chapitre 8
Il est 8h, je suis allé me prendre des coupés-coupés dans un endroit assez éloigné de la maison. Le plat est très bon donc je peu faire ce genre de sacrifice au réveil. J’en avais besoin après la soirée d’hier. Lorsque je me suis redressé sans voir qui que ce soit, j’ai voulu descendre pour vérifier si je n’avais écrasé personne. Le bitume était aussi lisse que d’habitude. Me grattant le crâne, j'étais vraiment certain d’avoir vu quelque chose d'étrange devant moi en conduisant. Sans plus trop y réfléchir, je suis parti du lieu, évitant de me faire attraper par les contrôleurs. C'était juste une hallucinations vu que j'étais fatigué et je crois que je ne suis pas le seul dans ce cas. Le manque de sommeil est souvent une mauvaise chose, personne ne me dira le contraire. Je m'arrête prendre un jus à la boutique quand une silhouette féminine passe et me fait stopper un moment le pas. Une nouvelle go dans le coin? Je commande, mets le jus dans un sachet et me dirige dans la même direction vu que ma maison est dans ce sens. Elle discute avec une amie en marchant, ce qui me dissuade de lui parler. Le pire moment pour s’approcher d’une fille c’est lorsqu’elle est avec d’autres femmes.
Elle ne montrera jamais qu’elle est intéressée même si c’est le cas et souvent les amies se montrent trop impolies. Comme je n’ai pas de patience avec ce genre de comportement et que c’est pas trop mon truc de poursuivre les femmes, je trace un chemin différent. J’aurais juste voulu voir à quoi elle ressemble de face. Pourtant le peu que j’ai appercu me dit quelque chose. Je zappe et vais chez gringo lorsque mon plat est fini. Ce dernier est en train de se disputer avec sa tante. Nicolette: Tu fumes le chanvre Arnaud!
Gringo: Comment je fume le chanvre? Tu as quelles preuves? Nicolette: Je sais y a l’odeur du chanvre dans ta chambre, elle vient même au couloir. Gringo: Donc tu connais l’odeur du chanvre?
Nicolette: Tu vas sortir de chez moi, ton oncle qui est toujours dehors c’est lui qui t’encourage.D’ailleurs j’attends Gaetan ici.
Gringo: la tantouze toi et moi on n’a pas de problèmes.
Vu qu’ils sont très absorbés dans leur dispute et qu’ils ne m’ont pas vu je décide de faire volte-face. Je n’aime pas trop Nicolette et ne comprends pas comment l’oncle de gringo aussi ouvert et agréable a pu tomber sur une femme pareille. J’ai déjà dit à gringo de ne pas fumer dans la maison de son oncle il ne comprend pas. Je vais donc chez le ngue comme promis. Il est injoignable depuis hier, ce qui me fatigue un peu. J’avoue que cela fait un moment. Lorsque j’arrive, je vois sa mère, ma Lucie comme tout le monde l’appelle, arrangeant les chaises à la terrasse.
Moi: Bonjour ma Lucie! Elle en me dévisageant: Hum bonjour Junior. J’ai envoyé Lilian me faire une course en ville. Moi: D’accord! Elle: C’est bien comme tu es là, viens m’aider à déplacer les meubles! Moi: mais ma Lucie...
Elle: C’est par ici. Je la suis sans un mot et vais faire ce qu’elle demande. Elle a toujours eu cette habitude de nous traiter comme si il s’agissait de Lilian, n'hésitant pas à nous faire bosser si le besoin se fait sentir. Je me rappelle du jour lors duquel nous nous étions retrouvés à monter des tables chez une de ses soeurs pour une fête.On était parti chercher le ngue pour le libérer de ses tâches mais au lieu de cela, elle nous avait demandé de servir à quelque chose. .
5 ans plus tard, c’est toujours la même chose. Moi: Tu veux que je le mette où?
Ma Lucie: Ici à gauche, les gens se cognent trop sur les rebords. Moi: OK!
Ma Lucie: Tu étais en province? Moi: Non non
Ma Lucie: mais pourquoi on ne te voit plus? Moi: Les occupations. Ma Lucie: Lesquelles?
Je m'apprête à sortir un gros mensonge lorsque je suis sauvé par l’apparition du ngue. Il nous regarde à tour de rôle avant de secouer la tête et de donner quelque chose à sa mère. Ma Lucie: Ah merci vraiment!
Lilian: Je t’ai dit que je devais le faire en revenant maman.
Ma Lucie: Tu devais le faire depuis trois jours. Comme Junior t’attendait, il l’a fait. Lilian en souriant: Tu aimes me fatiguer les amis hein! Ma Lucie: Tchips!
Elle fait volte face et va dans sa chambre prendre des trucs pour changer la déco du salon. Le ngue et moi nous asseyons à la terrasse pour discuter un peu de tout ce qui ne sonnerait pas anormal aux oreilles de sa maman. Souvent je me dis que je suis le seul chanceux dans cette affaire. Je n’ai aucun parent dont la déception pourrait me faire mal. Aristide est mon petit frère, c’est différent d’un oncle ou d’une maman.
Le ngue: Donc Ton type dit quoi? Je commence à m’ennuyer. Moi: Prochain biz mardi.
Le ngue: Top Moi: Tu demandes encore pour Léa hein?
Le ngue: Tu know que je ne jette pas les dos pour elle comment! Moi: C’est pour la blazer, pareil!
Le ngue: Dans quoi? J’aime les belles fringues c’est tout.
Moi: Au fait je voulais te parler d'un truc… Elle: Ah je me disais bien que je connaissais le gars là.
On se retourne pour faire face à une jeune fille portant les mêmes vêtements que celle de tout à l’heure devant la boutique. Maintenant que je la vois de face, la ressemblance ne peut vraiment pas me tromper. Mais comment elle a fait pour se métamorphoser de la sorte en quelques années? Tchips! Je cache ma stupeur en me rappelant avoir voulu l’aborder. Elle vient s’assoir sur les jambes du ngue: Le ngue: Oh enlève ton faux bodge sur moi!
Elle: Ah pardon, tu as le goût ne mens pas! Le ngue: Dans quoi?
Elle en me souriant: Bonjour Celio! Moi: Bonjour! Elle: C’est toi que j'ai vu ce matin non, vers le carrefour? Moi faisant semblant: Je crois.
Elle: Comment tu vas? Le ngue: Tu es docteur? Elle: Ah mais c’est quoi? Je ne te parle pas Tchips! Ma Lucie: C’est Elodie que j’entends là?
Elodie: Oui ooooh Ma! Ma Lucie: Viens m’aider ici! Elodie: Ah la vieille aussi hein. J’ARRIVE OH!
Elle me fait une tape sur la cuisse en disant que ça fait plaisir de me revoir et s’en va, sous le regard dédaigneux de son frère. Le ngue: Celle là doit déjà trouver un mari. Moi: Pour faire quoi?
Le ngue: Pour bouger. Elle gaze. Moi en souriant: Dis que tu es content de voir ta petite, tu ne vas pas mourir. Le ngue: Quel seince? Moi en souriant: J’ai failli ne pas la reconnaitre.
Le ngue: Ouais, même moi quand je l’ai vue je me suis demandé si c'était ma mbindi.
Moi: Elle est arrivée quand? Le ngue: Hier! Elle voulait nous faire la surprise. Moi: C’est pourquoi tu étais HS?
Le ngue: Ouais! Je devais l’accompagner quelque part. Tu sais qu’on ne peut pas parler de nos choses quand elle est avec moi. Moi: Donc elle a fini? Le ngue: Elle me disait qu’elle avait encore quelques trucs à faire avant de piquer ici définitivement.
Moi: Et comment elle est venue si tu savais pas? Le ngue: Elle banque elle même.
Moi: avec quel do? Le ngue: C’est plus une enfant hein, elle n’est pas folle pour rester dans son coin sans trouver un truc à faire. Elle a son commerce de vêtements. Je crois que ça lui permet de faire des dépenses comme celle ci. Moi: Top!
Le ngue: J’ai envie d’une clope. Moi: Buy! Le ngue: Non c’est bad avec les deux là.
Moi: krkrkr Le ngue: Bon allons au bar!
Moi: Tu invites? Le ngue: gringo invite! Moi: on peut rester chez moi et emmener le jon.
Le ngue: Non allons au bar une bonne fois! Moi: Non attendons le soir frère! Tu sais que j'aime pas rester dehors le jour. Le ngue: Ok mais bougeons quand même d’ici! Moi: Bougeons!
On traine un peu chez moi avant d’aller chercher gringo et d’aller dans un bon maquis loin de la zone le soir venu. On passe un bon moment mais je les laisse pour rentrer car j’ai un appel à passer à la maison. Je reçois une confirmation de Pierre pour l'okoumé. Moi: A quel niveau?
Pierre: Tu nous donnes ta position. Moi: Ok! Pierre: On ne se voit pas.
Moi: Je suis ok avec. Pierre: Peace up!
Moi: Cool! Je raccroche, impatient que demain soir vienne...
Je suis chez moi ce soir en train de m'apprêter pour aller à l'okoumé palace comme prévu pour ce dont j’ai discuté avec Pierre. Pour ne pas faire trop tâche, je me dois de m’habiller aussi formel que possible. Ils ont une réunion ce soir et je dois me fondre dans la masse, on ne sait jamais. Alors que je mets une cravate devant le grand miroir mobile du salon, je reçois la visite d’Elodie. Elodie: Bonsoir Celio!
Moi en la dévisageant: Bonsoir! Elodie: Aristide est là?
Moi: Non pourquoi? Elodie: Oh mais depuis que je suis arrivée je ne le vois pas donc je me suis dit que je pouvais le trouver ici. Moi: Vas à l’UOB!
Elodie: C’est ce que j’ai fait mais je savais pas dans quel bâtiment il restait. Moi: Tu n’as pas son contact?
Elodie: C’est pas comme ça! Moi: Quoi?
Elle enlève ses scandales et entre pour se diriger vers moi. Elle retire ma main de la cravate que j’essaie de mettre et la prend afin de bien la placer autour de mon cou pour l’attacher. Je lui bloque les mains avant de les écarter de mon col. Moi: Tu fais quoi? Elodie: T'inquiète pas je m’y connais en vêtements. Ça se voit que tu ne sais pas mettre la cravate donc je t’aide.
Moi: J’ai rien demandé sinon. Elodie: Oui mais je n’aime pas voir les cravates mal attachées. Ne fais pas l’orgueil pour rien!
Moi: Oh je suis ton grand hein. Elodie en souriant: un grand qui ne sait pas mettre la cravate. Elle m’a saoulé donc je retire la fichue cravate sous son regard surpris. Elle veut attacher la cravate à qui? Je suis son enfant? Si c'était pas la petite du ngue je devais la chasser d’ici.
Moi: Aristide n’est pas là, tu peux partir. Elodie: Tu es de mauvaise humeur hein! Moi: Tu es irrespectueuse.
Elodie: J’ai fait quoi d’irrespectueux? Moi: ...
Je retire ma veste également pour éviter qu’elle me fasse transpirer bêtement. Je la porterai au hangar lorsque je prendrai la voiture. Elle me regarde de la tête aux pieds sans rien dire et incline légèrement la tête comme pour analyser ce que je porte. Moi: Autre chose? Elodie revenant sur mon visage: hum? Ah oui le numéro d’Aristide s’il te plait! Elle s’en va lorsque je le lui remets en me faisant un compliment sur ma tenue. Je l’ignore, prends ma veste dans les mains et vais prendre un taxi pour le hangar. Une demi-heure plus tard, je me gare à l'hôtel, regardant à gauche et à droite. Je fais signe à X pour ma position et vois une femme venir au parking. Elle semble chercher quelqu’un et se dirige droit vers moi pour cogner à la vitre.
Moi en la descendant: oui? Elle: tenez!
Elle me remet une clé de chambre, un numéro et une photo de l’appareil en question. J’entre par le chemin des employés, guidé par la jeune femme et me retrouve à l'étage souhaité en un rien de temps. Je marche lentement vers la chambre indiquée et l’ouvre sans grand mal. Ce confort doit coûter cher. J’entre à pas de loups et commence à chercher l’appareil en question. Çà me prend plus de temps que prévu, ce monsieur a beaucoup de choses ici. Je localise une sacoche callée si minutieusement dans un recoin du lit que j’ai failli la rater. Je m'apprête à la prendre lorsque j’entends un bruit venant de la porte. Quelqu’un va entrer dans cette chambre d’une seconde à l’autre,
Qu’est ce que je fais?
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