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2 - Une amitié pas du tout acceptée

Sémaphora :

j'ai passé une bonne après-midi de cours avec Sonia. Elle, également, d'ailleurs, elle me propose de passer ce soir chez elle pour que nous fassions nos devoirs ensemble. Je téléphone à ma mère, et j'accepte sa proposition qui me ravit. Nous flânons pour nous rendre chez elle. Nous croisons le beau gosse et son chien chien. Ils nous sifflent en passant en voiture. Je serre les lèvres, et, hausse les yeux en l'air. Il n'a réellement aucune classe, et, aucune chance de me séduire.

Tous les deux, ils sont vraiment imbus de leur personne. Ils se croient au-dessus de tout le monde. Cela m'agace. Le copain de Sauveur fait une démonstration de son antipathie à chaque fois que nous nous croisons. Il a une aversion contre moi, c'est comme si on ne pouvait pas se supporter. Pourtant, nous ne nous connaissons pas du tout. Il fait une erreur de bouc-émissaire. Et, je crois que cette aversion s'est aggravée depuis mon amitié avec Sonia. Il est amoureux d'elle ? Et il me voit comme un obstacle !

Nous arrivons devant une ravissante petite maison, elle ouvre la porte et me laisse entrer. Je me sens tout à coup mal à l'aise. Je frisonne des pieds à la tête. Il ne fait pas très chaud dans cette maison. Mais, le froid ne vient pas que de la température, mais aussi de l'atmosphère. C'est étrange. La mère de Sonia s'approche de moi pour me saluer, elle est vraiment très belle et son regard très impressionnant. Elle me serre la main, sa poigne est ferme et froide. Mon sang se glace dans mes veines. Immédiatement, mon instinct d'auto défense s'enclenche. Pourquoi je me sens menacée dans cette demeure ? Le sourire encourageant de Sonia me rassure.

Sonia abrège nos salutations et me prend par le bras pour me guider vers sa chambre. Nous entrons, et elle se lance sur son lit. Je m'assois à côté d'elle. Elle me sourit. Je pense qu'elle ne doit pas emmener beaucoup de monde chez elle au vu du visage surpris de sa mère en m'apercevant. En même temps, ce n'est pas évident d'inviter du monde dans une ambiance aussi glaciale.

Nous nous allongeons le long de son balcon, les cheveux flottants au vent. Nous observons le ciel en silence. Elle ne s'exprime plus aussi aisément que pendant notre séance shopping. J'aimerais lui poser plusieurs questions comme par exemple sa relation avec l'autre abruti qui se croit tout permis. Je n'ai même pas retenu son prénom, tellement il m'insupporte. Je me ravise parce que j'ai comme l'impression que ces questions risquent de gâcher l'ambiance actuelle. Nous rions, elle me parle du lycée, des garçons sympas, et des profs.

Je finis par lui demander :

"- J'ai remarqué que tu n'avais pas d'amis ?"

"- Je suis une fille qui ne s'intègre pas facilement, et puis, je ne le souhaite pas vraiment, pour être honnête !" Elle m'explique avec un sourire en coin.

"- Je suis tout l'opposé de toi ! A San Francisco, j'avais beaucoup d'amis autour de moi. Je ne saurais affirmer s'ils étaient sincères ou pas, peut être quelques uns après tout ! " Je m'épanche.

Elle tapote mon épaule avec admiration.

Et, je poursuis avec mes questions. :

"- Ta mère avait l'air réellement très surprise que tu emmènes une amie chez toi !";

Elle reste silencieuse quelques secondes avant de répondre :

"- Parce que d'habitude, je n'emmène personne à la maison. J'ai, comment expliquer, une famille très spéciale." Elle ajoute.

J'ai effectivement constaté. Mais, je garde cette remarque pour moi.

"- Tu n'es pas la seule. Ma mère elle passe son temps à me crier dessus dès le moindre faits ou gestes de travers, et mon père il n'est presque jamais là. Et quand, il est là, c'est à peine s'il me remarque ou même m'adresse la parole." Je lui avoue avec une pointe de tristesse dans la voix.

"- Non, ma famille est spéciale d'une autre manière, mais je ne peux pas en parler !" Me confie-t-elle.

Elle m'intrigue. Par curiosité, j'ai envie de percer à nu ce mystère qui l'entoure. Lorsque nous sommes interrompues par une voiture qui arrive à toute vitesse dans l'allée pour ne s'arrêter qu'à quelques centimètres de la voiture garée devant la porte de garage.

Nous nous redressons en même temps, et j'aperçois le beau gosse Sauveur et son esclave. Je suis contrariée, je soupire. Je ne comprends pas pourquoi ils se garent devant la maison des parents de Sonia. Elle me fait signe d'entrer dans sa chambre, parce-que l'idiot du village nous a regardé avec colère. Il est désarmant comme gars, je ne comprends pas son attitude, mais que vient-il faire ici ?

J'observe Sonia avec incompréhension, elle semble embarrassée. Elle garde un secret.

Puis, elle m'avoue :

"- Ne sois pas surprise de voir Percée et Sauveur dans ma maison. Je t'explique : Percée est mon frère jumeau. Je ne dois ramener personne à la maison, mais j'ai fait une exception avec toi parce-que tu n'es pas comme les autres. Tu es comme moi, différente. Pas de la même manière, mais tu as quelque chose de puissant en toi qui me maintient à distance de toi, et tu n'as pas peur de nous. En plus, j'aime beaucoup être avec toi !"

Je ne comprends pas tout. Pourquoi aurais-je peur d'elle ? La porte de sa chambre s'ouvre avec violence, son frère jumeau (quelle désolation d'apprendre leur lien de parenté) entre dans la pièce. Il s'approche de moi rapidement, je me pousse parce-qu'il me surprend. "Il est malade ce gars" je songe. Sonia se met entre lui et moi.

Et elle lui crie :

"- Laisse la tranquille. Elle n'est pas comme les autres. Je suis seule depuis des années, j'ai besoin d'avoir une amie !"

Il s'arrête net. Il me scrute méchamment, puis il pose sa main sous mon menton pour relever mon visage et m'observer. Il est très proche de moi, il a les mêmes yeux étranges que sa mère. Son toucher est contrairement à sa mère assez agréable. Puis, il me sourit. Il se tourne vers sa sœur et lui dit :

"- Tu as raison, elle est différente des autres, et elle est vraiment trop belle !" Dit-il en me faisant un clin d’œil.

Et ce geste me perturbe.Je le frappe à l'épaule. Il est surpris par mon audace, mais ne réplique pas. Mes yeux se posent sur Sauveur qui est nonchalamment adossé à l'encadrure de la porte de la chambre de mon amie. Il a les yeux posés sur moi depuis le début de mon altercation avec son ami. Je me demande quel plaisir il peut retirer à observer les mauvaises actions de ce dernier sans jamais réagir. Lui, contrairement à l'autre, il me trouble. Il laisse l'impression d'être inaccessible, ce qui le rend d'autant plus intéressant.

Sonia vient s'assoir à côté de moi. Elle me prend dans ses bras. Le moins que l'on puisse dire c'est mouvementé chez eux. Et je fais le triste constat, ma "best friend" est la sœur jumelle de l'autre idiot. Ce qui signifie que je vais être obligée de le côtoyer. Je ne sais pas si cela m'enchante réellement. Je baisse ma tête en contemplant mes mains. Et je souffle de contrariété. Ce qui n'échappe pas aux deux jeunes hommes qui ne semblent pas apprécier mon dédain. Finalement, ils quittent la pièce.

Une fois les garçons hors de notre vue, nous continuons par faire nos devoirs. Il se fait tard, je dois rentrer chez moi. J'embrasse Sonia, je salue sa mère, et je marche jusque chez moi. Il fait nuit, j'avoue je ne suis pas très rassurée. J'entends des bruits de pas derrière moi, mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Je me retourne pour faire face à mon ennemi, et le beau gosse me demande :

"- Je vais te raccompagner jusque chez toi, le quartier n'est pas très sûr, ici !"

J'ai presque failli tomber parterre. C'est la première fois que j'entends sa voix, ravissante soit dit en passant. Il est magnifique, et très imposant ou plutôt charismatique. J'accepte sa proposition parce que je ne suis pas du tout rassurée.

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