chapitre 10
Le ngue: Mais attends d’abord petit!
Aristide: Non j’ai fais grand. Le ngue: Oui mais tu n’as pas bien plié les bras.
GRingo: Hahahaha le ngue tu dois au petit. Le ngue essaie de trouver dix mille excuses pour ne pas payer son dû à Aristide. Il l’a mis au défi de faire un certain nombre de pompes d'affilée, croyant qu’il n’en serait pas capable. Je me contente de sourire de loin, assis dans un coin à moins d’un mètres de ma cachette plus par prudence qu’autre chose. J’ai finalement décidé de laisser mon argent ici parce que je trouvais trop risqué de le mettre ailleurs.
On a finit de manger il y a peu, c’est dire que la soirée est assez avancée. Il est quand même 19h. On a eu droit à des cotes de porc braisées, du poulet, du riz et des beignets (plantains frits). Alors qu’ils sont toujours en train de débattre sur la somme, je vois Elodie venir de la maison pour s’installer avec l’amie dont elle parlait, cette dernière s'avérant être la petite d’Aristide. Elle me jette un regard furtif avant de se concentrer ailleurs. Je l’ignore moi aussi alors que je prends une gorgée de mon verre. Au moins cette fois elle a mis un jeans. Depuis la situation bizarre de ce matin, on s'évite. Heureusement que Claire est venue assez vite avec Aristide. J’ai pu m'éclipser et vaquer à d’autres occupations. Lorsqu’ils ont quitté la cuisine pour s’atteler autour du feu de bois, Je suis allé placer une chaise à l’endroit exact où je me trouve maintenant, histoire de rester prudent, et les autres nous on rejoins plus tard, gringo et le ngue en dernière position comme d’habitude. Aristide: grand parle à Lilian!
Moi en levant les mains: je suis pas concerné. Gringo: Le ngue donne l’argent au petit c’est comment? Le ngue: Bon ok! Tu viens prendre demain matin.
Aristide: Sans problème, je serai chez vous vers 6h
. Le ngue: Hahaha le petit là est kinda hein. Aristide va s’assoir près d'Elodie avec laquelle il raconte un tas de trucs. Je la vois rigoler si facilement avec lui que je me demande si c’est moi qui la rends nerveuse depuis quelques heures. Tout à mes pensées, je ne remarque pas que le ngue est venu vers moi et me parle:
Le ngue: Oh! Moi: ouais?
Le ngue à voix basse: A quoi tu penses? Moi: Rien de spé! Le ngue: Du nouveau du côté de X?
Moi: Il a confirmé pour mardi. Le ngue: Top! Je suis cassé.
Moi: Moi aussi Le ngue: Mais tu n’as qu’à bouger en chambre. Moi: non non pas envie de dormir à cette heure. Toi si tu veux tu peux aller te coucher. Le ngue: Dans quoi? Le lit où tu tires les gos je vais me coucher? Moi en souriant: Tu es stupide toi. Le ngue: Allez, j’y vais. Elodie!
Elodie: Oui? Le ngue: On prend quoi? Moi je bouge.
Elodie: Oh déjà? Le ngue: Tu me surveilles? Moi je suis fatigué. Je peux emmener certaines choses tu viendras avec le reste. Elodie: heu...attends.
Elle lui remet la plupart des affaires et il s’en va. Quelques temps plus tard, après avoir discuté avec moi, c’est Gringo qui s’en va. Je reste avec les trois restants en buvant ma bière. Claire, me demande pourquoi je suis dans mon coin.
Elodie: Il ne veut pas s'approcher aka! Claire: Rhoo tu parles pour lui? Moi: C’est bon, ne faites pas attention à moi!
Elodie: Ah tu vois? Claire me regarde un moment avant d’abandonner son idée de me faire approcher. L’heure passe et Claire annonce qu’elle doit y aller. Vu qu’il se fait tard, Aristide lui propose de la raccompagner et Elodie propose d’aller avec eux.
Aristide: Non c’est bon toi aussi, on va jusqu’à l’UOB. Elodie: Oui je vous laisse à la route et je reviens.
Aristide: Tu es comment? C’est pas prudent. Moi: Aristide a raison.
Elodie en me jettant un regard bref: Ok je vais rentrer alors. Aristide: Seule?
Elodie: C’est pas loin. Moi: Je vais l’accompagner.
Aristide: D’accord! Elodie: Tu n’es pas obl... Moi: Lilian t’a laissé ici sous ma surveillance. Je t’accompagne. Elodie: Ok!
Elle fait la bise à ses amis et rassemble tout ce qu’il reste ici avant de porter ses chaussures. Comme son orgueil ne lui permettra jamais de me demander de l’aide, je prends son sac et le mets sur mes épaules et la regardant, attendant qu’elle se lève pour qu’on s’en aille. Elle se redresse, tire son haut et passe devant moi sans rien dire. On marche quelques minutes seulement avant qu’elle brise le silence. Elodie: Je ne suis plus une petite fille Celio.
Moi: … Elodie: Celio… Moi: J’ai entendu.
Elodie: On ne dirait pas. J’ignore sa dernière intervention en évitant de lui demander où elle veut en venir parce que je le sais parfaitement. Mais comme elle ne peut apparemment pas rester sans parler, elle revient à la charge, se plaçant devant moi pour me défier.
Elodie: Je ne suis plus une petite fille! Moi: Il se fait tard. Elodie: Je vois comment tu me regardes.
Moi en m'arrêtant: Je te regarde comment? Elodie: Comme un homme regarde une femme qui lui plait. Moi en la fixant: ... Elodie: Si c'est à cause de Lilian que...
Moi sérieux: Bon assez discuté, marche! Elle ne bouge pas, a ses mains sur les hanches et me fait un regard d'effrontée en bombant la poitrine, certainement pour signifier qu'elle n'a pas peur de moi lol. Je savais que je n’aurais pas dû m'approcher d’elle dans la cuisine. Malgré que je me sois retenu au dernier moment et aie tourné les talons, nous savons tous les deux ce que j’ai voulu faire. Elle devrait comprendre par là que je ne veux rien d'elle mais veut au contraire s'aventurer sur un chemin glissant. On voit bien qu’elle ne connaît pas l’homme en face d’elle. Sinon elle se contenterait de faire ce que je lui dis. Je lui demande d’avancer une nouvelle fois sans qu’elle ne bouge d’un centimètre, croisant cette fois les bras sur sa poitrine.
Je m’avance dangereusement vers elle en posant le sac par terre et m’immobilise face à elle me penchant en avant. Je m’approche de ses lèvres d’assez près pour faire tomber ses défenses. Elle les ouvre légèrement en décroisant un peu ses bras, fermant presque les yeux. En un rien de temps, alors que je me penche encore, elle se retrouve soulevée du sol et jetée sur mon épaule en criant de surprise. Je la tiens fermement d’une main et prends le sac pour continuer de marcher. Elodie se débattant: Mais qu’est ce que tu fais? Moi: …
Elodie: Dépose moi Celio, dépose moi! Moi: Tais toi! Il fait nuit et tu vas attirer l’attention. Elodie: Tchipsssssss! Marchant sans tenir compte de ses plaintes, j’arrive rapidement chez Lilian. Il n’y a pas âme qui vive dehors, il doivent déjà être en train de dormir. Je la dépose en même temps que ses affaires et elle me regarde furieuse. Moi: Ne me remercie pas, c’est gratuit.
Elodie: ... Moi: Au revoir!
Je la laisse ruminer derrière mon dos. Je m'éloigne pour éviter que sa mère ne sorte de nulle part et pense à ce qui vient de se passer, au fait que je la pressais ses belles jambes contre mon torse il y a peu. Elle a du redescendre très vite sur terre lorsqu’elle s’est rendue compte que je n’avais pas l’intention de l’embrasser. En me souvenant de sa mine, je ne peux m'empêcher de sourire bêtement. C’est beaucoup mieux pour elle de toute façon. Si je veux quelque chose, je n’aurais qu’à chercher ailleurs. Peut etre que je devrais appeler Deborah. Je raconte vraiment n'importe quoi.
Mais bon verra bien... X: Tu as mis du temps.
Moi: J’ai du m'arrêter à la station. X: Ok! Viens! Moi: je te suis.
On va s'installer dans la voiture de X et je lui remets de l’argent. Il enlève notre part et me la remet. Je reviens d’une transaction avec gringo et le ngue pour lui d’où ma présence ici. Lorsque je veux partir, il me remet une chemise bleue que j’ouvre sans détour et me demande d’y jeter un coup d’oeil avant de donner ma réponse, me signifiant que c’est important. Je lis les détails de mon prochain contrat en fronçant les sourcils:
Moi: Je passe. X: 5 millions.
Moi: Je passe toujours. X: C’est un contrat comme tout autre. Moi: Oui mais je te l’ai dit, je ne tue personne.
X: Jusqu’à présent tu as eu des contrats faciles, mais il faudra bien que tu te donnes un peu plus pour que les commanditaires aient confiance en toi. Moi: Ils me connaissent?
X: Non mais ils savent ce que tu fais! Ecoute, si ils commencent à douter de toi, crois moi tu seras en mauvaise posture. Moi: Rien à cirer. X: Ok! Ok! Ecoute je te laisse réfléchir tranquillement et… Moi: je viens de te donner ma position.
X au bout d’un moment: Comme tu veux. Je regrette d’avoir laissé mon lit pour des bêtises pareilles. Ce contrat va au delà de ma zone d'opération. Je suis supposé faire disparaitre un jeune homme et j’ai toutes les informations le concernant. Biensur 5 millions c’est pas mal comme somme mais je ne pense pas en avoir autant besoin. Je me suis toujours demandé à quel moment ce que je faisais devait dépasser les limites. C’est d’ailleurs pour cela que je ne veux jamais rien savoir de ce que je vole ou transporte. On ne craint rien quand on se sait rien.
Une fois dans mon lit, mes pensées divaguent ici et là. Je me demande si ce qu’il m’a dit a propos de ses supérieurs était une menace voilée ou juste un conseil. Je ne pense pas qu’il me menacerait après tout ce qu’on a fait ensemble mais on n’est jamais trop prudent. Convaincu que rien ne me fera changer d’avis à propos de ce contrat, je ferme les yeux et m’endors presque aussitôt… Quelques jours plus tard,
Moi: Allo? X: Ce soir
Moi: transax? X: Oui c’est important. Moi: D’accord!
Click! Il n’a pas semblé dérangé ou quoi que ce soit,retour au vrai business. A la nuit tombée, je porte une chemise gris pâle et un jeans noir pour retrouver X au hangar. Il me remet deux cartons que je charge dans ma voiture. X: Fais moi signe quand c’est fait!
Moi: D’accord! X en me tendant une enveloppe: 400000! Tu auras le reste chez le gars.
Moi: Ok! Je démarre d'ici et prends la direction des pk. Je mets le turbo pour ne pas trainer sur la route vu qu’il se fait assez tard et que c’est loin. Je mets un cd de musique pour tuer le temps et alors que je veux savoir si les gars sont rentrés, je me souviens que mon portable est resté derriere lorsque je chargeais les cartons. Pffff! J’oublie l'idée et continue. A un certain niveau, je remarque une voiture garée en plein milieu de la route. Je freine brusquement et tente de faire marche arrière pour la contourner.
Qu’est ce que c’est? Ne prenant pas la peine de klaxonner, je fais une manoeuvre pour reculer et faire marche arrière mais quelqu’un apparait au rétroviseur, ce qui me fait freiner brusquement. Deux hommes sortent du véhicule devant moi et je suis assez habitué des bandits pour reconnaître que ceux là en sont. Subitement, un bruit retentit avant que je ne sente la voiture s'affaisser d’un côté. Un autre bruit et elle s'affaisse à nouveau. M**de ils m’ont crevé les roues. Je verrouille les portières et fais une tentative désespérée de reculer quand je vois les deux gars devant moi pointer des fusils dans ma direction en me criant de ne pas bouger. Moi: C’est quel battement?
Je lève les mains pour signifier que je suis inoffensif et reste dans la voiture alors qu’ils me demandent de sortir. Ils cassent les vitres et me le demandent à nouveau pour que je m'exécute. Je reçois un coup sur la tête qui me fait vaciller. Ils se mettent à fouiller la voiture et j'espère au fond de moi qu’ils ne toucheront pas aux cartons, l’argent m’importe peu. L’un d’eux me demande ce qu’il y a dans l’enveloppe avant de l'ouvrir tandis que le troisième essaie d’ouvrir le coffre. Je reçois un nouveau coup et crache sur le sol en le fixant: Homme 1: Quoi tu n’aimes pas les coups?
Homme 2 en sifflant: Ah ouais. tu dois avoir un bon travail hein pour te balader avec autant d’argent. Moi: … Homme 3: Ouvre le coffre!
Moi: Y a rien dans le coffre. Homme 1: On te demande de l’ouvrir
Moi: La voiture n’est pas à moi. Homme 2: Quoi tu l’as volée? Moi: Non on me l’a pretée.
Homme 1: Prends lui la clé et ouvre avec! Homme 3: Ok!
Il s’exécute et finit par l’ouvrir. Il prend un certain temps faisant du bruit sans que je ne vois quoi que ce soit, ce qui me fait comprendre qu’il est en train d'inspecter les cartons. Il a fallu que cela tombe sur moi ce soir, quelle poisse! Homme 3: Les gars, venez voir! C’est pas vrai!
Il y a des jours comme ça où quand vient le soir, on se retrouve dans la m**de totale.
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