5 - Rendez-vous

Sémaphora :

J’ai l’impression que Tristan réagit différemment avec moi. Me trouve-t-il séduisante ? Il n’a rien dit de tel, ni rien démontré de tel, mais je le sens plus accessible. Cependant, j’ai en tête qu’il a des intérêts à se comporter de la sorte. Son rapprochement sent l’hypocrisie, et pourtant j’aimerais tellement y croire. J'ai été attirée par lui au premier regard. Je l'ai nié, je le nie encore parce que je ne parviens pas à l'admettre.

Le lendemain matin, je me réveille en retard. Je n'ai pas réussi à m'endormir. Alors j'ai cherché sur internet des renseignements sur Tristan Vernon. A part un qui aurait existé en 1854, je n'ai rien trouvé. Ce qui est très étrange, il n'apparaît sur aucun réseau social. A première vue, il n'y a rien de spécial le concernant. Je me hâte de me préparer et de déjeuner. Le soleil est au rendez-vous ! Je porte fièrement une petite jupe que j'ai achetée la semaine dernière. 

Je me rends au lycée à pied, c’est devenu une habitude. Je flâne, plutôt. Puis, je me souviens que je suis très en retard, donc j'accélère le rythme. J’entre juste au moment où le professeur allait refermer la porte de la classe pour commencer le cours. Je marmonne quelques excuses et me presse pour rejoindre ma place. Je m’arrête. Je ne m’y attendais pas du tout, mais Tristan est assis à la place à côté de la mienne. Il me dévisage des pieds à la tête. Parce que je suis en jupe ? Je hausse les yeux au ciel. Je prends place à ses côtés.

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Tristan :

Elle a fait de gros efforts vestimentaires, aujourd’hui. J'admire la silhouette ! Je porte mon toute mon attention sur elle, et à en juger par tous les regards posés sur elle, je ne suis pas le seul à être séduit. Sémaphora est une jeune fille très attirante. Je me sens désolé de devoir la tuer, si elle a découvert mon secret. Je me surprends à espérer pouvoir l'épargner, même si elle découvre qui je suis. Je me suis assez égaré de mon objectif, je dois me ressaisir et ne pas succomber à ce joli minois. Elle a le potentiel de me faire succomber. Je ne suis pas aussi convaincant que je devrais l'être avec elle. Je n'y parviens pas. Si j'avais été plus virulent à l'éloigner de moi, elle ne me poserait plus de problèmes. Je ne suis pas décisif, je la laisse prendre place à mes côtés, et je m'adonne à un jeu dangereux. Je ne parviens pas à être radical avec elle, et j'aimerais bien en connaître la véritable raison.

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Sémaphora :

Le cours est interminable. C’est parce que ce maudit Tristan est à mes côtés. Je suis encore très en colère contre lui. Son comportement est détestable. Il s’intéresse à moi pour de mauvaises raisons. Je le défis. Je ne suis pas dupe, je remarque ces tentatives d’approches. Je désire oublier sa présence. Je détecte tous les regards braqués sur nous, notamment, ceux des étudiantes. C’est surprenant, je pensais être la seule sensible à ses charmes. Je faisais erreur apparemment.

Il approche son visage du mien pour murmurer à mon oreille :

« - J’aimerais t’inviter à sortir ! ».

Je suis touchée par cette proposition. Où veut-t-il aller ? 

« - Où ?" Je le questionne par curiosité.

Toutes mes bonnes résolutions se brisent en morceaux. Je fonds à chaque fois. Je me crois forte, mais en fait, il n'en est rien. Je fais semblant.

Il se penche pour murmurer à nouveau sa réponse, je tourne mon visage vers lui au même moment. Nous bloquons nos têtes à quelques centimètres de nos lèvres. Je me décale rapidement. Cette proximité est troublante. Elle réveille des sentiments enfouis. Hier soir, je me suis interdit de tomber amoureuse de lui. L’amour m’a fait défaut une fois, je ne réitérerais pas la même erreur. Je suis faible face à lui, il le sait, et cela me dérange.

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Tristan :

Sa fragrance est différente des autres femmes. Elle n’attire pas ma convoitise de la même manière. Son sang n’est pas aussi attrayant, mais son corps et ses lèvres le sont. Je détache mon regard du sien, je me sens trop prévisible en sa présence, et enclin à faire une erreur.

"- Rendez-vous à l’orée de la forêt qui borde le lycée ! » Je l’invite spontanément.

« - Non, je suis occupée ! ». Elle décline.

« - Vraiment ? Je peux t’accompagner ? » Je la questionne.

« - Ta présence n’est pas requise ! » Elle me casse.

« - Je serais discret ! » Je lui dis en tentant de la séduire.

« - Non ! Cherche-toi une autre fille à séduire ! J’ai vu comment tu agissais avec elles. Tu les séduis, obtiens ce que tu désires d’elles, et ensuite tu les abandonne. Comme celle qui t’accompagnait à la soirée. Elle était tellement triste qu’elle ne pouvait plus bouger du banc ! » Je l’accuse.

J’écarquille les yeux quand elle évoque la soirée et ma compagne. Mais sa dernière phrase me rassure. Elle n’a rien vu, ou elle me teste !

« - Tu fais erreur, je le fais par nécessité ! » Je me confie.

« - Nécessité ?" Elle s’étonne.

Puis, elle poursuit :

« - Tu veux dire par désir sexuel ! ».

Elle rougit en prononçant cette phrase. C’est réellement ce qu’elle pense, mais elle ne voulait certainement pas que je l’entende. Je m’approche d’elle, je la séduis volontairement, et mes lèvres frôlent son cou.

« - Tu as quelque chose à proposer ! » Ma voix est devenue doucereuse. Elle pâlit.

Elle secoue négativement la tête. Je l’observe en souriant.

A chaque fois, je trouve le moyen de retourner ses mots contre elle. Je m’en amuse et en tire avantage sans pitié.

Pendant les travaux pratiques de chimie, je m’arrange pour me retrouver dans son groupe. Lorsque nous devons effectuer une expérimentation, je provoque des occasions de contact, de nos mains, de nos épaules. Elle est embarrassée par mon attitude provocatrice, d’autant plus que les deux autres personnes de notre groupe l’ont remarqué. Elle est braque quand elle est embarrassée. Son attitude quand elle se débarrasse de sa frustration est tout à fait mignonne.

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Sémaphora :

Je suis perturbée par lui. J’ai peur de son charme envoûtant. Je sais que je suis déjà éprise de lui, je ne le nie pas. Je veux juste ne pas céder à mes sentiments et qu'il ne remarque pas l'impact qu'il a déjà sur moi. Il m’amène sur ce terrain de la séduction avec un but précis. Je me méfie de lui, encore plus à présent. Quand il s’approche de moi, je recule. Au bout d’un moment, agacé, il me demande : 

"- Je te fais peur ? »

« - Non, tu m'intrigues. Et je sais pertinemment que tu veux me piéger !» J’ajoute.

Il reste silencieux. On dirait que j’ai visé juste. Ma répartie le laisse sans voix.

« - Toi, aussi, jolie jeune fille ! ». Il me taquine en se reprenant.

« - Arrête ! Ton jeu de séduction ne m’atteint pas ! » Je décide de l’informer.

« - Je suis persuadé du contraire, mais tu le nies ! » Il enchaîne souriant.

« - Peu importe ! Tes efforts sont inutiles ! Je ne tomberais pas dans tes bras ! ». Je lui dis franchement.

Au moins, il sait à quoi s'attendre. Il rit.

« - Tu seras bientôt à moi ! » Il me menace d'une voix suave.

« - Impossible ! ». Je me rebelle.

Il me regarde en me défiant. Je n’aurais peut-être pas dû le provoquer. Il plisse les yeux, et il apprécie ma résistance. Ma réticence attise son intérêt. Il en fait un jeu que j'espère ne pas perdre.

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Tristan :

Je l’amène progressivement à moi. Je vais conquérir son cœur pour pouvoir lire ce qu’il y a dans son esprit. Je déciderais ensuite de son avenir. Je l’invite à croire que j’ai des sentiments pour elle, je la provoque sur ce terrain parce qu’elle attendait cela. Je devine ses désirs, et je l’ai accrochée à moi avec ce baiser que nous avons échangé. Je dois également faire attention à moi. J’ai apprécié l’embrasser. Comment interpréter l'intérêt qu'elle suscite en moi ? Son côté inaccessible ?

Comme prévu, elle ne vient pas avec moi après les cours. Je décide de la suivre. Je suis curieux à son propos. A-t-elle un rendez-vous galant ? Cette pensée me contrarie.

Comment puis-je l’amener à me suivre dans un coin isolé pour pouvoir découvrir ce qu’elle sait ? Elle prend la direction du cimetière. Elle va rendre visite à sa mère. Je la cueillerais à la sortie. Je patiente, jusqu’à ce que je l’aperçoive, essuyer ses larmes. Je sens un pincement dans mon cœur. Elle me touche. Je secoue la tête. C’est elle qui doit succomber à mon charme pas l'inverse.