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Chapitre 3

« Mathis ! » c’était tout ! Juste ça, un prénom comme tous les autres, il aurait quand même pu y ajouter son nom de famille ! Et le drame c’était que je rappelai ce numéro deux jours après, mais je tombai sur la messagerie ; décidément lui-même était bien mystérieux, il ne s’était plus manifesté. Patrick n’avait rien vu, rien, il était bien trop occupé à me labourer l’entre jambe, dans toutes les positions possibles ! Il était reparti le lendemain, il avait prévu retourner en France la semaine qui suivait, au moins j’aurai un peu de répit avec lui.

Il fallait que j’en sache davantage sur ce mystérieux inconnu qui ne m’avait plus fait signe pendant toute la semaine. Même à mon boulot je n’étais plus concentrée, il fallait que je déstresse un peu, que je prenne peut être des congés, tiens, ça faisait deux ans que je n’y étais pas allée en congé, à cause du boulot, mon boss avait toujours besoin de moi, si bien qu’il me promit de récupérer tous mes jours de congé en une fois, ça me ferait vraiment du bien, j’en aurai pour plus d’un mois ! J’en profiterai pour tenter de me ressourcer, …. Et surtout j’en profiterai pour régler mes comptes avec ce… Mathis ! J’avais fini par me rendre chez mon gynéco, je fis quand même tous les examens de routine, tout allait bien, très bien même je n’avais rien chopé ! Mais le médecin était un peu inquiet sur un aspect qui n’avait peut être rien à voir avec le reste.

- Le Gynéco : Vous allez très bien, mais songez déjà à faire des enfants !

- Moi : Pourquoi ? Je ne me sens pas…

- Le Gynéco : Vous savez, la nature a horreur du vide…

- Moi : Du vide ? Quel vide ? Je ne comprends pas !

- Le Gynéco : Avez-vous déjà entendu parler des myomes ? Fibromes ?

- Moi : Oui, vaguement pourquoi ? Vous voulez dire que je…

- Le Gynéco : Vous en êtes sujette… Les échographies montrent que vous en avez, mais de très petites taille, vraiment très minime ; ils sont bénins et n’ayez aucune crainte, plus vite vous tentez de concevoir, moins vite ils se développeront et vous aurez cette chance d’avoir des enfants, mais ne perdez pas de temps, ils ont tendance à grossir avec le temps et vous risquez d’être infertile….

Ca sonnait comme le glas dans ma tête tout ce que le médecin venait de me dire ! j’y étais allée pour des examens de routine afin de savoir si Mathis avait profité de moi, et voilà qu’il me sorti cette histoire de fibromes et qu’il fallait que je songe à faire des enfants. Il est bien vrai qu’à 28 ans je me sentais encore jeune, je me disais toujours que j’avais le temps, et que peut être un jour je ferai un enfant avec quelqu’un de valable, mais pour l’instant je me sentais trop libre pour en penser, j’aimai ma liberté à un tel point que les enfants, ça venait en second plan et encore moins un mari ! Rien que cette idée de me retrouver aux côtés d’un mari et toute une marmaille d’enfants tout autour me donnait parfois le vertige ; cette dépendance, rien qu’à y penser, ça me tuait et me sapait le moral ! Alors pour moi je m’étais dit, au moins un seul enfant ça me suffirait et quant au père, je devais les trier et bien viser ma cible.

Je devais revoir tout ça, revoir mes plans à cause d’un souci de santé, qui risquerait peut être de s’aggraver si je ne faisais pas vite comme m’avait indiqué le médecin. Je ne voulais même pas en parler à ma mère, elle se ferait trop de souci rien qu’à entendre tout ça, je préférai d’abord rester calme et bien mûrir cette idée de chercher à faire un enfant, et surtout il fallait que je réfléchisse dans la quiétude, sans stress, j’avais vraiment besoin de vacances….

Mathis ne me fit plus signe, son dernier message remontait à plus de deux semaines ; j’étais plus calme et plus sereine, je venais juste de prendre les congés, je me reposai surtout et je tentai de rester un peu calme ; Patrick non plus n’était revenu, c’était le seul mec du moment que j’avais, tous les autres n’étaient que des faux dragueurs sans intérêt, parfois on m’invitait à diner dans les restaurants, parfois on m’invitait à des soirées de gala, je tentais juste des les rabrouer poliment en leur faisant de fausses promesses en l’air, je ne me sentais pas très motivée, je voulais rester tranquille dans mon coin et tenter de réfléchir à ma vie de manière assez paisible. Même ma petite aventure d’un soir avec Mathis, je commençais à l’oublier. Marie – Christine était au courant de ce que le médecin m’avait révélé sur mon état de santé, elle était la seule à savoir et personne d’autre n’était au courant ; ce n’est qu’avec elle que je me sentais d’aplomb pour aborder ce genre de sujet.

- Marie – Christine : Beaucoup de femmes en souffrent, c’est terrible ! mais tu dis que le doc a demandé que tu songes à faire des gosses ? Donc l’affaire là est vrai ? J’entends souvent dire ça surtout lorsque c’est encore tout petit comme ça !

- Moi : J’entendais seulement ça comme ça, je ne savais pas qu’un jour j’allais en être victime !

Marie – Christine avait deux fillettes de 4 et 8 ans, elle les avait eu très tôt par accident, et de deux pères différents ! Je crois bien qu’elle ne regrette pas aujourd’hui de les avoir eues si jeune ; elle en est fière ; elle s’occupe d’elles comme une vraie mère poule et en plus chaque géniteur prend la peine de faire son devoir de père en bonne et due forme. Je ne l’ai jamais enviée, d’ailleurs ce n’était pas dans ma nature de regarder ce que faisaient et comment vivaient les autres ; elle avait ses chances à elle et moi aussi j’avais les miennes, je ne m’en plaignais pas ; cette histoire d’enfant, ce n’était pas un problème pour moi de toutes les façons, j’allais y songer dans le calme et la sérénité ; pour le moment, je voulais profiter de mes petits moment de liberté, ballades, salon de coiffure, shopping, piscine, SPA , sauna, hammam, je voulais tout faire, je voulais me détendre, je savais que ça me ferait un bien fou ! Je m’étais dis : « pas de mecs cette fois ci », ils me saoulaient un peu tous, j’avais décidé de les mettre de côté pour un moment.

J’avais pris une chambre d’hôtel, une mini suite au HILTON hôtel de Yaoundé, de toutes les façons j’avais bien gratté Patrick avant qu’il ne parte, il venait de conclure une affaire juteuse qui lui avait rapporté gros, environ une vingtaine de millions ; il renfloua mon compte, il était assez fourni ; je voulais passer une semaine dans cet hôtel avant d’envisager autre chose, mais il fallait vraiment que je me détende à fond.

- Marie – Christine : Profites en ma sœur !!!! Je viendrai te tenir compagnie d’ici samedi, les fillettes seront chacune chez leur père…

J’avais opté pour un maillot de bain deux pièces, mon corps, je savais que j’assurai sur ce coup là, mon maillot me rentrait bien dans les fesses, et mes seins étaient bien mis en valeur, avec ma taille de guêpe, je m’étais fais un piercing juste sous le nombril, c’était ma petite bêtise, ça rendait tous les hommes fou ! Je ne gérais pas les regards des uns et des autres, surtout de certains expatriés présents au bord de cette piscine ; je sirotais mon verre de jus, je m’étais allongée sur une des chaises longues au bord de la piscine, je portais aussi des lunettes de soleil, et un chapeau très large ; j’attirai vraiment tous les regards ! Je m’étais assoupie, juste un peu, me laissant aller tranquillement à tout genre de rêveries, lorsque un des serveurs du bar vint vers moi.

- Le serveur : Excusez-moi madame…. Ce monsieur voudrait vous parler ! Il est juste assis au bar à l’intérieur !

- Moi : Ca veut dire quoi ?

- Le serveur : Il m’a dit que vous vous connaissez très bien…

- Moi : Je ne connais personne !!!

- Le serveur : Si, il m’a dit que vous vous appelez Lisa …C’est bien ça ?

Je m’étais redressée, très surprise, je ne voulais pas de compagnie masculine, après tout ce que je venais de vivre comme émotions fortes ces derniers temps, je ne me sentais vraiment pas d’humeur, malgré le fait que je me prélassais en tout quiétude, et même si j’en allumais plus d’un, je ne voulais pas les sentir, ces hommes !!! Et voilà que je venais de me faire repérer sûrement par un ancien dragueur.

- Moi : Ecoutez ! Ce monsieur comme vous dites qui me connait là ! Allez lui dire que si il n’a pas les pieds pour se déplacer, eh bien ! Qu’il aille se faire voir ailleurs !!!! Et dites lui qu’il perd un temps fou à vous faire faire les allées et venues, vous n’êtes pas son larbin !!!

- Le serveur : Ok !

Il s’en alla tout honteux, je pestais en silence, très énervée, je tentais de m’assoupir encore un peu, lorsque je vis une ombre se rapprocher progressivement vers moi…Je ne le reconnu pas à l’immédiat, il était habillé vraiment très relax, une chemise et une sorte de bermuda et des ballerines en daim, il portait aussi des lunettes.

- Lui : Je peux ?

- Moi : Quoi ? Vous asseoir ?

- Lui : Bien sûr….Je peux ?

- Moi : Et si je refuse ?

- Lui : Je vais faire un pari…

A l’instant tout me revint à l’esprit, sa voix surtout, c’était lui, j’ôtai mes lunettes, il fit pareil, je n’arrivais pas à le croire, je ne l’avais pas du tout reconnu, il était bien différent de la dernière fois en boite, surtout que c’était dans la nuit.

- Moi : Mais…C’est vous…

- Lui : Je suis Mathis !!!!

- Moi : Qu’est ce que vous faites ici ?

- Mathis : Je te renvoie plutôt la question !

- Moi : Je me prélasse...

- Mathis : Et moi je suis en rendez vous d’affaires, j’attends quelqu’un !

- Moi : Quelle coïncidence !!!

- Mathis : Non, ce n’est pas un hasard !

- Moi : C’est vous qui le dites !

- Mathis : Tutoies moi d’accord ?

- Moi : C’est toi qui le dit !

Je m’étais assise cette fois ci, il s’était assis aussi juste à côté, sur une autre chaise longue, mais il me regardait bien en face, il me dévisageait d’une drôle de façon, sans cligner des yeux, sans gêne ! Du coup je devins mal à l’aise, à cause de cette façon qu’il avait de parcourir tout mon corps avec ses yeux, il avait de temps en temps un petit sourire mesquin qui voulait tout dire… Il avait sûrement bien profité de moi le saligaud !!!! Mais je tentais de faire bonne figure et de le défier aussi du regard.

- Mathis : Tu… Es encore plus belle que la dernière fois !

- Moi : Ecoute… Mathis, je ne sais pas ce qui s’est passé la dernière fois, j’étais ivre ! Alors de grâce, j’aimerai bien que tu me dises la vérité !

- Mathis : Quelle vérité ?

- Moi : En plus tu fais l’ignorant ! Tu trouves ça décent toi ? tu m’as envoyé juste un message et j’ai tenté par la suite de te rappeler, mais ça ne passait pas ! Alors j’ai le droit de savoir !!!!

- Mathis : Si…. On a couché ensemble ?

- Moi : Tu as tout compris !

- Mathis : Ok je vais te dire…

- Moi : Je t’écoute…

- Mathis : Il ne s’est rien passé ! Je ne suis pas fou !!!

- Moi : Ouf !!!! Ok ca va !

- Mathis : Voilà !

- Moi : Tu vas me dire qui tu es vraiment ?

- Mathis : Vraiment ? Je suis moi, tout juste Mathis !

- Moi : Tu es Mathis tout juste… Tu n’as pas de nom de famille ?

- Mathis : J’en ai comme tout le monde bien sûr !!!

- Moi : Alors ? C’est le lequel ?

- Mathis : Non ! Toi d’abord !

- Moi : Non ! J’ai demandé la première, toi d’abord !

- Mathis : A quoi ça sert ? Tu le sauras de toutes les façons, avec le temps !

- Moi : Quoi ??? Tu penses que… toi et …

- Mathis : Exactement !!!! Toi et moi… Ensemble !!!

- Moi : Ne rêve pas en couleur stp !

- Mathis : Ce n’est pas interdit …

- Moi : Mais… Pour qui tu te prends ???

Ce Mathis m’avait l’air de bien savoir ce qu’il voulait, il ne me lâchait pas des yeux et était assez sûr de lui ; il m’écœurait en même temps par cette assurance qu’il avait de vouloir me montrer qu’il pouvait m’avoir comme ça aussi facilement ; il se gourait, je n’allais pas me laisser faire, surtout pas.

- Mathis : Ecoute … Accepte juste de passer un peu de temps avec moi, juste un week – end, juste une fois !!!

- Moi : Je crois qu’il y a un boulon qui te manque….Mathis !!!!

- Mathis : Lisa ?

Je venais de me lever et de le planter là sur place ! Il m’appela encore et lorsque je me retournai je vis qu’il avait les yeux sur mes fesses, avant de les relever aussi rapidement, honteux, je venais de le surprendre ! Cette fois ci j’en avais ma claque de lui !

- Moi : Je vais te dire une bonne chose, cette rencontre de l’autre jour en boite et tout le reste c’était vraiment une erreur de ma part, alors je te conseille d’effacer cette soirée de ta mémoire, je te conseille d’oublier que j’existe et qu’on ne s’est jamais rencontrés ! Je ne sais pas qui tu es, et encore moins moi, tu ne me connais pas alors de grâce je te prie de me laisser tranquille!

Je tournai les talons à la vitesse lumière, ne lui laissant aucune occasion de me répondre, mais il ne lâcha pas prise.

- Mathis : Lisa… Je … Je vais te dire qui je suis….Stp !!!

- Moi : je t’écoute…Mais si tu penses que tu vas m’amadouer avec ça tu perds ton temps !!!!

- Mathis : Je veux juste qu’on se retrouve quelque part, on passe du temps ensemble, sans arrières pensées crois moi, et je te dirai tout sur moi, tout sur ma vie, si tu acceptes !

- Moi : Tu crois vraiment que ta vie m’intéresse ?

- Mathis : Je ne sais pas … Peut être !!!

- Moi : Tu m’intrigues et en même temps tu me fais peur !!!!

Je pense que Mathis n’aurait pas cédé si je n’avais pas accepté son invitation ; je fini par céder malgré moi, surtout à cause de son insistance et rien d’autre. Il promit de venir me chercher samedi dans l’après – midi, il aurait souhaité que je passe la nuit avec lui, mais sans arrière pensée ; je savais que nous étions tous les deux des adultes et nous savons très bien comment cela fonctionne ! Un homme et une femme qui passent la nuit ensemble …

- Mathis : Merci d’accepter cette invitation, tu ne le regretteras pas !

- Moi : J’accepte ton invitation à contre cœur crois moi, et je ne passerai pas la nuit avec toi, ça c’est même pas la peine de d’insister, juste un après midi, et je rentre juste après !

- Mathis : Ok ma belle je n’insiste pas la dessus !

- Moi : c’est plus correct !

Je me demandai encore ce qui m’avait pris d’accepter son invitation, j’étais vraiment folle d’accepter, il m’intriguait en même temps ce Mathis ! Malgré qu’il était un peu chiant sur les bords, il n’était pas si mal que ça physiquement ; Sur mon lit dans cette chambre d’hôtel, mes pensées étaient tournées vers lui, pourquoi il m’intriguait autant après tout ce n’est pas le physique qui comptait ! Je n’étais plus une adolescente et ce n’était jamais dans mes habitudes de ressentir ce genre de choses depuis mon aventure avec ce Maxime lorsque je n’étais encore qu’une élève, j’étais tombée amoureuse une seule fois et je m’étais jurée de ne plus tomber dans ce genre de « piège » ; alors Mathis, je le chassais rapidement de mes pensées. Il était déjà 22h, je n’arrivai pas à trouver le sommeil, lorsque j’entendis frapper à ma porte, on venait me livrer une grosse boîte de petits chocolats en forme de cœur et avec un petit mot et dessus, c’était écrit : « Fais moi confiance… Mon nom de famille n’a pas d’importance, je te dirai quand même qui je suis, j’espère tout simplement que ça n’aura pas un impact. Mais sache que je suis juste… Mathis …Tu me plais vraiment Lisa ! Bonne nuit »

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