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Chapitre 10

- Boris : Non ! Ne te fâche pas, c’est vrai, je ne t’ai plus fais signe, mais j’ai demandé à Mathis de te raccompagner, il a accepté ; je savais que tu le prendrais mal, mais je t’assure que je ne pouvais pas me libérer…

- Moi : Donc on vous a seulement libérés le matin hein ?

- Boris : En quelque sorte… Ca s’est éternisé en fait, on a prolongé juste la soirée avec les autres ! Tu sais que nous n’étions que de jeunes entrepreneurs, et entre nous les jeunes Directeurs d’entreprise on a fêté ça à notre manière, les autres ne voulaient pas me laisser partir comme ça…

Dans les normes j’aurai pété un câble, tempêté dans tous les sens, mais je me contentais de faire juste deux ou trois remarques sans intérêt.

- Moi : Au moins tes autres collaborateurs étaient avec leurs épouses… Sauf toi n’est ce pas ? Il n y a que toi qui jouais les célibataires là bas !

- Boris : Oui …Mais…

- Moi : Ohhh ça va laissons tomber !

Je l’écoutais et bizarrement je me rendis compte que ça ne me fit aucun effet, à part celui de ne m’avoir pas signalé un peu avant qu’il ne viendrait pas me chercher à cette fête, car dans ma tête, aux yeux de Mathis, je paraissais un peu ridicule, que mon « mari » me délaisse toute une soirée. Boris était rentré vers les 5h du matin finalement, je l’avais entendu rentrer, puisque je n’avais presque pas fermé l’œil de la nuit, juste quelques heures, car la veille, Mathis m’avait déposée, on s’était attardés dans la voiture ; il était si près de moi, il me serrait dans ses bras, je venais de me rendre compte que Mathis ressentait toujours la même chose, mais il m’en voulait énormément de ne pas lui avoir donné juste une chance de tenter quelque chose avec moi, il m’en voulait, ça se voyait, je n’avais pas le courage de lui dire la vérité, les vraies raisons, ça me rendait triste, j’étais en larmes, j’avais si mal je l’aimais, je pleurai sincèrement. Il tenta de m’essuyer les larmes, avec la même douceur ; au contact de ses doigts sur mes joues, les mêmes sensations, étaient toujours bien présentes… il m’avoua que lui aussi n’avait rien oublié, c’était pareil pour moi.

- Moi : Moi non plus, je …Je n’ai jamais oublié…

Il me prit subitement le visage avec ses deux mains et m’embrassa et je lui répondis, ce fut un mélange de tendresse, de violence, c’était assez passionnel, fougueux …Il relâcha subitement son étreinte, il ferma les yeux il me serrait le visage si fort, il tenta des les ouvrir et il était bien plus triste que moi.

- Mathis : Ma … Chérie ….

Il m’embrassa encore de plus belle encore et encore…. Je le laissai faire, les larmes ruisselaient lentement le long de mon visage, on se parlait entre les baisers, on essayait de rendre ce moment interminable, je priais pour que ce moment ne prenne fin, je priais pour qu’il dure à jamais, mais hélas…Retour à la dure réalité. Cette fois c’est moi qui baissais les yeux, il m’embrassa le front et je me blottis encore contre lui.

- Moi : Je suis …Si désolée…Je… Je regrette…

- Mathis : Moi … Aussi … Je regrette… J’aurai dû insister, je ne sais pas, tu ne m’a laissé aucune ouverture, je voulais être avec toi !!!! Mais tu as toujours voulu mener ce genre de vie !!! Je voulais te faire changer… Je voulais te façonner, faire de toi une femme…Digne parce que je t’aimais… Mais j’ai été si faible moi aussi…

- Moi : Je l’aurai peut être accepté au fil du temps…Mais… Je n’étais pas…

- Mathis : Tu n’étais pas ce genre de femme qu’on épouse n’est ce pas ? ?? Le drame c’est que tu as épousé… Mon meilleur ami !!! Je t’en veux !!!!

Je m’étais redressée, Mathis devint subitement nerveux …

- Moi : Je suis désolée Mathis, je ne pouvais pas imaginer… Si j’avais su…

- Mathis : Su quoi ? Je t’en veux tu n’en pas idée, je tente de faire la part des choses … Tu vois ? Je… Depuis que je t’ai revue …

- Moi : Que veux – tu dire ?

Il ne put terminer sa phrase, il ne me répondit pas, il secouait juste la tête, il émit un sourire qui montrait plutôt de la désolation et des regrets, il regarda tout droit devant lui ; moi j’étais juste si faible, je ne savais même pas quoi lui dire pour lui faire comprendre que je l’aimais aussi, je le regardais juste, il s’était adossé à nouveau sur son siège, il ne me regardait toujours pas, il émit un profond soupir et rompit le silence brusquement.

- Mathis : Je te raccompagne à l’intérieur, faut pas traîner, ton mari risque d’arriver d’un moment à l’autre…

- Moi : Attends…Je…Je … Il faut que je te dise pourquoi …Je n’ai pas pu !

- Mathis : Tu veux me dire quoi ?

- Moi : Que … Toi et moi c’est impossible parce que…Parce que…

J’avais enfoui ma tête dans le creux de mes mains, c’était dur, je n’avais pas la force, je ne me trouvai pas le courage de lui dire, c’était tellement sale, c’était encore plus malsain, je ne me trouvai pas la force.

- Mathis : Lisa…Laisse tomber… Viens, je te raccompagne à l’intérieur, il se fait vraiment tard, moi aussi je dois rentrer !!!!

Il était déjà sorti, ne me laissant plus l’occasion de m’expliquer, il ne me motiva même pas, ce qui me frustra encore plus. Pour la première fois, je me sentais si faible, si fragile, devant lui, j’étais tout miel, j’aurai donné n’importe quoi pour lui parler encore, pour qu’il me serre encore dans ses bras, j’aurai donné n’importe quoi pour que ce moment dure à l’infini, il semblait avoir le contrôle de la situation cette fois ci, je me sentais dominée complètement par lui ; je réalisais à l’instant qu’il savait qui j’étais et quel genre de vie je menais avant de me marier, il voulait juste me rendre femme, me faire découvrir un univers unique dans l’amour, il voulait m’apprendre juste à aimer, à l’aimer. Ca me fendit encore plus le cœur ; il était déjà devant le portail, il ne s’était pas retourné, il s’était juste arrêté ; je descendis et je marchais doucement, vers lui ! Il m’accompagna jusqu’à l’intérieur de la maison avant de s’en aller. Il ne me regardait pas, il passa un coup de fil à Boris pour lui dire que j’étais arrivée à bon port, mais en fin de compte le téléphone de Boris ne passait même plus ! Mathis me souhaita juste « Bonne nuit » de manière assez froide, tourna les talons. Je le regardai s’en aller, je ne voulais pas qu’il s’en aille, je voulais encore le serrer, le sentir encore une fois…

- Moi : Attends stp !!!

Il se retourna brusquement, je couru vers lui et je le serrai si fortement dans mes bras, mais il ne me répondit pas ; au contraire il se détacha et me tint les deux mains…

- Mathis : Non ! Pas ici chez vous, ce n’est pas décent… Bonne soirée Lisa !!!

J’avais encore pleuré, un bon coup, il me manquait, je voulais le revoir, mon cœur venait de s’ouvrir, pour la première fois, je me rendis compte que le simple fait de me retrouver en sa présence me procurait un bien fou ! Mais il était en même temps l’homme de quelqu’un d’autre… Je devais aussi respecter ça, comme il me le fit comprendre de manière indirecte, j’étais aussi la femme de son meilleur ami, il ne voulait en aucun cas se montrer déloyal envers lui et encore moins envers sa femme ! Je ressentis du coup ce que je n’avais plus ressenti depuis mon aventure avec Maxime dont j’étais tombée amoureuse il y a longtemps; décidément l’amour fait autant souffrir qu’on ne l’imagine, mais ce qui était insupportable pour moi c’était cette situation, ce terrible poids qui pesait sur mes épaules, et ma prise de tête à l’époque qui me donnait la grosse la tête.

Lorsque Boris avait débarqué vers les 5h du matin, j’avais pu m’assoupir, mais il m’avait réveillée, il croyait ne pas faire de bruits, mais au contraire ! Lorsqu’il vint se coucher à côté de moi, il sentait fortement l’alcool ; je m’étais retournée et lui avait lancé un mauvais regard, il m’énervait même ; il tenta de me rassurer en promettant qu’on en reparlerait calmement au réveil et qu’il avait de bonnes explications à me donner, je me contentai juste de piaffer et je lui retournais encore le dos ! J’étais dans mes propres pensées et soucis du moment ; Boris cru que c’était lui qui me rendait si nerveuse ; c’était tout simplement Mathis qui me rendait ainsi.

Pendant tout le reste du week –end, Boris jouait les bons maris, il me promit qu’on devait le passer en amoureux, rien que tous les deux ; il avait rappelé Mathis pour le remercier de m’avoir raccompagnée, il décida d’un coup de tête de relancer la fameuse rencontre à quatre, juste pour un petit week – end et que ça nous changerait les idées, cette fois ci je n’étais pas d’accord.

- Moi : Tu exagères !!!! Qui t’as dit que je suis disposée à ce qu’on se retrouve tous les quatre pour un week – end ? Et en plus mon avis ne compte pas, tout ça pour que tu m’abandonnes encore…

- Boris : Rien que tous les quatre, je ne vois pas…

- Moi : Oh si je je te connais ! Avec tes mille un programmes là ! On va encore aller se retrouver et il va s’avérer que tu dois rencontrer des partenaires et j’en passe !

- Boris : Chérie, tu es encore remontée par ce qui s’est passé hier ? Je sais, je te connais aussi..

- Moi : On se connaît donc très bien… allez y tous les trois, je ne suis pas là !

- Boris : Je pensais juste que ça nous ferait du bien !

Je savais que rien que le fait de se retrouver tous les quatre, avec Mathis là ne ferait aggraver la situation, je ne sais pas si j’allais le supporter, surtout qu’il fallait faire semblant ! Trop de gymnastique et à la fin nos comportements respectifs finiraient par attirer l’attention.

- Moi : Je sais que vous êtes les meilleurs amis du monde… Mais vous vous êtes perdus de vue, ne fais pas comme ci…

- Boris : Exactement, ça fait si longtemps lui et moi ! Tu ne sais pas ce qu’on a eu à partager et pire, à se discuter !

- Moi : Quoi donc ? Au point de vous rendre si proches !

- Boris : Figures toi qu’on s’était rendus compte qu’on sortait une même fille au lycée… Une petite bombe à l’époque, mais elle était très bandite ! On a failli clacher avant de nous rendre compte qu’elle se foutait de nous !

J’étais juste restée bouche bée, ne sachant pas quoi dire, ni en rajouter !

- Moi : je comprends…

- Boris : Aujourd’hui on en rigole tout juste, c’était le passé, nous avons bien changés, on a beaucoup mûris !

Aujourd’hui nous sommes tous des adultes et il suffit que la tentation soit très forte ; je l’ai senti, à travers ce regard, il ne trompe pas, Mathis avait le même regard à mon égard, j’en étais convaincue, j’étais convaincue et je me convainquis à moi-même qu’il avait toujours les sentiments à mon égard, Mathis m’aimait ! J’émis un petit sourire, car ça me suffisait, je savais que c’était un amour, une relation impossible ; mais je sentais mon cœur si chaud rien qu’à cette idée, rien que la sensation de ses lèvres contre les miennes la veille ne fit que raviver ce que je ressentais secrètement pour lui ! Je me contentais juste de ça, et ça me consolait du petit écart de conduite de Boris la veille, bien qu’il rentra au petit matin, il ne fallait pas être dupe ! Boris, je savais qu’il séduisait aussi quelques femelles là dehors ; il était le prototype de mec dont celles-ci en rêvaient, mais je m’en fichais un peu sur les bords ! Un jeune chef d’entreprise de sa trempe quoi de plus normal qu’il plaise aussi, et je savais, j’avais ce sentiment qu’il s’amusait souvent dehors. Bref ! J’avais trop vite parlé….Puisque juste avant de sortir, en faisant un peu de rangement cet après midi là, je décidai de prendre le lot vêtements sales, et de les faire laver au lavomatique et au pressing du coin ; je n’étais pas surprise, il fallait s’y attendre ! Le mouchoir resté dans la poche de son pantalon était couvert de traces de rouges à lèvres et de son parfum à lui !!!! C’était donnant – donnant quoi ! Je n’avais rien dit, j’encaissai juste.

Boris et moi avions prévu de faire un tour chez ses parents après le pressing et autre ; ça faisait un moment qu’on ne les avait pas vus, surtout sa mère Anastasie !

Elle n’arrêtait pas de pester comme une gamine ! Elle savait que je ne cuisinais pas les plats compliqués là, les légumes et autres, ça me dépassait un peu, ce n’était pas ma tasse de thé ! Alors, consciente de ça, elle s’arrangeait toujours à lui faire une grosse marmite bien remplie à ras bord !!!! Question de me montrer à moi que je ne le nourrissais pas bien.

- Anastasie : Mais… Bobo !!! Comment tu as la peau sur les os comme ça ? Je t’ai fait tes légumes préférés !!!

Pendant qu’elle lui parlait elle me lorgnait, et je fis pareil ! On se salua quand même assez chaleureusement, de manière hypocrite ! Mais je connaissais le problème, il était bien plus profond que ces marmites de légumes et tout autre, ce n’était qu’un prétexte… Je ne faisais pas d’enfant à son fils ! Il ne fallait pas se leurrer… A chaque fois, j’attrapais son regard sur mon ventre, un regard interrogateur ! Mais Boris semblait toujours optimiste…

- Boris : Maman !!!! On va faire les examens d’ici là, c’est pas un problème ! ma femme est féconde, c’est une question de timing !

- Anastasie : Ok, mais il ne faut pas trop traîner hein ? Quand une femme est féconde parfois aller à l’hôpital ne sert à rien !!!

Pendant qu’ils parlaient, je m’éclipsais, j’en avais ma claque de tout ça, du mariage, ce mariage me saoulait à un tel point ; j’étais au bord du bord !!! J’allais retrouver le père de Boris, un homme un peu autoritaire, mais très distrait, un vieux retraité qui passait toutes ses journées devant la télé à regarder je ne sais quel programme, toujours indifférent à tout ! On n’avait pas souvent l’habitude de causer, mais je préférai de loin son silence et son indifférence au bavardage d’Anastasie, elle finissait toujours par me stresser à la fin.

- Moi : Ta mère me stresse, comme si je faisais ça sciemment ! C’est pas de ma faute !!!!

- Boris : Non c’est pas de ta faute, je sais t’inquiète ! N’y prête juste pas trop attention !

- Moi : Facile à dire….

- Boris : On va remettre ça !

- Moi : je ne te suis pas bien !

- Boris : Je veux dire que tous ces derniers temps on n’a pas eu de rapports réguliers, à cause de mes multiples déplacements ; faudrait aussi qu’on voit un gynéco…

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