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Chapitre 06

6ème Partie : J’reste sur ma faim

"Excusez du retard, la pluie a fait des dégâts. Panne d'électricité depuis ce matin. Sorry"

« J’ai honte quand j’entends vos paroles. Je me rappelle de tes premiers jours dans cette maison. Sa maman a été une sœur pour toi. Elle t’a toujours considéré comme sa propre sœur. Elle ne te regardait pas comme une coépouse. Elle l’arrivait à sortir son propre argent pour acheter des tissus pour vous deux. Tu avais promis d’être une maman pour lui. S’il n’est pas au courant de la réalité, c’est en parti grâce à toi. Tu nous as suppliés de ne jamais dire la vérité à Mansour parce que tu seras une maman pour lui et tu lui couvriras d’une affection maternelle incomparable. Et maintenant, regarde ce que tu lui fais subir ». C’est la dernière chose dont je me suis souvenu. Tout ce que je me rappelle et que j’me suis réveillé dans mon lit. Apparemment, je m’étais évanoui.

A mon réveil, y’avait papa et mon tonton qui étaient dans la chambre. Fatou était présente aussi avec son éventail. Je n’arrivais pas à sortir un seul mot de ma bouche. J’fixais du regard mon papa qui fuyait le mien. Mon tonton demande à Fatou de sortir de la chambre. Cette dernière exécuta.

Mon tonton : Comment tu te sens Mansour ? Ta chute était dure. J’espère que tu ne t’es pas blessé.

Sora : Ce n’est pas important. J’pense qu’il y a des choses beaucoup lus importantes à me raconter.

Mon tonton : Qu’est-ce que tu as entendu ???

Sora : (Je me lève pour m’assoir). Tonton, inutile de tourner autour du pot. J’ai entendu ce que vous me cachiez. J’veux tout savoir parce que j’suis dans mes droits. J’suis majeur. Vous n’avez pas à me cacher des choses si importantes. Je vous écoute.

Chacun demandait à l’autre de parler. Personne n’avait le courage de m’avouer la vérité. Ils continuaient à se jeter des regards avant que mon tonton passe à l’action.

Mon tonton : Mansour tu es adulte et tu pourras comprendre. Nous avons fauté parce que nous devrions t’en parler depuis très longtemps. Si nous avions pris tout notre temps pour s’ouvrir à toi, c’est parce que nous ne savions pas par où commencer. Jusque-là tout se passait très bien. Et si ce n’était pas le changement négatif de ta mère, jamais ce secret ne serait divulgué. Tu as entendu, donc, nous n’avons plus le choix. Au faite, ta mère a rendu l’âme en te donnant la vie. Elle n’a pas survécu après ta naissance. Ta mère était la seconde épouse de ton papa. Ta tante qui est dans cette maison était la première. Elle était malade et ne pouvait pas tomber enceinte. Il a fallu beaucoup d’effort et de sacrifice pour la soigner. En attendant, qu’elle guérisse, ton grand père a demandé à ton papa de prendre une autre femme. Avec l’aide Dieu, ta maman est apparue au bon moment. Après deux ans de leur mariage, tu es venu au monde, mais elle est passée de l’autre côté. Nous n’allons pas se souvenir de cette grande tristesse. Tout ce que j’peux te dire est que tu avais une belle et gentille maman. Elle a toujours été respectueuse et considérée ta tante comme sœur. Elle s’est imprégnée sur tous les plans pour la guérison de ta tante. Elle était une grande battante. Franchement, elle a eu la bénédiction de ton papa ainsi que celles de la famille malgré ses deux ans de mariage. Elle a été irréprochable dans son ménage. Son seul rêve était de te tenir dans ses bras, malheureusement, elle n’a pas pu réaliser son rêve. Que Dieu l’accueille dans son paradis.

Durant tout son récit, mes larmes coulaient ainsi que celles de papa. Mon père laissait échapper des larmes. Mon tonton faisait le fort mais j’sentais le tremblement de sa voix. Même s’il a réussi à raconter quelques trucs, il a craqué à la fin. La chambre était devenue calme. J’étais dans un autre monde, je ne savais plus quoi faire. J’ai séché mes larmes avant de reprendre la parole. Tonton, j’ai tout entendu mais j’ai des questions pour papa.

Sora : Pourquoi je n’ai jamais vu ne serait-ce qu’une seule photo d’elle ? Pourquoi je n’ai jamais vu un récital de Coran en son nom ? Pourquoi elle est tombée dans l’oubli ? Papa est-ce que tu aimais réellement maman ? Pourquoi ma famille maternelle n’est pas présente ? Pourquoi je ne connais aucun membre de leur famille ?

Mon tonton : Tu sauras tout mais l’heure n’est pas bien choisie. Stp, pour le moment, le silence est la seule solution.

Ils se sont levés et sont sortis de la chambre. Mon portable ne cessait de sonner mais je ne pouvais pas répondre. J’ai vu que c’était Choubi. Actuellement, je n’avais pas la tête à discuter avec qui que ce soit. Fatou est revenue dans ma chambre pour savoir comment j’allais. Elle ne comprenait rien de ce qui se passait. Elle était assise près de moi.

Fatou : Comment tu vas Sora ? Qu’est-ce qui t’arrive ? C’est la première fois que je te vois tomber de la sorte. Qu’est-ce que tu as ?

Elle n’avait pas fini de parler que mon portable sonne à nouveau. Je l’ordonne de répondre à ma place en le faisant en haut parleur. C’était la première fois qu’elle discute avec Choubi.

Choubi Allô !!! J’suis bien dans le numéro de Sora ?

Fatou : Allô oui c’est bien le numéro de Sora. Juste qu’il n’est pas en mesure de répondre au téléphone.

Choubi : Quoi ? Sora n’est pas dans les dispositions de me parler. Tu es qui toi ? Tu ne m’as rien fait saax, c’est Sora qui se fiche de ma gueule. Il va me le payer.

Fatou : Sister calmes-toi, j’suis Fatou, j’travaille dans cette maison. Sora est là mais il va mal. Il va te rappeler. Ne te fait pas des soucis inutiles.

Choubi : Vous avez monté vos plans pour m’avoir, j’suis loin d’être idiote. Quand il aura fini de faire le guignol qu’il me rappelle.

Elle raccroche son téléphone. Fatou commençait à se lamenter en disant « Oh non, j’ai gâché ta relation. J’suis vraiment désolée… ». Je lui fais un signe que ce n’était pas important. Elle insistait pour savoir ce qui se passait avec mes parents et pourquoi j’pleurais. La seule réponse que j’ai pu sortir de ma bouche était « Fatou stp, j’veux être seul ». Elle ne bronche pas, elle se lève et sort de la chambre. J’prie pour que personne ne découvre la sensation de savoir que la personne que nous considérions comme mère n’est pas en vrai notre maman. J’avais le cœur qui battait si fort. Comme il se faisait tard, mon tonton est venu me dire au revoir en promettant de repasser demain pour discuter avec moi. J’me suis couché sans manger quelque chose et le pire est que je n’avais pas faim. Le lendemain, je ne suis pas sorti de ma chambre pour le petit déjeuner. En regardant mon téléphone, j’ai vu des appels d’un numéro inconnu, suivi d’un message de Choubi « Ne suis pas ta honte, jusqu’à gâcher ta chance. Mon frère essaie de t’appeler depuis ce matin mais, tu refuses de répondre. J’ai menti en le disant que tu étais souffrant, surement, tu étais à l’hôpital. T’as intérêt à faire signe de vie, si tu tiens à ce travail ». J’voulais répondre mais les mains ne suivaient plus. Fatou est venue frappée à ma porte. Elle me dit qu’elle avait déjà puisé de l’eau pour mon bain. J’me suis levé et suis sorti prendre mon bain. Fatou en profite pour me ranger la chambre. Mon tonton était revenu et il m’attendait au salon. J’ai bu le café que Fatou avait préparé. J’ai regagné les vieux au salon, ma mère est sortie. Depuis l’incident, elle me fuyait comme pas possible. Je n’avais plus envie de revenir sur le passé. J’ai pris place sur un fauteuil. Mon tonton a recommencé à parler.

Tonton : Mansour, je n’ai pas fermé les yeux de la nuit. J’cherchais des mots ou des phrases justes mais je n’y arrive pas. Tu sais, nous ne pouvons que demander pardon. Parce que…

Sora : (Je lui coupe la parole). Tonton, le mal est déjà fait. Je ne sais pas si j’pourrai pardonner un jour ce secret mais pour le moment, tout ce que j’veux, c’est de savoir, où est-ce qu’elle est enterrée pas plus. J’ai envie d’aller me recueillir sur sa tombe. Elle a perdu la vie en me donnant la vie. Quant à toi papa, comment ? Mais comment tu peux avoir la conscience tranquille après ce qui est arrivée à ma maman ? Même pas une photo, ni des souvenirs d’elle dans la maison. Tu es aussi responsable de sa mort. Elle a perdu la vie en te donnant un enfant. Ne serait-ce que pour ça, tu ne devrais pas me faire subir tout ça. L’heure n’est plus à tout ça. Tout ce que j’vous demande, c’est de me montrer sa tombe.

Tonton : D’accord Sora. Si tu veux on peut y aller tout de suite.

J’étais le premier à me lever, suivi de mon tonton. Papa s’est levé à son tour. Maman écoutait à travers la porte. Lorsque nous sommes sortis du salon pour se rendre au cimetière, maman a retenu la main de papa avant de lui dire.

Maman : Où est-ce que tu vas ? Tu n’as pas besoin d’y aller. Ton frère s’en chargera. Le passé, c’est le passé. Ce débat était clos depuis des années et ce n’est pas maintenant que nous allons le réveiller. N’oublie pas la promesse que tu m’avais faite à la naissance de notre Habib.

Nous continuons nos chemins avec tonton, mais papa était resté sur place. Son silence et son regard prouvaient qu’il ne viendra pas. Façon son absence ne me fera rien. Actuellement, il n’est pas ma priorité. Ce qui compte pour moi, c’est de savoir où repose ma mère. Tonton a ouvert sa voiture et nous sommes montés. Sur le chemin, il essayait de défendre papa mais j’ai fermé vite ce sujet. Après des minutes, nous sommes arrivés dans un cimetière de la place. Nous avons tellement cherché mais nous n’avions rien vu. La tombe de maman a disparu, il ne sait même plus où se trouve la tombe. Nous sommes restés des heures à fouiller sans succès. Nous reprenions le chemin du retour. Ça ne m’a pas surpris, ils ont négligé sa tombe. Personne n’y allait, c’était facile à perdre. Y’a des non-dits dans cette histoire. Et la famille de ma maman, elle est où ? J’ai commencé à poser ses genres de question mais mon tonton me répond d’un ton sec.

Tonton : Sora je te jure que je ne te redirai plus rien et que c’était mieux que tu ne poses pas trop de question. Laisse le passé à sa place.

Sa réaction prouve qu’il restait beaucoup de chose à découvrir. Je n’insistais pas. Nous sommes retournés chez nous. A notre arrivée, j’ai regagné directement ma chambre. Fatou nous sert le déjeuner, mais je n’avais pas faim. Elle était énervée que je n’aie rien avalé depuis la veille.

Fatou : Yow lanela Mansour ? Depuis toujours j’étais de ton côté. Pourquoi tu me caches des choses maintenant ? Est-ce que j’ai une fois raconté nos secrets ? SI tu n’as plus confiance en moi, ce n’est pas grave, au moins ai le courage de me le dire en face. En plus, je ne vois pas qu’est-ce qui vaut la peine de faire une grève de la faim. Tu ne devrais pas accepter que des personnes te posent autant de stress.

Sora : Fatou, ta confiance n’y est pour rien. Je n’étais pas prêt d’en parler. Tu sais très bien ta place en moi. J’ai découvert hier, que maman n’était pas ma vraie maman. Ma vraie daronne a rendu l’âme en me donnant la vie.

Fatou : (Elle a ouvert gros les yeux). J’suis désolée pour toi mais ça ne pouvait qu’être que ça. Les réactions de ta maman ne sont pas normales. Une maman qui a mis au monde son propre enfant ne se comporterait jamais de la sorte. J’espère au moins, qu’ils t’ont montré sa tombe ?

Sora : Nous avons beaucoup cherché mais rien. Il ne voit plus la tombe. Ça ne me surprend pas. J’suis actu dans les trentaines et j’peux jurer que papa n’y va jamais.

Je ne pouvais plus continuer, mes larmes me trahissaient. Elle a craqué aussi, avant de sortir sans piper un seul mot. J’ai compris qu’il ne fallait que compter sur moi. Parce que, ce ne sont pas ses gens qui m’éclaireront sur ce que j’veux savoir. Il fallait que j’sois fort pour supporter ma vie. Dieu a un meilleur plan pour moi et tôt ou tard, j’découvrirai toutes ses choses cachées. Pour le moment, je ne peux qu’accepter et prier chaque jour pour le repos de l’âme de ma mère. Je me suis endormi sans m’en rendre compte. A mon réveil, il était presque 19h, j’avais beaucoup d’appel en absence de la part de Choubi. Je l’ai rappelé, elle ne voulait pas répondre. Ça sonnait dans le vide. J’ai envoyé un texto « J’sais que tu vois mes appels. Stp décroche, j’traverse des moments hyper difficiles. J’ai besoin de toi ». Elle me répond « Je n’ai pas besoin de toi. Prends le numéro de mon frère, c’est lui qui a besoin de toi ». J’enregistre le numéro de son frère Zale avant de l’appeler.

Sora : Excuse frère de mon silence. J’devais au moins te faire signe. J’suis désolé mais j’ai vécu ses 2 jours des moments hyper difficiles.

Zale : Ah bon. Mais comme tu as fais signe de vie, c’est bien. J’voulais te montrer les travaux etc. Tu dois commencer le job. Demain, j’passerai te prendre à 8h. Choubi m’a expliqué votre lieu de rencontre.

Sora : D’accord.

J’avais opté pour le silence. Je m’étais promis de ne plus parler de ce sujet avec ma famille. L’heure du diner, Fatou m’avait préparé un sandwich parce qu’elle savait que je n’allais pas manger en famille. Maman n’osait pas me demander de faire le thé. La nuit, j’ai essayé d’appeler Choubi mais sans succès. Fatou préparait le thé dans la cuisine. Je me suis couché sans attendre le second. Le lendemain comme convenu, je me suis planté à 7h50mn devant l’arrêt pour attendre Zale. Il était ponctuel comme sa sœur. Je me suis bien habillé. Nous sommes partis ensemble, il me montre beaucoup de ses œuvres et de son futur cabinet. Il s’est ouvert à moi sans retenu. Sur le côté professionnel, sentimental, familial etc. Il remarquait que j’avais de temps en temps l’esprit ailleurs. Il n’est pas fou, il savait que y’a une chose qui clochait.

Zale : Sora, je me suis confié à toi sans retenu et pourtant je ne te connais pas bien. Tu peux le faire aussi. Parce que ça se voit que tu ne te sens pas bien.

Sora : Tu as parfaitement raison Zale. J’sais que Choubi ne t’a rien expliqué sur ma situation avec ma famille (je l’explique tout ce que j’subissais). J’termine par l’avouer que cette dame n’était pas ma maman biologique. Et que j’venais de le découvrir le jour où il m’a proposé ce travail.

Il était étonné et triste. Il se désole avant de promettre de parler avec Choubi, parce que cette dernière pense que je l’ai utilisé juste pour avoir du travail. Nous avons fini vers les 18h et il me propose de venir avec lui dans leur appartement. J’mourrai d’envie de voir sa sœur. Lorsque nous sommes arrivés, il a pris sa clé et il a ouvert la porte. Choubi était assise au salon avec ses papiers, lorsqu’elle m’a vu, elle s’est levée pour quitter le salon. Son frère lui retient « Hey !!! Tu restes et tu l’écoutes. Il a passé 2 jours difficiles. Ecoute-le d’abord et après tu es libre de prendre ta décision. Mais pour le moment, tu dois l’écouter ». Il nous laisse et quitte le salon. A moi de jouer. A plus

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