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Chapitre 11

- Le médecin : Madame, avez – vous fait un contrôle ces 6 derniers mois ?

- Moi : Non… du tout, ça fait un bon moment quand même…

- Le médecin : Hum…D' Après les résultats, ce n’est pas très bon !

- Moi : Que voulez – vous dire ????

Boris était présent, on avait finalement programmé cette visite chez le gynéco depuis des semaines, mais c’était sur insistance de Boris que je finis par céder. En fait j’appréhendais, je savais que mon état irait de mal en pis ; deux ans que je n’avais plus remis mes pieds chez le gynéco ; je savais que ces machins dans mon ventre prendraient de l’ampleur, je savais que j’avais de moins en moins de chance de concevoir, j’étais avertie, mais Boris ne savait rien jusqu’à ce jour, il semblait un peu dérangé, lorsqu’il apprit que j’avais des myomes et que c’était ça la cause de ma stérilité !

- Boris : Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Tu savais ça depuis le début ?

- Moi : Au début ils étaient encore tout petits et le médecin m’avait dit que…

- Boris : Quoi ???? Tu … Tu étais au courant ? Et tu n’as rien fait ?

- Moi : Tu …M’accuses maintenant !

- Boris : Je suis choqué que tu saches ça et que tu ne m’aies rien dit !!! Je t’ai toujours soutenue dans ce sens et tu le sais…Mais tu as gardé ça pour toi…

- Moi : J’avais banalisé parce que c’était sans danger crois moi, le médecin m’avait fait comprendre que je devais vite faire des enfants, alors…

- Boris : Alors tu t’es vite jetée dans mes bras… C’est…Pour ça que tu t’es mise avec moi ?

- Moi : Boris ! Ce n’est pas ça !!! C’est toi qui m’avais proposé qu’on se mette ensemble, rappelles toi !

- Boris : Je veux juste comprendre….Je t’ai fait la cour de manière assidue, je t’ai supplié comme un fou souviens toi, tu ne voulais pas…Mais…Mais quand je t’ai parlé de gosse là tu as cédé… N’est ce pas ?

- Moi : -----

- Boris : Ok !!!!

Boris me boudait depuis maintenant une semaine, et pire ça avait coïncidé encore avec un de ses voyages, cette fois ci il partait pour le Brésil ; tous ces derniers temps il s’attelait à ce qu’on fasse l’amour assez régulièrement pour se donner des chances, disait il, et il avait insisté pour qu’on commence à voir le gynéco ; nous fîmes tous les examens adéquats, échographies, radio des trompes, spermo et j’en passe ! Mais quand le médecin m’annonça froidement que mon cas s’était aggravé, moi-même consciente de cela, j’étais plus que sonnée, n’en parlons plus de Boris ! Il m’en voulait et considérait cela comme une trahison ; il était parti en mission, et on s’était très mal séparés dans une de ces engueulades monstres, ça avait fini par dégénérer, c’étaient tout et n’importe quoi sortaient de nos bouches, personne ne se contrôlait, c’était parti de rien !

- Boris : Tu t’es toujours fait passer pour une fille clean n’est ce pas ? Alors qu’au fond tu m’as caché ça !!! C’est de l’hypocrisie !!!

- Moi : Merci !!!! Je t’ai demandé de me pardonner n’est ce pas ? Mais tu remets ça ! Ca fait près d’une semaine que tu me boudes…

- Boris : Et ce n’est pas assez crois moi, je me sens tellement ridicule !

- Moi : Ecoute ! Je te dis qu’au départ j’ai banalisé ça parce que je savais que j’avais encore des chances….

- Boris : Pourquoi tu ne m’as rien dit ???? Je n’aime pas cette façon de se servir de moi !!! Tu m’écœures !!!

- Moi : Je t’écœure maintenant ? Si je me mets à te citer toutes les conneries que tu fais là dehors !!! Tu penses que je suis aveugle ?

- Boris : Ah oui ? Tu veux qu’on aille dans ce sens ? Eh bien allons-y !!!

- Moi : Oui allons – y ! Toi aussi tu me ridiculises à tous les coups tu découches tout le temps, tu couches avec des bordelles, tu me ramènes tes vêtements tachés de rouges à lèvres et j’en passe, je vois tout ça je ne dis rien, mais ne pense pas que….

- Boris : Moi je suis un mec clean figures toi ! J’ai longtemps pensé que j’en étais peut être la cause ! Mais c’est toi !!!! Si j’étais au courant, je ne t’en aurai pas voulu de la sorte ! Je supporte, je te supporte juste !!!! Ne te prends pas pour la femme parfaite, tu es bien loin de là au contraire !!!! Tu ne sais presque rien faire…. Je supporte !!!!

- Moi : Ah bon ? Je ne sais rien faire ? N’est ce pas moi-même qui t’ai demandé de renvoyer la bonne ? Parce que je trouvais que ça ne servait à rien ? Nous ne sommes que deux et je fais tout ici avant d’aller bosser et pire les week – end je me tape toute la cuisine pour la semaine ! Qui fait le ménage ? C’est moi ! Qui organise la lessive ? C’est encore moi ! Toi tu fais quoi ???? Tu es toujours dehors, toujours entre deux avions !!! On ne sort presque plus, on ne fait rien tous les deux !!! Maintenant à cause de mon état de santé, tu en fais tout un plat ? Tu m’avais dit que le fait de ne pas avoir d’enfant n’était pas si important non ? Donc comme je ne peux pas faire d’enfants tu trouves que je ne te sers à rien ?

- Boris : Je bosse dur madame ! Mon statut ne me permet pas de me courber et de laver les carreaux d’accord ? Encore moins de faire la cuisine ! Chacun de nous à un rôle bien précis dans cette maison, alors ne te vante de tes prouesses qui ne sont pas si fameuses que ça, je ne veux pas en dire plus sinon…

- Moi : Sinon quoi Boris ? Vas - y crache le morceau….C’est ta mère qui te fais ce genre de lavage de cerveau ?

- Boris : Ne parle pas de ma mère d’accord ? La tienne aurait mieux fait de bien t’éduquer, tu n’as aucune valeur….

J’avais reçu cette phrase comme un coup de poignard en plein cœur, ma bouche était restée ouverte, Boris me l’avait lancé droit dans les yeux, ensuite il avait tourné les talons, il était sorti, c’était le week – end ; j’étais restée immobile, cloîtrée sur place. J’étais une femme sans valeur ; la vérité blesse vraiment, j’avais encaissé et j’eux très mal, si mal que tout l’après midi je m’enfermai dans la chambre pour pleurer, je n’eus pas la force de me lever, je repensais tout d’un coup à ma vie, j’en conclu qu’elle était tout simplement merdique ! C’était la première fois que je me sentais si dénigrée, rabaissée, humiliée ; avant ma vie je l’aimais, j’aimais me sentir si libre, et j’avais le choix, et même l’embarras de choix de faire ci ou ça, j’aimais ça ! Mais pour la première fois, je fus prise de remords de regrets, je regrettais ce mariage, je l’avais vraiment fait pour une raison, les enfants, mais rien ne marchait, rien n’avait marché comme prévu, rien ! Je me sentais tellement malheureuse… J’avais encore ressorti les résultats des examens, je repensai encore à notre visite chez le gynéco, et du verdict…

- Le médecin : Je vais vous expliquer de manière très simple afin que vous compreniez : ils ont pris du volume, il y en a deux ! et les deux sont situés au niveau de vos trompes, vos trompes sont comme écrasées par ces myomes, de ce fait, il faut vous faire opérer, c’est la seule solution, sans ça il est quasi impossible que vous conceviez, c’est impossible… Vous avez attendu trop longtemps, vous auriez du prendre des précautions dès le départ…

- Moi : Je… Comprends pas, je lai fait, j’ai cherché par tous les moyens à tenter de concevoir mais rien !!!!!

- Le médecin : Tout ce qu’on peut faire maintenant, c’est de vous les extraire, ensuite vous restez en observation pendant six mois, on fait un contrôle et vous réessayez encore !

- Boris : Qu’est ce que c’est ? Je comprends rien !

Boris était assis à côté de moi, il était perdu, et surpris en même temps, il découvrait à l’immédiat que je savais quel était le problème, à la fin il s’était senti piégé par moi, il m’en voulait énormément, ça je le comprenais, mais le fait qu’il me traite de femme sans valeur avait fini par me faire désespérer, et me laisser aller à ma tristesse…. Il était parti depuis une semaine déjà, il m’avait juste appelée pour me signaler de son arrivée et puis après il se fit distant, il m’envoyait juste des petits messages sans intérêt sur les réseaux sociaux, sans plus, je lui répondais aussi poliment sans rien en rajouter. Je me sentais si seule, je pleurais presque tous les soirs en rentrant du boulot, je m’enfermais tout juste, je déprimais grave ! Marie – Christine me promis de me faire sortir ce week –end, je lisais un peu de pitié dans son regard, elle faisait ce qu’elle pouvait pour me remonter le moral malgré tout !

- Marie – Christine : Ma chérie ne te laisse pas aller ! Ce n’est pas grave et ce n’est pas la fin du monde ! Même si tu es sans valeur là et puis quoi ? Tu es toujours belle, tu plais toujours et je sais que tu as beaucoup changée, tu fais des choses que tu ne faisais pas avant, regarde tu parviens à tenir un foyer, à t’occuper d’un homme…

- Moi : Ce n’est pas suffisant ….

- Marie – Christine : Quoi ? Pardon qu’il laisse les gens !!! Tu ne peux pas être parfaite !

- Moi : Oui… Mais tout est de ma faute… J’aurai jamais du accepter ce mariage !!! Marie – Chris !!!! J’étouffe je te jure…Je l’aime de moins en moins, il me trompe comme pas possible, je trouve toujours des trucs dans ses poches, je ne dis rien parce que ça ne me fait même pas un effet particulier, c’est vrai moi aussi j ne suis pas une sainte tu vois ? Mais j’ai vraiment fais des efforts pour lui, j’ai finis par rompre définitivement avec ce Patrick ! J’ai tenté de changer pour lui, je voulais être une femme digne aussi, mais ça n’a pas suffit, je ne peux pas avoir d’enfants… Je… Je suis presque stérile et il me traite de femme sans valeur, il a raison…

Je parlais, ma voix tremblait je pleurai encore un bon coup devant elle.

- Marie – Christine : Ca ne veut rien dire ma chère… Qu’il fiche la paix !!!! Laisse on va sortir ce soir pour se changer les idées, on est vendredi, ca te fera du bien sûrement…

- Moi : Merci…Mais je n’ai pas la force, je ne me sens pas d’attaque…Je…

- Marie – Christine : Ok, mais J’ai un ami qui m’a remis deux billets pour le concert de Richard Bona au Palais des Congrès, c’est demain, allons !!!! Ca sera trop bien crois moi !!!!

- Moi : D’accord ! On ira… Merci !

- Marie – Christine : Au fait comment va ton gars là?

- Moi : Quel gars encore ?

- Marie – Christine : Mathis ?

- Moi : Ah ! Il est là avec sa femme…On ne s’est plus revus depuis !

Mathis, je pensais toujours aussi secrètement à lui, sans plus, il n y avait plus de chances entre lui et moi, je me contentais juste des souvenirs lointains, de notre amour qui avait failli naître, et aussi de ce baiser de la dernière fois, il était sincère, Mathis, il m’aimait toujours, je l’avais senti, mais il était juste très déçu, alors il faisait la part des choses, celle de se concentrer sur son foyer, il avait une famille, lui au moins ! Il était loyal, Mathis était quelqu’un de bien en fin de compte ; on passe très souvent à côté de nos chances, on est aveugle, à cause des principes que l’on se fait dans la tête ! Mathis je l’avais perdu tout simplement, je regrettais ça et aussi cette terrible vérité qui gâchait tout ! Mathis aurait du être mon mec, mon gars, mon copain… Mon mari !!! Mais j’avais d’autres options à l’époque ! Il était bien trop tard.

Marie – Christine était venue me chercher, je n’avais pas la force de conduire ma propre voiture ; le concert était prévu aux alentours de 21h, elle était passée plutôt, ses filles passaient le week – end chez leurs pères respectifs.

A 19h nous avions décidé d’aller faire un tour à la boulangerie avant, question de se goinfrer un peu ; à la fin ça me fit un bien fou !!! J’avais opté pour un jean leggings noir lacéré un peu partout au niveau des cuisses et un haut moulant longue manches noir et des talons aiguilles couleur or ; je pouvais dire que la nature m’avait si bien faite, malgré tous mes petits déboires, je pouvais quand même m’en vanter…On hésitait entre prendre de la pâtisserie ou des croissants, des glaces et autres !

- Moi : Je vais tout prendre, j’ai le ventre vide …

Je souris juste, elle aussi, on se fit plaisir, au moment de payer à la caisse, elle se proposa de tout payer, je l’en remerciai et j’attendis qu’elle finisse à la caisse, je pris les paquets et lorsque je me retournai, je le vis entrer… Je ressentis tout d’un coup quelque chose de bizarre, j’étais troublée en fait, il était si beau, élégant dans son habillement ; Mathis, il ne me vit pas à l’immédiat, j’étais un peu impressionnée du fait de le voir là, il était seul et semblait pressé, il parlait au téléphone et c’est lorsqu’il raccrocha que son regard croisa le mien, je baissai rapidement les yeux ; il se dirigea vers moi, il me dévisageait et du coup lui aussi semblait un peu intimidé par ma présence…

- Mathis : Tu vas bien ?

- Moi : Oui… Et toi ?

- Mathis : Ca va ! Je…Je suis juste venu prendre un truc à grignoter…Je suis un peu pressé… Tu… Tu es seule ? Ah oui !!!! Boris m’a dit qu’il voyageait pour le Brésil c’est ça ?

- Moi : Effectivement !

- Mathis : Et tu fais quoi là toute seule ?

- Moi : Non…En fait je…Je suis avec ma copine, on va à un concert…

- Mathis : Okey !!! Super !!! Ca va te détendre…Tu es sûre que ca va ?

Mathis avait deviné juste, il savait que je n’allais pas bien, je sentais qu’il l’avait senti.

- Moi : Oui… Ca… Ca va !!!!

- Mathis : Tu… Es sûre ????

Je me contentai juste de sourire timidement, cette fois ci il soutenait son regard sur moi, et je pouvais de temps en temps percevoir cette douceur dans ses yeux lorsqu’il me regardait.

- Moi : Ca peut … Aller Mathis !

- Mathis : Je n’ai pas beaucoup de temps, mais si tu veux je pourrai t’inviter un soir…Si tu veux bien !

- Moi : D’accord !

- Mathis : Passes moi ton numéro !

Marie – Christine nous observait à distance, il y a longtemps qu’elle avait fini à la caisse. Elle n’arrêtait pas de me chahuter dans la voiture, moi-même je me sentais un petit peu revivre.

- Marie – Christine : Oh lala !!! Vous êtes mignons tous les deux tu sais ça ?

- Moi : Qu’est ce que tu racontes ? Tu es folle hein ?

- Marie – Christine : Sérieux !!!! Maintenant que je le vois là comme ça, je comprends…

- Moi : Quoi ?

- Marie – Christine : Je comprends pourquoi tu n’as pas pu résister la dernière fois, tu sais que je l’avais juste vu une seule fois en boîte ! Mais là ma chère, il a l’air bien…

- Moi : Oui…Mais il appartient à quelqu’un d’autre maintenant…

- Marie – Christine : Soit ! Et pourquoi il prend ton numéro ? Juste pour causer et boire du p’tit lait ? Fais-moi rire !!!!

- Moi : Toi la fille bulu ci heiiiin ????

On en rigolait encore, la soirée s’annonçait plutôt bien, le concert de Richard Bona était fabuleux, comme d’habitude même si parfois j’étais scotchée toutes les 5 minutes à mon téléphone… Mathis !!! On n’arrêtait pas de dialoguer sur whatsapp !!! J’étais toute excitée, rien qu’à l’idée de le lire, ça me procurait beaucoup de réconfort ; c’est l’un de ses derniers messages qui finit complètement par me déconcentrer, je n’étais plus captivée par la musique, mais plutôt par ce qu’il venait de m’écrire… « Retrouves moi demain à cette adresse… j’y serai ! Amuses toi bien ce soir, décompresses, tu en as vraiment besoin…Demain je t’attendrai et j’aimerai peut être te faire découvrir d’autres sensations…Le goût de l’interdit, ça te dit ? Bonne soirée ma belle… »

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