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chapitre 4

Le lendemain matin, après la nuit la plus difficile de toute sa vie, il finit par se lever et alla prendre une bonne douche froide malgré cette saison de juillet. Déterminé à faire craquer sa proie, il alla dans son dressing et fouilla de fond en comble, il finit  par sortir son plus beau costard qui jamais n'avait été porté. Malgré le fait qu'il avait du mal à nouer sa cravate, il finit par le faire tout seul et passa un coup de brosse sur ses cheveux parfaitement coiffés. Se regardant dans la glace pour une énième fois, une attitude qu'il condamnait tellement quand ça venait des hommes. Après avoir récupéré le nécessaire, il sortit de sa chambre et lorsqu'il atteint le salon, son déterminisme tomba aussitôt car il était déjà irrité par la présence de Stern.

- eh ben dis-donc, quelle est cette muse que tu vas séduire en cette journée mon frère ?

- oui mon chéri, ça faisait longtemps tu ne t'étais pas mis en valeur, as-tu déjà trouvé une autre? Oh comme je suis bête, je suis heureuse que tu sois enfin passé à autre chose. Tu sais...

- maman !

Tous devinrent calme, un calme qui irritait tout un chacun présent dans cette pièce et Emsig en particulier. Jamais il n'aurait pensé que cela donnerait de fausses illusions à sa mère, elle l'avait vu souffrir, elle avait souffert avant son fils  et là elle espérait qu'il soit enfin passé à autre chose.

Stern se sentit coupable de la nouvelle tension qui régnait car s'il avait tout simplement bouclé, rien de pareil ne se serait produit. Il fallait bien qu'il se rattrape avant que quelqu'un ne découvre que la source de la souffrance de la famille était de retour.

- euh... Maman je pense que Emsig devrait s'en aller, il reçoit un associé très important ce matin et il devrait partir maintenant, bonne chance frère !

- oh je me faisais des idées, bonne chance mon chéri !

Soufflant pour avoir échappé cette fois, il sortit de la maison et vu son état de tension, il n'était pas prêt à mourir malgré les idées de suicides qui ne l'avaient pas quitté depuis trois ans, il ne voulait plus mourir Sachant que l'objet de ses tourments était de retour. Il fit appel à son chauffeur et celui-ci ne tarda pas à se montrer.

Malgré le fait qu'il ne voulait pas se l'avouer, il n'était pas déçu de la revoir, bien au contraire il était même impatient d'arriver très vite à l'entreprise. Une fois garé dans le parking, il détacha très vite sa ceinture de sécurité et s'empressa d'entrer.

Lui qui croyait que tout devait être facile mais ce fut lorsque cette chaleur l'envahit tout d'un coup dans l'ascenseur qu'il comprit que la chose n'était pas aussi simple qu'il le croyait.  En réalité, il ne savait pas quelle attitude il adopterait une fois en face d'elle car il avait beau penser la haïr mais une chose était certaine, il n'avait pas complétement oublié ses sentiments pour elle. Enfin sorti de l'ascenseur, il longea le couloir et la surprise fut soulagéante et décevante lorsqu'il ne vit pas une silhouette semblable à la sienne.

Confortablement assis dans son bureau, il entendit toquer et puisqu'avec les minutes passés, la bonne humeur était un peu revenu, il intima la personne à entrer en oubliant pour un moment son côté grognon. Il fronça les sourcils lorsqu'il vit le père Maurice entrer.

- mon père ?

- oui Emsig, je sais que tu ne t'attendais pas à ma présence si vite mais comme Dieu le père n'a jamais abandonné ses enfants, qui suis-je pour abandonner les humains ? Aujourd'hui encore je viens plaider la cause de ma fille, Isabelle, je ne sais pas ce qui s'est passé hier mais elle m'a fait comprendre qu'elle ne travaillera pas ici.

- pourquoi te donnes-tu autant de mal pour une adulte ? Elle est responsable de ses décisions voyons.

- oui tu as parfaitement raison mais elle a besoin de ce travail mon fils. Je sais que c'est difficile pour vous deux de vous supporter à cause de vos problèmes passé mais elle a vraiment besoin de ce travail.

Comment pouvait-il ignorer les supplications de cet homme ? Il n'en pouvait pas et cela impliquait le fait  qu'il devait bien envoyer quelque chose à Isabelle certifiant que c'était lui qui lui demandait de venir travailler, on dirait bien un bon sens de l'humour.

- bien mon père, rien ne fait obstacle à sa venue ici, les locaux sont libres pour elle.

Fixant ce jeune homme en face de lui, il ne comprenait pas s'il voulait le taquiner ou qu'il attendait quelque chose d'autre de lui. Il avait pourtant cottoyer cette femme des avant et savait très bien comment elle était.

- Emsig...

- je sais parfaitement mon père mais ce n'est pas comme si je devrais chercher son adresse et aller à son domicile la supplier voyons.

- oui je comprends parfaitement mais juste un mot sur un bout de papier et j'irai le lui rendre.

Emsig ne put s'empêcher de souffler lorsqu'il sentait cette colère naître en lui tout d'un coup. Cet homme en face de lui était vieux pourtant il se donnait autant de peine pour une adulte capable de plaider elle même sa cause. Le monde à l'envers.

- quelle princesse, ne put s'empêcher Emsig de commenter.

- oui c'est un joyaux Emsig.

Il abdiqua et finit par griffonner quelque chose sur un bout de papier qu'il remit au père Maurice. Celui-ci le remercia sincèrement et s'en alla.

Il était déjà midi lorsque Isabelle venait de se lever après une longue sieste, en réalité, ce fut le bruit de la sonnette qui l'avait sorti de son profond sommeil. Elle vérifia si sa fille dormait encore avant de descendre ouvrir la porte.

Croyant halluciner, elle se frotta les yeux pour mieux voir mais non, c'était pourtant vrai, devant elle se tenait Jewel, l'homme qui était devenu comme un frère pour elle. Elle sauta dans ses bras et heureusement que c'était un homme sportif sinon il devait bien hérité d'une entorse en rejoignant le carrelage.

- ma petite Isa.

- tu m'as tellement manqué Jew, quand es-tu arrivé ?

- juste ce matin et j'avais quelques courses à faire. Jamais je n'aurais imaginé que tu sois à la maison, voilà la raison pour laquelle je n'ai pas pris la peine de passer avant. Tu m'avais dit que le père Maurice t'avais trouvé quelque chose à faire non?

- si!

- Isa?

- c'est long à expliquer Jew je t'assure. Bon je ne peux vraiment rien te cacher mais avant, laisse-moi t'apporter un verre d'eau.

Il hocha la tête impatient qu'elle revienne car il connaissait très Isabelle et vu sa tête, il savait que c'était plus grave que ce qu'il avait imaginé. Traînant dans la cuisine, elle ne savait pas comment en parler. Ça avait été plus facile pour elle d'en parler avec le père Maurice et Manuella mais avec Jewel c'était différent.

Constatant qu'elle prenait plus de temps, il ne put s'empêcher de s'inquiéter et alla dans la cuisine. Il la vit perdu dans ses pensées, une chose qui ne lui arrivait que lorsqu'elle traversait des moments difficiles.

- Isa?

Elle sursauta de sa rêverie et manqua de justesse de faire casser le verre. Jewel alla vers vers elle et lui prit le verre des mains, il examina très bien l'expression de son visage et vraiment ça n'allait pas.

- où est Capucine ?

- elle fait encore sa sieste, viens allons dans le salon.

Sans mot dire, il la suivit et prit place toujours sans la quitter du regard. Il attendait qu'elle se lance mais savait parfaitement que jamais elle ne le ferait, elle était comme ça depuis toujours.

- t'a-t-il fait des propositions déplacées ?

- non.

-t'a-t-il traité mal?

- non.

- bon sang Isabelle parles mon Dieu, que diable t'a fait cet homme ? Pourquoi ne veux tu pas aller travailler ?

- il n'a rien fait Jewel, mais tu ne peux pas imaginer pour qui j'étais censé travailler, oh non, je ne voulais plus jamais le revoir crois-moi, je n'aurais jamais imaginé que ce soit lui, le père Maurice le savait très bien pourtant c'est lui qu'il est allé voir pour qu'il m'aide.

- mais de qui s'agit-il Isa?

- je parle de ...

- maman ?

Ce fut la voix de sa fille qui l'avait interrompu dans sa phrase. Elle ne pouvait plus continuer et voyait très bien que cette conversation devait être renvoyée à plus tard vu le regard émerveillé de sa fille lorsqu'elle avait posé les yeux sur Jewel.

- tonton. Cria Capucine en courant vers Jewel toute heureuse.

Il la porta et la serra tellement fort dans ses bras. Un jour, après les accusations portées contre lui, il avait aimé que tout cela soit vrai afin que cette petite soit sa fille, il était même prêt à la laisser l'appeler papa comme dans ses débuts de langue mais  Isabelle n'était pas du tout d'accord.

- comment vas-tu princesse ?

- bien. Isa?

- elle se porte bien, elle sera là plus prochainement.

La petite laissa ses petites lèvres s'étirer d'un sourire qui rédonnait la joie de vivre. Toute personne qui verrait cette petite tomberait sous son charme sans résister. Elle avait le sourire de sa mère mais avait complètement hérité de la beauté de son père.

Elle avait beau rejeter la réalité mais elle était le fruit d'un amour détruit mais jamais elle ne voulait pas que cette situation affecte sa fille.

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