Chapitre 3 : Appartenance

Chiara passait ses journées enfermée dans sa chambre, se demandant sans cesse pourquoi Lorenzo la voulait. Il n'était pratiquement jamais là, et elle ne comprenait pas ce qu'il attendait d'elle. Perdue dans ses pensées, elle se remémorait sa famille, sa vie d'avant, les moments heureux qu'elle avait partagés avec ceux qu'elle aimait. Elle repensait à son anniversaire, lorsqu'ils avaient organisé une fête surprise avec ses parents. Ces souvenirs lui arrachaient un sourire, tout comme ceux du garçon qu'elle aimait et de ses amis inséparables.

Cependant, ces souvenirs étaient également une source de larmes pour Chiara, car ils lui rappelaient tout ce qu'elle avait perdu. Absorbée par ses pensées, elle n'avait même pas remarqué que Lorenzo était entré dans la pièce. Lorsqu'elle le vit enfin, elle sursauta, surprise et effrayée.

"Que voulez-vous ?" demanda-t-elle, la voix tremblante.

Lorenzo la regarda d'un air impassible. "C'est ma maison, j'ai le droit d'être ici. Et n'oublie pas que tu m'appartiens désormais", répondit-il froidement.

Chiara se recroquevilla sur elle-même, cherchant à mettre de la distance entre eux. Lorenzo s'approcha d'elle et, sans un mot, passa délicatement la main dans ses cheveux pour les remettre derrière ses oreilles. Ce geste, bien que simple, fit frémir Chiara. Lorenzo resta fidèle à lui-même, froid et arrogant, ne montrant aucune émotion.

Après cet échange, Lorenzo quitta la pièce, laissant Chiara seule avec ses pensées et ses peurs. Elle se demandait ce qu'il attendait d'elle et pourquoi il l'avait achetée. Pourquoi était-il si distant et mystérieux ? Que cachait-il derrière cette façade impénétrable ?

Chiara savait qu'elle devait trouver des réponses à ces questions si elle voulait un jour s'échapper et retrouver sa liberté. Mais pour l'instant, elle devait rester sur ses gardes et apprendre à connaître cet homme qui la terrifiait autant qu'il la fascinait.

Pendant ce temps, Lorenzo se tenait à l'écart, observant Chiara depuis l'ombre. Il se souvint de la soirée des enchères où il l'avait vue pour la première fois. Il était venu pour parler affaires avec l'organisateur, mais dès qu'il avait posé les yeux sur Chiara, il avait été ébloui par sa beauté. Quelque chose en elle l'avait captivé, et il savait qu'il devait la posséder.

Il n'était pas du genre à céder à ses désirs impulsifs, mais Chiara représentait pour lui une exception. Elle était comme un défi, une énigme qu'il voulait résoudre. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se demander si cela valait vraiment la peine de mettre en péril sa position et son organisation pour une simple obsession.

Tandis qu'il se perdait dans ses pensées, Antonio, son bras droit, le rejoignit. Antonio était un homme de confiance, loyal et dévoué, qui connaissait Lorenzo mieux que quiconque.

"Lorenzo, tu sembles préoccupé", remarqua Antonio, le regardant avec inquiétude. "Est-ce à cause de la fille ?"

Lorenzo hocha la tête. "Oui, Chiara. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que je vais en faire. Comment vais-je la dompter ?"

Antonio réfléchit un instant, puis répondit : "Tu es un homme puissant, Lorenzo. Tu as toujours su obtenir ce que tu veux. Si tu veux dompter cette fille, tu y parviendras."

Lorenzo sourit légèrement. "Tu as raison, Antonio. Mais pour l'instant, il y a des affaires plus urgentes à régler."

Leur conversation dériva alors vers les ennemis de Lorenzo et les affaires de la mafia. Ils discutèrent des dernières opérations et des mesures à prendre pour protéger leur organisation. Les noms de leurs rivaux étaient évoqués avec méfiance et détermination : Giovanni Moretti, le chef d'un clan rival, qui cherchait à étendre son territoire ; et Luisa Bianchi, une femme redoutable qui avait juré de se venger de Lorenzo pour la mort de son frère.

Alors que Lorenzo et Antonio échangeaient des informations et élaboraient des stratégies, Chiara restait dans leur esprit comme une épine dans leur côté. Ils savaient qu'elle représentait un potentiel danger pour leur organisation, mais ils ignoraient encore comment la gérer et quel rôle elle jouerait dans leur lutte pour le pouvoir.

Alors que les jours passaient, Chiara remarqua que Lorenzo venait de plus en plus souvent dans sa chambre. Cette attention accrue l'inquiétait et la mettait mal à l'aise, car il restait froid et distant comme à son habitude. Un soir, alors qu'il se tenait debout près de la fenêtre, observant l'extérieur, Chiara décida de profiter de cette occasion pour tenter d'en apprendre davantage sur lui.

"Pourquoi êtes-vous toujours si froid et distant ?" demanda-t-elle timidement, espérant qu'il se montrerait un peu plus ouvert.

Lorenzo se tourna lentement vers elle, son visage impassible. "C'est dans ma nature", répondit-il vaguement, sans donner plus de détails.

Chiara hésita un instant avant de poser une autre question. "Pourquoi m'avez-vous achetée lors de cette vente aux enchères ? Que voulez-vous de moi ?"

Lorenzo croisa les bras et la fixa intensément. "Tu as attiré mon attention", dit-il simplement, sans préciser davantage ses intentions.

Ne voulant pas laisser passer cette chance d'en savoir plus, Chiara continua à poser des questions. "Et maintenant que vous m'avez ici, qu'est-ce que vous comptez faire de moi ?"

Il soupira, visiblement agacé par l'insistance de Chiara. "Je ne suis pas sûr. Pour l'instant, tu es ici, et c'est tout ce qui compte."

Chiara sentit la peur monter en elle, mais elle se força à garder son calme. "Je ne comprends pas ce que vous attendez de moi. Je ne suis qu'une personne ordinaire, je n'ai rien de spécial."

Lorenzo s'approcha d'elle, s'arrêtant à quelques pas. "Ne te sous-estime pas, Chiara. Tu es bien plus intéressante que tu ne le crois." Il marqua une pause, puis ajouta : "Mais pour l'instant, contente-toi d'obéir et de ne pas poser de problèmes."

Chiara baissa les yeux, désemparée. "Et si je ne veux pas rester ici ? Si je veux retourner chez moi, auprès de ma famille et de mes amis ?"

Lorenzo eut un rire froid. "Ce n'est pas une option, Chiara. Tu es à moi, et tu resteras ici jusqu'à ce que je décide autrement."

Le cœur de Chiara se serra à ces mots, mais elle refusait de se laisser abattre. Elle se leva et affronta Lorenzo, la détermination brillant dans ses yeux. "Je ne serai jamais vraiment à vous, Lorenzo. Vous pourrez peut-être contrôler mon corps, mais jamais mon esprit ni mon cœur."

Un sourire en coin se forma sur les lèvres de Lorenzo, comme s'il appréciait le défi que représentait Chiara. "Nous verrons bien, ma chère", murmura-t-il avant de quitter la pièce, la laissant seule avec ses pensées et ses peurs.

Lorenzo s'arrêta un instant sur le seuil de la porte, puis se retourna vers Chiara. "Je dois avouer que j'aime l'idée que tu as invoquée", dit-il, un sourire narquois sur les lèvres. "Contrôler ton corps... Cela pourrait être intéressant."

Chiara sentit la colère monter en elle, mais elle s'efforça de rester calme. "Vous n'avez pas le droit de me traiter comme un objet, Lorenzo. Je suis un être humain, avec des sentiments et des droits."

Il haussa les épaules, visiblement peu concerné par ses paroles. "Peut-être, mais pour l'instant, tu es ma propriété. Et j'ai le droit de faire ce que je veux de ma propriété."

"Vous êtes un monstre", cracha Chiara, les larmes aux yeux. "Je ne vous laisserai pas me briser, Lorenzo. Je me battrai de toutes mes forces pour retrouver ma liberté et ma dignité."

Lorenzo la considéra un instant, puis hocha la tête. "Tu es une combattante, Chiara, je te l'accorde. Mais ne sous-estime pas le pouvoir que j'ai sur toi. Il est dans ton intérêt de coopérer."

Chiara serra les poings, déterminée à ne pas céder à la peur. "Je ne vous faciliterai pas la tâche, Lorenzo. Vous pouvez me menacer et me contrôler autant que vous voulez, mais je continuerai à résister."

Le sourire de Lorenzo s'élargit, comme s'il appréciait l'audace de Chiara. "C'est ce que j'aime chez toi, Chiara. Ton courage et ta ténacité. Mais n'oublie pas que je suis un homme patient. Je suis prêt à attendre aussi longtemps qu'il le faudra pour que tu comprennes ta place ici."

Chiara leva le menton, faisant preuve d'une fierté indomptable. "Je ne céderai jamais, Lorenzo. Jamais."

Lorenzo acquiesça, son regard glacial se posant sur elle une dernière fois avant de quitter la pièce. "Nous verrons bien, ma chère. Nous verrons bien."

La porte se referma derrière lui, laissant Chiara seule avec ses pensées et ses émotions tourbillonnantes. Malgré ses paroles courageuses, elle ne pouvait s'empêcher de craindre ce qui l'attendait. Lorenzo était un homme puissant et dangereux, et elle ignorait jusqu'où il était prêt à aller pour la soumettre à sa volonté. Mais une chose était sûre : elle ne renoncerait pas sans se battre. 

Alors que Chiara se retrouvait seule dans sa chambre, le poids des paroles de Lorenzo l'accablait. L'idée qu'il puisse vouloir s'approprier son corps, de la manière la plus intime qui soit, lui était insupportable. Elle ressentait une peur viscérale à l'idée de se donner à cet homme qu'elle ne connaissait pas et qui lui inspirait autant de crainte.

Enveloppée dans cette peur, Chiara ne pouvait s'empêcher de repenser à ses propos, et le sentiment de dégoût qui l'envahissait en imaginant Lorenzo prendre possession de son corps. Elle se sentait comme un objet, une chose que l'on pouvait acheter et utiliser à sa guise, sans aucun égard pour ses sentiments, ses désirs ou sa dignité.

Les larmes coulaient sur les joues de Chiara, la peur et le dégoût se mêlant à la colère et au désespoir. Comment pouvait-elle échapper à cette situation cauchemardesque ? Comment pouvait-elle reprendre le contrôle de sa vie et échapper à l'emprise de cet homme dangereux ? Elle se sentait coincée, impuissante, comme si elle était prisonnière d'une cage invisible dont elle ne pouvait s'échapper.

Chiara se blottit contre les oreillers, essayant de trouver un peu de réconfort dans leur douceur, mais cela ne suffisait pas à chasser les pensées sombres qui tournoyaient dans son esprit. Elle se demandait si elle serait un jour capable de surmonter le traumatisme que représentait cette situation, et si elle pourrait à nouveau vivre une vie normale, libre de choisir son destin.

Malgré la terreur qui l'habitait, Chiara refusait de se laisser abattre. Elle se promit de faire tout ce qui était en son pouvoir pour résister à Lorenzo, pour préserver sa dignité et son intégrité, même si cela devait lui coûter cher. Elle ne laisserait pas cet homme briser son esprit, même s'il parvenait à briser son corps.

Au plus profond de la nuit, alors que les ombres s'étiraient sur les murs de sa chambre, Chiara fit un serment silencieux. Elle jura de lutter de toutes ses forces pour se libérer de cette situation infernale et retrouver sa vie, sa famille et ses amis. Et elle se promit que, quoi qu'il arrive, elle ne laisserait jamais Lorenzo gagner cette bataille.