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chapitre 7

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Docteur: Avez vous plusieurs partenaires jeune homme? Aristide: Heu, non!

Docteur: Vous êtes sûr? Moi: Qu’est ce qu’il y a docteur? Docteur: Je vérifie certains détails. Alors Aristide, vous vous protégez? Aristide: Oui

Docteur: Toujours? Aristide: Oui docteur Moi en le fixant: …

Aristide: J’ai...j’ai peut être oublié une fois de me protéger.

Docteur: Oublié? Comment vous faites pour oublier quelque chose d’aussi important? On ne va pas devant lion en oubliant qu’on peut finir dans sa gueule. Je regarde le front de mon petit frère qui brille étrangement. Les questions du docteur le mettent de plus en plus mal à l’aise. Il me jette des petits regards chaque fois qu’il répond et je sens qu’il aurait commencé à pleurer s’il était un enfant. Le docteur lui fait encore des remontrances sur son attitude avant de reporter son attention sur les résultats. D’ordinaire j’aurais demandé au docteur d’aller droit au bout mais Aristide en a besoin. Il faut qu’il réalise son erreur, même si cette histoire me stresse de plus en plus. Mais Aristide est un Tchibinda, on est solide dans la famille, quelque soit ce qu’il en est, il survivra et je l’aiderai malgré les mauvaises paroles que j’ai pu lui sortir. Il faudra que je dépense plus que d’habitude, j’ai entendu dire que le suivi pour un truc comme le VIH était extrêmement coûteux. Il faudra que je prenne le risque d'éveiller des soupçons pour que mon frère reste en bonne état. Aussi longtemps que je travaille pour X, il ne devrait pas y avoir de soucis. Pfff a t-on idée d'être aussi idiot à l’heure actuelle, avec toutes les maladies qui circulent. J’ai envie de le gifler. Je devrais certainement lui expliquer où je trouve autant d’argent, ou non. Je ne suis pas obligé de lui dire. Bon je m'éloigne un peu là, revenons au docteur!

Docteur en raclant sa gorge: Bon vous êtes chanceux. Il n’y a rien d’anormal dans vos résultats si ce n’est la couleur de vos urines. Buvez plus d’eau! Les jeunes d’aujourd’hui passent leur temps dans les bars et oublient que l’eau est indispensable dans la vie d’un être humain.

Aristide redressant les épaules: Donc je...je vais bien? Docteur: Vous êtes en pleine forme.Vous faites du sport? Aristide: Souvent!

Docteur: C’est bien. Mais je vous déconseille de blaguer avec ce genre de choses. C’est vrai que la plupart du temps on pense à la protection pour éviter uniquement les grossesses mais il y a beaucoup de choses qu’on peut provoquer par imprudence. Tâchez de vous protéger à l’avenir si vous ne connaissez pas le statut de votre conjointe d’accord?

Aristide: Oui docteur! Merci, merci beaucoup! Il jubile en prenant les fiches de résultat et je serre la main du docteur (que j’ai néanmoins envie d'étrangler pour nous avoir fait aussi peur) avant qu’on ne s’en aille. Il faut dire que ces gens ont le don de te faire paniquer pour rien. Pour célébrer on prend trois plats de tchep (thiebou dieune) sur le retour qu’on embarque à la maison. Je vais frapper l’autre plat le soir. Comme par hasard, lorsque je suis en train de manger, le ngue débarque chez nous. Non mais vraiment!

Le ngue: Oh Le C on dit quoi? Moi: Toujours al frangin! Aristide depuis la cuisine: Bonjour Lilian!

Le ngue: C’est top petit? Aristide: Oui!

Le ngue s’asseyant avec moi: Et ta go? Moi: J’ai pas de go. Le ngue: lol et Deborah?

Moi: Elle m’a call quand on bougeait à l’hosto. Le ngue: Vrai vrai? Mais au fait finalement Aristide? Moi: Il est clean. Aristide: Ah c’est top, c’est top. Bon donc ta nga te raconte quoi? Moi ignorant l'humour: Elle veut me toli en latcho ( me parler seul à seul), je suis pas dedans. Le ngue: Man faut débarquer là bas! Dans quoi que sa mifa voulait t’embrouiller?

Moi: Pour faire quoi? Elle est rentrée c’est bien. J’ai pas son time en ce moment.

Le ngue: Vas au moins parler à sa soeur impolie là comment! Moi: Non!

Le ngue: Tchips bon je vais take une fourchette. Moi: Pour faire quoi?

Il m’ignore royalement et vient ouvrir l'autre plat devant moi pour commencer à manger malgré le fait que je le toise copieusement.

Le ngue la bouche pleine: Aristide le water s’il te plait!

Moi: Tu n’a pas le becto chez toi hein? Le ngue: Ne me gase pas j’ai faim. Je ne reviens même pas de la case. Tu as mis peu de piment hein! Moi: Tchips!

Aristide en venant vers nous: Tiens! Le ngue: Merci petit! Aristide: Bon je vais me coucher. Je suis plein.

Moi: Oh tu ne devais pas voir quelqu’un? Aristide: Non, je vais me reposer, on se verra demain. Il s'éloigne et je souris sans rien dire parce que je sais qu’il devait voir une femme. Il a eu peur hein! J’explique au ngue toute notre matinée et il est mort de rire.

Le ngue: le petit a vu le feu. Moi: vrai vrai! Au fait, ta mère va bien? Le ngue: Ouais elle te demande même, comme tu ne viens plus en case. Moi: Je vais passer. Au moins elle va bien.

Le ngue: Ouais! Fais moi 1000 je vais prendre un truc à boire. Je te rends la night. Moi: Toi tu n’as jamais rien hein?

Le ngue: Oh tu sais que le school d’Elodie est cher. Et puis on ne se balade pas avec l'argent n'importe comment. Moi: Cher? Dis plutot que tu préfères dépenser sur les fausses gos.

Le ngue: Fausses gos? Tu as vu le bureau de cassandra, Léa? Laisse!

Moi: Cassandra oui mais Lea, bref c’est toi qui vois. Le ngue: Ce sont ses parents qui l’ont rendue capricieuse c’est pas de sa faute. Moi: Mouais!

On passe l'après-midi à discuter et il rentre chez lui. Lilian est sans doute trop dépensier par moment, surtout lorsqu’il s’agit de Léa, sa petite amie pourrie et gâtée. Voilà pourquoi je n’aime pas les filles friquées. Un gars comme lui devrait savoir canaliser les petites, je ne comprends pas pourquoi il lui passe ses caprices. Le seul point qui m’agace c’est qu’elle est fouineuse, toujours à vouloir savoir dans quel coin mon pote se trouve même pendant nos coups. J’aime pas trop. Je fais quelques pompes avant de me doucher et dormir un petit coup en attendant ma prochain transaction…

Je me lève en sursaut à la sonnerie de mon portable. C’est un appel de Deborah. Le ngue a raison, je dois lui parler, mais je le ferai plus tard. Je me lève avec quelques courbatures comme si j’avais couru toute la nuit. Ce sont quand mes pas les pompes qui me rendent aussi engourdi, non je crois pas. Comme je suis plein de sueur je vais prendre une douche froide avant de me faire des oeufs et mange tranquillement, attendant que le jour se lève. Mon phone sonne signalant un appel de X. Moi: Ouais!

X: Poste en ville, minuit. Moi: Sans faute! Click!

Un peu de mouvement, c’est bien! 23h45, je suis entrain de rouler paisiblement vers le lieu de rendez-vous. Je n’attends pas longtemps avant de voir X garer. Il est très apprêté, comme la plupart du temps lorsqu’on on se voit. Il me salue sans façon et me demande de prendre quelque chose derrière: c’est une valise. Moi: D’habitude je reçois des valises. X: Non cette fois c’est nous qui payons.

Moi: Nous? X: Oui

Moi: Ok! X: ils ne te connaissent pas donc ils pourraient se méfier. Tu devras faire attention à ce que tu dis. Tu ne vas pas faire ami ami, juste prendre quelque chose, donner l’argent et t’en aller.

Moi: D’accord! X en me tendant une arme: Tiens! Moi sans bouger: Pour quoi faire?

X: C’est la première fois que tu vois une arme? Moi: Non!

X: Tu en as deja utilisé? Moi: Oui! X: Tu en auras besoin.

Moi: Je ne tue personne, c’est pas ce qu’on a comme accord.

X: C’est pas pour tuer, c’est pour te défendre s’ils tentent quelque chose. Moi après un moment: Ok!

Je prends l’arme qu’il me tend et la calle dans mes vêtements.

Le vent, ou plutôt le travail, me conduit dans une boite de la place, lieu de rencontre avec deux autres hommes. Je leur fais signe de me voir dehors car je ne veux pas qu’on me remarque et ils s'exécutent. On me pose quelques questions sur ma vie mais je reste le plus évasif possible. L’un d’eux pose beaucoup de questions tandis que l’autre est moins bavard et ne cesse de me scruter comme s’il se méfiait de moi. On va devant leur véhicule et le deuxième me remet ce qui ressemble à une clé électronique. Je la mets dans ma poche et leur remets la valise. Ils la posent dans le coffre et jette un oeil dessus. Ils sont satisfaits. On se laisse rapidement. Je fonce vers le haut de guégué ou je suis supposé remettre la clé à Pierre. X me demande d’attendre au carrefour. Une voiture noire vient garer pas loin et c’est une femme qui en sort et vient s'asseoir du côté passager. Reine: Bonsoir!

Moi: Où est Pierre? Reine: Il ne pourra pas venir. Tu dois me remettre le coli.

Moi: Attends! Je passe un appel à X pour qu’il me confirme la transaction et il le fait. Je raccroche et la lui remets sans façon ignorant la tête qu’elle fait parce que je ne lui fais pas confiance. Elle me demande si j’habite loin d’ici et je me contente de la regarder.

Reine: Tu peux me dire hein, je vais pas débarquer chez toi. Moi: C’est pas important.

Reine: C'est pas comme ci tu transportais une bombe hein. Bon J’y vais.

Lorsque je la vois monter dans sa voiture et démarrer, je prends la direction du hangar… Deux jours sont passés et tout va pour le mieux. Ce soir nous nous sommes retrouvés chez Vanessa pour discuter d’un truc important Pierre, X et moi. Je suis le seul non accompagné ainsi je me concentre sur mes verres de vin. Mes soirées deviennent de plus en plus fatiguantes. Cela doit être la raison pour laquelle je me sens toujours aussi bizarre le matin au réveil. Mais je suis ok tant que je peux me remplir les poches. On revient sur mes petites activités nocturnes quand nous sommes seuls. Pierre: Je le rencontre à l'okoumé palace.

Moi: Donc il ne vit pas ici. Pierre: Oui! On te donnera tous les détails de sa chambre sur place.

Moi: Donc je dois prendre quoi exactement? Pierre en souriant: Un appareil.

Moi: C’est tout? Pierre: Oui! On ne te connait pas dans le milieu, on ne pourra pas remonter jusqu'à nous.

Moi: Je vois. Pierre: Mais j’ai vraiment besoin que tu sois discrêt. Moi: Pas de soucis! Reine en venant: Pierre je peux te parler?

Ils s'éloignent tandis que Vanessa prend place et qu’on parle tranquillement. Bien qu’il y ait un peu de musique, je peux clairement écouter des voix signifiant qu’ils s’engueulent, ou pas. Pierre arrive un peu tendu et Reine ne réapparait plus. Lorsque Vanessa se déplace, X lui demande si tout va bien mais Pierre lui explique juste qu’elle pose trop de questions. Apparemment elle ne sait pas grand chose de ce que font Pierre et X, pourtant j’aurais parié le contraire. Sentant la fatigue, je m'éclipse pour rentrer. Je pousse un peu le fer derrière chez moi vu que le sommeil me fuit et mes pensées vagabondent vers ce nouveau groupe donc je me suis approché. J’essaie de me placer dix ans plus tard et je ne les vois pas dans mon entourage. C’est vrai que je gagne beaucoup dans leurs business mais plus ma valise se remplit et plus je pense à changer pour voir. Je fais une pause pour boire un peu d’eau et reviens pousser. Après une bonne douche, je mange un morceau. Mon portable sonne et je vois un numéro inconnu. Je déccroche sans parler: Elle: Allo, allo Celio?

Moi: Reine? Reine: Je te dérange?

Elle a une voix bizarre. Moi: Pas vraiment! Reine: Excuse moi je...heu…

Moi: ... Reine: je...tu pourrais venir me chercher s’il te plait? Moi: Quoi? Reine: J’ai eu un soucis sur la route.

Moi: Tu n’es pas avec Pierre? Reine: Non mais...c’est long je suis sur la route.

Moi: Pourquoi tu ne l’appelles pas? Reine: Parce que...bon...écoute désolée de t’avoir appelé bonne soirée.

Click! Je reste un instant à observer l’appareil, regardant le temps. Cela fait quand même deux heures que je les ai laissés. Elle n’avait pas l’air de bonne humeur au bout du fil. Elle est dehors sans voiture vraiment même lorsqu’on est fâché on ne fait pas des trucs aussi bêtes. Je dépose le téléphone et continue de manger mais quelque chose me pousse à la rappeler, ce que je fais immédiatement.

Elle: Allo? Moi: Tu es à quel niveau?

Elle: Tu viens me chercher? Moi: Quel niveau? Elle: Baraka

Moi: Reste dans un coin rempli, j’arrive! Click

Je mets un sweat kaki dont je retrousse les manches, un jeans bleu et une ballerine. Je ne suis pas d’humeur à mettre autre chose. En moins de trente minutes je suis dans la zone et elle m’indique l’endroit. Je la trouve sur la route. Je débloque les portières et elle monte en murmurant un merci. Moi: haut de guégué?

Reine: Non, chez moi! Moi: Ok!

Reine: Je m’excuse pour l’heure! Moi: Je ne dormais pas. Reine: Merci quand même.

Elle me regarde un long moment sans rien dire avant de tourner sa tête sur la route. A vrai dire, je suis venue la chercher car j’arrivais pas à dormir et je me suis dit qu’un petit tour ne ferait pas de mal. Je me demande bien à quoi elle pensait en sortant toute seule sans véhicule. Moi: Pierre N'était plus là bas?

Reine: Si...mais je préfère me débrouiller. Moi: Hum! On entre tranquillement chez Reine qui me propose à boire. J’accepte par politesse. J’avoue que la distance m’a un peu fatigué. Je fais une pause avant de retourner. Elle va prendre des rafraîchissements dans la cuisine. Je bois dans le silence total.

Moi au bout d'un temps: Bon je vais y aller merci pour le verre.

Reine: Non merci de l’escorte. C’etait gentil de ta part. Moi: Tu ferai mieux de bien choisir tes fréquentations! Reine: Pardon?

Moi: Si les gens avec qui tu traines ne sont pas fichus de te raccompagner aussi tard, change de fréquentations!

Reine se levant et me faisant face: Tu ne sais pas de quoi tu parles. C’est pas ce que tu penses. Moi: Juste un conseil. Reine: On a les mêmes fréquentations je te signale. Moi: Pour moi c’est du business.

Reine: mais qui s’assemble se ressemble non? S’il sont mauvais c’est que quelque part tu l’es aussi.

Moi: C’est pourquoi tu m’as appelé. Reine: ...

Je me lève moi aussi et elle recule en croisant les bras, regardant ailleurs. Je la dévisage un court instant avant de tourner les talons. Je monte dans la voiture et rentre chez moi. Les problèmes de couple, c’est pas mon truc. Reine n’avait vraiment pas tort. Il y a des policiers partout dans la zone et j'en vois là juste à quelques mètres. Vu que je n’ai pas mes documents sur moi, j’appuie sur l'accélérateur avant que l’un d’eux n’ait pu siffler en ma direction et les dépasse à toute trombe. Deux minutes plus tard, un coup d’oeil au rétroviseur me fait savoir qu’ils ne m’ont pas suivi. Soudain je vois quelqu’un en plein milieu de la route, ce qui me fait freiner brusquement. Je respire longuement et relève la tête. Rien! Mince j’ai des hallucinations maintenant? Je devrais peut être me reposer plus longtemps la nuit...

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