chapitre 15
Je me réveille en sursaut en respirant fortement. Je regarde autour de moi et me rapelle que je suis dans ma chambre, me calmant peu à peu, ce n'était qu’un mauvais rêve qui d’ailleurs devient de plus en plus flou. Alors que je suis en train de me recoucher, je tombe sur une femme à côté de moi. En regardant de plus près, aidé par la petite lampe de table de ma chambre, je reconnais un visage que j’avais oublié le jour même, un visage que j’avais cru sortir de mon imagination. Je me redresse comme un ressort, saute du lit et allume la lumière de l’ampoule cette fois. Elle cligne des yeux, bouge un peu et les ouvre dans un demi-sommeil. Moi incrédule: Elodie? Elodie: Hum!
Je sens ma respiration devenir plus normale. Pourtant cela avait l’air si vrai...Bon c’est pas le plus important pour l’instant. Il faut que je reprenne mes esprits. Ce n’est peut être pas la femme en question mais c’est Elodie, la petite soeur du ngue. J’ai quand même déconné sur ce coup mais il n’est pas obligé de savoir de suite. Elle cligne encore des yeux: Moi en regardant l’heure: Il va bientôt faire jour. Elodie en se redressant à son tour: Ah bon?
Moi: Tu veux que je te raccompagne? Elle me regardait comme si elle ne comprenait pas bien la question. Je crois qu’elle n’est pas encore sortie de ses rêves. Elodie après réflexion: Je suis chez une cousine normalement. C’est ce que j’ai dit à maman. Moi: Tu mens à ta mère pour sortir?
Elle me sourit et semble complètement réveillée maintenant, ce qui n’est pas mon cas. Je pense encore au visage de cette femme que je viens de voir. Cette femme je l’ai croisée dans une des maisons qu’on a cambriolées. Je me rappelle encore qu’elle ne semblait pas effrayée par moi et que cela m’avait fait réfléchir un court instant. Qu’est ce que cela veut dire?
Pourquoi je l’ai confondue avec Elodie il y a quelques minutes? Je ne comprends pas. C’est pas la première fois que j’ai un sommeil agité mais c’est la premiere fois que je la vois en ouvrant les yeux, ou plutôt que je la revois.
Elodie: Celio? Moi en levant les yeux vers elle: Hum?
Elodie: A quoi tu penses? Moi: Rien, rien. Recouche toi! Je ne sais ne pas pourquoi je lui dis une chose pareille, elle devrait s’en aller en principes. Je vais pousser le fer après m'être assuré qu’elle se soit endormie et au bout d’un long moment, je vais me doucher un peu. Cela ne m'empêche pas de penser à cette femme bizarre. J’ignore cela comme je peux et retourne me coucher. Je ne ferme l’oeil qu’une heure, enfin c’est ce que je crois, et quand je me réveille, Elodie n’est pas là. Je remarque ma serviette accrochée à un endroit différent, quitte le lit et vais au salon.
Elle est dans la cuisine, portant un de mes longs t-shirts et on peut voir qu’elle n’a rien en bas. Du coup, je pense à continuer la soirée d’hier mais je me dis en mon fort intérieur que ce serait une mauvaise idée. Pourtant j’arrive pas à me l’enlever de la tête. Je m’approche d’elle qui sursaute instinctivement. Une odeur familière me fait tiquer. Moi: C’est mon gel de douche ça. Elodie: Oui! Je l’ai utilisé, il sent bon.
Moi: Ok! Elodie: On dit merci.
Moi: Je sais que ça sent bon, je l’aurais pas pris sinon. Elodie: Oui mais c’est par politesse.
Moi: … Elodie: Toujours aussi grincheux au réveil?
Moi changeant de sujet: Qu’est ce que tu fais? Elodie en levant les yeux au ciel: Tu es un cas désespéré. Il est 7h, il faut que je mange quelque chose. J’ai faim. Moi: Et tu ne me demandes pas?
Elodie: C’est pas la première fois que j’utilise ta cuisine tu te rappelles? Moi: Ouais!
ELodie: Voila donc je ne vois pas pourquoi… Et elle se remet à parler, parler, parler et aussi curieux que cela paraisse, je m’incline d’une épaule sur l’ouverture de la porte pour croiser mes bras et l'écouter. Elle fait des gestes théâtraux en m’expliquant les vertues du petit déjeuner et c’est comme si ce qu’elle disait était de la plus haute importance. J’aime pas les gens qui parlent beaucoup en temps normal, ce qui me fait me demander pourquoi je suis encore là comme si cela m'intéressait? Pourquoi elle est encore là d’ailleurs?
Elodie: Hey! La terre appelle Celio! Moi: Oui? Elodie: Je disais que tu n’as pas grand chose dans ton frigo. Moi: Je vis ici donc j’ai remarqué.
Elodie: Mais qu’est ce que tu manges? Moi: les oeufs, les plats emportés, trucs du genre.
Elodie: La malbouffe en général quoi. Mo en la toisant: …
Elle est vraiment effrontée quand elle veut mais ça m’amuse, me faisant refouler un sourire. Je comprends qu’avec elle, cela ne sert à rien de s’emporter ou d’essayer de la recadrer. Elle dit ce qui lui passe par la tête et donne son avis même lorsqu’on en a rien à faire. Ses gestes me dérangent, ça fait remonter mon t-shirt à chaque fois.
Moi: Tu portes mon t-shirt Elodie stoppant: Quoi?
Moi: Tu portes mon t-shirt. Elodie: J’avais rien d’autre à mettre. Tu te rappelles?Tu m’as kidnappée hier soir.
Elle le dit en souriant pour me rappeler les dernières heures. Alors elle y pense aussi? La manière dont elle se mord la lèvre lorsque je la dévisage me dit que oui. Bon, on raisonnera plus tard. J’ai des circonstances atténuantes. Je ne me suis pas vidé pendant un long moment, j’ai le droit de me ratrapper, du moins avant de trouver une régulière autre qu’Elodie. Je vais vers elle alors qu’elle referme le frigo et la presse en avant.
Moi: Reste là! Mes mains agrippent le t-shirt et remontent doucement le long de ses hanches, assez pour avoir une vue parfaite sur son jolie derrière. Elle donne une essence particulière à mon gel de douche. Je plonge mon nez dans son cou pour humer cette nouvelle essence sans retirer mes mains de son corps. Les yeux fermés, je peux la sentir se tendre lorsque mes doigts passent sous le tissu et s’avancent dangereusement vers ses pointes que je sais tendues. Lorsqu’ils atteignent leur but, elle reagit comme à une brulure. Pour toute réponse, elle se retourne et gobe mes lèvres en fouillant dans ma culotte.Lorsqu’elle découvre la preuve de mon désir, elle jette la tête en arrière en me fixant, me malaxant frénétiquement.
Je pose les bras de part et d’autre de sa tête en serrant les machoires et on se fixe intensément. Elle sait exactement comment me toucher et où me toucher, ce qui me perturbe un peu. Alors qu’on se fixe toujours, je peux voir qu’elle aussi est perturbée. Elle aime ce qu’elle sent, sa resiration est plus irrégulière, sa bouche est entrouverte et ses pupilles sont dilatées. Quelque chose de trop familier dans ce qui est en train de se passer me dérange alors je l'arrête en la retournant complètement. Je prends le préservatif dans ma culotte, le place et m’enfonce en elle pour un moment de plaisir brut qui nous emporte rapidement, là contre le frigo, nous faisant planer entre le chaud et le froid. Je remarque avec agacement que je suis encore tendu alors qu’on reprend notre souffle et que je la tiens toujours. J'ai désespérement envie d'elle...encore. Elle me fait face à ce moment là et je l’embrasse rageusement, la serrant contre moi un court instant. Je suis vraiment en manque. Moi contre ses lèvres: On continue.
Elodie: Tout ce que tu veux! Je lui retire entièrement le tissu pour continuer mais un bruit provenant de l'entrée m’alerte. Qu’est ce que c’est? On s’est immobilisé au même moment. Je la prends par la main et la conduis tranquillement en chambre, plus pour elle que pour moi. J’ai rien à cacher malgré ce que certains esprits ici pourraient penser. Elodie: C’est qui? Moi: Je vais voir,. Attends ici!
J’entends des coups à ma porte lorsque j'enfile un haut pour y aller. Je guette à la fenêtre et vois Gringo dehors, vêtu d’une manière qui me fait penser qu'il a un rendez-vous important, ou du moins formel. Il a troqué son style Jeans délavé déchiré pour un pantalon et une chemise. Je réfléchis quelques secondes avant d’ouvrir et de le retrouver dehors. Gringo: C’est comment ton front brille matingo comme ça?
Moi: Many tu es devenu inspecteur? Gringo: Non mais c’est bizarre. Je t’ai call toute la soirée d’hier tu étais où? Moi: Je suis ta go pour que tu me call la night? Gringo: Tu es trop c*n toi là! Bon je dois aller voir un ami de l’onclo là dans un ministère. Moi: Pour faire quoi?
Gringo: Il doit me remettre des sous pour lui tu sais qu’il n’est pas en case en ce moment. Moi: Top! Mais tu voulais quoi?
Gringo: Je venais juste sciencer si on ne t’avait pas poula(poignardé) en faux. Mais y a qui ici?
Moi: Qui comment? Gringo: Attends depuis là tu ne veux pas laisser la porte, comme si tu cachais quelqu’un.
Moi: Y a rien man. Gringo: Ok bon laisse moi entrer!
Moi: Tu ne bouges plus? Gringo: Si mais j’ai soif. Je le laisse passer et il inspecte les lieux. Il ne trouve pas grand chose, si ce n’est une barette dans la cuisine alors qu'il prend de l'eau. Il me questionne dessus et je fais semblant de ne pas savoir renvoyant ça sur Aristide. Il hoche la tête et veut me parler de nos anciens contacts mais je le stoppe, lui faisant signe de vite changer de sujet. Elodie pourrait entendre. Il me regarde et retourne au salon. Remarquant une pochette féminine et des talons dans un coin, il se retourne rapidement et me regarde à nouveau:
Gringo: Noooon many y a une nga dans la maison là.
Moi: Attends d’abord gringo! Gringo: Barat, je vais dans ta chimbeule. Moi: Quoi?
Avant qu’il n'ait eu le temps de mettre sa menace à exécution, je le prends par les épaules et l’attire à la porte de devant en murmurant pour qu’elle n’entende pas ce qu’on dit. Moi: Many c’est bon y a une nga. Mais tu peux pas la voir. Gringo: Ah je savais. Tu voulais faire le chiba pourquoi? Moi: Tu sais que c’est bad avec Deborah donc j’ai emmené une vite fait tu vois un peu?
Gringo: Ouais mais tu ne veux pas que je la vois pourquoi?
Moi: Depuis quand je te présente officiellement mes biz? Gringo: Tchips bon c’est quoi son name?
Moi: Après man, tu es trop curieux. Gringo: Top bon moi je bouge. Et au fait j'étais aussi venu de donner le contact de Meli en fait. Moi: Quel meli? Gringo: le frangin de draguage toi aussi.
Moi: Oh Meli est back à Loubev? Gringo: Ouais man, ça va être feu.
Moi: Toi tu ne bouges plus à POG hein? Gringo: Si mais bon on va bien toli quand tu seras seul.
Moi: Ok! On fait comme ça Gringo: Top!
Il s'éloigne d’ici, éloignant par la même occasion ce petit sentiment de panique que j’ai eu à l'idée qu’il puisse voir Elodie. C’est quand même idiot ça, enfin depuis quand je cache les femmes? J’ai l’impression d’etre un ado et cela m'énerve un peu. Elle me fait faire des choses bizarres: prendre le risque de la sortir d’une fête douteuse sans que personne ne nous remarque, passer tout une nuit avec elle alors que je devais la raccompagner chez elle, la cacher de Gringo. Bon je crois qu’en fait je le fais pour elle, oui pour qu’elle n’ait pas de problème avec son frère, oui c’est tout. Je me sens bizarre d’un coup et vais dans ma chambre. Elle me questionne du regard et je me contente de m’installer sur le lit. Moi: Tu devrais t’en aller. Elodie: C’était qui?
Moi: Personne! Elodie: On dirait la voix d’Arnaud.
Moi: … Elodie: C’était lui? Moi: Ouais!
Elodie: Et c’est quoi le problème? Moi: J’ai des choses à faire.
Elodie: Tout de suite? Moi: Ouais! J’ai oublié ce matin il faut que j’aille quelque part, c’est important.
J’essaie de lui faire comprendre de manière raisonnable pourquoi elle devrait s’en aller mais je vois à ses yeux qu’elle est plutôt sceptique. Pourquoi je me tue à m’expliquer d’abord? Si je veux qu’elle parte, elle part et puis c’est tout. C’est ainsi que cela fonctionne avec moi: pas de longueurs.
Elodie: Tu veux que je parte parce que tu n’aimes pas l'idée que Arnaud nous voit ensemble.
Moi: Je t’ai dit que… Elodie: Tu m’as donné des raisons abracadabrantes. Celio je ne suis pas idiote tu sais. Je suis la petite soeur de ton ami, c’est normal que tu ne veuilles pas que cela se sache. Mais Lilian n’est pas ici et même s'il était là, il comprendrait que je suis majeure et vaccinée. J’ai le droit de sortir avec qui je veux. Je rigole intérieurement en pensant qu’elle ne connait vraiment pas son frère, enfin pas sur ce plan là. Si Aristide était une fille et que le ngue sortait avec elle, je sais exactement comment j’aurais réagi. Hors le ngue et moi sommes presque identiques sur ce plan. De plus, on ne sort pas ensemble donc c’est une chose réglée. Alors que je m'apprête à le lui faire savoir, je la sens s’installer sur mes jambes et passer ses mains dans mon cou pour m’embrasser. Je la laisse faire. Elodie: Je comprends ta position, crois moi, mais ce sont pas des choses qu’on contrôle. Elle a tout à fait raison, enfin j’essaie de m’en convaincre alors que je la serre par les hanches et qu’on continue ce qu’on a suspendu plus tôt…
Quatre heures plus tard je suis adossé au mur chez moi, réfléchissant à ce que je vais faire d’Elodie qui est partie il y a peu. Je décide de ne pas trop y penser et attends le soir pour vaquer à mes occupations douteuses.
Chaque chose en son temps... On est chez Pierre et ils sont d’assez bonne humeur ce soir. On discute de tout et de rien et moi je suis juste silencieux. J’en suis à la quatrième transaction de remboursement, plus que quelques unes et je pourrai lui dire que c’est bon. Jusque là, cela n’a pas été très compliqué. Ce soir, je vais savoir quel est mon prochain contrat. Lorsque le temps des papotages passe, ils me remettent une chemise, ce qui me fait tiquer. Je l’ouvre et les regarde sans rien dire pendant quelques secondes.
Moi: C’est quoi? X: C’est qui plutot. Moi: C’est qui?
X: Ton prochain contrat. Moi: Explique!
X: Tu la fais disparaître. Moi: Comme? X: Comme tu l’as déjà fait.
Moi: Je croyais que c'était le seul contrat de meurtre.
X: Les temps changent celio, les temps changent. Et puis ça ne chamboule rien vu que tu l’as déjà fait. Juste que cette fois ci, on aura besoin du corps. Moi: …
X: Elle doit disparaître rapidement, elle gêne le business. Moi en lisant le contenu: C’est un flic?
X: Oui, avec la bouche pendue. Elle n’est pas aussi futée que ses supérieurs et creuse où elle ne devrait pas. Moi: … Je parcours le dossier en me demandant combien de personnes elle laissera derrière elle si je fais ce que X veut. Un mari, deux enfants. Comment on en arrive à vouloir tuer une femme de la sorte? Question idiote, en faisant des choses illégales et en essayant de couvrir ses arrières. Mais je ne peux pas accepter le contrat, Ça ne marchera pas, pas deux fois de suite...
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