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Chapitre 05

5ème Partie : Nouvelle inattendue

Je n’avais pas terminé que papa a entendu la voix de maman. Il se lève et me crie comme pour masquer quelque chose « Ne refait plus ce coup à ta maman. Si tu as besoin de l’argent, tu demandes mais pas diminuer l’argent des factures. Ne recommences plus ok ». Il sort de ma chambre. J’suis resté bouche bée.

Après sa sortie, j’étais totalement dépassé. Cet homme n’est plus mon père, il a subi un lavage de cerveau. Pourtant, il tenait les cordes de la maison. Maintenant, il n’est qu’un pion que maman utilise à sa guise. J’ai compris que je ne pouvais pas compter sur papa. J’étais seul face à cette situation. Comme d’habitude, j’ai dû m’en remettre à Fatou. Les jours passèrent et la situation ne changeait toujours pas. J’ai décidé d’aller m’ouvrir à un des frères de papa pour l’expliquer tout ce que j’subissais avec maman. Je ne voulais pas paraitre comme quelqu’un qui voulait séparer la famille. Malheureusement, je n’avais pas le choix. Un après midi, j’suis allé lui rendre visite. Il était content de me revoir. Nous avons échangé un peu avant de discuter sérieusement.

Mon tonton : Mansour, tu as grandis. Toujours poli à ce que j’vois. Comment tu vas ?

Sora : J’vais bien Tonton. Excuse de ne pas venir de temps en temps vous rendre visite.

Mon tonton : Non ne t’inquiète pas. Je te comprends, l’essentiel est que tu es venu. Que me vaut l’honneur de cette visite ?

Sora : Avant tout excuse du dérangement. C’est juste que je n’arrive pas à comprendre papa et maman. Je n’ai plus droit au bonheur. Je ne reçois que des insultes, des humiliations venant de ma propre maman, sous l’œil et les oreilles complices de papa. Je ne sais pas ce qui se passe, mais depuis que les frères ont eu du boulot, j’souffre. Maman ne cesse de me dire que j’suis une charge supplémentaire, que j’suis un fainéant, un incapable etc. Toutes sortes de chose. J’aimerai bien que vous discutiez avec papa pour qu’il canalise maman. J’souffre tonton, j’souffre. Il m’arrive même de me poser la question si réellement, elle est ma mère. (Je ne pouvais pas terminer, mes larmes coulèrent).

Mon tonton : Waouh !!! QU’est-ce que tu me racontes là ? Depuis quand ton papa est comme ça ? Il était un homme dur à manœuvrer. Si ce que tu me dis est avéré, il a changé négativement. Quant à ta maman, elle me déçoit. On ne t’a pas éduqué dans le mensonge, donc je te crois mais j’vais écouter les autres versions. J’passerai le plutôt possible. Sèches tes larmes et ne doute pas de la maternité de ta maman. Sois fort. J’passerai avant la fin de la semaine.

Je le remercie avant de rester une 30taine de minute de plus. J’ai pris le chemin du retour vers les 20h. Les jours qui s’en suivent, j’évitais au maximum maman. Tout en respectant mon quotidien, c'est-à-dire le thé. Avec Choubi, tout se passait super bien, elle m’invitait de temps en temps à sortir. On se voyait dans les restaus, dans sa voiture et parfois chez elle. Au fur et à mesure, elle a accepté ma demande. Je me demandais qu’est-ce qu’elle voyait en moi jusqu’à accepter d’être ma copine, moi qu’on traite de paresseux, d’un incapable, d’une charge etc. Elle me demandait tout le temps pourquoi je ne voulais pas qu’elle vienne chez moi. Cette situation commençait à la mettre mal à l’aise. Elle pensait que j’étais marié ou j’avais quelque chose à cacher. Au fond de moi, je n’avais pas le courage de l’inviter chez moi. Connaissant maman, elle me fera ma fête. A force d’insister, j’ai pris le risque de l’inviter chez moi. Et comme attendu, j’ai attiré la colère et les mauvaises paroles de maman. Je me rappelle toujours de ses paroles malgré le poids des ans (Sora, est-ce que tu es humain ? Comment tu peux t’enfermer avec une fille dans cette maison ? Si tu l’enceintes, ce sera ton problème. Tu ne fous rien et tu veux augmenter une charge supplémentaire à la famille. Ta présence est une grande charge et ça ne te suffit plus. Tes frères et sœurs subviennent à tes besoins, rien que pour ça, tu leur doit un grand respect. Au lieu, d’essayer de trouver un travail, tu penses à fricoter. Cette fille n’a pas reçu une bonne éducation. Sa mère serait déçue de la voir enfermer avec un homme incapable comme toi. Si les mamans regrettent parfois d’avoir mis au monde certaines personnes c’est à cause des personnes comme vous 2). Elle a entré dans la chambre avant de chasser ma copine. J’avais tellement honte de la situation que je ne pouvais plus sortir un seul mot de ma bouche. Choubi s’est levée avant de dire « Maman, on ne chasse pas n’importe qui. C’est la première fois que tu me le fais et ce sera la dernière. Un jour tu courras derrière moi. Je m’excuse de vous avoir dérangé ». Maman ne savait pas qu’elle venait de m’ouvrir les portes de la réussite. C’était la première fois que j’ai vu ma copine Choubi dans cette posture. Pour dire vrai, je m’attendais qu’elle me quitte. Le soir avant de me coucher, j’ai reçu son appel, j’avais peur de décrocher mais j’ai pris mon courage à deux mains. J’ai décroché et au bout du fil sa belle voix

Choubi : Excuse-moi mon cœur d’avoir forcé pour venir chez toi. Si tu m’avais dit que ta maman était jalouse, je te jure que je ne viendrai jamais chez toi. J’suis désolée de t’avoir créé tous ses problèmes. Sora, si j’ai accepté d’être avec toi, c’est pour que nous partagions notre futur. Ceci dit, tu dois tout me dire. J’attends de toi une honnêteté, une sincérité et une franchise. J’ai l’impression que tu me caches quelque chose. Tu ne m’as pas tout dit. J’veux connaitre ton histoire et stp, ne me cache rien.

Sora : S’il y’a une personne qui devait s’excuser c’est bien moi. J’accepte que je ne t’aie pas tout dit mais j’suis prêt à tout expliquer en face.

Choubi : Y’a pas de temps à perdre, on se voit demain au même restau.

Le soir à l’heure du diner, Maman ne cessait de lancer ses piques. Elle sortait de dur mot en mon encontre. Papa était comme à ses habitudes, muet et silencieux en ce qui me concerne. Maman avait même créé des histoires, elle a exagéré sur tout ce qu’elle disait. « Aujourd’hui, j’ai eu la surprise de ma vie. Votre incapable de grand frère a osé amener une fille à la maison en notre absence. Lorsque j’suis revenue du marché, j’suis entré dans sa chambre pour lui donner l’argent des factures. Ma surprise fut grande lorsque je l’ai trouvé tout nu avec une fille ». J’ai relevé la tête pour regarder ma mère avec un air surpris. Le regard des autres était fixé sur moi. Je ne pouvais pas rester silencieux face à cette situation « Mais maman tu t’entends parler. Tu dis m’avoir trouvé tout nu ». Papa me coupe la parole « tu la fermes. Tu oses démentir ta mère. Tu es vraiment maudit, je me demande comment Dieu a pu me donner un enfant comme toi. Le fait d’être un chômeur, une charge ne te suffit plus. Maintenant, tu oses coucher avec des filles dans la maison. C’est la première et la dernière fois que j’entends ses genres de truc. Idiot ».

Je ne pouvais pas continuer à manger. J’me suis levé et j’ai regagné ma chambre. Mon endroit favori. J’ai beaucoup pleuré. Papa regrette de m’avoir mis au monde. Comment un père peut dire ça à son fils. Papa a changé négativement et pourtant nous étions si proches. Avec mes frères, le dialogue n’a pas été notre fort. On se disait juste l’essentiel. Notre cadette était mon amie mais avec le temps une distance s’est installée entre nous. Maman n’est pas étrangère face à cette situation. Mais bon, Dieu existe pour tout le monde. La seule personne qui me restait, c’était Fatou, elle a toujours eu un respect à mon égard. Elle balayait ma chambre et quand maman n’était pas là, elle en profitait pour me laver les habits.

Le lendemain, comme prévu, j’ai rencontré Choubi dans notre restau favori. J’avais décidé de tout l’avouer. J’avais les yeux rouges, parce que j’ai beaucoup pleuré la nuit et ça a affecté mes yeux.

Choubi : Comment tu vas mon cœur ?

Sora : Avant tout, je m’excuse pour une énième fois. Tu sais Choubi, j’suis l’ainé de ma famille. J’ai fait mes études et j’étais très brillant à l’école. J’ai fait l’architecture mais malheureusement, j’tarde à me trouver du boulot. J’suis devenu la cible de mes parents. Ils n’arrivent pas à accepter ma situation. Ils me traitent de fainéant, d’une charge, d’un incapable. A la maison, j’fais les petits boulots, genre (payer les factures, nettoyer l’enclos des moutons, creuser pour verser les ordures, charger le gaz, retirer les rations à la boutique, nettoyer la voiture de papa etc.) Mes frères et sœurs travaillent et ils ont droit à tout sauf moi. S’ils veulent acheter quelque chose, c’est moi que maman envoie et je n’ai pas le droit de refuser ou dire quelque chose (je n’ai pas terminé qu’elle commence à verser des larmes). Non arrête ne pleure pas. Ce n’est pas grave comme tu le vois, j’vis toujours. Même si parfois, ça me fait mal, j’réussis à tenir le coup. Si j’ai accepté de t’inviter chez moi, c’est pour que tu saches que je n’ai rien à cacher, mais que j’suis un étranger dans ma propre famille. Mon statut d’ainé n’est qu’un triste pseudo. J’ai même honte de te regarder. Tu ne me mérites pas. Tu as tout ce dont aura besoin d’un homme. Tu n’es pas obligé de me suivre. Tu es d’un autre niveau. Je ne veux pas te retarder dans la vie. Tu dois te marier et fonder une famille. Tu prends de l’âge et ta situation financière te permet de te marier. Avec moi, ce ne sera pas pour bientôt. Je te le dis avec le cœur meurtri, Choubi, je ne suis pas la bonne personne pour toi. Je ne dois pas être égoïste. J’suis désolé mais notre relation ne peut pas continuer.

Choubi : Tu es fou. Tu penses que j’suis avec toi pour une situation ou un statut. Je ne saurai expliquer pourquoi j’suis avec toi. Je t’aime Sora et je me fiche de ta situation financière ou professionnelle. Je n’attends rien de toi, à part que tu m’aimes d’un amour pur et sincère. J’sais que tu es une bonne personne et tôt ou tard le Bon Dieu t’ouvrira les portes de la réussite. Tu as gardé ta dignité et tu respectes tes parents, malgré ce qu’ils te font subir. J’crois en toi et je ne t’abandonnerai jamais sauf si tu me dis les yeux dans les yeux que tu ne m’aimes plus. (Elle me prend les mains avant de me regarder droit dans les yeux pour me dire). Je te jure que je te trouverai un boulot. J’vais en parler à mon frère. Pour le moment, promet que tu resteras toujours le même Sora respectueux. Ne manque jamais de respect à tes parents. Je t’en supplie, n’essaie même pas de sortir des mauvaises paroles. Si tu fais ça, je te jure que je t’en serai éternellement reconnaissante.

Sora : Tu n’entendras jamais de ta vie que j’ai dépassé mes parents. Quoi qu’on puisse dire, ils sont mes parents. Et même si ce n’est qu’une minute, ils m’ont rendu une fois heureux dans ma vie. Je ne suis pas un ingrat et je n’oublie jamais les bienfaits des autres à mon égard.

Elle m’enlace avant de me dire merci, tu es un vrai un ange. Nous avions changé de sujet. Nous sommes restés une heure de plus avant d’atterrir chez elle. Heureusement que son frère était là bas. Elle fait les présentations, il s’appelle Saliou mais Zale pour les proches. Elle avoue notre relation à son frère. Ce dernier m’invite à rester pour boire du thé. Il était un entrepreneur qui voyage de pays en pays, de village en village. Bref son boulot marchait à merveille. Choubi était assise pour assister à notre discussion.

Zale : Comment tu vas Sora ? Tu es un privilégié. C’est la première fois qu’elle me présente un homme comme son petit ami. Elle n’a jamais voulu avoir un copain. Je ne sais pas comment tu as fait mais tu as réussi ce que j’croyais impossible. Je ne vais pas chercher à savoir tes raisons etc. J’tiens juste à te demander tes intentions envers ma sœur. Nous ne sommes que 2 dans notre famille. Papa et maman vivent à l’extérieur et nous au bled. Nous avons très tôt regagné le bled après nos diplômes pour servir notre pays. Tu peux imaginer que j’suis son papa ici et j’ne badine pas en ce qui la concerne. Elle représente tout pour moi. Elle est un exemple de sœur. Je ne l’ai jamais vu dans des situations malsaines. J’voyage trop et malgré mon absence, elle reste sage. Si tu veux vraiment une relation sérieuse, tu es le bienvenu, par contre, si tu es venu pour autre chose, je te le demande avec respect, quitte dès à présent.

Sora : Avant tout, sache que j’suis content de ta démarche. Tu es un vrai frère. Je ne vais pas te cacher mais j’suis amoureux de ta sœur. Si j’avais une bonne situation, je te jure que j’demanderai sa main. J’sais que tu as une sœur en or, respectueuse et qui a la tête sur les épaules. Je te jure sur ma vie que je ne suis pas venu pour autre chose, je l’aime d’un amour pur et propre. Mon objectif premier avec elle, c’est de me marier avec Choubi. Je ne vais pas te le cacher aussi, je n’ai pas les moyens. Pour le moment, j’peine à trouver un boulot.

Zale : Nous ne sommes pas aveuglés par l’argent. Nous rendons grâce à Dieu, nous sommes dans de très bonnes situations. Tu as fait des études ?

Choubi : (Elle coupe la parole). J’vais répondre à cette question. J’voulais t’en parler après son départ. Elle lui montre mon CV, Choubi avait enregistré mon CV dans son portable. Zale a lu attentivement avant d’ouvrir gros les yeux.

Zale : C’est vraiment extraordinaire. Tu as un joli CV. Ça fait les comptes, j’suis un entrepreneur et j’ai différents marchés. Actuellement, mes locaux seront prêts dans 1 mois. Ton chômage vient de disparaitre. En attendant, tu m’accompagneras dans mes différents travaux. Tu seras un salarié. J’vais te payer jusqu’à l’ouverture de mon cabinet.

Sora : Quoi ??? Tu es sérieux.

Zale : Demande à Choubi, je ne suis pas un blagueur. Je ne peux pas imaginer avec ce beau CV, tu chômes. Pour le moment, je te paierai … (avant de me dire la somme).

J’étais tellement surpris du salaire proposé que j’aie failli verser des larmes. Sentant mon émotion, Zale s’est levé et a regagné sa chambre. Choubi me prend la main avant de me consoler

Choubi : J’comprends ton émotion mais sache que tout vient à point nommé. Je t’ai toujours dit que ton heure viendra. J’suis contente pour toi. Connaissant Zale, tu seras traité comme un roi. Il aime voir des jeunes avec de beaux CV. Il a ouvert son propre cabinet et il recherche des vrais intellectuels.

Sora : Je ne saurai jamais te remercier. Tu m’as ouvert les portes et c’est un geste que je n’oublierai jamais au plus grand jamais.

Choubi : Hey rends-grâce à Dieu. Tout est de Lui. Je n’ai pas pu intervenir, tout est venu naturellement. Tu n’as eu que ce que tu mérites.

Je n’arrivais toujours pas à croire. C’est comme si j’étais en rêve. Il se faisait tard. J’devais rejoindre mon enfer. Mais intérieurement, personne ne pouvait me gâcher ma joie. Avant de quitter chez mon nouvel employeur, il m’a donné une somme d’argent pour que j’prépare mes habillements. Quand j’suis arrivé chez moi, j’ai été accueilli par Fatou. Elle se souciait de moi. Pour elle, j’ai quitté la maison. Elle se rassure avant de me dire que mon tonton est au salon. J’prenais la direction du salon pour le saluer. J’tombais sur une discussion un peu houleuse entre mon tonton et mes parents. Avant de frapper la porte du salon, des phrases sont sorties de la bouche de mon tonton « J’ai honte quand j’entends vos paroles. Je me rappelle de tes premiers jours dans cette maison. Sa maman a été une sœur pour toi. Elle t’a toujours considéré comme sa propre sœur. Elle ne te regardait pas comme une coépouse. Elle l’arrivait à sortir son propre argent pour acheter des tissus pour vous deux. Tu avais promis d’être une maman pour lui. S’il n’est pas au courant de la réalité, c’est en parti grâce à toi. Tu nous as suppliés de ne jamais dire la vérité à Mansour parce que tu seras une maman pour lui et tu lui couvriras d’une affection maternelle incomparable. Et maintenant, regarde ce que tu lui fais subir ». C’est la dernière chose dont je me suis souvenu. Tout ce que je me rappelle et que j’me suis réveillé dans mon lit. Apparemment, je m’étais évanoui. On se capte…

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