.
- Non monsieur... Expliquez-moi pourquoi je m'étais retrouvée dans cet hôpital s'il vous plaît.
- Je n'en sais pas trop, tu sais quoi ? Je reviens tout de suite t'expliquer tout, prends cet argent ça va vous servir ta mère et toi. OK ?
- Vous allez revenir juste pour m'expliquer ?
- Oui... Je reviens très bientôt Irène, tu salues maman de ma part.
- D'accord merci monsieur vous êtes très gentil.
Je pris l'argent et il démarra sa voiture, oufff !
Il ne sait comme il me rends les choses légères ! Cet argent me soulage vraiment.
Je me tourne et vois ma mère assise sur un tabouret sur sa place de toujours, plus j'avance plus je remarque qu'elle quelque chose de bizarre... Quoi ? maman pleurait ?
- Maman ?
- (pleurant) Ma fille ? Pourquoi tu m'as mis dans cet état mon ange ? Où étais-tu passée ?
- J'étais dans le coin, mais je suis déjà là maman, arrête de pleurer s'il te plaît.
- J'étais morte d'inquiétude pour toi ma fille, j'ai eu un mauvais pressentiment, j'ai cru que quelque chose de mal t'était arrivé, dis-moi tu n'as rien ? Pourquoi tu as suivi cet homme aux intentions sombres ? Viens dans mes bras que je te touche mon étoile...
Je vais me blottir dans ses bras et elle se mit à me tapoter l'épaule tout en posant sa tête de travers sur mon cou et soudain elle arrête son mouvement.
- (surprise de son geste) Maman il y a quoi ?
- Où étais-tu chérie ?
- Pourquoi tu me poses cette question maman ?
*******Rebecca Ntete******
Hier j'étais partie voir ma mère parce que j'avais vraiment besoin de ses conseils en plus elle me manquait déjà, ma tête était complètement bouleversée avoir vu cette femme habillée d'une manière indécente que César continue à affirmer qu'elle est sa nouvelle secrétaire.
Maman m'a dit de ne pas changer justement parce que je suspecte César de me tromper avec une autre femme, bien au contraire je dois lui donner beaucoup plus d'attention et d'amour, comme ça lui-même culpabilisera et reviendra à moi, je savais que ma mère me dirait vraiment ce que je suis censée faire.
Après tout, je ne pouvais pas m'éloigner pour toujours de mon César à cause de ça, bon sang ! Moi je ne conçois pas depuis une année, il doit être désespéré c'est normal car tout homme aimerait voir sa femme enceinte ou portant son fils dans ses bras... Je sais que nous aurons une famille heureuse tôt ou tard, je ne suis pas stérile et lui non plus, les enfants c'est Dieu qui les donne et lui-même sait choisir le bon moment donc, je ne suis personne pour presser ma bénédiction.
Aujourd'hui j'ai fait un effort de me lever tôt et préparer un petit déjeuner avec beaucoup d'amour comme toujours même si j'ai mal au coeur...
Après avoir fini, j'apprête la table et viens dire à César que le déjeuner était prêt. "J'arrive bébé" me répondit-il tendrement en enfilant sa chemise.
Je réussis enfin de déjeuner avec mon mari, ça m'a tellement manqué.
- Merci beaucoup chéri, ça fait longtemps que nous avons déjeuné ensemble.
- Ah non Rebecca, tu ne peux pas me remercier pour ça. Répond César avec une mine bien sérieuse.
Je débarrassai la table et lui accompagnai dehors dans sa voiture pour lui dire au revoir et lui souhaiter une bonne journée au travail.
*******Eliezer Ajuwamungu******
J'arrive à l'entreprise quelques minutes seulement avant César, je ne suis même pas entré quand je vois sa voiture. Il y descend calmement et c'est presque tout le personnel qui lui dit bonjour, je déteste qu'on lui respecte autant, nous sommes tous les deux associés mais on dirait que c'est lui seul le patron ici, même si c'est à lui que revient la plus grande part de cette société mais lui et moi devrons être traités également et non équitablement, ça me donne beaucoup plus de raisons de l'écarter du jeu.
- Bonjour Eliezer ! Me lance-t-il.
- Bonjour mon ami, ça va toi ? Tu as l'air heureux ce matin hein ! Répondis-je flatteusement.
- (ironisant) Parfois je me demande si tu étais mon ami ou ma deuxième femme qui doit surveiller mon humeur...
Nous éclatâmes de rire (dans ma tête) bientôt ces rires disparaîtront mais cher ami.
Je m'appelle Eliezer Ajuwamungu, âgée de 31 ans, marié et père d'un petit garçon : je suis entrepreneur associé de la société "Wanted dreams" dans laquelle César est mon associé, mais bientôt il va devoir travailler comme simple employé car sa part dans la société va me revenir et je travaille déjà sur ça : en fait je lui ai recommandé Rosaline pour secrétaire, c'est elle qui va m'aider à lui faire tomber et à ruiner sa vie entière.
Si les gens s'obstinent à agir dignement espérant en retour quelque chose qui n'existe pas moi je préfère agir pour l'évidence, pour la réalité et la réalité c'est cette vie, je dois me battre pour gagner ma vie, le paradis c'est pour les peureux et il n'existe jamais.
******Jordan Kisenge*******
Je n'ai pas eu le temps de parler avec mon père toute la journée d'hier, mais ce matin je lui attends déjà dans le salon, il ne m'échappera pas aujourd'hui.
S'il veut reprendre les reines de ses entreprises je m'en moque, je ne peux pas soutenir tous ses horreurs juste pour occuper ce poste de directeur, j'ai tout une vie devant moi et je ne peux pas la gâcher à cause de la perversité de mon père...
J'ai mes diplômes compétents et bon CV, je pourrai me trouver un bon travail paisiblement mais je refuse d'entrer dans le complot de mon père, je n'accepterai pas qu'il continue d'abuser des filles aussi jeunes, encore moins d'Irène ; cette douce fille innocente au sourire d'ange, elle ne mérite pas d'être une des victimes de la paranoïa de mon père...