Trois
Je n'ai pas réussi à dormir correctement la nuit dernière. À vrai dire, je me suis contentée de somnoler par bride sans véritablement tomber dans un sommeil profond.
Ce baiser que nous avons échangés Roman et moi m'a laissé une sensation... étrange, dirons-nous. C'est un séducteur. C'est indéniable. Pour en avoir fréquenté de nombreux lorsque j'étais serveuse, je n'ai pas mis longtemps à le voir, cependant, il agit comme-ci son petit numéro était invisible aux yeux des autres, alors qu'il est flagrant.
Malgré tout, en ayant la connaissance de tout cela, je ne peux pas m'empêcher de le trouver attirant. De sa chevelure sombre, à ses yeux bleus perçants en passant par sa stature athlétique, tout, absolument tout en lui semble sortir tout droit d'un livre sur les vestiges de la Grèce antique!
Il faut que j'arrête ma dérive car je ne suis pas venu ici pour flirter, mais pour écrire le livre de ma vie! Donc, désolé pour toi Roman Eden, mais aussi sexy sois-tu, à partir de maintenant je ne vais avoir d'yeux que pour mon futur chef d'oeuvre! Les petits dîners au clair de Lune, c'est terminé! C'est onc sur cette résolution que je rassemble toute ma concentration, pour pouvoir poursuivre ce que j'ai commencer. D'ailleurs, après ma première rencontre avec le propriétaire des lieux, j'ai trouvé l'inspiration. J'ai écrit sans m'arrêter jusqu'à 20h et je n'ai consentit à une pause que lorsque j'ai vu que j'allais être ne retard pour le dîner.
C'est une histoire qui mélange plusieurs thèmes et lieux. J'ai toujours voulu écrire quelque chose qui ressemblerait à de le science-fiction mais avec une pointe d'ésotérisme. Je n'étais jusque là jamais parvenu à trouver l'angle parfait pour prétendre à mes aspirations mais là, je pense avoir trouvé!
Ce sera l'histoire d'une femme au 21ème siècle, qui pendant une séance d'hypnose, découvre qu'elle a eu plusieurs vies antérieurs. Elle apprend que durant d'anciennes incarnations, ses ambitions ont été étouffés voir réduites à néant par des hommes jaloux et brutaux. Voulant réparer l'injustice qui lui a été faite par le passé, elle trouvera le moyen de faire des voyages dans le temps pour aider toutes ces femmes qu'elle a été et qui sont un prolongement d'elle-même. Afin qu'elles puissent se réaliser pleinement malgré l'hostilité des époques dans lesquels elles évoluent. Ces expériences la transformera et lui permettra de se réaliser pleinement dans son incarnation du présent.
Je me documente afin de savoir comment fonctionne les rêves conscients et le fonctionnement des voyages astraux. Il me semblait que le FBI a dé-classifié des documents prouvant leurs véracités... Je suis donc euphorique à l'idée d'explorer cela, car c'est exactement ce que j'ai toujours voulu écrire sans pouvoir le faire. J'ai l'impression d'avoir retrouvé une liberté qui m'avait fait défaut avec Anton Baltik, car je ne devais fournir que des suites pour prolonger le succès d'une histoire déjà complète.
Prépare-toi Léonard! La nouvelle Bianca arrive et tu ne pourras pas faire autrement que d'être conquit par elle! Pensais-je extatique. Alors que je finis de lire l'un des derniers rapports fédéraux expliquant le protocole des expériences menés, j'entends de légers bruits dans le jardin. La fenêtre est ouverte en cette fin de printemps et je me penche pour voir ce qu'il s'y passe. Je reste statique un moment, quand j'aperçois Roman, vêtu d'une tenue de sport sombre, faisant de la corde à sauté. Je l'observe sans savoir pourquoi. Ses mouvements sont droits, cadencés et il fait sa série de sauts avec une certaine détermination. Il s'arrête un moment, avant de s'étirer. De là d'où je suis, je peux voir les muscles de ses bras jouer sous sa peau lisse et mouillée de sueur. Alors que je suis concentrée sur ses mouvements, rapidement il lève la tête vers moi. Je n'ai pas le temps de me cacher car il me regarde droit dans les yeux, me faisant ce petit sourire qui m'agace tant, mais me charme en même temps, puis il re-concentre sur ce qu'il fait. Gênée qu'il m'ai vu l'espionner, je ferme la fenêtre et pars m'asseoir à mon bureau.
Mon inspiration s'est dissipé et j'ai le plus grand mal à retrouver ma concentration d'il y a quelques minutes. Décidément, cet homme est une véritable distraction! Alors que je me maudit pour ma faiblesse après des mois de célibats, j'entends tambouriner à la porte.
C'est fébrile que je vais ouvrir. Alors que je m'attends à bafouiller devant un Roman en nage, je suis surprise de ne voir personne. À mes pieds, juste une enveloppe blanche avec mon prénom écrit dessus. Je l'ouvre et inscrit à la main sur un petit carton, ces simples mots: Déjeuner sur la terrasse. 13h. Roman.
Je fronce les sourcils, ne sachant pas comment prendre cela. Est-ce une invitation ou bien un ordre? Étant donné qu'il m'a surpris à la fenêtre, il doit penser que c'est du tout cuit et qu'il n'a qu'à m'offrir un énième repas pour enfin avoir ce qu'il veut? Honnêtement, je ne sais pas comment prendre tout ça. Il y a une partie de moi qui a envie de l'envoyer balader car j'ai d'autre chose à faire et puis, il y a cette autre partie qui...
Il faut dire que ça fait longtemps que je n'ai pas... et il est assez excitant... pour ne pas dire autre choses... mais je ne peux pas jouer avec le feu! C'est mon logeur et coucher avec lui ne m'apporterait rien d'autre que des ennuis et c'est ce que je veux éviter. Malheureusement, ma curiosité ayant été réveillée, je sais que je me rendrai à ce déjeuner, même-ci c'est uniquement pour le regarder. Une dernière fois.
...
Assise à la table au bord de la piscine, je regarde Roman revenir de la cuisine avec un plateau dans les mains. Une fois de plus, il est généreusement garnie et je me demande quel plat a-t-il bien pu commander pour me refaire son petit numéro.
- Pavé de boeuf sauce au poivre. Dit-il fièrement.
- Du même restaurant que vous affectionnez tant?
- Pas cette fois-ci. C'est une de mes créations.
- Vraiment? Dis-je avec étonnement.
- Il me semble vous avoir dit hier que je savais cuisiner. Je suis choqué de voir que vous ne m'écoutiez pas.
- Je vous ai écouté mais je ne vous ai pas cru, nuance!
- Ah! D'accord... d'ailleurs n'avions-nous pas convenu hier soir qu'à présent nous nous tutoyons? Alors Bianca? Comment avance le livre? Dit-il en déposant une assiette garnit de boeuf coupé en fines lamelles nappé de sauce et accompagné d'une salade.
- Disons, que ça va dans le bon sens. Répondis-je avant de goûter.
Je retiens cette fois-ci mon gémissement de délectation. Il le remarque et fronce les sourcils.
- Tu n'aimes pas c'est ça?
- Non! C'est très bon.
- Alors pourquoi ne l'as-tu pas montrer? Hier, tu n'as pas arrêter de faire des hum, à chaque bouchées et c'est en grande partie pour cela que j'ai décidé qu'aujourd'hui je te ferais goûter quelque chose que j'ai fait, pour pouvoir avoir la même réaction. Me dit-il sans sourciller.
- Tu as dû m'observer avec application pour avoir vu tout ça.
- En effet, je t'ai beaucoup regarder, comme toi... et j'ai beaucoup aimé ce que je voyais.
Là, si je n'ai pas compris, ce n'est pas de sa faute! Son rentre-dedans ne fait aucun doute. Au moins il est honnête et ne perds pas de temps en minauderie, mais je pense pas que je vais céder. Je ne le peux décemment pas. Je ne réponds pas sa sollicitation et continue de manger tout en regardant autour de moi, afin de ne pas avoir à lui faire face pour qu'il se rende compte de mon trouble.
J'observe ce jardin immense, avec ces fleurs sublimes qui sentent divinement bon... mais aussi l'horizon, qui est absolument homérique avec la mer et le ciel qui se confondent. Je pourrai me perdre dans ce paysage des heures, si je ne sentais pas les yeux insistants de mon hôte sur ma personne. J'arrive à sentir la chaleur et le désir électrique qui émane de nos deux corps mais je fais l'effort de ne pas y répondre.
- Viens avec moi. Dit-il pour me sortir de ma torpeur.
Je me tourne vers lui, surprise pensant avoir imaginer ce qu'il a dit.
- Où ça?
- À l'intérieur. Je vais te faire visiter et puis j'ai un truc à te montrer. Dit-il en se levant.
...
Après m'avoir montrer tout le rez-de-chaussée, nous montons au premier étage. Il me montre chacune des chambres qui sont toutes aussi grandes les unes que les autres et possèdent toutes une salle de bain immense. Je ne dis rien, je me contente juste de regarder cette richesse s'étaler devant moi, en me disant que Roman et moi n'avons décidément pas les même soucis dans la vie. Et puis... soudain, il pousse la porte d'une autre pièce qui se révèle être une bibliothèque. Elle est irréelle! On se croirait dans un conte pour enfant tant elle est parfaite. La comparaison qui me vient en tête, c'est une scène de la Belle et la Bête, où Belle s'émerveille devant une bibliothèque où les murs entiers sont couverts de livres en tout genre. Je n'ai rien à voir avec elle (je suis beaucoup moins ingénue) mais je ressens un émerveillement sans pareil devant cette grotte faite pour l'évasion .
- Tu ne dis rien depuis que nous avons quittés la table. Dit-il soudain.
Alors que je vais pour lui répondre une banalité, je me décide à mettre un coup d'arrêt à cette mascarade qui ne mène nulle part.
- Pourquoi m'as-tu emmené ici? Que veux-tu? Que cherches-tu plutôt? Toi et moi sommes des étrangers et je ne comprends pas pourquoi tu me montres ta maison, alors que je ne suis ici que pour travailler et rien d'autre.
Il semble déboussoler par mes questions, mais se reprend rapidement.
- Parce-que j'en ai envie... c'est vrai nous ne nous connaissons pas toi et moi, mais tu m'attires c'est tout.
- Ça ne m'intéresse pas Roman. Dis-je abruptement.
- Quoi donc?
- Ce que tu me proposes: cette espèce de parade de séduction romantique. Je dois vraiment me concentrer sur mon livre car j'ai des objectifs et tu ne fais que me ralentir. Si tu sais que tu ne pourras pas te tenir à distance de moi, je pense que je ne pourrais pas rester ici.
- Quoi? Tu veux partir parce-que je t'invites chez moi?!
- Tu sais très bien que tu ne fais pas que ça, tu as une idée derrière la tête.
- Je mentirais si je te disais que tu ne me plais pas. Je voulais juste faire plus ample connaissance et oui, je voulais aussi te séduire mais je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça et malgré ce que tu dis, je sais que tu n'es pas aussi insensible que tu le prétends. Alors pourquoi résister? Dit-il en s'approchant doucement de moi.
Il se penche et commence à me murmurer à l'oreille:
- Je t'ai vu me regarder ce matin et le baiser que nous avons échangé hier, t'a certainement autant troublé que moi. Je ne vois pas en quoi passer du temps ensemble t'empêcherai d'écrire. Tu ne restes que quelques semaines, il n'y a aucune promesse, si ce n'est le plaisir...
Ma respiration s'accentue quand il se poste face à moi, son nez frôlant délibérément le mien.
- Je ne t'embrasserai pas cette fois. C'est à toi de faire le premier pas. Chuchote-t-il.
J'hésite. Je sais que je viens de dire que je ne le voulais pas, mais là, dans cet endroit et avec sa façon de me laisser le choix sans pour autant cacher ses intentions... Je me jette sur lui et l'embrasse avec passion. Il se laisse faire un moment, avant de répondre avec ardeur à mon baiser. Il me colle sur un mur et passe sa main le long de mon corps. Cela faisait si longtemps que je n'avais été touché de cette façon et mon corps se met immédiatement.
- Non, non...je ne peux pas... dis-je dans un sursaut de conscience.
- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas? Dit-il sans pour autant me lâcher.
- Quelle est la différence?
- Tu t'empêches de vivre depuis si longtemps que tu ne t'en rends même pas compte. Je ne veux pas te forcer Bianca. Tu es libre de retourner dans la maison d'ami si tu le souhaite...
Il ne finit pas sa phrase et je l'embrasse à nouveau. Je viens de décider, je le veux, j'ai envie de lui.
...
C'est sans cesser de nous embrasser que nous poussons la porte d'une chambre. Roman me guide jusqu'au lit. La frustration des ces derniers mois n'a fait qu'exacerber mon désir. Il me déshabille avec dextérité, m'enlevant mon chemisier et mon pantalon sans ménagement. J'ai à peine le temps de passer son polo au-dessus de sa tête, qu'il me jette sur le lit. Il défait les boutons de son jeans sans cesser de me regarder. Une fois entièrement nu sous mon regard, il se jette sur moi, me débarrassant des derniers tissus qui cachent ma nudité.
Sa main effleure ma peau, la rendant encore plus incandescente. Il se positionne au-dessus de moi et alors que je m'attends à ce qu'il prenne les choses en main, il se contente de me contempler. Ses yeux bleus pénètrent dans les miens et il arbore ce petit sourire victorieux qui a le don de m'agacer mais qui là, semble cacher quelque chose de diabolique. Il fait jouer ses doigts sur mon ventre avant d'atteindre mon intimité et de me caresser.
- Pas assez mouillée... dit-il avec une lueur de défis.
Il glisse le long de mon corps et positionne sa tête entre mes cuisses. Je sens son souffle contre ma vulve. Je prends une profonde respiration, redoutant ce qui va suivre, mais j'arrive à être surprise par la sensation de sa langue goûtant à ma chair sensible. Instantanément, je me cambre, ne voulant pas gémir tout de suite. Il s'applique à me dévorer avec appétit quand je passe une main dans ses cheveux pour l'encourager à me donner du plaisir. Ses doigts sont solidement accrocher à mes cuisses et je me demande comment j'ai pu en arriver là aussi rapidement. J'évacue rapidement tous ses questionnements quant un orgasme tonitruant vient définitivement réveiller mes sens. Je tremble, surprise par la violence de ma jouissance. Il ne me lâche pas et continu de me happer, j'essaye de m'extirper de sa prise mais il me tient fermement et il s'applique à m'engloutir avec encore plus d'appétit. Je suffoque quant un deuxième orgasme m'envahit. J'ai l'impression de ne plus m'appartenir tant mon corps est comme du coton. Alors que je me remets petit à petit du traitement implacable qu'il vient de m'infliger, je le vois ouvrir le tiroir de la table de chevet et y prendre un préservatif. Il déchire l'emballage et le met avec dextérité autour de son membre déjà durcit par l'excitation. Il écarte mes jambes et dirige délicatement son érection en moi. J'enfonce presque mes ongles dans la peau de son bras quand je le sens s'enfoncer de toute sa longueur entre les replis de ma moiteur. Il reste immobile un moment, me laissant m'habituer à sa sensation. Il respire bruyamment et je sens les battements de son coeur s'accélérer.
- Tu es si étroite... dit-il la respiration saccadé.
Je pose ma main sur une de ses fesses pour lui donner le signal de bouger. Il obtempère sans cesser de me regarder. D'abord doux et délicat, se familiarisant avec mon corps, il prend un de mes seins dans une main et joue avec. Goûtant mon téton à mesure que ses coups de reins se font plus assurés. Sentant mon entière abandon, ses pénétrations se font plus durs. Faisant délibérément naitre mon anticipation. Il se retire presque entièrement avant de replonger encore plus profondément en moi. Cette sensation est absolument délicieuse et je deviens presque folle en attendant et désirant ses coups de reins. Il m'observe avec curiosité, comme-ci mon appréhension l'excitait encore plus. Je lève mon bassin pour mieux le recevoir et je me raidit lorsque qu'une onde de chaleur m'envahit, provoquant une nouvelle jouissance. Il sourit avant d'accélérer la cadence. À présent, à chacune des ses pénétrations, je suis presque collée au matelas tant il se déchaîne contre moi. Je me colle à lui enroulant mes jambes autour des ses hanches. Lové contre lui, il se libère enfin dans un long gémissement de contentement.
Il se raidit, sans s'autoriser à s'écrouler sur moi. Il regarde au-dessus de ma tête, dans le vide, comme si il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. Soudain, il baisse le visage vers moi et l'air hautain qui m'agaçait jusque là à laisser la place à de la confusion et une certaine fragilité. Il semble perdu, déboussolé, mais très vite il cache son visage dans le creux de mon cou. Je referme mes bras sur ses épaules et le laisse reprendre son souffle, tranquillement.