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Chapitre 9

Je priais le ciel tous les jours, tout le reste de la semaine afin que nous ayons un imprévu, aussi banal soit il, j’aurai sauté dessus ; je ne voulais pas assister à cet anniversaire, pour rien au monde je ne me sentais vraiment pas d’attaque pour aller afficher un sourire figé ! Non seulement cela ferait souffrir énormément mes mandibules en affichant ce faux sourire, mais je ne pourrai pas supporter sa présence, Mathis, et encore moins celle d’Odette, rien que le fait de les imaginer ensemble et affichant leur bonheur complet me rendait un peu malade. Boris bien évidemment n’était pas disponible, il était question que j’y aille seule pour nous représenter tous les deux.

- Moi : Je ne suis pas obligée d’y aller tu sais ?

- Boris : Siiii, il faut que tu y ailles, Mathis et moi on s’est vus hier et j’ai confirmé que tu y seras, je te dépose juste et je file !

Pendant toute la semaine qui avait suivie, lui et Mathis se sont vus presque tous les jours, j’avais compris qu’ils tentaient de resserrer les liens, en souvenir de tout ce bon vieux temps ; je n’osais pas lui poser la question, je savais juste qu’ils se voyaient et Boris rentrait bien tard, il me disait juste qu’ils avaient passé la soirée ensemble et parfois avec d’autres potes. J’avais serré les dents ; la fête n’avait pas lieu chez eux, dans la fameuse villa, mais plutôt dans un petit restaurant loué pour l’occasion. C’était un petit restaurant situé dans un hôtel de la ville ; c’était assez chic, il n y avait pas trop de monde, juste quelques intimes, leurs amis surtout ; ce n’était qu’un cocktail ; la musique battait son plein ; Boris m’avait juste accompagnée et il devait me laisser avant de repartir plutôt pour un dîner d’affaires hyper important, c’était crucial m’avait il lancé.

Au moment où nous arrivions, on trouva Mathis, il était là, juste à l’entrée, il causait avec d’autres convives, sûrement des amis à lui ; il était vêtu d’un jean noir, d’un blazer et une chemise; il me dévisagea discrètement de la tête aux pieds pendant qu’il causait, Boris et lui se donnèrent une accolade et moi il me dit juste un « Bonsoir …Madame, bienvenue ! » de manière très courtoise et indifférente. Au même moment, Odette qui était à l’intérieur nous vit et se dirigea tout droit vers nous, bises par ci par là, et me traîna directement à l’intérieur, laissant Boris, Mathis et ses amis à l’extérieur ; elle me trouva une place et m’y installa.

- Odette : Merci d’être venue !

- Moi : C’était la moindre des choses, tiens c’est pour toi, c’est juste des liqueurs…

- Odette : C’est gentil !

Pendant tout le reste de la soirée, j’étais dans mon coin assise à une table où je ne connaissais personne, Odette était occupée, elle était la reine de la soirée, normal c’était son anniv ; son homme, je pouvais l’apercevoir par moment auprès d’elle, et par moment il papotait aussi à table avec ses amis et connaissances, il donnait des tapes de gauche à droite ; il évitait tout simplement ma table, il m’évitait au maximum ; nos regards parfois se croisaient et je détournais rapidement le mien, très gênée ! Il était question que Boris vienne me chercher, les festivités allaient bon train, il était déjà plus de 23h tout était déjà presque terminé, Odette s’attardait encore avec certains invités qui traînaient encore là, la musique passait toujours, d’autres convives en profitaient pour se trémousser un peu, tandis que d’autres commençaient à vouloir rentrer chez eux. Boris m’avait confirmé qu’il serait là avant minuit, mais il s’attarda encore davantage, ce qui me tendit encore plus les nerfs. J’étais sortie à l’extérieur de la salle, au balcon adossée, je grelottais, il faisait froid en même temps, j’avais une tenue assez légère, je n’avais pas pris d’écharpe, je le regrettai, mais je n’avais plus très envie non plus de rentrer à l’intérieur…

- Mathis : Il fait froid … Lisa, il faut rentrer à l’intérieur, c’est mieux !

Je m’étais retournée, Mathis était juste derrière moi, il avait les deux mains dans les poches, il s’approcha et s’adossa sur les garde fou, juste à côté de moi.

- Moi : Non, ça va aller… Je … Boris il m’a dit qu’il devrait être là, mais…

- Mathis : Il… Ne viendra pas…

- Moi : Comment ?

- Mathis : Il m’a chargé …De te raccompagner !

- Moi : Pourquoi ? Il…Il ne m’a rien dit pourtant…

- Mathis : Il savait que tu le prendrais mal, alors il m’a chargé de te le dire et de te le proposer…Alors, à moins que tu n’y vois aucun inconvénient, je le ferai sans problèmes …

- Moi : Merci… Mais… Que vas-tu dire à Odette ?

- Mathis : C’est pas un problème, on ira tous ensemble, elle a demandé que je la laisse à la maison, à cause du bébé ! Je te dépose juste après, c’est un grand détour, mais je le ferai…

- Moi : Merci… Ca me gêne !

- Mathis : T’en fais pas…Tu ferais mieux de rentrer, il fait assez froid !

Mathis me parlait tout juste normalement, il était…Normal, quoi de plus normal !!!! Il m’invita juste à me rassoir à l’intérieur et attendre qu’ils soient tous prêts à partir, nous partirons ensemble. Je me sentais si bête de ressentir ce genre de chose envers lui, j’étais quand la femme d’un de ses grands amis, alors il tentait de respecter ça, il fallait respecter ça ; il savait se contrôler, même comme parfois je pouvais percevoir quelque chose dans son regard, une certaine lueur qui brillait lorsqu’il me parlait, je compris qu’il se maîtrisait juste et tentait juste d’être distant.

Sur le chemin du retour, c’était la même ambiance, il était très calme, Odette bavardait, bien qu’étant un peu fatiguée, elle n’arrêtait de faire les commentaires sur la teuf et tout, elle semblait vraiment satisfaite et elle le manifestait ; moi j’étais assise à l’arrière avec une cousine d’Odette.

- Odette : Ooooh bébé ! C’était bien non ? Merci pour ce joli présent j’adore !!!!

- Mathis : Pas de quoi… Chérie !

Je regardais juste par la fenêtre le paysage, et je fis mine de ne rien entendre, c’était presque insupportable ce genre d’atmosphère. Je maudissais intérieurement Boris, il ne m’avait plus fait signe, il savait que j’étais très courroucée, je me demandais bien de quel genre de dîner d’affaires il pouvait s’agir et qui s’éternisait aussi longtemps ; il m’avait balancé ça comme ça presque à la dernière minute et me sommait d’aller à cet anniversaire ; si il savait que le simple fait de ne pas m’avoir accompagnée me rendait si vulnérable. Marie – Christine m’avait aussi envoyé un message pour avoir des news… De la fête ! Je lui avais raconté comment j’avais revu Mathis, et comment nos avions feint l’indifférence face à nos partenaires respectifs.

- Marie – Christine : Mama !!!! Qui ??? Mathis ? Celui avec qui tu avais…

- Moi : Oui je te dis !

- Marie – Christine : Il était comment ? Je veux dire sa réaction quand vous vous êtes revus ?

- Moi : Indifférence totale !!! Il est aussi marié comme moi de toutes les façons !

- Marie –Christine : Oui, mais c’est pas ce que tu voulais ? Qu’il se cherche aussi non ? Tu l’avais envoyé balader…

- Moi : Exactement... Et je pense que c’était mieux pour nous deux, ça valait le coup !

- Marie – Christine : J’imagine sa tête ! De savoir aussi que tu t’es mariée !

- Moi : Je crois qu’il n’en revient pas tout simplement pas, car je lui avais juré par tous les dieux que jamais je ne le ferai et que je n’étais pas ce genre de femme, qu’on épouse…

- Marie – Christine : Tu regrettes… N’est ce pas ?

- Moi : Moi ??? Noooo !!!

- Marie – Christine : Je te connais comme ma poche !!!

Marie – Christine avait raison, je regrette sûrement, mais ni elle, ni Mathis, personne ne connaissait les raisons profondes de mon refus de me mettre avec lui, personne ! Elle avait été au courant de l’histoire de la « tueuse du sans soucis », je lui avais dit que s’était ma mère qu’on avait accusée, mais qu’elle ne devait le répéter à personne, je ne voulais pas qu’elle le découvre par elle même, j’avais dû lui dire toute la vérité, et que elle était libre de ne plus m’accepter comme sa copine, je comprendrai ; au contraire elle en fut si touchée par ma franchise, ça avait renforcé nos liens. Mais elle n’était pas au courant que Mathis était le fils de l’amant de ma mère, je ne me sentais pas prête, vu que j’avais coupé les ponts avec ce Mathis. Mais il avait réapparu comme par enchantement et mes sentiments aussi envers lui !

- Moi : Peut être… Mais il y a bien pire…

- Marie - Christine : Quoi ? Parce qu’il est déjà pris ?

- Moi : Oui, d’abord ça, mais lui et Boris se connaissent très bien, un peu trop même, et dans tout ça nous sommes invités à l’anniversaire de sa femme !

- Marie - Christine : Oh !!! Ma chérie !!! C’est très compliqué !

- Moi : Mais… Qui t’a dit que je veux tenter quelque chose avec lui ? Tu te trompes !!!! Qu’est ce qui te faire croire ça ?

- Marie – Christine : Ton regard miss… Je le lis dans tes yeux … Tu es… Amoureuse …

« Tu es amoureuse… », J’avais même honte de ce ressenti ! Nous étions dans la voiture, j’avais la tête vraiment ailleurs et je faisais tout pour ne pas suivre le bavardage d’Odette et compagnie, sauf quand celle – ci se retourna et me demanda si je ne m’étais pas trop languis de mon chéri Boris !

- Moi : Ca va ! J’ai géré !!!!

J’avais croisé le regard de Mathis au même instant à travers le rétroviseur, je détournai rapidement ma face et je continuai à mater un paysage presque inexistant, je m’étais replongée dans mes pensées, je pensai à Boris et ses indisponibilités récurrentes, à ce mariage qui m’étouffait presque, au fait surtout que je n’arrivais même pas à faire d’enfants, et surtout à lui, Mathis, rien que sa présence me mettait dans un état, je sentais une forte chaleur dans ma poitrine… On venait d’arriver…

La maison, c’était la même, elle n’avait changée d’un iota, toujours belle et bien entretenue et toujours très chaleureuse ; je ne voulais pas entrer à l’intérieur lorsqu’Odette me le proposa, j’avais décliné poliment, j’avais préféré attendre juste à côté de la voiture, elle était au garage dans l’enceinte de la demeure, c’était déjà assez ! Sa mère était sûrement là, elle veillait sur leur fils quand ils étaient absents, alors je ne voulais pas qu’elle me reconnaisse, surtout pas. Mathis était sorti du véhicule, il était rentré rapidement à l’intérieur, le gardien déchargeait le véhicule pendant ce temps ; Mathis ressorti quelques instants plus tard, il avait juste enlevé sa veste, il parlait au téléphone. Une fois dans la voiture, il me dit que c’était Boris qui appelait et qu’il n’était toujours pas sur le point de rentrer.

- Moi : Je comprends pas… Il ne me dit rien, je ne sais pas pourquoi !

- Mathis : Il vous connait… Vous les femmes !

- Moi : Tu veux dire quoi par là ? Que j’ai tort de me plaindre ? Ou bien ?

- Mathis : Vous êtes imprévisibles….

- Moi : Je vois pas où est le rapport !!!!

- Mathis : Vous voyez très bien…Madame !!!!

Cette fois ci il ne put se maîtriser, il avait la rage, le goitre, il se laissait aller, il était jaloux !

- Moi : Je vois !!!! Tu es jaloux n’est ce pas ?

- Mathis : Ne me provoques pas stp !!!

- Moi : Mais je te provoques pas… Tout est parti de l’appel de Boris… Je …

- Mathis : Tu t’es bien foutu de ma gueule n’est ce pas ? Quand je pense …

- Moi : Mathis… Au départ les choses étaient telles que je t’avais expliqué !

C’était la première fois que je vois Mathis dans cet état, il roulait tellement vite que je dus me cramponner sur mon siège, quand il vit que j’étais tétanisée, il ralenti et se gara juste au bord, sur le trottoir.

- Mathis : Excuses moi… Je … Je sais pas ce qui m’a pris, tu as raison, tu ne m’as pas aimé comme tu l’aimes n’est ce pas ? Je dois respecter ça !

- Moi : Je suis désolée… Les choses ne sont pas passées comme je l’avais prévu, c’est une longue histoire…

- Mathis : Je comprends… Tu as raison … Allons y ! Je te demande pardon…

- Moi : Et toi ? Pourquoi t’es tu marié ?

- Mathis : C’est arrivé comme ça !

- Moi : Je ne te suis pas très bien !

- Mathis : laisse tomber…

- Moi : Ok !

Pendant tout le reste du trajet plus personne ne parlait, c’était trop de tension dans l’air, Mathis m’en voulait, je compris qu’il avait toujours des sentiments pour moi, et rien que le fait d’être là à côté de lui le rendait encore plus nerveux ; il avait beau jouer les indifférents, son regard ne trompait pas ! Il m’en voulait, parce que je me souviens de comment il m’avait fait la cour pendant plus de deux semaines, mais je l’avais rabroué, je n’avais pas voulu lui donner d’explications, et en plus il m’avait donné son nom, j’étais partie en courant, sûrement il voulait comprendre. Il fallait peut être que je lui donne les bonnes raisons de mon refus de me mettre ou alors de tenter quelque chose avec lui. Il venait de garer devant le chez nous, c’était bien sombre, Boris n’était pas encore rentré ! Mathis était toujours silencieux et très tendu, il avait froncé les sourcils, il serrait les mâchoires, ensuite il se radoucit un peu.

- Mathis : Ecoutes…Je …. Je suis désolé pour tout à l’heure, ce n’est pas dans ma nature, je ne suis pas comme ça mais… J’aurai aimé comprendre pourquoi je t’ai fait fuir ce jour là, c’est vrai, mon nom, le nom que je porte…Toute la république connait l’histoire, ce qui c’était passé….Mon père…Enfin ! Mais je ne vois pas pourquoi tu étais partie en courant…Je t’ai aimée Lisa !!! Je voulais que tu me donnes une occasion de tenter quelque chose…

J’éclatai soudain en sanglots, je pleurai à chaudes larmes. Mathis me prit dans ses bras, et tenta tant bien que mal de me calmer.

- Moi : Ohhh…Mathis….Snif !!!! Si … Je te donne les vraies raisons, tu … Tu vas encore bien me détester et ce pour le restant de ta vie ! De toutes les façons il est bien trop tard pour nous deux, on ne peut plus tenter quelque chose !

- Mathis : Je n’ai jamais oublié… Ce jour là toi et moi … je n’ai… Jamais oublié

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