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chapitre 14

Je suis garé depuis près d’une heure devant le pseudo domicile de la personne qu’il vient voir tout les mardi ici. Nous sommes mardi et il ne s’est pas pointé de la soirée, ce qui m’agace un peu. Heureusement que j’ai une nouvelle voiture, salutations de X, sinon je me serais retrouvé à poiroter un peu trop près de l’immeuble, éveillant la curiosité des gens. Mais tapis dans l’obscurité de mon véhicule, je suis quasi inexistant. Presque deux heures qu’il est supposé être dans les parages. Cela me parait tout de même étrange. X ne me donne jamais des informations fausses. J’ai moi même fais l’effort de me renseigner dessus et j’en ai eu la confirmation. Il devrait être présent. Bien sur que certains pourraient se demander ce qu’il se passe dans ma tête en ce moment. Je ne parle pas seul, je réfléchis. Celui que j'attends est évidemment l’homme du fameux contrat qui fait trembler plus d’un ici, l’homme à abattre, dans le sens littéral de l'expression. Il ne se montre pas trop en journée, ce qui le rend assez difficile d'accès. Les rares fois qu'on peut le croiser, c’est à cette heure. D’ailleurs la façon dont il fonctionne me rappelle vaguement quelqu’un: moi

Du peu que je sache, il ne se fait pas vraiment voir mais c’est plus profond que moi, c’est comme s’il évitait quelqu’un. En y pensant, j’avoue que je ne sais pas grand chose de sa vie. Mais n’est ce pas mieux ainsi? Je ne voudrais surtout pas me refroidir au dernier instant, il ne faudrait surtout pas. J’ai représenté ce moment dans ma tête à plusieurs reprises, les dispositions ont été prises. Je ne peux pas reculer maintenant. Il n’y a que moi qui puisse le faire de toute façon. Je n’ai pas le temps de penser à quoi que ce soit d’autre parce que la voiture de la résidente qu’il y rencontre vient de faire son apparition: il n’est pas avec elle. Qu’est ce que cela veut dire? Je la vois descendre du véhicule et s’enfoncer au fur et à mesure, échappant à mon champ de vision. Je me déplace pour la suivre sans me faire repérer et la vois discuter avec une autre dame à l'intérieur. Elle se ressemblent, sa mère ou sa soeur qui sait. Ça ne sent pas bon tout ceci, je sais qu’il n’est pas ici, j’ai vérifié. Je vérifie toujours l’organisation de mes transactions, même si celle ci est plus complexe. Je prends mon portable et passe un appel: X: X!

Moi: C’est négatif! X: Comment ça négatif? Au coin habituel! Moi:Ok!

Je roule jusqu’au hangar et explique à X que je n’ai pas pu avoir la main sur lui à l’immeuble indiqué. Il semble ne pas me croire mais je n’en ai que faire. Je dois rester concentré et faire ce que j’ai décidé:

Moi: J’ai besoin d’un jour supplémentaire. J’ai mes propres infos sur lui, je sais où il habite.

X: Tu as eu deux jours de plus je te signale et le contrat était de te débarrasser de lui dans un lieu neutre.

MOi: On n’a pas le choix. X après un moment: Ok mais ne prends pas de risques inutiles! Personne ne doit te reconnaitre. MOi: je sais. X: Ne me déçois pas!

Moi: Hum! Je laisse la voiture sur place et me rends chez moi sans retourner sur les lieux. Il ne viendra pas, cela ne sert à rien de gâcher mon sommeil plus longtemps, je me fierai à mes propres informations sur lui. Je sais où il sera demain, et je le piquerai làbas…

Le ngue: les gars c’est mort hein. Moi: Comment mort? Le ngue: la plupart des gars que j’ai essayé de tamponner n’ont plus les mêmes call. Gringo: C’est kinda pour les joindre hein.

Moi: Vous ne connaissez aucun domicile? Le ngue: barat Gringo: Rien!

Moi: Ok! On verra les gars moi je know où certains crèchent . Je dois tamponner un autre gars aussi d’ici là. Le ngue: Et X? Moi: C’est top.

GRingo: Tu as recommencé à faire ses ways? Moi: Ouais!

Le ngue: A quel niveau? Moi: Le niveau que tu know frangin. Rien de particulier.

Gringo: Et il te dit quoi concrètement? Moi: Je t’ai dit non? Je fais un certain nombres de ways pour rembourser c’est tout. Le ngue: Et qu’est ce qu’il dit que ça ne va pas durer jusqu’à jusqu’à?

Moi: Il n’est pas fou. GRingo: en tout cas tu know ton élément.

Moi: Ouais. Oui X n’est pas fou. Il m’a bien fait savoir que les pertes de mon vol étaient de 10 millions environ. Sachant que le contrat du jeune homme en vaut 5 et que les transactions habituelles ne vont pas à moins de 600000, ce sera vite fait. J’ai pensé à rembourser par moi même mais cela aurait été prendre un gros risque que de montrer à X que j’avais de l’argent disponible. Gringo: Bon à part ça, j’ai les news du boss.

Le ngue: Quel boss? Gringo: J’ai combien de boss? Le ngue: Tchips!

Moi: C’est quoi la news? Gringo: Y a une ouverture pour moi à POG.

Le ngue: Ouverture comment? Gringo: Un boulot Moi: Confirmé?

GRingo: Pas confirmé mais ils sont intéressés. Le ngue: Et toi tu es quoi?

Gringo: pas vraiment dedans. C’est pas à Loubev (Libreville) Moi: Tu es trop c*n gringo. On te parle de job tu veux signer? Gringo: Dans quoi many? J’ai le time. Et puis ça fait longtemps je commence même à oublier les cours vrai vrai. Moi: Frère je ne te waz pas trop sur ta life hein mais vrai vrai si tu peux take ton gain honnêtement, c’est mieux que tu bouges.

Gringo: … Le ngue: Le C a raison hein sinon. C’est top d’avoir beaucoup de liasses en une nuit, mais c’est risqué aussi. N’oublie pas que tu as un fils many. Si tu peux trouver ta porte de sortie, tente le way! Gringo: J’ai compris. Le ngue: faut bien comprendre parce que tu es souvent un peu bête toi là. Gringo: Vouga! (quitte là)

On rit tous avant de changer de sujet. On tape la causette toute la matinée et cela me permet de déstresser. J’en profite pour prendre des nouvelles d’Aristide au phone vu que cela fait un petit moment que je lui ai parlé de vive voix. Il se porte à merveille. A vrai dire, je commence sérieusement à me demander ce qu’il adviendra de mon petit si je venais à être pris ou une chose du genre. Tout porte à croire que j’ai assez d’argent pour me tirer d’ici et construire une vie à peu près décente, mais moi je ne suis pas encore satisfait, il manque encore quelques billets, juste quelques uns. Je n’ai pas vraiment besoin de nouvelle maison, l’actuelle me suffit tant que je reste à Libreville.

Je laisse mes amis tranquille et vais faire des petites courses chez le boutiquier, histoire de ne pas mourir de faim chez moi: oeufs, sardines, pain, sachets de nido, nesquik, jus et cigarettes. Je prendrais un plat à la cafette plus tard, c’est trop loin. J’arrive chez moi et me fais un petit déjeuner assez tardif avant d’aller me coucher. Je suis excessivement tendu ces temps ci et je ne suis plus en contact avec Deborah, cela me fatigue un peu. heureusement , j’arrive souvent à faire des semaines sans me vider par habitude. Mon style de vie ne permet pas une compagne permanente donc je fais avec.

Alors que je sens mes paupières devenir lourdes, une image de femme apparaît brièvement devant moi, ce qui me réveille direct. C’est de plus en plus fréquent cette histoire. Je suis vraiment en manque. En plus de me réveiller en sueur et monté comme un étalon, je vois des femmes maintenant, enfin des images voilées de femmes si je pourrais dire. Il faut vraiment que je me trouve une autre régulière… Le jour J

Je suis à quelques pas de chez mon oncle pour une réunion de famille. Au vivant de ma mère, cela se passait à la maison même si, comme on peut se rappeler, la maison s’est vidée de potentiels invités le jour qu’elle s’est vidée de sa présence, paix à son âme, enfin si elle ne voit pas ce que je fais, auquel cas elle se retournerait certainement dans sa tombe. Je viens faire acte de présence pour ne pas paraître impoli ou totalement désintéressé. Avec ce que je fais dans la vie, il vaudrait mieux que je garde certaines relations, plus pour Aristide que pour moi. J’entre dans la concession de mon oncle Boniface, toujours aussi délabrée. Il pense plus à changer les voitures que la peinture de son domicile, mais bon ce n’est pas trop mon soucis. Je vais à la terrasse, cogne et suis accueilli par sa femme kiki. Nul besoin de me demander d’où lui vient ce nom ridicule, je l’ignore et fais juste comme tout le monde en l’appelant ainsi. Elle me fait la bise et me demande d’entrer. Vu qu’elle est moins calculatrice et hautaine que mon oncle, je ne vois jamais l'utilité de lui être désagréable. Il y a pas mal de monde ce midi, je salue tout le monde et m’installe tranquillement, ignorant les regards tournés vers moi. Mon oncle se racle la gorge et commence à parler d’une voix grave et rocailleuse, imposant le silence. Oncle boniface: Bon, comme vous savez ma fille ainée est à Libreville depuis quelques jours. Ceux qui l’ont vue savent pourquoi. Pour ceux qui ne l’ont pas vue, je voudrais expliquer le but de sa visite. Son conjoint à l’intention de l'épouser dans peu de temps. Il faudrait qu’on commence à se concerter quant aux cotisations de chaque famille pour organiser la venue des beaux parents et tout ce qui tournera autour du mariage civil et coutumier etc. L’ordre du jour ne m'intéresse pas vraiment parce que j’ai d’autres choses sur lesquelles me focaliser. Ils discutent tour à tour des prix vis à vis des dépenses futures etc et ils tombent tous d’accord sur une somme minimale par famille: 100000 pour les moins riches. Je les regarde sans rien dire. Qu’est ce qu’ils auront à faire de si particulier pour nécessiter qu’on donne 100000? Pfff Je les entends parler d’une oreille et réfléchis en même temps à mon coup de cette nuit. C’est mon dernier jour, j’ai intérêt à assurer. Une fois la réunion finit, on nous invite à manger un morceau, le moment pour moi de me faufiler dehors et m’en aller. Je décline poliment car j’ai encore un excès d’oeufs, de pains et de sardines, disons les restes d'hier, dans le ventre. De plus, je ne mange pas chez n’importe qui dans la famille, une habitude que j’ai eu de ma mère, encore. Je me retire en promettant de faire mon possible pour participer lorsque mon oncle me prend à part, m’accompagnant jusqu'à l'entrée.

Oncle Boniface: Comment ça va à la maison? MOi: Bien tonton! Oncle Boniface: Tu es sur que tu pourras trouver 100000? Moi: Je vais me débrouiller.

Oncle Boniface: Tu sais que ce genre de dépense tu n’aurais pas besoin de le faire si vous viviez ici.

Moi peu convaincu: je sais. Oncle Boniface: Et puis tu es déjà grand, tu nous amènes une femme quand? Moi: En temps voulu. Oncle Boniface: C’est à dire?

Moi: En temps voulu, c’est pas sur commande tonton.

Oncle Boniface: Ah parce que tu vois tes frères et soeurs se marient dans la famille, même ceux qui sont venus naître après toi. Il faudrait commencer à prendre des décisions d’hommes responsable.

Moi ignorant la provocation: J’ai compris. Oncle Boniface: J'espère que la prochaine réunion qu’on fera tournera autour de ton mariage. Moi: on verra

Oncle: Il se pourrait qu’on ait besoin de garçons d’honneur, on se tient au courant? Moi: Ouais!

Oncle Boniface: Bon, tu rentres bien! Il fait mine de tapoter son pantalon et je lui dis avoir une course importante à faire pour m'éclipser de là. Il ne faut surtout pas croire qu’il se soucie de mon avenir en me parlant de mariage. Il veut juste me montrer que les autres évoluent positivement et nous pas, ce qui est totalement relatif. Je n’ai pas la tête à me marier pour l’instant. Il faudrait vraiment avoir une aveugle sourde et muette ou une béni oui oui comme femme pour continuer mes activités sans problèmes. Non je n’en ai pas besoin...

Le soir Je me dirige vers ce que je sais être son repère. Il vit dans un petit studio à environ deux kilomètres de la gare d’Owendo. Tout est calme aux alentours alors je me faufile rapidement dans la barrière. Personne ne m’a vu, je prends les escaliers et me retrouve devant sa porte. Sachant qu’il n’y est pas, je force l'entrée sans faire de bruit et vais à l'intérieur. C’est rangé, comme dans un hotel. Je m’installe tranquillement dans le fauteuil, attendant dans le noir que ce dernier se présente. Sans rien bouger, je regarde mon portable. Deux appels du ngue. Bon, je n’ai pas le temps là, il pourrait s’enfuir en m’entendant parler s’il s’approche sans que je ne le remarque, ce qui est la dernière chose que je voudrais. Sa fenêtre est du côté de l'entrée donc je peux voir lorsqu’il arrivera. Je me redresse et attends, tapis dans l’ombre.

Dix minutes, vingt minutes, une heure, une heure trente, il n’est toujours pas ici. Alors que je commence à perdre patience, sa voiture apparait enfin, me faisant sourire sans joie. Il en descend rapidement en regardant à gauche et à droite puis disparait de mon observation. Les sens en alerte, je me place dans un angle mort où il ne peut me voir que s’il entre totalement dans le salon et se tourne vers moi. J’attends quelques secondes seulement avant de noter des bruits de pas, puis rien. Le grincement familier de la porte se fait entendre dans l'obscurité. Des pas s’avancent, une ombre apparait. Il n’allume pas la lumière, cela m’arrange. Lorsqu’il est dans mon champ de vision, tout s’enchaine.

Je fonce sur lui, profitant de l'effet de surprise. Je contre son coup de poing imminent et le fais tomber de façon méthodique pour éviter la confrontation, comme j’ai appris à le faire en quelques années de aikido. Lorsqu’il esquisse un geste pour se redresser et peut être me tenir tête, je plonge la main dans mon jeans et en sors une arme à feu que je lui plante en plein milieu du front, ce qui le calme instantanément. Sans voir son visage, je sais qu’il est pétrifié, je le serais dans cette situation. J’ai été tellement de fois à sa place que je pourrais peut-être même, en me baissant au niveau de son torse, ressentir son coeur battre au rythme des sabots d’un cheval de course dans un hippodrome. Il ne dit rien, il attend, il m’attend, attend que j’appuie sur la gachette...

Moi: Je t’ai dit de monter.

Elle en me toisant: Tchips!

Moi: Ne me pousse pas à bout Elodie. Je suis pas d’humeur.

Elodie: Sinon quoi? Tu vas encore me soulever?

Moi: Monte! Tu appelleras tes connaissancess dans la voiture. On doit bouger.

Elle hésite un moment puis décide de monter en voyant que je suis sérieux. Le trajet se fait dans un silence de mort jusqu’à ce que, comme il fallait s’y attendre , elle commence à se plaindre en reconnaissant le trajet qui mène chez nous.

Elodie: Mais tu m’emmenes à la maison.

Moi: Ouais!

Elodie: Mais de quel droit tu te permets…

Moi: ma Julie sait où tu es?

Elodie: Non

Moi: Lilian?

Elodie: Non plus.

Moi: Ils savent au moins avec qui tu étais?

Elodie: Je t’ai dit plusieurs fois que je ne suis plus une gamine.

Moi: Donc si il t’arrivait quelque chose avec tes amies. Ils devaient chercher pendant des mois pour te trouver.

Elodie: Qu’est ce qui pouvait m’arriver?

Moi: …

Elodie: Je m’amusais bien jusqu’à ce que tu viennes me déranger. Ton ami et toi vous voulez vraiment me gâcher mon séjour à Libreville.

Moi: Ne vas plus dans ce genre d’endroit s’il te plait!

Elodie: Pourquoi?

Moi: Parce que c’est dangereux.

Elodie: Tu es immunisé contre le danger?

Moi: Je suis un homme.

Elodie: Ah excuse moi j’avais oublié. Tchips!

On arrive dans notre zone et je me gare sur la route pour qu’on puisse marcher. Elle veut rester dans la voiture mais je passe de son côté, ouvre la portière et la prends par le bras sans qu’elle ne résiste. Je l’entends se plaindre jusqu'à quelques pas de la maison. Si j'étais mauvais je devais entrer dans ma maison et la laisser marcher seule jusque chez elle.

Elodie: On a vu ça où? Tu t’amuses voila les gens sortent de nulle part. C’est quelle poisse?

Moi: Tu parles beaucoup.

Elodie:’ Oui oooh fallait pas me provoquer. Tu es venu me trouver dans mon coin faut supporter mon puit de paroles.

Moi: ...

Je m'arrête à la maison pour déposer les clés de la voiture et l’enveloppe en lieu sûr et elle profite pour retirer ses chaussures en massant ses pieds. Je reviens, lui demandant de se lever pour qu’on s’en aille mais elle me toise à nouveau.

Moi: J’ai pas que ça à faire Elodie.

Elodie: Je vais rappeler ma copine pour qu’elle vienne me chercher, je ne rentre pas.

Moi: Tu es sérieuse?

Elodie en prenant son portable: mais oui.

Je l’intercepte en l’attirant par le bras et lui demande de ranger son téléphone dans son sac. Elle entrouvre la bouche de surprise mais la referme aussitôt en faisant ce que je lui dis. Bien, je suis quand même son aîné ou bien?

Moi: Je t’ai dit que c'était dangereux Elodie. Libreville c’est pas Ouagadougou. Tu ne peux pas aller où ça te chante sans prévenir qui que ce soit.

Elodie: Je...Je voulais juste souffler un peu ce soir je ne le fais pas tout le temps.

Moi: Ok!

Je suis à la fois en colère et rassuré. En colère qu’elle ait pris un risque pareil en se retrouvant dans le même coin que X mais aussi rassuré parce qu’elle n’a pas fait d’histoire là bas et qu’on est rentré sans se faire remarquer. En la voyant dans ce lieu, les sonnettes d’alarme ont raisonné et je me suis senti obligé de la tirer hors de là. Mais maintenant que la tension est tombée, je me retrouve à la détailler de la tête aux pieds, de son espèce de combinaison au dos nu à ses talons rouges. Du coup, je me souviens que je devais l'éviter en principe. Elle ne bouge pas, n’essaie pas de bouger, ne dit rien, exactement comme la dernière fois lorsque je l’ai raccompagnée, elle attend un mouvement de ma part. J’ai envie de la lâcher et en même temps de la garder aussi près.

Je me penche pour goûter ses lèvres, désirant un aperçu sans aller trop loin. Mais alors que je me retire et la lâche, c’est elle qui goûte les miennes à présent. Mu d’un élan sauvage, je la colle au mur, une jambe entre les siennes pour l’immobiliser. Elle répond à cet assaut en se cambrant contre ma poitrine. Tout est calme dans la maison, seuls nos bruits de langues et de corps en friction brisent le silence du salon. J’essaie de penser au ngue au maximum pour ne pas faire de bêtises mais c’est peine perdue. Comment Celio, c’est une petite qui te prend la tête? Depuis quand? Bon je prends juste mon pied ce soir et après chacun ira de son côté.

Je sens qu’elle mordille ma lèvre inférieure en cherchant mon torse à travers ma chemise à demi déboutonnée. Je peux sentir son sourire lorsqu’elle touche ma peau tatouée. Posant mes mains sur ses hanches en la rapprochant un peu, je les passe dans son dos pour ouvrir sa combinaison. Est ce qu’on pense à la chambre? Pas le moins du monde. Nos gestes sont pressants, avides, comme si nous souffrions tous les deux d’une envie contenue bien trop longtemps.

Sa combinaison tombe au sol après plusieurs tentatives et j’ai le temps d’apercevoir des dessous blancs transparents avant de mordre dans son cou et de lécher les traces de mes dents. Je ressens le besoin de laisser des traces sur elle et de m'accaparer de ses seins. Ses mains à elle sont en train de retirer mon pantalon et je me retrouve en un rien de temps avec mon caleçon comme seul vêtement. Elle se presse contre moi, m'embrasse effrontement et attrape mes fesses, faisant monter mon excitation. Je sors et pince ses mamelons en réponse:

Elle d’une voix rauque: Aie Cé!

Elle le dit en se cambrant un peu. Je croyais que “aie” était une exclamation de douleur mais bon. Je lui enlève entièrement son soutien et mes doigts se baladent sur son buste, progressent plus bas, beaucoup plus bas, où la chair est tendre, où elle m’attend de manière indécente. D’une main je tiens fermement sa taille pour lui empêcher d'échapper à mes caresses. Avec avoir gobé ses lèvres une nouvelle fois je plonge mon regard dans le sien en même temps que je plonge en elle, dactylographiant son corps entier depuis de ce petit espace, guettant la moindre de ses réactions. Elle se mord la lèvre en étouffant un gémissement. Je m’aventure plus loin tout en massant légèrement ce bout de chair en dessous du pubis, elle tente de serrer ses cuisses mais je le lui en empêche de ma jambe. Plus je vais vite et plus ses gémissements augmentent. Elle agrippe le poignet de ma main en action et le serre de plus en plus fort.

Si je dis que je n’ai pas pensé à cet instant, je mentirais. Je me suis demandé tellement de fois à quoi elle ressemble lorsqu’elle perd le contrôle, lorsque sa bouche abandonne les provocations pour laisser place aux halètements, et maintenant j’en ai une vue panoramique. Je sens qu’elle s’emporte, plus qu’un instant, je la perds, je peux le sentir entre mes doigts et dans la pression sur mon poignet.

Elodie: T'arrête pas cé...juste...là!

Elle se crispe un long moment en criant son plaisir et je me colle à sa bouche pour que son cri meurt dans cette pièce. Je profite de ce moment pour me placer entre ses jambes lorsque je réalise que je ne porte pas de préservatif.

Elodie: Cé, tu n’as pas…

Moi: je sais. Viens!

Je la conduis dans ma chambre sans un mot pour avoir accès aux protections, continuant de la toucher et elle de même. Elle se remet vite d'aplomb lorsqu’on reprend où on s’est arrêté. Au comble des caresses et au bout de quelques jeux d’excitation, elle se donne finalement à moi sans le moindre recul, me recevant dans une plainte qui exacerbe mon excitation. Alors que nous sommes encastrés l’un à l’autre je sens mon plaisir monter en même temps qu’un sentiment désagréable que je chasse de ma tête. Nos ébats nous emmènent à l'extase simultanement et je la garde ainsi, faisant une pause pour souffler alors que cette sensation désagréable ne me lache pas. On ne dit rien, preuve que nous sommes tous les deux en train de penser à ce qui vient de se passer. C'était pas prémédité, c’est juste arrivé.

Elodie une fois sa respiration redevenue normale: Je devrais rentrer.

Moi: Ouais

Elodie: Mais j’ai pas envie.

Moi non plus j’ai pas envie qu’elle rentre, je me dis que de toute façon le mal est fait alors si on doit en profiter qu'on le fasse jusqu’au bout, pour que demain, il n’y ait pas de regret. Je l’attire à moi une nouvelle fois et la laisse me caresser intimement cette fois tandis que je reprends ses lèvres. Oui on va le refaire mais juste cette fois.

Demain tout sera oublié...

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