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Chapitre 7

Anne me présente à tout le monde. J’en suis très émue. Mon sourire est ensorceleur, plus d’un porte le regard sur moi. Aux côtés de Anne, il y’a un homme avec qui elle parle particulièrement. Je crois que c’est son mari. Je porte mon regard froid sur lui. Il me répond avec un léger sourire au coin des lèvres. Je sais par où je vais commencer.

La réunion a pour but de parler du financement que mon entreprise va apporter à la leur. Une collaboration gagnant gagnant. Pendant trois mois mon agence doit promouvoir la marque de vêtements de Anne afin de la relancer. Le contrat est signé assez rapidement. Les membres de la réunion rejoignent un à un leur bureau. Nous ne sommes plus que quatre dans la salle de réunion. Jospin se tient derrière moi, Anne est toujours sur son siège et son mari à ces côtés. Elle ne manque de montrer sa joie face au coup de main que j’apporte à son entreprise.

Anne : vous avez un grand cœur, Stella. Dieu vous bénisse abondamment.

Un violent coup me frappe le cœur. Je lui souris. Cet être démoniaque parle de Dieu. Je crois que le monde ne tourne pas dans le bon sens.

Stella : amen, Anne.

Anne : Dieu sait récompenser pour le bien que l’on fait. Il va vous récompenser.

Stella : il sait aussi récompenser pour le mal, ça, c’est une certitude. Qui tue par le feu, meurt par le feu.

Anne : ha ça, c’est très vrai. Bien, nous allons vous présenter les locaux. Ici c’est la salle de réunion comme vous pouvez le constater.

Stella : sans soucis…

Je sens un pincement sur mon dos. Je ne sais pas à quoi Jospin joue mais je compte lui rendez ce coup.

Stella : eurr… Je vais d’abord m’entretenir avec mon manager.

Nous sortons de la salle. Jospin m’amène jusqu’à la voiture. On y entre, il fouille dans mon sac à main.

Stella : si tu me dis à l’oreille que tu veux me parler, qu’est-ce que ça va faire ? Es-tu obligé de me pincer ?

Jospin : je rate une occasion comme ça de te toucher ?

Stella : qu’as-tu mis dans mon sac ?

Jospin : c’est quoi ? Tu as peur que je trouve quelque chose de suspect dans ton sac ? Tu marches avec les préservatifs ?

Je n’ai plus rien à dire. Je préfère le laisser faire. Il enlève du sac une boîte de comprimé et une montre dorée. Il soulève mon bras et passe la montre sur mon poigné.

Jospin : c’est comme ça qu’on va communiquer à distance. Je suis au courant de tous tes faits et gestes avec ça. Je vois tout ce que tu fais et j’entends toutes tes conversations.

Stella : tu vas t’absenter ?

Jospin : malheureusement je dois partir. J’ai une petite affaire à régler à l’extérieur de la ville. Je vais revenir demain matin. Ne t’inquiète pas, on reste en contact. Après avoir fini avec Anne, tu rentres au manoir avec les gardes du corps. Ne crains rien, je suis loin mais je suis là.

Stella : ce n’est pas un problème si tu pars. Tu parles comme si j’avais obligatoirement besoin que tu sois là.

Jospin s’arrête de fouiller dans mon sac. Il me regarde, il sourit. Il fait son séducteur. Je suis indifférente physiquement mais peu à peu ça chauffe à l’intérieur. Je n’aime pas ce sentiment quand je suis en face de lui.

Il enlève une seconde boîte de médicaments de mon sac.

Jospin : si jamais tu te trouves avec un homme pendant la mission, tu lui donne deux comprimé de chaque boîte, pas plus. Il aura l’impression que vous avez sauvagement fait l’amour. Sur ceux, tu comprends que tu dois séduire le mari de Anne. Il connaît un certain nombre de secret sur elle.

Stella : quand est-ce que je vais aller vivre avec elle ?

Jospin : c’est toi qui va l’inciter à te faire la proposition. Fais attention à toi.

Il sort de la voiture et s’en va. Je retroune dans l’entreprise avec Anne. Elle me présente à tous les employés. On passe dans tous les bureaux et tous les ateliers de couture. On fait un tour dans la salle d’essayage. Nous nous familiarisons très rapidement.

On termine la visite dans son bureau, le bureau de mon père. Il n’est plus comme dans mes souvenirs. Elle a tout refait à sa manière. Assise en face d’elle, je repense au soir du drame. J’ai parfois l’impression que tout cela n’était qu’un mauvais rêve mais tout était très réel.

Stella : dites, Anne, vous avez là un bel empire. Comment l’avez-vous bâti ? Ça doit vous avoir pris tout une vie.

Anne : j’ai commencer tout en bas jusqu’à ce sommet. Au début je n’avais qu’un fil et une aiguille. C’était difficile mais je suis là. Aujourd’hui les gens se couchent pour me laisser passer. C’est ça la vie.

Stella : vous êtes une battante alors… Sauf que ce j’ai entendu dire est bien loin de ce que vous dites. On m’a dit que l’entreprise était à un couple et puis ils ont tout laissé en votre nom avant de mourir.

Anne : ça, c’est la version des autres. Moi, je suis seule à connaître la vraie vérité. À la base tout était à moi mais ces gens m’ont tout pris. Heureusement que le seigneur n’abandonne pas ses enfants. J’ai tout récupéré.

Stella : le seigneur est miraculeux, n’est-ce pas ?

Anne : il est miséricorde, chaque jour je le loue et le remercie. Il garde mes ennemis très loin de moi. Il m’a donné un mari merveilleux. Ces gens là avaient même bloqué les enfants dans mon ventre. Dès qu’ils meurent, direct, j’accouche mon premier enfant. Un garçon.

Anne : alala… Ces gens étaient des monstres alors. Moi à votre place, je n’allais certainement pas les laisser s’en tirer comme ça. Mince ! On ne joue pas avec moi. J’obtiens toujours ce que je veux. Si ce que je veux appartient à quelqu’un alors je l’arrache.

Anne : oh ! Je sens qu’on va très bien s’entendre.

Elle se sert un verre de whisky. Je ne suis pas d’humeur à boire, surtout pas avec cette femme. Je décline sa proposition. Nous restons dans son bureau pendant plus d’une heure à parler de tout. J’ai l’impression que quelque chose manque à ma vie, mon cœur bat anormalement. Quand je me retourne un bref instant, je me rend compte que jospin n’est pas là. Je ferme les yeux, je me demande bien quelle était cette urgence.

Au moment de m’en aller, Anne me retient un peu plus.

Anne : déjà ? Nous avons encore tellement de choses à nous dire. Par exemple on doit parler du défilé de mode. Quand aura-t-il lieu ? Il faut que cela soit dans deux mois au plus tard. Aussi…

Stella : je me sens très fatiguée, je vais rentrer me reposer. Aussi, je vis un peu loin de la ville. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir à voyager comme ça tous les jours. Il faut noter que je déteste les hôtels. Je cherche encore une maison où je vais être hébergée avec mon équipe.

Anne : mais pourquoi chercher ? J’ai un manoir qui peut accueillir un peuple. Il est assez grand pour que toutes ton équipe et toi soyez accueillis.

Je laisse mes yeux s’inonder de reconnaissance. Je pose la main sur la poitrine et incline ma tête sur le côté.

Stella : je suis… Oh mais… Vous êtes tellement gentille. Je ne sais pas comment vous remercier. Mon manager va tout préparer pour qu’on s’installe en semaine. Merci beaucoup.

Anne : c’est la moindre des choses que je puisse faire pour vous. L’hospitalité est l’une de mes vertus. J’aime partager ce que j’ai avec les autres.

Stella : le seigneur ne va pas vous épargner le jour du jugement. Il va tenir compte de tout ce que vous avez faut sur cette terre. J’aimerai même qu’il vous récompense quand vous êtes encore en vie. Je vais même l’aider à le faire. Merci beaucoup madame.

Anne : Amen ma fille… Je peux t’appeler ma fille ? Et te tutoyer aussi.

Stella : sans soucis, puisque nous allons vivre dans la même maison.

Anne : puisque tu ne connais pas la maison, je t’invite à venir manger ce soir. Comme ça le jour de votre arrivée, il n’y aura pas de problème.

Stella : j’accepte avec joie. Je fais un tour à la maison et en soirée je viens déguster vos délices. Merci beaucoup, vous êtes pleines de bonté. Je n’ai jamais vu une femme comme vous.

Anne : c’est à moi de te remercier. Je te raccompagne.

Bingo ! C’est un panier de trois points que je viens de marquer. Cette fois mon sourire est véritable. Même dans la voiture, je suis toujours souriante. Une voix sonne dans mes oreilles. C’est celle de Jospin.

Jospin : donc tu peux sourire pour de vrai ?

Je regarde sur montre. Une lumière bleue y clignote.

Stella : tu as entendu ? Elle va bientôt me faire confiance. Ça va être une vraie fête.

Jospin : une fois au manoir, va directement au laboratoire. Il y’a une petite mission pour toi cette nuit.

Stella : c’est compris

Le chauffeur roule à vive vitesse sous mes ordres. En moins d’une trentaine de minutes, nous sommes au manoir. Sans me changer, je me dirige vers sous sol.

L’écran est déjà allumé. J’approche ma montre jusqu’à ma bouche.

Stella : hé… Jospin, tu es là ?

Jospin : tu n’as pas besoin de coller la montre sur ta bouche. Ça fait que je ne vois plus que tes narines.

Stella : sois un peu mâture… Je suis déjà au laboratoire. Je fais quoi ?

Le visage de la daronne apparaît sur l’écran. Elle est très pâle.

Stella : Daronne ! Qu’y a-t-il ?

Daronne : rien ma petite. Il faut que ce soir tu voles certains documents. C’est très important.

Stella : d’accord ! Explique moi.

Daronne : dans le ministère de la recherche scientifique il y’a des documents concernant mon cas. Ils révèlent un certain nombre de chose sur le ministre qui m’a fait Enfermé. C’est vrai c’est une infirme preuve mais c’est déjà ça. J’ai localisé ça dans les archives. Il faut t’y rendre ce soir pour me les récupérer.

Stella : comment je procède ?

Daronne : jospin va tout de dire.

Stella : dites Daronne, je peux toujours me rapprocher du ministre. Si c’est un homme sans cœur, il doit sûrement aimer les jeux de jambes. Ça peut toujours marcher.

Daronne : nous allons y penser…

Jospin : penser avec qui ? D’ailleurs, jeux de jambe c’est quel mot français ? Elle joue avec les jambes de qui ? Que quelqu’un voit un peu la couleur de ton caleçon avant de voir.

Stella : excuse moi Daronne mais tu es sûr qu’il ne manque pas quelque chose dans la tête de Jospin ? J’ai souvent l’impression qu’il…

Daronne : cet enfant est tout, sauf normal.

Jospin : vous-même vous voyez pourquoi on vous a refusé la taille.

Nous passons un petit moment de joie. Quelques éclats de rires auquels je me mêle très peu. Jospin semble rire pour nous deux. Au fond de moi, je suis tout de même joyeuse.

Après ces instructions, je monte dans ma chambre. J’ai deux heures devant moi avant le rendez-vous chez Anne. J’ai hâte de voir ce qu’est devenu ma sœur. C’est la seule raison pour laquelle j’ai accepté l’invitation.

Je me jette sur le lit avec ma robe. Un léger sommeil m’emporte mais s’en va assez vite. Bizarrement je me sens heureuse, je carrese la montre sur ma main, je souris faiblement.

Jospin : ne me caresse plus pardon…

Stella : espèce d’idiot… J’enlève ta montre.

Je me lève brusquement. J’enlève la montre et la lance dans mon sac. C’est sûr que cet homme n’est pas humain, me dis-je.

Pour mon rendez-vous je mets une robe noire plus décontractée. Je suis accueilli au portail du manoir de Anne par un portier que je ne connais pas. Il me souris, il a sûrement reçu l’ordre d’être très aimable avec moi.

Le mari de Anne longe le jardin et vient vers moi. Je me demande bien ce qu’il fait avec les fleurs à cette heure. Il me baise le dos de la main en esquissant un sourire suspect.

Stella : que fait l’homme du manoir au jardin à cette heure ? N’est-il pas tard pour du jardinage ?

Serges : je cherchais des roses blanches pour égayer la tenue de la ravissante Stella. Malheureusement elle est arrivée avant que je n’achève ma quête.

Stella : alala… Si je n’étais pas aussi noire, j’allais sûrement rougir.

Serges : vous avez le plus beau teint du monde… En fait j’ai été jardinier dans ce manoir à l’époque. Je…

Je sens une boule se nouer dans mon ventre. Je lève la tête, je plonge mon regard dans celui de cet homme. Les images de l’arrosoir d’essence me reviennent, la pantalon du jardinier me hante de nouveau. C’était lui, c’était cet homme. Jospin remarque ma faiblesse. Il me parle. Le moyen de communication ne concerne que lui et moi. Je suis la seule à pourvoir l’entendre.

Jospin : reste calme, Stella. Tu peux dépasser ça. Respire et souris.

Je ferme le poing, je m’imagine en train de rouer cet homme de coup. C’est un monstre, c’est une ordure.

Jospin : s’il te plaît ma courtelina… Imagine que je suis juste à côté et que tu me donnes une paire de gifle. Ça va te remonter ?

Cette phrase m’amuse mais je reste indifférente. Je reviens à moi, je continus mon jeu.

Stella : j’ai un faible pour les jardiniers. On dit que ce sont les hommes les plus romantiques. Ils savent faire beaucoup de choses avec mes femmes.

Serges : c’est moi que vous décrivez

Stella : Anne a donc beaucoup de chance

Il me conduit à l’intérieur. Tout a changé. Rien n’est plus comme dans mes souvenirs. Anne a enlevé tout ce qui appartenait à ma famille.

En me voyant, elle se détache de ses deux enfants et vient vers moi. Nous nous prenons dans les bras comme les meilleures amies du monde.

Anne : tu es ravissante, on peut être belle comme ça ?

Stella : merci beaucoup, vous êtes aussi rayonnante. Votre manoir est… Waouh ! Les mots me manquent. C’est tellement beau.

Anne : il n’est sûrement rien comparé au tien. On raconte que c’est trois fois plus grand que celui-ci.

Stella : hahaha… Les gens exagègent toujours. Alors… Mangeons, j’ai réservé mon ventre juste pour cette soirée.

Anne : tu vas te régaler.

Nous sommes installés à table. Elle est pleine de nourriture. Ces gens sont heureux. Ils vivent mon bonheur. Il y’a une grande télévision en face de nous. Les informations y passent. La daronne m’a gardé une surprise. Cette femme reste étonnante.

Une femme fait un résumé du journal du soir. Nous sommes tous très attentif. Un seul titre retient notre attention.

-assassinat de Anne DEBARDO dans sa cellule il y’a quelques heures. La jeune condamné à perpétuité à eu la gorge trachée par une autre détenue lors d’une violente dispute…

Anne se lève de sa chaise et saute de joie. Elle danse sur place, son mari danse avec elle.

Anne : voilà comment on doit brûler le diable. Cette sorcière ne pouvait pas finir autrement. Il fallait seulement qu’elle meure comme ça.

Serges : je crois qu’on a désormais plus rien à craindre. Il n’y a plus moyen qu’elle nous cherche des noises un jour. C’est fini pour elle.

Un crie se fait entendre depuis l’entrée de la salle à manger. Une jeune adolescente arrive devant la télé en larme. Elle hurle de toutes ses forces, elle se roule sur le sol. Elle grelotte de douleur.

-non, non, non Anne, tu ne peux pas mourir. Tu ne dois pas mourir. Qui va venir me sauver ? Qui va me délivrer ?

Elle est déboussolée. Il ne faut pas beaucoup chercher pour savoir de quoi elle vit. La drogue est dessinée sur ses lèvres, l’alcool et la dépravation sont sa marque. Je lis le désespoir en elle.

Je serres fortement ma fourchette dans ma main. Je regarde Lucie, je regarde ce qu’ils ont fait de ma douce sœur.

Je murmure tout doucement,

Stella : je suis là, mon bébé… Je suis venu te sauver, je suis venu te chercher.

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