Incroyable !
ROSES NOIRES
CHAPITRE 2
Shiltanne : j'en perds complètement les mots de la bouche.
Nadège : Et moi alors ! Donc non seulement il t'oblige à te livrer à des pratiques bizarres et en plus vous êtes même filmé. Et moi qui pensait que de nous trois j'étais celle qui vivait les pires situations dans son foyer.
Shiltanne : les pires situation comment !
Nadège s'était rendue compte trop tard qu'elle en avait dit beaucoup trop, malheureusement dans une situation pareille, elle ne pouvait plus faire marche arrière et se trouvait obligé d'en dire plus. J'avais hâte de savoir ce qu'elle allait nous révéler.
Nadège : La vérité c'est que rien ne va également dans mon foyer.
Shiltanne : Et qu'est-ce qui ne va pas de ton côté ?
Nadège : Quand j'ai connu mon mari il n'avait absolument rien, nous nous sommes battus ensemble. J'ai travaillé très dur, pareil que lui, puis nous avons mélangé nos efforts afin qu'il puisse ouvrir sa première microfinance.
Shiltanne : Waouh !
Nadège : Nous avons travaillé ensemble dûrement, je me rappelle encore comment je descendais moi même sur le terrain pour convaincre les gens de s'affilier à notre microfinance pendant qu'il était au bureau car il disait qu'étant une femme, je devais être un bon atouts. Grâce à notre travail acharné, nous avons ouvert une deuxième agence dont je suis devenue la gérante. Puis Dieu à fait grâce et nous avons ouvert une troisième, puis une quatrième ainsi de suite.
Christelle : Quel parcours !
Nadège : Du jour au lendemain mon mari a commencé à changer, il m'a d'abord annoncé qu'il allait recruter un chef d'agence pour la microfinance que je dirigeait déjà, à moi de lui demander pourquoi ! Sa réponse était que j'en avais déjà assez fait, il voulait que je prenne du temps pour m'occuper de nos enfants, de notre foyer. Si vous avez remarquez nos enfants sont très jeunes parce que nous les avons eu un peu tard car trop occupés à chercher l'argent. J'ai trouvé qu'il avait raison et comme nous ne manquions de rien, j'ai arrêté le travail.
Shiltanne : Et je suppose que c'était une erreur de ta part.
Nadège : Une très grande erreur car quelques mois après je ne reconnaissais plus mon mari, il devenait distant et passait son temps à m'insulter et me rabaisser. Comme ci cela ne suffisait pas, il s'est mis à me frapper.
Shiltanne : Non pas ça!
Nadège : Si! Chaque fois qu'il me frappait les premiers jours je restais à la maison, je n'allais nulle part, puis quelques jours après je recouvrais mon visage de maquillage afin de ne pas être regardée de travers. Une fois, il m'a tellement frappé que je me suis retrouvé à l'hôpital où j'ai reçu plusieurs transfusions sanguines.
L'histoire de Nadège me laissait sans voix, c' était tellement horrible et dire que Christine et moi nous ne nous étions jamais rendu compte de rien.
Christelle : si nous n'avons jamais rien remarqué, ça veut dire que tu t'es sûrement habitué. Tu es forte.
Nadège : On ne s'habitue jamais à la bastonnade. Après ma sortie de l'hôpital, alors que je pensais que cet incident allait lui faire prendre conscience, qu'il devait faire changer mon mari positivement, je m'étais trompé car au contraire il m'avait demandé le divorce.
J'étais choquée une fois de plus, je me demandais quel homme pouvait être si cruel.
Christelle : Tu plaisantes !
Nadège : Pas du tout, il m'a réellement demandé le divorce. Que bien-sûr j'ai refusé. Alors depuis ce jour, il a décidé de transformer ma vie en véritable enfer, il me frappe comme il veut et comme ça l'enchante. La dernière fois après m'avoir frappé, il est monté sur moi et m'a craché dessus, en me demandant si j'acceptais le divorce ou pas, mais une fois de plus j'ai refusé.
J'avais voulu lui demander pourquoi elle supportait tout cela avant de me rendre compte que moi également je supportais beaucoup de choses dans mon foyer, de ce fait, je n'étais pas la mieux placée pour lui demander de s'en aller.
Nadège : J'ai trop souffert avec Patrick pour le laisser maintenant, nous sommes mariés sous le régime monogamie et biens communs, absolument tout ce qui est à lui est également à moi. Il sait qu'il ne peut pas épouser une autre femme sans que nous ne soyons divorcés, donc il veut me forcer à le faire. Cette petite pimbêche qu'il veut épouser veut venir manger tout le fruit de mon dure labeur et ça je ne pourrais jamais l'accepter.
Shiltanne : Je te comprends ! Décidément aujourd'hui c'est la journée des confidences, chacun à son tour, et je crois que c'est le mien.
Toutes les deux avaient affiché un air surpris avant de m'écouter.
Après avoir pris une grande respiration, je leur avais à mon retour relaté tout ce que je traversais dans mon foyer, les multiples infidélités de mon mari Fabrice, sans oublier tout ce qu'il me transmettait comme maladies et infections. Elles étaient à la fois surprises et choquées mais avaient tout de même compati.
Nadège : Moi, je peux tout supporter mais pas ton genre là Christine.
Christine : Moi également je peux tout supporter mais pas la bastonnade.
Shiltanne : Et que dire de moi, je ne peux ni supporter la bastonnade ni les partouzes filmés.
Les larmes de Christine s'étaient séchées car au final, nous étions toutes les trois très malheureuses. Heureusement pour nous c'était un vendredi soir alors nous avions eu assez de temps de bien nous saouler avant de retourner chacune dans son enfer doré.
Ce soir, à mon retour alors qu'il était vingt une heure, j'avais trouvé la voiture que Fabrice était sorti avec le matin garé dans la cour, ce qui voulait tout simplement dire qu'il était déjà à la maison. Ça m'a surpris, étant donné qu'il ne rentre jamais avant vingt-deux heures.
Après avoir garé, je suis entrée à la maison et c'est au salon que je l'ai trouvé en train de mater la télévision devant un verre de whisky.
Shiltanne : Bonsoir !
Après l'avoir dit, j'avais pris les escaliers qui menaient dans notre chambre, Fabrice ne m'avait pas répondu, j'en avais conclu qu'il était en colère.
Je n'étais pas saoule mais je sentais l'alcool. Alors après m'être déshabillée, j'étais allé prendre ma douche. Je n'avais qu'une envie c'était dormir, en plus les enfants étaient allés en week-end chez leurs grands-parents donc j'étais en quelque sorte libre.
Quelques minutes après mon bain, je m'étais allongé sur le lit et c'est là que Fabrice était venue me rejoindre dans la chambre.
Fabrice : tu sors d'où ?
Shiltanne : j'étais avec des amies et je n'ai pas vu le temps passé, en plus comme je savais que les enfants n'était pas là, je n'avais pas de pression.
Fabrice : donc moi je compte pour du beurre ? Tu es venue dans cette maison avec des enfants ?
Il s'est mis à me crier dessus comme si nous avions au préalable d'autres problèmes. Puis il s'est jeté sur moi et s'est mis à déchirer ma nuisette en râlant :
Fabrice : donc comme ça Madame trouve que je suis faible au lit et décide d'aller essayer dehors. Je vais te montrer que personne ne me vaut.
Je lui ai dit que jamais je n'avais eu une intention pareille, mais il ne m'écoutait pas.
Fabrice s'est mis à me violenter, je portais une nuisette qu'il l'a complètement déchirer, puis est monté sur moi avant de me pénétrer brutalement, c'était tellement horrible que je m'étais mise à crier.
Shiltanne : arrête je t'en pris tu me fais très mal.
Fabrice : c'est ce que tu cherchais dehors non! Je vais te donner ça en gros.
Il continuait sa salle besogne malgré tous les cris, jusqu'à ce qu'il se fatigue, éjacule et tombe sur le lit comme un sac d'igname.
J'ai voulu me lever à ce moment avec les dernières forces qui me restaient pour aller me nettoyer aux toilettes quand il m'a bloqué en arrêtant mon bras.
Fabrice : reste là car je n'en ai pas encore fini avec toi.
Shiltanne: pitié Fabrice, je te jure que j'étais avec des copines, prends mon téléphone et appel les deux derniers numéros et elles te diront la même chose.
Ensuite il s'est levé et est allé aux toilettes prendre un bain avant de revenir se coucher près de moi en me prenant dans ses bras comme si de rien n'était, tandis que mes larmes continuaient de couler, tellement j'avais mal aux parties intimes, je n'avais plus eu de force pour me relever.
Cette nuit était passée et le lendemain j'étais allé à l'hôpital.
Comme d'habitude mon gynécologue m'avait fait la morale, mais j'étais habitué. Il me demandait chaque fois de quitter mon mari et ne trouvait aucune des raisons que je lui donnais valable ou assez pertinente pour que je supporte tout celà.
Le plus important pour moi était que tous mes examens soient négatifs, donc j'en sortais de là sans maladie ou infection.
Deux mois plus tard, Nadège nous avait appelé Christelle et moi, elle voulait nous parler de quelque chose. Elle ne nous avait pas en dit plus au téléphone car disait-elle il s'agissait d'un sujet très sensible.
Ce jour était un jour férié, car c'était la célébration d'une fête musulmane, alors j'avais fini un peu plus tôt et nous avions pu toutes nous réunir.
Au début, nous étions heureuses en repensant à certains de nos voyages. L'ambiance était belle, on riait de tout en sirotant des cocktails. Puis Nadège est devenue subitement très sérieuse.
Nadège : Depuis la dernière fois, j'ai mûrement réfléchi sur ce qui nous arrivait à toutes les trois et je pense que nous avons déjà assez supporter et qu'il est pas temps d'agir.
Christelle : soit plus claire je t'en prie car je ne comprends pas de quoi tu parles.
Nadège : je dis que, fini les pleurs, les maltraitances ou encore les trahisons dans nos foyers. Soyons maître de nos destins. Aucune de nous ne mérite d'être malheureuse dans son foyer alors nous devons agir et dès que possible afin de ne pas regretter plus tard.
Shiltanne : Et tu proposes quoi? Qu'on divorce ? Si ça la solution tu peux déjà oublier cette idée.
Nadège : non pas cà, je ne pense à aucun divorce, nous en sortirons perdantes toutes les trois. Ce que je vous propose…
Elle avait arrêté de parler un moment et nous dévisageait Christelle et moi comme si elle essayait de prévoir notre réaction.
Nadège : Ne me prennez pas pour une folle qu'on soit d'accord, c'est juste une proposition alors la seule chose que je vous demande c'est d'y réfléchir
Shiltanne : vas-y nous t'écoutons.
Nadège : Je propose que nous nous débarrassions de nos maris toutes les trois. Dans ce cas nous hériterons de tous leur bien ce qui nous permettra de recommencer une nouvelle vie et avoir la chance d'être vraiment heureuse et épanouie…